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4.1/5 (sur 68 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bordeaux , le 19/03/1908
Mort(e) à : Paris , le 16/12/1990
Biographie :

Saint-Loup, de son vrai nom Marc Augier, est un écrivain français, né le 19 mars 1908 à Bordeaux et mort le 16 décembre 1990 à Paris.

Grand sportif, skieur et alpiniste, il s'illustre dans les années 1930 par des expéditions en montagne et en Laponie. Il est l'un des responsables des Auberges de la jeunesse en France. Charmé par l'Allemagne lors d'un voyage effectué en 1929, ce sympathisant socialiste, journaliste à La Dépêche du Midi et à Sciences et voyages, passe au national-socialisme après la lecture du livre La Gerbe des forces, d'Alphonse de Châteaubriant. Le national-socialisme apparaît à Augier comme le retour des peuples européens au paganisme des temps anciens, face à la décadence du judéo-christianisme.
Durant l'Occupation, Marc Augier dirige le mouvement Jeunes pour l'Europe nouvelle, l'organe de jeunesse du Groupe Collaboration, et devient rédacteur en chef de l'hebdomadaire collaborateur La Gerbe, dont le directeur de publication est Alphonse de Châteaubriant. Intégrant le Bureau politique du Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, il suit ensuite la LVF, puis la Waffen-SS française sur le front de l'est, en tant que correspondant de presse attitré. A la fin de la guerre, il transite par le centre de formation de l'Allgemeine-SS allemande à Hildesheim; il est également responsable de la publication Devenir, organe officiel de la Waffen SS française.
Clandestin après 1945, il publie un roman, Face Nord sous le pseudonyme de M-A de Saint-Loup, afin de payer son voyage pour l'Argentine. Le livre a un succès d'édition en France. Il aurait été professeur de ski d'Eva Peron et instructeur dans l'armée argentine. Revenu en France en 1953, gracié, il publie un roman, La Nuit commence au Cap Horn, qui manque de lui valoir le prix Goncourt avant que l'identité de l'auteur ne soit révélée par Le Figaro Littéraire ; parmi les jurés, seule Colette ne rétractera pas son vote suite à la polémique. Saint-Loup poursuit ensuite une carrière d'écrivain et de journaliste, publiant plusieurs livres consacrés à la LVF (Les Volontaires) et à la Waffen SS française (Les Hérétiques, Les Nostalgiques) ou belge (Les SS de la Toison d'or). Son œuvre est marquée par la recherche de l'aventure et du dépassement de soi ainsi que par l'hostilité à la philosophie chrétienne. Il se fait aussi le chantre des « patries charnelles » en publiant divers romans, consacrés aux mouvements régionalistes et à la survie de l'homme en milieu sauvage.
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
La nuit s'installait déjà avec des précautions doucereuses, lorsqu'ils débouchèrent de la forêt. Sur les eaux dormantes, les nénuphars arrondissaient leurs disques vernis, fleuris de roses jaunes. Des pluviers dorés et des vanneaux aux ailes busquées tournoyaient par bandes, des grèbes filaient vertigineusement, laissant pendre leurs pattes qui traçaient de longues égratignures à la surface des eaux. [...]
Le lac avait complètement sombré dans les perspectives noires. Les gouttes d'eau qui tissaient des voiles entre le ciel et la terre semblaient vouloir faire entrer les étendues marécageuses dans une mort plus accomplie. De la nuit, sourdait une tristesse abominable.[...]
A leurs pieds, les tourbières noires et les étangs encombrés de vieux troncs d'arbres, exhalaient les parfums d'une végétation agonisante promise aux sédimentations qui nourriraient le futur.
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Le vent descendait au sol et balayait les brumes. Le ciel prenait une teinte mauve, puis bleue, puis noire...
L'espace gardait pendant quelques jours des résonances de cristal. Le thermomètre descendait au-dessous du point de glace. Les lagunes gelaient. Les rats, les araignées, les renards disparaissaient dans leurs trous. Les feux follets cessaient de courir du grand cimetière vers la mer.
La fièvre blanche restait stationnaire pendant quelques jours. Puis le plafond des nuages descendait, le cercle d'horizon se resserrait autour de l'île. La lumière tombait malade, sans force pour souligner glaciers et montagnes. Les formes lointaines épousaient des contours malsains, les volumes entraient dans un espace qui paraissait doté d'une quatrième dimension. Et soudain jaillissaient les flammes blanches de la neige. La neige ne tombait pas. Maniée par le vent du Horn, elle attaquait à l'horizontale. Elle recouvrait à peine le paysage. Elle s'en allait vers le nord avec la puissance de ces lames qui mangent le château de poupe des voiliers aventurés sous les latitudes hurlantes, soulèvent la coque, tiennent pendant quelques secondes toutes choses en équilibre entre la vie et la mort, puis s'en vont on ne sait où...
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Il se tut, prêta l'oreille au silence qui le cernait, le trouva sans défaut. Le brouillard glissait sur les toits et descendait au sol, posant sur les réverbères encore allumés des crinolines de pâle lumière. Les rares passants fuyaient à travers cet éclairage de purgatoire. Paris tremblait de froid. Un homme passa et mit longtemps à laisser la brume effacer sa silhouette.
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Des rafales déchiraient parfois la coupole sombre du ciel. Passaient alors plus pressés que les albatros revenus dans ces parages des prairies célestes, des lacs bleus figés tandis que remontait vers le nord la procession des nuages avec leurs ailes d'anges déployées.[...]
Une légère angoisse serrait la gorge du capitaine qui, pour débarquer, avait revêtu son uniforme de la Royal Navy. Il lui avait donné vingt ans de sa vie avant de la mettre au service du Seigneur. Il n'avait conservé des attributs du pasteur que la cravate blanche et la croix qui posait sur sa poitrine une tache de soleil anachronique dans cette ambiance de lumières mortes.
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Le crépuscule descendait doucement, avec des précautions inimaginables, comme si toute la miséricorde du monde se réfugiait dans cette dernière minute de jour. [...].
Ils remontèrent Unter den Linden dévastée, avec ses façades béantes et ses trottoirs labourés. [...].
Aussi loin que pouvait porter leurs regards ce n'étaient que palais éventrés, grands immeubles réduits à leur silhouette de pierre, colonnes traînant sur les bas-côtés de l'avenue. De part et d'autre surgissaient des pyramides et des portiques merveilleusement sculptés par le feu, ouvragés par les bombes explosives sous des angles imprévus, avec des arrondis suaves ; des bas-reliefs profondément fouillés et, sur des tablettes de pierre, les mystérieux hiéroglyphes du phosphore... Pas une ruine qui n'eut son caractère particulier, comme si des générations d'artistes avaient oeuvré là, avec un amour de bâtisseurs de cathédrales, comme si le temps avait, ensuite, achevé le chef-d'oeuvre, posé sa patine, apporté l'indispensable travail d'érosion produit par l'eau du ciel et les larmes des femmes en prière... [...].
Les Berlinois avaient laissé sur les murs calcinés ces maîtres-mots de la fourmilières sans cesse bouleversée, sans cesse réorganisée à un niveau de plus en plus proche de l'âge de la pierre polie...
"La famille Pfeiffer est saine et sauve..."
"Frida habite maintenant Kurfürstendamm 138..."
"Le père, la mère et les quatre enfants Kaltenbrunner sont morts ici..."
Tante Elsa est réfugiée à Leipzig, Bahnhofstrasse 58..."
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Puis, comme la nuit de leur arrivée, ils perçurent un bruit de voix qui mûrissait dans les profondeurs du monastère, souligné par un grincement de bottes. Deux ombres noires devinrent silhouettes grises, en entrant dans le clair de lune qui ciselait les fines colonnes polies par les intempéries et le frôlement des robes des anciens moines en prière.
- Ce n'est pas seulement l'Allemagne qui va perdre la guerre, mais aussi l'Angleterre, la France, les U.S.A., l'homme blanc qui, dans quelques années, sera menacé dans son espace de commandement...
- Si je comprends bien, le problème de l'option va se poser avant la fin du siècle ?
L'inconnu répondit :
- Certainement. Si avant cinquante ans vous n'avez pas arrêté le pullulement démentiel des métis et des races de couleur, vous serez mis en minorité sur la planète et attaqués, biologiquement submergés. Le globe continuera sa course céleste, peuplé par un monde gris incapable d'évolution vers une civilisation supérieure. Ce sera le grand silence annoncé par Gobineau.
Der Chef et Le Fauconnier reparurent au bout d'un long moment, toujours situés entre l'ombre et la clarté de la lune, dans une irréalité de fin de monde. Les voûtes romanes donnaient à leur voix une amplitude qui les déformait dans le même temps.
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 Saint-Loup
Si je consens certains sacrifices en participant à une guerre..., c'est parce que j'ai la conviction que le national-socialisme apporte enfin à l'Europe la réalisation du socialisme. Pour cette réalisation, je suis prêt à conclure une alliance avec le diable lui-même.

(La Gerbe, 6 novembre 1941.)
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Silence absolu. Une brume légère traîne sur les platanes de l'avenue de Paris. Du parc du château, déborde une odeur de pièces d'eaux mortes et de feuilles déjà touchées par l'automne. Des ordres brefs sont donnés par des voix qui n'osent en élever le ton, comme si toute imprudence risquait de renverser les piliers de la nuit, ces lourds platanes de l'avenue qui paraissent soutenir un ciel où, déjà, pâlissent les étoiles. Un chien, quelque part, hurle à la mort.
Des silhouettes sanglées dans des uniformes dont le noir accuse la fuite de la nuit se détachent des façades. Sur toute l'étendue de l'avenue des Etats-Généraux : fenêtres mortes, façades mortes. Les rideaux de fer pèsent sur les vitrines avec la rigueur de paupières fatiguées.
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Elle a posé la main sur son bras. Les yeux couleur de la fleur du lin se mouillent et le contemplent. Les cheveux dorés flottent sur les épaules. Elle apparaît plus belle, encore, avec cette peine qui lui donne un air sauvage et dur.
- Adieu, je te serai fidèle longtemps !
Il pense : " C'est combien "longtemps" pour une fille russe ? "
Et, d'ailleurs, elle ne lui doit rien. Elle le contemple avec le regret de ce qui n'a pas été, et qui perce dans le ton de sa voix comme un reproche.
Un dernier baiser qui est, aussi, un premier baiser d'amants.
Des insectes prennent possession du crépuscule en psalmodiant. Le ciel se forge une armure de cuivre rouge dont il ne reste bientôt qu'une lame articulée sur l'horizon de l'ouest. Premières étoiles. Premières fusées russes.
Noutchia n'est plus qu'une mince silhouette perdue dans les lointains, sous les frondaisons vertes et noires.
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Le vent descendait au sol et balayait les brumes. Le ciel prenait une teinte mauve, puis bleue, puis noire...
L'espace gardait pendant quelques jours des résonances de cristal. Le thermomètre descendait au-dessous du point de glace. Les lagunes gelaient. Les rats, les araignées, les renards disparaissaient dans leurs trous. Les feux follets cessaient de courir du grand cimetière vers la mer.
La fièvre blanche restait stationnaire pendant quelques jours. Puis le plafond des nuages descendait, le cercle d'horizon se resserrait autour de l'île. La lumière tombait malade, sans force pour souligner glaciers et montagnes. Les formes lointaines épousaient des contours malsains, les volumes entraient dans un espace qui paraissait doté d'une quatrième dimension. Et soudain jaillissaient les flammes blanches de la neige. La neige ne tombait pas. Maniée par le vent du Horn, elle attaquait à l'horizontale. Elle recouvrait à peine le paysage. Elle s'en allait vers le nord avec la puissance de ces lames qui mangent le château de poupe des voiliers aventurés sous les latitudes hurlantes, soulèvent la coque, tiennent pendant quelques secondes toutes choses en équilibre entre la vie et la mort, puis s'en vont on ne sait où... "
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