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Critiques de Robert Margerit (93)
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L'Ile des Perroquets

C'est l'été les amis ! J'ai envie de mer, de soleil, d'îles, et pourquoi pas… de pirates !!! Il se passe un truc étrange dans mon esprit quand je pense « roman de piraterie » : je me figure que l'histoire va se passer du début à la fin sur des bateaux, entre gens qui ne font que naviguer, se battre, se voler. Eh bien non : c'est ce que j'ai découvert dans l'île au trésor de Stevenson, et c'est ce que je redécouvre ici avec l'île des perroquets ; beaucoup de passages se déroulent à terre ou sur une île et l'histoire ne se compose pas uniquement de bagarres même si elle sont évidemment présentes.

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En seulement 280 pages, c'est une grande et belle fresque assez complète que nous décrit Robert Magrit : pour nous présenter ses pirates dans leur contexte, il débute son histoire sur terre, où il nous montre comment un honnête homme, Antoine, en vient à devenir pirate. C'est lui qui nous contera cette fabuleuse histoire de flibuste. Son histoire part de loin et nous nous languissons de prendre la mer ; mais nous avons en contrepartie une vue d'ensemble de la vie de cet homme, et pas juste l'image fugace et potentiellement trompeuse d'un seul moment de sa vie ou aspect de sa personnalité. Bientôt, donc, et je vous laisse découvrir comment, il se retrouvera à bord d'un bateau pirate et nous initiera à sa nouvelle vie trépidante, à ses nouveaux collègues intrigants.

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« En rompant avec les règles ordinaires du monde, nous avions prétendu ou espéré être libres, c'est à dire nous soustraire à des lois faites contre nous. Les uns avaient voulu échapper à la contrainte qui ne leur laissait aucun espoir de s'élever jamais au-dessus de leur condition. D'autres avaient voulu acquérir les richesses, se donner librement les plaisirs que l'égoïste loi des hommes refusait à leur naissance. D'autres, comme Brice ou moi, avaient fui une injuste condamnation. »

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En échange d'une certaine forme de liberté - mais est-on jamais libre ? Il se pourrait qu'Antoine prenne conscience que la réponse est moins évidente que prévu - la vie de pirate est instable, et c'est peut-être là son plus grand charme : du fait des aventures qui peuvent bien ou mal tourner (combats en mer ou sur terre), de la météo, mais aussi de l'entente ou mésentente régnant au sein de l'équipage.

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« C'est être libre que de n'obéir à aucun ordre humain, de ne tolérer des chefs qu'autant qu'ils se plient à la volonté commune ».

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Si une femme sème la zizanie dans le coeur des hommes, si une stratégie ne fait pas l'unanimité, si le capitaine ne répartit pas les richesses de manière juste ou équitable… Il peut à tout moment lui être délivré la fameuse MARQUE NOIRE qui renversera l'équilibre et pourra aller du simple putsh à la vraie mutinerie. C'est une péripétie de ce genre qui amènera Antoine, Brice et quelques autres à être abandonnés sur une île déserte. C'est le moment qu'on adore tous : la pénétration dans ses forêts obscures, ses jungles moites et sauvages, les batailles avec les lianes, la chasse au sanglier, le rôti de singe et de perroquets - que d'exotisme, propice à une lecture estivale ! Mais après la poésie de quelques moments d'action épiques, comme l'apparition de lucioles prise pour une attaque feu ennemi, il faut s'abriter puis trouver comment partir d'ici !

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« La nuit tropicale se berçait dans sa propre splendeur ; la mer écumait à peine. Un palmier enraciné presque à la limite des flots, tendait dans l'ombre ses feuilles frissonnant vers le large. Parfois, le cri mélancolique d'un toucan, s'élevant dans la forêt, éveillait les aboiement des singes. Les vers-à-feu promenaient parmi l'herbe leurs lentes lueurs d'étoiles tombées. On entendait les mangues lourdes s'écraser au sol en rendant un bruit mat. »

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Mais ce ne serait une vraie histoire de pirates sans trésor à découvrir puis à conserver, sans belles dulcinées à rafler, sans prisonnier ni sans morts, sans mener la vie de gentilshommes terriens, etc… Robert Magrit explore tous les aspects de cette vie de pirates durs aux grands coeurs qu'il nous fait vivre, cette vie d'aventures que sa tournure de plume sublime, dans une nature lourde, envahissante et sensuelle, que seuls les marins en manque de caresses peuvent dépeindre…

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« Nous rampions à travers la savane ; nos visages frôlaient ces immenses fleurs sans nom qui ouvrent en une nuit leurs corolles dont nul ne connaît la couleur, se fécondent de leur propre pistil et meurent au matin. Elles accrochaient aux poils rêches de nos faces des odeurs voluptueuse, étrangement humaines. »

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Lecture estivale par excellence, pour vivre mille vie en une : celle d'un pirate des Caraïbes au 17ème siècle !
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La Révolution, tome 1 : L'amour et le temps

Premier volet d'une oeuvre romanesque phénoménale qui, à ma connaissance, n'a pas son égal quant à la qualité du traitement du sujet qu'elle aborde : la Révolution Française. Couronné en 1963 par le Grand Prix du roman de l'Académie Française, ce roman pose les bases d'une fresque exaltante parfaitement documentée et retranscrite par une plume soignée et efficace.



Or, de l'efficacité, il en a fallu à Robert Margerit pour gagner ce pari intrépide de vouloir faire vivre à son lecteur cette période de l'histoire de France si chahutée ! Car ce roman, ainsi que ses trois petits frères, est avant tout LE roman de la Révolution. En plaçant nos pas dans ceux des trois personnages principaux, Claude, l'intellectuel, Bernard, le fougueux et Lise, la belle indécise, l'écrivain briviste nous procure une occasion unique d'anticiper, de comprendre et de vivre pleinement les évènements révolutionnaires, pas à pas.



L'approche des évènements par le roman plutôt que par l'essai permet véritablement de vivre de l'intérieur les tensions et le climat politique, de prendre en considération tous les tenants et les aboutissants sociaux, humains, philosophiques de cette période charnière afin d'en mieux mesurer les enjeux. Approcher jusque dans leur intimité les principaux protagonistes, bien réels même s'ils servent la fiction de la narration, tels Danton, Robespierre, Marat, Saint-Just et tant d'autres, donne au lecteur les clés de lecture nécessaires pour comprendre comment soulevés dans un même élan les loups assoiffés de justice et de liberté ont fini par se dévorer entre eux, se trouvant à court d'agneaux.



Exaltant, passionnant, fondamental.
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La Révolution, tome 2 : Les autels de la peur

Déjà, la lecture du premier tome eut pour effet de me convaincre, moi lectrice assidue de romans historiques, de la qualité exceptionnelle de l'oeuvre colossale entreprise par Robert Margerit.



Dire que l'auteur s'est documenté serait très en-deçà de la vérité ; l'auteur a vécu, totalement et viscéralement, la Révolution française. A ma connaissance, cette épopée quasi historiographique reste à ce jour inégalée sur la période.



Au fil des pages, tandis que se délite la politique de l'Assemblée Constituante qui échoue dans son entreprise, provoquant la chute de la monarchie, déroulant le tapis rouge à la Terreur et armant le peuple contre ses ennemis intérieurs et extérieurs, on peine à croire que l'auteur ne fut pas contemporain des événements tant il les rend criants de réalisme. J'ai véritablement été au bord du malaise lors de la narration saisissante des massacres de septembre 92 et de l'assassinat de la princesse de Lamballe, d'une violence bestiale.



A une qualité d'écriture manifeste quoiqu'assez académique, Robert Margerit continue de dérouler l'écheveau des existences de ses deux protagonistes, Bernard le soldat et Claude le député, tout en suivant scrupuleusement la frise chronologique presque heure par heure et cela sans lasser son lecteur, ce qui tient du prodige.



Une très belle page d'histoire et de littérature qui justifie pleinement que Margerit ait reçu le grand prix du roman de l’Académie française en 1963 pour la couronner.
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L'Ile des Perroquets

Coup de coeur ! Le meilleur roman de flibusterie que j'ai lu jusqu'à présent, et de loin.



Je connaissais déjà la superbe plume de Robert Margerit pour avoir lu il y a quinze ans sa flamboyante série en quatre tomes dédiée à la Révolution française. Je l'ai retrouvé aujourd'hui dans une atmosphère tout autre mais avec quel plaisir ! Férue de récits de navigation, je suis souvent déçue par l'angle trop technique de la narration, or ici, l'aventure ne connaît aucun temps mort et le récit s'équilibre à la perfection entre action et description.



1699. Le destin d'Antoine, jeune homme limousin employé comme valet au relais de poste de son oncle, éperdument épris de la jolie Marion, bascule brutalement lorsque sa bien-aimée est retrouvée noyée dans l'étang, le soir même où elle avait cédé à ses avances. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le bonheur ineffable qui loge dans son coeur se transforme en noir malheur. Accusé de crime et condamné à la pendaison, Antoine échappe de peu au gibet pour s'engager dans une vie aventureuse qui le mènera de l'autre côté du vaste Atlantique, en mer des Caraïbes.



Je ne vous en dis pas plus, je vous laisse découvrir tout le sel des aventures d'Antoine. Combats navals, franche camaraderie et piraterie, amour, mensonges et trahisons, mais aussi robinsonnade et trésor enfoui, fête bachique dans les ruelles portuaires, ouragans et tempêtes, jeux de pouvoir et d'ambition, tout est réuni dans "L'île des Perroquets" pour vous faire vibrer et vous attacher à Antoine et Brice, les deux héros fraternels décidés à brûler leurs ailes dans la défense de leurs idéaux.



Cela faisait longtemps que je n'avais pas ouvert un VRAI roman d'aventures, un roman qui offre évasion et passion, un roman qui captive au point de renoncer au programme de la journée pour rester cloué à son fauteuil des heures durant, repoussant toujours plus loin l'heure du coucher. Pour toutes ces bonnes raisons, je ne peux que vous le recommander chaleureusement. Hissez haut, matelots !





Challenge MULTI-DÉFIS 2019

Challenge XXème siècle - Edition 2019
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La terre aux loups

Roman d'une très grande puissance, à l'équilibre parfait entre l'histoire des personnages et sa toile de fond historique. L'écriture est ciselée, nous entrainant dans une lecture d'un seul et profond souffle, à l'intersection du classicisme et de la modernité.

Durant ses quatre parties, le livre se déploie sur le 19ème siècle, ses bouleversements violents, tout en réduisant au fur et à mesure le théâtre de l'intrigue dans cette Terre aux Loups.

Tour de force littéraire, de concentrer en 500 pages —marquées par une sensualité vénéneuse — un drame familiale, une étude de moeurs et une fresque historique, avec une profondeur psychologique digne d'un inquiétant puisard, sans aucune lourdeurs ni longueurs... Une gifle qui laisse des traces.
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La Révolution, tome 3 : Un vent d'acier

Les bourreaux sont destinés à devenir à leur tour des victimes...

Ceci donne le ton de ce troisième volet du superbe roman socio-historique de Robert Margerit, "La Révolution".



Le "vent d'acier" de la Terreur souffle encore sur la France révoltée, les guillotines sont si utilisées que leurs couperets s'émoussent et doivent être journellement affûtés... La Révolution, en donnant naissance à la politique moderne française fut aussi par conséquent le terreau duquel les premiers politiciens ont émergé. Danton, Robespierre, Marat et les autres, leurs noms nous sont familiers ; ce sont eux les véritables protagonistes de ce troisième tome, volant ainsi la vedette à Claude, Bernard et Lise, le trio d'amis jetés dans la tourmente, l'un siégeant à la Convention, l'autre bataillant pour la liberté et la dernière essayant tant bien que mal de continuer à vivre dans cette société qui perd la tête, aux deux sens du terme.



Fidèle par le style aux précédents tomes, "Un vent d'acier" offre une nouvelle fois au lecteur un exaltant voyage dans le temps, en cette période phare de notre histoire. Il n'y a vraiment pas d'autre adjectif que "passionnant" à employer pour le qualifier.
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La Révolution, tome 4 : Les hommes perdus

Les lecteurs des trois premiers tomes de "La Révolution" de Robert Margerit, sortant tout ébahis et fascinés de leur voyage à travers la politique de cette période mouvementée et fondatrice, ressentirent un tel besoin de poursuivre l'épopée que, cinq ans après leur parution, l'auteur céda aux instances de son lectorat et ajouta ce dernier opus.



Il y retrace la fin de ceux que Robespierre nomma "les hommes perdus", ces hommes qui avaient déclenché la révolte, avaient accompagné son évolution jusqu'à la transformer en révolution mais qui hélas - l'exercice clanique du pouvoir encore trop neuf entre leurs mains inexpérimentées -, corrompirent leurs opinions dans la désorganisation politique et économique qui suivit la chute de la monarchie, entraînant la Révolution française vers sa fin et ouvrant l'ère du Consulat, puis de l'Empire, et enfin de la Restauration.



Ce quatrième tome étant venu se greffer tardivement, on y trouvera un changement de rythme qui pourrait perturber certains lecteurs (probablement ceux qui auront déjà été perturbés par le changement de narration de l'ultime tome des "Rois maudits" de Maurice Druon) mais il est pourtant indispensable pour comprendre avec le recul nécessaire toute la période méticuleusement traitée précédemment.



Ce volet est ainsi à la fois l'épilogue de notre cheminement aux côtés de Claude, Bernard et Lise et l'épilogue de notre Révolution, narrée comme jamais par une plume précise et érudite.
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La Révolution, Intégrale 1 : L'Amour et le Temp..

Grace à ce livre, vous allez vivre la Révolution Française au jour le jour.



En effet, l'auteur, en créant des personnages de fiction, vous invite à la table de Danton , au mariage de Camille Desmoulins et bien sûr, avec tous les acteurs célèbres de la Révolution, vous assisterez de l'intérieur à tous les événements et journées importantes de cette période mais aussi à la vie quotidienne de ces gens avec leurs espoirs mais aussi leurs déceptions.



Selon le romancier Georges-Emmanuel Clancier , s'il ne fallait garder qu'un seul livre sur la Révolution Française , ce serait celui-ci.



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Le château des Bois Noirs

Jamais un roman de Robert Margerit ne m'a jusqu'à présent déçue, et "Le château des Bois Noirs" ne fait pas exception à cette règle. Choisi par impulsion (et intuition) sur les rayonnages de ma libraire, ce récit m'a transportée dans un huis-clos de plus en plus oppressant au cœur de la campagne auvergnate.



La Vergnière est la demeure familiale séculaire des Dupin. Sertie dans la forêt et la campagne d'un milieu montagnard à l'histoire et aux traditions ancestrales ; forêt et campagne aux charmes tour à tour enchanteurs ou inquiétants selon la saison et l'état d'esprit de ceux qui les subissent.



Nous sommes dans les années 50. Hélène, Parisienne trentenaire ayant toujours évolué dans un milieu aisé et futile, y débarque dans les bagages de son mari Gustave, maître de La Vergnière. En recherche d'authenticité et décidée à s'investir complètement dans son mariage de convenance, elle ne peut toutefois s'empêcher de rapidement craindre l'existence dans ce coin reculé, isolé du monde, et dans cette demeure où son mari - un parfait étranger finalement - se révèle apathique et égoïste. Aux côtés d'une belle-mère bienveillante, Hélène voit défiler les jours sans aucun but, sans aucune joie, dans un lent déclin, jusqu'à l'arrivée de Fabien, le fils puîné.



Robert Margerit est un formidable artisan des mots. Non seulement la structure de ses romans est impeccable (ce qui lui vaudra notamment en 1963 le Grand Prix du roman de l'Académie française pour son incomparable "Révolution") mais en plus il atteint une telle justesse dans l'analyse psychologique de ses personnages que l'on est immergé tout entier dans une atmosphère, un sentiment d'appartenance, avec un soupçon de voyeurisme, qui rend palpable la tension, le malaise épais qu'il installe page après page jusqu'à l'aboutissement du drame.



Comme son titre l'indique, "Le château des Bois Noirs" est un roman noir, d'autant plus noir qu'il se déroule sous le grand soleil d'un été auvergnat, dans le parc et entre les murs d'une maison bourgeoise prometteurs d'une vie privilégiée. Le drame sentimental et passionnel qui se tisse entre les trois principaux protagonistes est échafaudé avec la redoutable efficacité et la complexité pleine de beauté naturelle d'une toile d'araignée, bijou délicat constellé de rosée qui se révèlera, comme on le sait, être un piège fatal.



Robert Margerit est né à Brive, en Corrèze, ville littéraire s'il en est ! Très attaché à la terre, au terroir, il met à l'honneur la province et se sert de ses atouts et de ses désagréments pour en faire le cadre idéal à un sombre thriller psychologique qui n'est pas sans rappeler "Rebecca" de Daphné du Maurier. A la poésie de la langue parfaitement maîtrisée s'ajoute la puissance évocatrice et quasi cinématographique des scènes jouées.





Challenge XXème siècle 2022

Challenge COEUR d'ARTICHAUT 2022
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Le château des Bois Noirs

Une jeune femme, Hélène, vient d'épouser un homme qu'elle connaît à peine, Gustave. Gustave a fait valoir qu'il possédait une grande et belle demeure ancienne, pour impressionner ainsi la famille d'Hélène et obtenir sa main. Ce qui a fonctionné à merveille, mais se révèle assez différent de la réalité. Hélène va peu à peu découvrir son mari, sa belle-mère, puis son beau-frère. Malgré l'amitié de ces deux derniers, elle ira de déconvenue en déconvenue.





Dès la première page, j'ai ressenti une désagréable impression de déjà-vu. Puis je me suis laissée peu à peu avoir par l'histoire d'Hélène. Ce qui n'a pas duré. À la moitié du roman, j'avais bel et bien retrouvé mon impression de déjà-vu, qui ne m'a plus lâchée. Je trouve à ce roman un côté vieillot, dépassé. Le château des Bois Noirs a mal vieilli, si tant est qu'il ait été passionnant à lire en 1954. Ce dont je doute. Tout ce qui a attrait à la sexualité, au désir fruste de Gustave qui a d'abord attiré Hélène, puis la révulse, m'a semblé de plus en plus lourd. Je ne parle même pas de l'arrivée de Fabien, le frère de Gustave, et de son amitié avec Hélène : on voit tout venir à des kilomètres, aussi le pseudo-suspens s'étire-t-il en longueur. J'ai traîné sur ce roman qui m'a paru long, sans être complètement ennuyeux, mais quand même long, long et long.





J'ai comme le sentiment que si Libretto m'a envoyé ce livre dans le cadre d'un concours (on gagnait un livre, sans pouvoir choisir lequel), c'est parce qu'il ne se vend pas bien...
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Le Dieu nu

« L'amour fut la première divinité, le Dieu nu des Phéniciens : incarnation du principe de vie. Il personnifia la force attractive qui porte les éléments à s'agréger et à se combiner »



C'est une des deux citations qui se trouvent en préambule à ce roman. Elle nous permet d'emblée d'appréhender le titre mais illustre également ce qui sera au cœur de ce roman : l'amour.



Bruno, le narrateur, se souvient de toutes ces amoures qui l'ont submergé alors qu'il n'était encore qu'un jeune homme. De cet amour passion qu'il entretenait pour une jeune femme mariée, Jacqueline, mystérieuse et d'une tristesse envoûtante, mais aussi du lien fraternel qui l'unissait à sa sœur aînée, Marité et dans une moindre mesure de l'amitié forte qui le liait à Hélène.



L''histoire se déroule au début du vingtième siècle, à la veille de la première guerre mondiale, mais elle ne porte en elle ni l'impudence, ni l'insouciance de la Belle-Epoque. Bien au contraire, Robert Margerit l'enveloppe d'un romantisme digne du 19ème siècle, mettant en avant les émotions, le sentiment, les désordres du cœur, la mélancolie...



Pendant la toute première partie du roman, Bruno avait des allures de jeune Werther, ce qui,je l'avoue, m'a quelque peu ennuyé. Puis, grâce aux manigances de sa sœur bien-aimée, le Dieu nu s'est enfin relevé et l'histoire s'en est trouvée bien plus pimentée.

Enfin, quand je dis « pimenté » tout est relatif ! Bruno n'a pas non plus l'étoffe de l'amant de Lady Chatterley, et Marité se trouve encore bien éloignée de la marquise de Merteuil.

Pour autant, l'amour y est évoqué avec tant de subtilité, de délicatesse et de lyrisme qu'il n'en perd rien de sa saveur.



Tout ceci est servi par une écriture habile pleine de sensualité, de poésie et de finesse qui n'est pas sans rappeler celle de Zweig. (mon chouchou !)



Je suis bien contente d'avoir découvert ce roman qui s'est trouvé sur mon chemin par le plus grand des hasards. Pour info, il a reçu le prix Renaudot en 1951 et je suis plutôt étonnée de constater qu'il soit passé aux oubliettes.(15 lecteurs et une seule critique!)
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L'Ile des Perroquets

A la fin du XVIIe siècle, la piraterie est le fléau des mers, une maladie qui gangrène tous les océans et réduit en lambeaux le commerce international. En conséquent, nul crime n’est puni aussi sévèrement : les pirates sont pendus, garrotés, roués, torturés… Tous ne sont pourtant pas des forbans endurcis. Bien souvent, il ne s’agit que de pauvres hères poussés à la rapine par l’iniquité des lois terriennes ou par la cruauté de capitaines trop violents. C’est le cas d’Antoine, un jeune provençal accusé à tort d’avoir tué son amante. Alors qu’il tente de fuir la garde, il tombe par accident sur l’accostage clandestin d’un navire pirate. Deux solutions s’offrent à Antoine : se faire proprement trancher la gorge par ces affables gentilshommes ou embarquer avec eux pour écumer les mers. Le jeune homme n’hésite pas longtemps et, ni une ni deux, le voici membre de l’équipage du Walrus dirigé par le féroce capitaine Flint (si, si, Vous avez bien lu, Stevenson est passé par là !).



La suite n’est, bien entendu, pas de tout repos : affrontement contre la marine anglaise, kidnapping de jolies donzelles dans un couvent de l’inquisition, tempêtes et typhons… Surtout que des tensions ne tardent pas s’éveiller au sein de l’équipage du Walrus où, comme dans tout bon navire pirate, chacun est fermement persuadé d’avoir son mot à dire sur tout et n’importe quoi et où l’autorité se défend à la pointe du sabre. Les français ne supportent plus les anglais, les anglais exècrent les français et les espagnols n’aiment personne... Ajoutez à cela une belle garce andalouse et un trésor fabuleux à se disputer et vous vous doutez que tout cela ne va pas tarder à joyeusement et sanguinairement dégénérer !



Bien que son intrigue soit de facture assez classique pour un roman de piraterie, « L’île aux perroquets » plait par son style à la fois fluide et turbulent, extrêmement addictif. Certains passages sont de vrais moments de bravoure comme la description ébouriffante de l’ouragan qui ravage l’île des perroquets ou la plongée dans l’univers échevelé de la « Fiesta de locos ». Niveau personnage, l’amateur de forbans et de sales gueules ravagées trouvera largement de quoi se contenter. Certes le personnage principal est assez insipide, comme c’est généralement le cas dans ce type de roman, mais les personnalités des autres membres de l’équipage compensent sans difficulté ce petit inconvénient. Je lui préfère sans hésitation le roué capitaine Flint et Brice le second du navire – brave homme au fond mais prêt aux pires extrémités pour l’amour d’une sublime et manipulatrice catin. Des bons et beaux brigands comme on les aime, quoi ! En conclusion, une agréable découverte que je conseille chaleureusement aux amoureux du genre.

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L'Ile des Perroquets

J'avais sans doute une envie de croisière pour m'embarquer ainsi dans les mers du Sud à bord du voilier, le Walrus ,du Capitaine Flint ( pas très original comme nom, mais cela a le mérite de poser d'emblée le personnage ! )...



Mais , à bord d'un bateau de pirates , ce ne sont pas vraiment des vacances , entre les tempêtes, la fuite devant des bateaux militaires lourdement armés, l'eau douce qui manque , l'abandon d'une partie de l'équipage sur une île visitée par des sauvages anthropophages et sur laquelle est cachée un trésor .



Les escales dans les ports ne sont pas non plus des havres de paix et les Belles qui font chavirer le coeur des marins  rencontrées dans les estaminets sont souvent bien fourbes et rusées .



C'est la vie qu'a du choisir Antoine , un jeune homme qui a fuit son pays natal , accusé injustement d'un meurtre et dont nous suivons les intrépides péripéties .



Ce roman d'aventure publié en 1955 remplit tous les codes du genre, on ne s'ennuie pas vraiment et il a  , par son style un tantinet démodé , un effet reposant et anti-stress pour le lecteur .
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La Révolution, Intégrale 2 : Un vent d'acier - ..

Dans ces deux derniers tomes , nous continuons à vivre au plus près des acteurs principaux de la Révolution Française grâce aux personnages de fiction crées par l'auteur.

Nous allons appréhender quotidiennement la terreur puis le 9 thermidor ainsi que l'exil que connaîtront des nombreux révolutionnaires . Grâce à un personnage du roman qui deviendra Général, nous vivrons toutes les grandes batailles menées par l'Armée Républicaine.

Cet ouvrage formidable permet une vision toute différente des livres consacrés d'habitude à cette période mais qui reste historiquement très juste.



Peut être devrait on donner à lire ces 4 tomes aux élèves , le coté romanesque leurs permettrait une approche plus ludique de notre Histoire
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L'Ile des Perroquets

Robert Margerit est un des plus grands écrivains d’ aventure maritime

A comparer à Stevenson,Conrad,London

Tout y est dans ce livre au rythme effréné : les pirates, le naufrage, la

bataille en pleine mer, les sauvages anthropophages, la survie, l’ amour , la roublardise et la trahison,le héros injustement condamné

On dirait le scénario de Pirates des Caraïbes

Il faut donc se laisser emporter par le tourbillon du récit

Seul bémol. Le livre est truffé de termes maritimes impossibles à comprendre pour un lecteur contemporain

Ne cherchez pas à tout comprendre, ce serait mission impossible

Laissez vous emporter par l’aventure

Le style est un peu suranné mais c’ est aussi ce qui fait le charme de ce livre qui sent l’ odeur des grands espaces océaniques
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La terre aux loups

Ne vous laissez pas décourager par la première partie qui pourrait vous laisser croire que vous allez lire un roman entier de batailles et de scènes militaires ; laissez vous porter car cette première partie est nécessaire à la compréhension de cette tragédie ; Vous allez être ensuite emportés par une histoire bouleversante, très baudelairienne, de par sa noirceur et sa sensualité vénéneuse. Il s'agit là d'amours, de haines, de folies et de fatalités. Robert Margerit était un écrivain de génie ! Pourquoi est-t-il si peu connu ? Je suis émerveillée par son écriture. C'est un chef d'oeuvre.

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L'Ile des Perroquets

Besoin d'un peu de rêve et de soleil pour échapper à la grisaille de cet été pluvieux ? Evadez-vous vers les mers d'émeraude du Sud, vers ces îles des Caraïbes aux temps chahutés de la flibusterie, en compagnie d'Antoine le jeune paysan amoureux, injustement accusé de meurtre, qui devient pirate pour échapper à la potence...



Trahisons entre pirates, combats maritimes, enlèvement de l'ensorcelante Mañuela, naufrage sur une île oubliée, vie robinsonnaise, découverte du fabuleux trésor des Frères de la Côte, amour et rédemption, ce roman m'a emportée dans un tourbillon d'aventures où j'ai suivi les hauts et les bas du destin d'Antoine et de ses compagnons pirates.



A l'enchantement de cette histoire de pirates s'ajoute le charme indéniable du style de l'auteur : langue riche, foisonnante, dont les phrases se déroulent sur les pages avec la luxuriance des arbres exotiques qui couvrent l'île des Perroquets et des lianes fleuries qui festonnent les arcatures des palacios de Cumaña, dont les mots oubliés du XVIIème siècle, empruntés au vocabulaire de la marine et des pirates, "genthilhommes de fortune", ou à la langue paysanne et patoisante du Limousin, sont comme des joyaux enchâssés qui avivent encore le plaisir de la lecture, même quand on n'en devine que confusément le sens.



Sans doute un des plus beaux romans d'aventures et de piraterie !



Challenge Multi-défis 2023

Challenge Mauvais genres 2023

Challenge Temps modernes 2023
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La Révolution, tome 1 : L'amour et le temps

Commencée hier, Dieu que je me régale ! Je bois du petit lait ! de l'Histoire, des sentiments, de l'intelligence et de la culture, des personnages que l'on a envie de suivre dès le début, mais pourquoi, je ne connaissais pas cette oeuvre auparavant, d'autant que Robert Margerit est également un auteur de fictions que j'apprécie, et pourquoi jamais aucun de mes professeurs d'histoire ne m'ont conseillé cet ouvrage.
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L'Ile des Perroquets

Antoine vit sereinement jusqu'au jour ou il est accusé d'avoir tué la femme qu'il aime. Torturé, il ne peut qu'avouer ce crime qu'il n'a pas commis. Il est condamné a mort. Il réussit à s'échapper et embarque sur le navire du capitaine Flint.

Un bon récit d'aventure, qui utilise un vocabulaire spécifique et évolué a la piraterie (que je ne connaissais pas vraiment).

Je suis mitigée, j'ai passé un bon moment de lecture mais c'était comme des montagnes russes.

Il y a des moments ou j'étais complètement dans l'aventure, et des moments ou j'étais a l'extérieur.

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La terre aux loups

" La Terre aux Loups " est un roman de Robert Margerit qui fut longtemps

journaliste, historien et romancier. Ce roman fut publié en 1958. C' est grâce

à son ami, Julien Gracq que le révéla au grand public et de là son oeuvre

romanesque connu un succès mérité .

Dans un titre évocateur on trouve " Les Loups" et là pas d' équivoque les

loups ne sont pas les fauves qu' on trouve dans les forêts ou dans les régions

froides et sauvages mais il s' agit des êtres humains qui mus , poussés par

l' avidité du désir, par la haine, le besoin de revanche ou simplement

l' égoisme." La terre sur laquelle ils vivent est livrée aux instincts des loups. Mais cette férocité et cette violence dont font preuves les différents finiront

par les emporter tous.

Dans ce roman qui s' inspire d' un fait réel ayant eu lieu au XIXe Siècle , l' auteur a tissé la trame du récit. Ce livre est un roman de fiction et

non d' histoire comme on pourra le croire vu le grand développement don-

-né au début du livre.

Ici dans le récit, le loup ou le grand loup est simplement Lucien de

Montalbert .Ce dernier a fait la guerre depuis son adolescence sur tous les

champs de bataille de la Révolution, du Consulat et de l' empire. Il a contacté le goût de tuer et l' a transmit à ses enfants .

La Terre aux Loups est un livre âpre, dur. Il baigne dans la violence bête et méchante . On sort de cette ambiance imprégnée au récit, récit

dérangeant et perturbateur, en se disant comment ces faits ont été commis

par des humains envers d' autres humains, leurs semblables.

Plaute disait : " L' homme est un loup pour l' homme " .
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