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3.63/5 (sur 43 notes)

Nationalité : Italie
Biographie :

Auteure italienne, elle vit et enseigne à Merano (province de Bolzano).
Diplômée en lettres classiques et passionnée d'histoire elle a collaboré avec divers musées en réalisant des parcours didactiques.
Elle aime la nature, la montagne et elle partage sa maison avec 3 perroquets, deux chiens et son mari.
Elle écrit depuis 2011, mais c'est avec La promesse d'Edna ( i bambini di Svevia en italien) qu'elle s'est fait connaitre en Italie en 2020, où son livre a eu un immense succès dès sa sortie.
La promesse d'Edna a été publié en France et en Allemagne en 2021.

Source : https://www.illibraio.it/autori/romina-casagrande/
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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Des éclats de réminiscences se plantaient dans sa chair, arrivant dans le désordre, sans logique. Les souvenirs décident eux-mêmes à quel moment ressurgir, parfois ils guident la main avant l’esprit. Le cœur suit ou se contente d’écouter.
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Il n’existe pas de meilleur calendrier qu’un jardin qui se transforme au fil des mois et des saisons, songea Edna, les poumons gonflés d’orgueil et de parfum de mélisse. Elle reconnaissait le passage lent et inéluctable du temps à la couleur de l’herbe et à la manière dont les branches s’habillaient de feuilles nouvelles pour se protéger de la vigueur du soleil. Elle observait les empreintes des animaux sauvages qui profitaient de l’ombre pendant les chaleurs estivales, et les tanières des petits amphibiens et des hérissons qui s’endormaient dans la terre souple, protégées par une mince couche de glace, avant l’arrivée de l’hiver.
Elle venait de tirer les rideaux et observait les reliefs harmonieux de la prairie, encadrés par les fenêtres comme la composition d’un peintre. En cette demi-saison, tout changeait avec une rapidité à couper le souffle.
Les dernières roses pointaient entre les buissons, les parsemant de blanc, et les clématites, aux tiges rampantes si tenaces, avaient commencé à couvrir la pergola de minuscules fleurs roses. Bientôt, il lui faudrait se procurer du fer pour renforcer les racines.
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Vous voulez savoir pourquoi je voyage, madame Weiss? La vérité? Parce que rester au même endroit m'est devenu insupportable. Parce, pendant que je fuis, j'espère qu'il se passera quelque chose, que je serai soulevé de terre, jusqu'au ciel. Et je m'obstine à essayer de recoller les morceaux de ce qui est cassé, comme si l'oubli était la meilleure glu qui soit. Mais la vérité, c'est que Manuel n'est plus là, et cet endroit me rapproche du ciel, autant que de lui.
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Enfants de la Souabe

La nostalgie est une bête qui suce les os, les lisse au point qu’on peut s’y mirer.

Edna pensait avoir laissé cette sensation derrière elle, parce qu’elle ne l’avait plus jamais ressentie avec la même intensité que dans son enfance, loin de chez elle.

À la ferme, dans les moments ou le bonheur semblait s’éloigner à la vitesse d’un cheval au galop, elle tentait de toutes ses forces de ne pas se laisser emporter. Elle s’asseyait à l’écart des autres enfants, qui la regardaient de travers et parlaient dans son dos depuis que le bruit courait qu’elle était la fille d’une italienne. Elle n’était pas la seule, bien sûr, par exemple la fillette qui, dormait dans le lit d’à côté venait de la même vallée qu’elle. Mais l’allemand, la langue qui comptait, n’était que sa langue paternelle, et elle avait du mal à en saisir toutes les nuances. Elle avait fait de son mieux pour ressembler aux autres enfants. Dans le fond, chez elle aussi son père haussait le ton et dictait les règles.

À la ferme, c’était à peu près la même chose. Ses parents lui avaient promis qu’elle y serait bien. Elle n’avait qu’à suivre le père Gianni, un long voyage magnifique à travers les montagnes, sans hâte : elle y passerait le printemps, l’été, l’automne

Edna leur avait fait confiance, même quand c’était difficile, parce qu’ils n’étaient plus qu’un lointain souvenir. Elle avait courbé l’échine, elle s’était battue pour être acceptée, oubliant chaque soir les vexations des autres enfants et les cris du patron, comme on oublie la peur du vide quand on marche au bord d’un ravin.

Quand elle n’avait plus la force d’essayer encore, elle serrait dans sa main un éclat de la statuette en bois de Saint-Christophe, au pied de laquelle elle avait prié pendant le voyage, lors d’une pause dans une chapelle de montagne. Le père Gianni lui avait dit que cela la rassurerait. Mais le père Gianni avait dit beaucoup de choses et toutes n’étaient pas vraies. Et il ne lui avait pas dit que tout serait si difficile.
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Elle regarda autour d'elle, espérant que le vacarme n'ait réveillé personne. Cela aurait été désagréable de croiser un voisin ou une connaissance. Et si on lui demandait ce qu'elle fabriquait là? Une vieille avec sa canne et son perroquet dans une cage à roulettes, un sac fixé sur dessus tant bien que mal... drôle d'équipage!
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- Non, je pensais plutôt à « trouver quelqu’un pour la vie ». Si les gens sont infidèles, d’après moi, c’est qu’ils n’ont pas trouvé leur moitié. Sinon pourquoi agiraient-ils ainsi ?
- Peut-être parce que avant de reconnaître cette moitié, il nous faut comprendre qui nous sommes. Or ce n’est pas simple.
Elle pensait au cabanon, la nuit de la moisson. Elle aussi, comme Fer, était métisse. Et il lui avait fallu des années pour comprendre qu’elle n’était pas obligée de choisir. Elle était la somme d’une multitude de fragments épars.
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Jacob lui manquait, mais elle n’avait pas le temps de réfléchir. C’était une chance, car les pensées n’en faisaient qu’à leur tête, elles traversaient les montagnes pour rentrer à la maison, allaient retrouver sa mère. Elle revoyait ses caresses et leurs promenades dans les bois. Puis ses mains, meurtries par l’eau froide et les brins de sauge, la ramenaient au présent, à genoux par terre. Elle n’avait aucun espoir.
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Au-delà des pins, le ciel était parsemé d’étoiles dont elle ne connaissait pas le nom. Elle se laissa réconforter par leur lueur et par les plumes d’Emil, qui s’était recroquevillé sous son épaule. Ils étaient seuls dans l’immensité silencieuse des montagnes, qui s’emplissait d’une douceur émouvante. C’était la mélancolie des choses non dites, des illusions entretenues, juste avant la lumière…
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Adèle avait pris pour elle la tasse ébréchée. Cela avait toujours été ainsi : selon un accord tacite, le premier levé mettait la table et, héritage d'une époque d'affection et de prévenance, gardait pour lui cet objet abîmé.
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Au village, on ne parlait jamais des enfants qui étaient partis. Ce secret glissait sur la vallée comme la pluie froide de novembre, déversée par les nuages qui cachent le soleil en attendant que la terre se glace.
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