Rose McGowan issues warning to Harvey Weinstein.
Rose McGowan accused Harvey Weinstein of sexual assault in her new book Brave. Weinstein has denied the allegation.
#MaintenantOnAGIT
Aucune de nous ne mérite de vivre dans la peur.
L'agression du couloir a mis en place un schéma de pensée qui m'a retourné la tête pendant des années : la perfection comme moyen de défense. Si j'étais parfaite, tout irait bien. Si j'étais parfaite, on me laisserait tranquille et personne ne me ferait de mal.
Je m'amusais parfois, quand je quittais le plateau à la fin de la journée, à garder sur mon visage des traces de faux sang, ou une énorme plaie, et je m'arrêtais au supermarché sur le chemin de la maison. Je voulais voir comment les gens réagissaient face à une femme blessée. Personne ne m'a proposé son aide. Pas une seule fois. Ceux que je croisais évitaient mon regard en baissant les yeux au sol. Ça en dit long sur l'invisibilité des femmes maltraitées. Note pour la société : demandez toujours à une femme qui semble maltraitée si elle a besoin d'aide. Faites ce qui est juste. Soyez fort et courageux.
Pendant longtemps, j'ai cru qu'il fallait être pénétrée par un pénis pour que ce soit un viol. Je me trompais. Tout acte à caractère sexuel non consenti est une agression sexuelle. Doigts, bouches, pénis, s'ils sont en vous ou sur vous sans votre permission, c'est une agression sexuelle.
Aux hommes en général : il est grand temps que vous vous regardiez longuement dans un miroir.
Votre espèce est le danger numéro un pour les femmes et les enfants. Pour les animaux et la planète. Nous risquons l'extinction par votre faute. Vous êtes la cause des guerres, des tueries de masse, des viols, des maltraitances, des tortures et d'un paquet d'autres maux. En d'autres termes, le problème, c'est votre espèce, peut-être même vous. Sachez que les choses doivent changer. Il est de votre responsabilité de le faire. Personne d'autre n'est à blâmer, c'est à VOUS de rompre le cycle. De la même façon que le racisme n'est pas le problème des gens de couleur, ce n'est pas le boulot des femmes de résoudre celui de la misogynie, c'est le vôtre.
Si je connais ma propre valeur, c'est parce que je vois la vôtre. Je vois ce que vous valez réellement, et combien vous y êtes aveugles. Si je peux le faire, tout le monde en est capable.
La vérité, c'est que je n'avais pas à me sentir honteuse, pas plus que n'importe quelle autre victime dans une situation similaire. La honte, elle est pour tous les sales types qui se laissent aller à ce genre d'attouchements. Hontes aux agresseurs, pas aux victimes, pas aux rescapées. Nous sommes si nombreux à survivre à ce nombre de merde. C'est tragique. Et je suis désolée pour vous si ça vous est arrivé.
Page 80-81 (Harper Collins - mars 2019)
Je trouve bizarre et tragique que la société nous incite à nous définir par notre travail. La question : "Tu fais quoi, dans la vie ?" signifie en réalité : "Pourquoi te donne-t-on de l'argent ?", comme si c'était une caractéristique déterminante. Tout autre chose n'est qu'un "hobby". Pourtant ces occupations sont aussi ce que vous êtes et ce que vous faites. Ne pas en retirer de rémunération ne veut pas dire que ça ne compte pas. Ça a autant de valeur que le fait d'aller au bureau, sinon plus.
Page 211 (Harper Collins - mars 2019)
Mais il pétait les plombs quand même et m'accablait de reproches si j'avais le malheur de regarder un serveur. Donc, j'ai appris à me comporter d'une certaine façon, pour qu'il garde son calme. Voilà EXACTEMENT comment on tombe dans la violence conjugale : en adaptant ses faits et ses gestes pour ne pas énerver l'autre ou déclencher sa colère. C'est comme ça qu'on abandonne, petit par petit bout le contrôle de sa vie.
Page 88-89 (Harper Collins - mars 2019)
Enfant, je me souviens de m'être dit : Comment les femmes peuvent-elles être si naïves ? Elles ignorent la réalité et ne croient que ce qu'elles ont envie de croire. Je pense que les femmes en général, et ma mère en particulier, gobaient ces salades; elles étaient persuadées que seul un homme pouvait les sauver. Je ne suis pas sûre que les choses aient changé même aujourd'hui.
Page 53 (Harper Collins - mars 2019)