Sarina Bowen

Jamie est en train de m’embrasser.

De m’embrasser. Jamie. Est en train.

J’ai beau tourner la phrase dans tous les sens, je n’en reviens pas. La pression de sa bouche contre la mienne ? Ça n’a aucun sens. La douceur de sa langue sur mes lèvres ? Aucun sens non plus.

Mais putain qu’est-ce que c’est bon.

- Et le vin est gratuit, ajouta-t-elle.
- C'est le genre de vin que je préfère.

- Même Skippy fait des blagues sur les pédés. Les siennes sont plus authentiques, cela dit.

— Oh, Bridger. Je suis désolée.
— Moi aussi, je suis désolé.
— Tu sais…
Sans doute voulait-il que je change de sujet, mais je ne pouvais pas m’en empêcher.
— Je ne l’aurais dit à personne.
Il soupira dans le téléphone.
— Je le sais, Scarlet. Ce n’est pas pour cette raison que je ne t’ai rien dit. Avec toi, je n’ai pas envie d’être ce type-là. Le type avec un tas de problèmes.
Je pris une grande inspiration. Parce que j’avais fait exactement la même chose – exactement le même choix. Il ne connaissait rien de moi, car je ne voulais pas être cette fille-là.
— Tu es toujours là ?
— Oui, répondis-je.
— Ça te paraît sensé ?
— Plus que tu ne le crois, lui avouai-je.

Certains affirment qu'après avoir frôlé la mort, ils apprennent à apprécier d'avantage la vie. Ils cessent de tout prendre pour acquis.
Parfois, j'avais envie de frapper ces gens là.

Hartley tourna mon fauteuil vers la porte et avança.
— Nous devons descendre les marches du perron à l’envers, lui rappelai-je.
— Nous faisons tout à l’envers, Callahan, dit-il.
Je n’avais pas la moindre idée de ce qu’il sous-entendait et je ne lui posai pas la question.

Hartley et moi nous dévisageâmes longuement sans parler. Puis il prit mon visage entre ses mains, m’effleurant si délicatement que mon cœur se serra à son contact. Enfin, les mois que j’avais passés à attendre qu’il m’embrasse me submergèrent. Je fermai les yeux et ses lèvres se posèrent sur les miennes. Elles étaient aussi douces que je les avais toujours imaginées – sa bouche parfaite pressée langoureusement contre la mienne. Ses lèvres s’écartèrent, m’entraînant dans leur mouvement, et je réprimai un cri de bonheur.

I know you're supposed to talk this shit out. The problem with that idea is that I know just what Wes will say. He'll promise me that in June the secrets are over. But now that date seems so arbitrary to me. Why not May? Why not July?

Why ever?

"Getting along together was never the problem with you and me," he said. "We're both easy. It's just the rest of the world that's hard."

"What a good friend he is to you," she said, pulling out a white cardboard container.

That was the moment when I was supposed to say, "yeah," and then change the subject, like I always did. But just then, my head gave a lurch of pain. Because it just felt so wrong. Every time I ducked the truth, it was like betraying Rikker all over again. Not to be dramatic, but I kept thinking about Peter's denial of Jesus. Except I was worse than Peter. Instead of denying Rikker three times, I denied him every fricking day.

I put my hands to my temples.

"Michael?" my mother asked. "What's wrong?"

I was too caught up in my own misery to answer her.

Worried, Mom abandoned the take-out order to come over to me. She sat beside me on the bed and cupped two hands under my chin. "What is it?"

I'd finally reached the point where I didn't want to lie anymore. But I wasn't capable of speaking the truth, either. So I was just stuck there, the words choking me.

"Sweetie, please. You're scaring me."

"He's not..." My voice cracked.

She held me a little tighter. "He's not what, Sweetie?"

I wasn't making any sense, and I knew it. It's just that I wasn't sure I could do any better. Not with the hot, crackling ball of fear lodged in my throat. "He's not..." I gasped the last part out, "just my friend."

"Tell me what happened, Rikker. What were you talking about before? Something happened in an alley. Graham got beaten up?"

I shook my head. It wasn't something I could discuss with her.

But Bella's laser eyes did not retreat. "Graham didn't get beat up," she whispered. "You did."

I was in love with Rikker, and had been forever. I didn't tell him, though. I mean, this is me we're talking about here. The usual coward. Rikker would have liked to hear it, I'm sure. And I would have liked to hear it back. But me being me, that wasn't going to happen.

He loved me too, I guess. He'd have to, right? Why else would he stay with my cowardly ass, and sneak around like a stalker every time he needed to use the john? In the locker room he ignored me, as I needed him to. And this was my worst sin - when someone made a fag joke, I said nothing at all. That's how I repaid Rikker's nighttime affection during the daylight hours. With my silence.

But at night, we held each other. We whispered and laughed, and we kissed until our lips were bruised. We worked our way through a serious stash of condoms, and then bought more. In the mornings, he stole out of my room before daybreak. That kind of sucked, because I would have liked to wake up next to him.

I just didn't want it badly enough to ask him to stay.

Five years ago, two boys had kissed in a car. And a bunch of assholes turned that moment into a life-altering disaster. But right now, two grown men could kiss in a car. And then go home to play one more game of RealStix like it was no big deal.

I stretched one hand across the seat to take Graham's. But he wouldn't look at me, even when I gave his arm a tug. "Come here," I said. "Or I'm coming over there." The truck had a bench seat, so it would be easy to make good on that threat.

He looked at me then, a warning on his face.

"It's just a kiss," I whispered, rubbing his big hand in mine. "Do this for me." I pulled him toward me again.

He came almost willingly.

Slowly, we eased closer, our eyes locked on one another, until I could feel his breath on my face. I closed the final inches between us, just ghosting my lips over his on the first pass. I saw his Adam's apple bob nervously. So I was gentle when I cupped the back of his head, pulling him in. I pressed my lips to his, tasting musk and beer. Mmm... My kiss was slow. Appreciative.

After several beats of my heart, he relaxed into the kiss, melting for me. I licked into his mouth then. If I was only getting a kiss, I wanted to make it a good one. On the first wet slide of tongue against tongue, Graham made an achy little sound in the back of his throat.

Heaven.

Leaning in, I wrapped him in my arms. This wasn't like the frantic, tequila-soaked mashup after the Saint B's game. This time, I could feel us both holding tightly to our control. And even though my body wouldn't have minded an escalation, we both knew that it wasn't going to happen. This kiss was all about heartache. It was deep and sweet and sad. My chest fluttered with disbelief that I was holding him, and kissing him. Each moist slide of his lips against mine undid me a little more.

It was possibly the best kiss I'd ever had.

Un chœur d’anges chante un alléluia quand ses hanches se pressent contre les miennes.

— Putain, tu es magnifique. J’ai envie de goûter ta peau depuis le premier soir où je suis entré dans ce foutu bar.
Je n’avais pas l’habitude d’entendre des compliments et je ne leur faisais pas entièrement confiance. Mais ses lèvres et sa langue vénéraient mon cou sensible, propageant des frissons dans tout mon corps. Son souffle me caressait tandis que sa bouche chaude déposait un autre baiser dans mon cou. Quand il me suça légèrement la peau, je me sentis fondre contre la porte.
Mes choix de vie commençaient à me paraître plutôt malins, tout compte fait. Je levai la main pour toucher enfin ces pectoraux sculpturaux et il émit un petit rire contre ma peau.
— Ça te plaît ? Enlève mon haut, beauté. Vas-y.
Je m’empressai d’obéir, soulevant le coton de son polo, mes paumes se livrant à l’exploration de chaque relief et ondulation, sous son regard vaguement narquois. Son expression amusée me facilitait la tâche. Ce mélange d’autorité et d’humour me mettait à l’aise.
Apparemment, je prenais trop de temps, car il prit l’initiative d’ouvrir le bouton de son col, puis il attrapa l’ourlet de son polo et le glissa par-dessus sa tête. Waouh ! Ce type était baraqué. Même ses muscles avaient des muscles.
— Tu dois passer beaucoup de temps à la salle de sport.
— Tu n’as pas idée. Assez parlé, beauté.
Saisissant mes deux mains, il les posa sur son torse chaud. Puis il se pencha et m’embrassa à nouveau dans le cou. Décidément, ses lèvres avides et sa langue autoritaire opéraient des merveilles sur mon état d’esprit.

– Je ne suis pas si jeune que ça, je réponds calmement. Et toi, tu as quel âge ?

– Vingt-quatre ans. Et toi ?

– Vingt-trois. Mais j’ai la culture musicale d’un enfant de maternelle. La musique était interdite là où j’ai grandi. A part les cantiques, bien sûr.

Elle m'exaspérait avec ses silences, alors qu'aujourd'hui je serais prête à tout pour revoir une dernière fois son visage.

Cet homme magnifique me veut au point d’en trembler. Je n’arrive pas à croire à ma chance.

La sensation me grise. Elle est addictive. En fin de compte, le fait que je me débarrasse de mes vêtements, tel un serpent de sa mue, chaque fois que nous nous retrouvons seuls, n’a vraiment rien de mystérieux. Ses baisers affamés ont amenuisé la plupart de mes fonctions exécutives. Je n’ai plus conscience de rien si ce n’est du goût de ses baisers et des palpitations de mon cœur.

De toute évidence, une masochiste est tapie en moi, car au lieu de repousser Blake, je me suis jetée sur sa queue. Maudit soit cet homme ! Encore maintenant, ses lèvres cherchent les miennes. Il embrasse comme un dieu. Conjuguant lenteur et sensualité, et faisant preuve d’un acharnement à toute épreuve.