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Citations de Roger Duchêne (33)


«  Si l’amour donne de l’esprit aux sots, il rend quelquefois bien sots les gens d’esprit » ...
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Au-delà de la flatterie à un public espéré, l'auteur que Molière a ridiculisé sous le nom de Trissotin [Ménage] souligne une des grandes nouveautés de son temps : la formation intellectuelle donnée aux femmes par la rencontre, dans les salons, d'auteurs à la fois savants et galants comme Ménage ou lui-même. Cette méthode peut échouer, et l'on a des Précieuses ridicules ou des Femmes savantes. Elle peut aussi réussir. Cela donne des Mme de La Fayette et des Mme de Sévigné.
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Ce livre parle d'un temps où l'on découvre, non sans peine, que la femme est l'égale de l'homme, que son corps n'est pas impur, que son esprit n'est pas débile, qu'elle est capable de juger du vrai, du beau et du bien, qu'elle peut même accéder aux sciences nouvelles, qu'elle a l'avantage de pouvoir être une créatrice en même temps qu'une procréatrice. Il y a de cela trois siècles dans la France de Louis XIII et de Louis XIV. Est-ce une si vieille histoire ? N'a-t-elle vraiment rien à dire, rien à apprendre à certains de nos contemporains ?
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Il lui arrivera plus d'une fois d'expliquer à son lecteur qu'il a dû se contenter d'écrire un ton au-dessous de ce qu'il aurait voulu faire. Ce n'est pas forcément de la fausse modestie. Il appartient à la génération où tout poète rêvait d'être un Homère. Mais personne, même Chapelain, n'y avait réussi...
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Peu importe les titres avancés et les concessions faites par Mme de Sévigné aux opinions de sa fille. L'essentiel, c'est que, pour elle, l'esprit d'une jeune fille se forme par la lecture de ce qui court alors dans le monde, romans héroïques et pastoraux aussi bien que livres d'histoire et traités de morale. Point d'enseignement spécialisé, point de programme scolaire. A la différence des garçons qui reçoivent dans les collèges un enseignement humaniste progressif qui va de l'apprentissage de la grammaire à la connaissance des principes de la rhétorique, c'est une formation sans projet défini, à partir d'auteurs français et italiens contemporains, que reçoit une fille comme Pauline. Elle se forme l'esprit à partir de libres réflexions, partagées avec sa mère, sur les livres à succès du temps, ceux que pratiquent au même moment les adultes de son entourage. Elle se cultive dans la fréquentation familière des ouvrages jugés intéressants par un groupe social qui sait à la fois s'en nourrir et les critiquer.
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Ce qu'il faut retenir, c'est que, pour l'épistolière, l'esprit de la jeune fille se forme par la lecture de ce qui se lit alors dans le monde, romans ou livres sérieux. Point d'enseignement spécialisé, point de programme scolaire : à la différence des garçons qui reçoivent dans les collèges un enseignement humaniste se déroulant selon une progression définie (le ratio studiorum des jésuites par exemple), c'est un enseignement tout moderne que reçoit un enfant comme Pauline, à partir de libres réflexions sur les livres à succès, ceux que pratiquent en même temps qu'elle les adultes qui l'entourent.
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Les trois seuls témoignages portés du vivant de Molière sur ses études et ses débuts au théâtre ne sont ni précis, ni concordants. Il en va de même pour tout le reste de sa vie. Ses ennemis s'appliquent à forger sur lui une légende noire afin de le discréditer. Ils en diront plus encore après sa mort, en particulier sur sa femme. Et ses amis, pour leur répondre, lui inventeront parallèlement une légende dorée.
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C'est dans la longue durée, entre 1540 et 1670 que s'est opérée, grâce l'anatomie, une première révolution essentielle. Malgré les combats d'arrière-garde et le poids des idées reçues, il est maintenant établi que la femme n'est pas un homme manqué, une créature placée au-dessous des son compagnon masculin dans la chaîne des êtres et des choses instituées par Dieu au commencement du monde.
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J'aime le jeu, l'amour, les livres, la musique,
La ville et la campagne, enfin tout ; il n'est rien
Qui ne me soit souverain bien,
Jusqu'au sombre plaisir d'un coeur mélancolique.
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Pendant toutes les séparations, écrire a toujours été pour la marquise l'activité prioritaire, celle pour laquelle elle abandonnait au besoin ses amis ou ses autres obligations. La longueur de ses lettres et leur nombre prouvent l'importance de cette occupation à laquelle elle a consacré beaucoup de son temps préférablement à tout le reste. Mais cette préférence traduit le choix de son coeur, non une vocation d'écrivain. Dans la lettre, elle ne cherche et ne trouve ni les plaisirs ni les affres de l'écriture, mais la consolation de dialoguer malgré l'absence. C'est pourquoi recevoir les lettres de Mme de Grignant lui importe autant, sinon plus, qu'écrire les siennes.
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La Fontaine est à la fois causeur brillant et rêveur taciturne selon les personnes et les lieux, mais aussi selon son humeur. C'est un cyclothymique dont la joyeuse excitation cesse à la moindre contrariété et retombe facilement d'elle même. Il se grise de paroles, mais l'ennui, qui fait le fond de son caractère, a vite fait de reprendre le dessus. S'il va souvent jusqu'à la débauche, c'est qu'il cherche sans le trouver ce repos qu'il a vanté si souvent. Il s'étourdit dans le divertissement.
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S'il a dormi plus que les autres à l'Académie, c'est qu'il y a été plus assidu.
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Contre l'opinion de son siècle, La Fontaine affirme l'autonomie de l'oeuvre d'art. Sans incidence sur la vie, elle est une sorte d'exutoire qui permet de jouer à ce qu'on a pas le droit de faire. Puisque les contes sont des bagatelles, ils doivent garder leur caractère ludique. En se détournant de la littérature sérieuse vers les "contes à rire", l'auteur conquiert sa liberté.
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Hyménée est un dieu jeune, charmant et blond.
Mais les jours avec lui ne se ressemblent guères :
Le premier est amour, amitié le second.
Le troisième est froideur, songez-y bien, bergères.
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«  En amour , on plaît plutôt par d’agréables défauts que par des qualités essentielles » ....
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D'un bout à l'autre du XVIIe siècle, enclenché sur une "querelle" qui remontait au siècle précédent, et même avant, court un long débat, aux arguments répétitifs, sur la nature et les comportements de la femme, décrite et évaluée par comparaison avec l'homme. Comme les "discours académiques" de Vertron le prouvent encore à la fin du siècle, il s'agit souvent de jeux rhétoriques, déconnectés de la réalité, où chacun soutient à plaisir le pour et le contre. Les auteurs, quelle que soit leur thèse, y reprennent à l'envi de vieilles idées, d'anciens préjugés, de fausses "vérités" scientifiques héritées d'un savoir dépassé. Fait significatif, ils n'invoquent jamais les trouvailles récentes de la médecine, qui pourraient leur fournir le fondement objectif d'une réflexion neuve sur le sujet qui les occupe. C'est qu'ils cherchent plus à briller en redisant à leur manière des lieux communs et des idées ressassées qu'à établir sur des bases solides d'effectives nouvelles relations entre les sexes.
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Des précieuses, vraies et fausses, ont existé aux yeux de leurs contemporains. On se trompe cependant en voulant faire d'elles une réalité sociologique, une sorte de parti cohérent, voire une cabale active. Elles ne sont que l'incarnation, dans quelques personnes disparates, des qualités intellectuelles et de la volonté de liberté que certains attribuent désormais aux femmes, ou, plus souvent, des défauts réputés féminins et des craintes masculines de voir les femmes prendre trop de pouvoir dans le domaine de la culture et du sexe.
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A vrai dire, quels parents, au XVIIe siècle, auraient songé à préparer leur fille au mariage en leur accordant le droit de croire un moment que le réel peut s'inscrire dans l'imaginaire ? Les conditions que doit remplir le parfait amant des romans sont d'autant plus sévères qu'elles n'ont rien à voir avec celles qui sont nécessaires pour aboutir aux clauses d'un "bon" contrat passé devant notaire en présence des parents, amis et alliés des futurs époux. Le mariage étant une affaire de raison, on demeure persuadé que les intéressés, généralement trop jeunes pour connaître la vie et aveuglé par leurs sentiments, sont les moins capables de bien choisir.
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En un temps où la différence de comportement des sexes est presque toujours considérée comme une différence de nature et non de culture, la marquise se montre singulièrement moderne en posant comme essentielle l'influence de l'éducation sur la conduite. On devient homme ou femme selon que l'on se conforme au modèle de l'homme ou de la femme qu'enseignent l'époque et le milieu.
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La Fontaine n'a rien publié avant 1654. Il avait alors trente-trois ans. Même s'il a composé maints essais de jeunesse, il n'a rien fait qui le satisfasse avant cette date.
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