Le jeu le hasard et la chance
Réunis autour d'une table de roulette monégasque ,
Bernard Pivot interroge
Roger CAILLOIS pour son livre "
Les jeux et les hommes", Marcel NEVEU pour "l'
encyclopédie des jeux" , Jean BANNI pour "Auteuil première"
Jean Marc ROBERTS pour "la
comédie légère , Nino MALORNI auteur du livre "le truc" ,
Roger DE LAFFOREST pour " l'
art et la
science de la chance" et Jean CARNI . le débat...
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Enfermés dans des coquilles d'oeufs qu'on appelle des automobiles, les conducteurs de bolides foncent les uns derrières les autres, ou les uns contre les autres, se dépassent,se frôlant, s’évitant, avec une marge de sécurité réduite à quelques centimètres. Si l’on ajoute que les règles de ce jeu périlleux ne sont respectées par aucun des participants,on peut raisonnablement prévoir qu'il n’y aura pas de survivants à la fin de ce ballet démentiel.
Pilar n'était pas belle à voir mais je ne sais quelle cordialité débordait de ses formes relâchées. Malgré le système pileux abondant qui mettait des ombres sur plusieurs parties de son corps elle n'était pas indécente, elle faisait même presque habillée tant sa poitrine et ses hanches avaient des plis et roulés. Quand elle plongea ses seins la précédèrent comme de loches de plomb, la tirèrent droite et cambrée au fond de l'eau ; mais bien vite ils firent office de flotteurs et la ramenèrent à la surface où elle eu l'air de nager entre deux méduses.
Quand l’auteur du crime parfait est un être humain, le plus souvent (même dans les romans policiers) il finit par être découvert et puni. Mais quand l’assassin est une maison, le crime devient alors plus-que-parfait, puisque personne - ni la police, ni les magistrats, ni les urbanistes, ni les architectes, ni les médecins, ni le gouvernement, ni le grand public, ni la presse, ni la télévision, ni les victimes elles-mêmes!
Oppressé entre deux infinis, le temps et l’espace, pour se rassurer, pour se prouver à lui-même qu’il est libre de déplacer ses horizons, l’Homme veut bouger, voyager. Ce désir d’agitation, qui peut paraître dérisoire au philosophe, qui ne procure en fin de compte que déboire et écœurement, est pourtant si fort au cœur de certains hommes qu’il les arrache à leur existence, les déracine et les jette pantelants dans les pires hasards où l’on perd, santé, honneur, bonheur. C’est ce que les gens de plume appellent l’aventure.
Ainsi paré le bon vieux cargo avait fière allure. Un vrai épouvantail, un cuirassé de fête foraine. Mais l'imagination de Gonzalès ne lui laissait pas voir les choses sous ce jour. Il vivait son rêve aussi sincèrement, aussi sérieusement que les enfants qui jouant aux corsaires transforment un vieux fauteuil retourné en frégate à six ponts.
Il ne s’agit pas de confort mais de sécurité. Pour manger, pour faire l’amour, et surtout pour dormir, il faut l’abri. Sinon, c’est l’inquiétude, la mauvaise digestion, le rut hâtif, le cauchemar, l’irruption de l’ennemi invisible qui triomphe sans lutte.
L’homme est le plus vulnérable des animaux. Il n’a pas de carapace, pas de cuir, pas de fourrure. Il est plus nu qu’un ver de terre, plus fragile qu’un citron.
Chaque cellule a sa vie propre. Chaque cellule est entourée d’un filet de nerf dont les minuscules ramifications règlent la vie cellulaire. Ces filets nerveux sont comparables à une antenne de radio: ils perçoivent et ils captent les radiations de l’ambiance où ils vivent, et les retransmettent aux centres vitaux de la cellule. Il est prouvé scientifiquement que les nerfs sont de très bons conducteurs de courants
La vertu féminine n’a pas d’autre protection qu’elle-même, et l’homme jaloux sait bien qu’il n’y a plus frêle rempart contre l’assaut des courtisans.
L’anecdote met des couleurs plus vraies à la vérité. Le figuratif sera toujours meilleure peinture que l’abstrait.