Le bâton du maître ne connaissait aucune excuse !
Il y avait pourtant une excuse qui était admise aussi bien par l’instituteur que par les parents : la rencontre des éléphants. […]
Les éléphants n’étaient pourtant pas le plus grand danger que les écoliers pouvaient rencontrer sur la route de Nyamata. Il y avait aussi la cruauté des hommes… Mais de cela je parlerai plus tard.
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Je rêvais parfois l’impossible : avoir un livre pour moi toute seule.
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Hélas ! Le rivage du lac, qui était comme le jardin de nos jeux innocents, devint bientôt le lieu de tous les cauchemars.
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Les militaires exigeaient que, dans chaque maison, soit accroché le portrait du président Kayibanda. Les missionnaires veillèrent à ce que soit placée à ses côtés l’image de Marie. Nous vivions sous les portraits jumeaux du président qui nous avait voués à l’extermination et de Marie qui nous attendait au ciel.