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3.43/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint Etienne , 1928
Mort(e) le : 05/08/2019
Biographie :

Roger Gentis, psychiatre, psychanalyste, est un des penseurs de la psychothérapie institutionnelle.


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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Roger Gentis
Bientôt, il n'y aura plus de criminels, rien que des malades; plus d'opposants, rien que des délinquants; plus de déviants, rien que des tordus.
(N'être)
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Je jure que si demain on parlait de liquider en France, par des moyens doux, cinquante à quatre-vingt mille malades mentaux et arriérés, des millions de gens trouveraient ça très bien, et l'on parlerait à coup sûr d'une œuvre humanitaire, et il y en a qui seraient décorés pour ça, la légion d'honneur et le reste.
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Les fous, je ne veux pas les voir. Rien à foutre avec eux. Qu'ils ne viennent pas nous emmerder, qu'on les colle dans un monde à part, avec leurs médecins rien qu'à eux si l'on veut, un monde clos, bien fermé, bien hermétique, qu'on les oublie - un autre monde. C'est bien ce que voudrait faire l'asile, c'est bien à ce voeu qu'il répond : constituer un autre monde étanche où serait confinée la folie. Ailleurs, dans le monde normal, rien que raison, rien que bon sens, - à l'asile rien de sensé. L'asile purge, décante, purifie, il recueille en ses murs toute la folie du monde. Les grilles de l'asile séparent, elles démarquent : au-dehors le normal, à l'intérieur le pathologique.
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L'entrée à l'asile a part elle-même valeur de marque : celui qui s'y est trouvé pris une fois est pour beaucoup de gens classé. Ceci est encore très apparent aujourd'hui : on entend couramment dire "Untel a été chez les fous", ou plus poliment "il a été en psychiatrie", "il a été à l'asile", cette référence dispense de commentaires. Peu importe que les "maladies mentales" soient fort diverses, qu'il y en ait de graves et de bénignes, de tapageuses et de secrètes : ce qui compte, ce qui désigne, c'est le passage de la ligne, c'est d'avoir une fois franchi la frontière qui sépare le "dedans" du "dehors", le monde des normaux de celui des cinglés.
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L'asile d'aliénés, le psychiatre, la psychiatrie, tout cela s'est épanoui et a prospéré avec la société capitaliste bourgeoise, dans la seconde moitié du XIXe siècle et un peu au début de celui-ci. Tout cela est en train de se décomposer avec cette société. On croit de moins en moins à la psychiatrie officielle, celle qu'on apprend encore pour passer les concours, de même qu'on croit de moins en moins aux valeurs et aux usages de la bourgeoisie capitaliste (je dis bien que ce sont les psychiatres eux-mêmes qui croient de moins en moins à la psychiatrie, comme les bourgeois croient de moins en moins à l'idéologie de leur classe). L'absurdité des institutions asiliaires devient de plus en plus évidente en même temps que celle des institutions bourgeoises. La morale bourgeoise et la mission du psychiatre, ça n'est plus ce que c'était. Et pourtant tout ça tarde bêtement à crever, on se demande un peu pourquoi, et ce qu'après tout il y aurait à perdre, on est quand même obligé de se poser des questions. La psychiatrie comme le reste, on aime tant le répéter, est entrée dans une période de mutation.
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Silence, routine, immobilité, c'est la devise de l'asile, il vise en douce l'éternité, il voudrait bien s'en payer une tranche. Les fous, le folklore les aime plutôt un peu vifs, le bruit et la fureur, les cris de bêtes, la violence animale, l'agitation forcenée, le jerk à jet continu. Convention que tout cela : pour un vociférant vingt muets, pour un agité cent statues (et encore l'agitation n'est-elle le plus souvent elle-même que routine, monotonie en mouvement). Il y a généralement à l'asile une immense complicité, une merveilleuse concordance de vues entre les aliénés et leurs geôliers : que rien ne bouge, que tout reste en état, que la vie se poursuive ainsi, jour après jour, toujours la même, jusqu'à la mort. Surtout ne pas changer, tout changement est menace, angoisse, danger.
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