Cette vie de rêve qui coule par grandes nappes dans le monde souterrain, chaque vrai artiste la porte en soi, diffuse et intermittente. Mais elle atteint, chez Beethoven, à un degré d'intensité unique. Et cela, bien avant que les portes de l'ouie, fermées, le bloquent au reste de l'univers...Que l'on songe au magnifique Largo e mesto en ré mineur de la sonate op. 10 n°3, - à cette médiation souveraine, qui domine la vaste plaine de la vie et ses ombres ! C'est l'oeuvre d'un jeune homme de vingt-six ans (1796).
Chapitre II