Comment trouver l’apaisement quand tout bouillonne en soi ? Ce n’est pas la méditation qui va changer grand-chose !
Certaines traces appartiennent-elles à cela ou à autre chose ? Je me pose mille questions. Au-delà du vieillissement naturel, est-il réellement possible de rattraper les marques de la vie qui se sont imposées sur son visage ? Le voudrais-je vraiment ? Je n’ai jamais été très attirée par la baguette magique de la chirurgie esthétique. J’aime le naturel. Je suis une femme qui se maquille peu, principalement pour le travail ou lors d’une occasion. La plupart du temps, je ne le fais pas. Arnaud me répète souvent « je te préfère comme ça, sans rien ! » . Je fais partie de ces femmes qui n’ont pas besoin de porter des talons de 15 cm pour se sentir féminine, élégante et séduisante. Malgré la maternité, j’ai toujours travaillé à me sentir bien dans mon corps.
Tout ira bien, c’est une phrase que j’ai bien trop entendue. Trois mots d’apparence simple et rassurante qui sont, bien souvent, utilisés pour des évènements du quotidien : un examen, un rendez-vous amoureux ou bien l’attente d’un diagnostic médical. Ces mots rejoignent le lexique des banalités comme le bonjour, ça va ? que tout le monde utilise pour tout le monde sans se préoccuper véritablement de la réponse qui sera de toute évidence : ça va. Le tout ira bien est du même acabit, ni plus ni moins.
Petite, je ne comprends pas toujours les réactions excessives et violentes de ma mère. Elle se parle à elle-même de longues heures, devant le miroir de la salle de bain, en hurlant à certains moments qu’elle est moche. Je n’aime pas ce miroir, je fais tout pour l’éviter. Un jour, à défaut que le miroir réponde à ma mère, je me lance. Je prends mon courage à deux mains et une grande inspiration. Je pousse la porte de la salle de bain et d’une voix tremblante et sincère, je lui dis qu’elle est belle.
Beaucoup vont s’initier à divers sports extrêmes pour se sentir libre, en repoussant les limites, et ainsi ouvrir des émotions parfois enfouies. Et tu as le vide spirituel qui sert à avancer sur soi, à mieux se connaitre, à se libérer également. Ces deux méthodes mènent au lâcher-prise ! Nous oublions trop souvent ses bienfaits dans nos vies quotidiennes. Nous avons toujours besoin de combler la moindre passerelle de vide dans nos têtes pour éviter de nous retrouver avec nous-mêmes.
Enfant, j’ai toujours aimé me plonger dans le monde de Walt Disney. Cela me procurait un sentiment de liberté. Je me plaisais à rêver d’autre chose, loin du chaos de mon quotidien. Cet homme qui saurait me sauver et m’emmener loin de tout. Mais qui ? Et surtout quand ? Comment fallait-il procéder ? Peut-être commencer à faire une liste détaillée ? Grand brun, beau et intelligent ? À cet âge, on est moins exigeant sur les profondeurs de l’âme : la forme plus que le fond !
Je ne le connais pas. Je ne me vois pas tout lui raconter, tout lui confier, il me prendrait pour une folle. Je préfère garder tout ça pour moi, c’est ma vie. Puis, dans quelques jours, nos chemins vont se séparer. Je ne vais pas perdre mon temps à lui parler de moi, de cette lettre, de mon ailleurs. Je ne suis pas venue pour ça. Je suis venue sur ces montagnes pour remplir une faveur et me retrouver seule. Je n’ai pas besoin de compagnie superflue.
Concrètement, si vous vous dites, pendant la séance, il ne faut pas que je pense, il faut faire si ou ça. Vous êtes encore dans la maitrise. Votre mental vous pilote. Or, vous n’avez pas besoin de lui ! C’est lui qui a besoin de vous. Ne soyez pas prisonnier de lui. Il faut oublier l’attitude de rechercher systématiquement le plaisir et de fuir le déplaisir en méditation. Cela ne marche pas comme cela. Il ne faut plus penser de façon manichéenne.
Le soutien est une valeur importante à nos yeux. Pourtant, il sait que je n’aime pas me reposer sur lui ou sur quelqu’un d’autre. Moi qui souhaite toujours montrer que je suis forte, que je n’ai besoin de personne, que je peux avancer seule. Lors de nos premiers rendez-vous, j’avais rapidement brandi le girl power, criant à qui voulait l’entendre que je n’avais pas besoin d’un homme pour exister, pour tenir droite.
Heureusement, ma mère a des phases d’accalmie. Mais elle n’est pas, pour autant, disposée et disponible pour s’occuper de moi. Elle peut se montrer dans une apathie la plus totale, où elle semble vide, ne montrant aucune réaction aux sollicitations extérieures. Je me pose parfois la question, à savoir si elle n’est pas morte lorsque je la retrouve le regard fixe, assise devant la télévision, sans bouger.