On ne peut surprendre le lecteur qu'une seule fois. Alors si vous tweetez ou écrivez sur un blog, si vous partagez une chronique (et j'espère bien que vous le ferez !), prenez soin de préserver ce qui en vaut la peine. Vous avez eu la chance d'apprécier l'histoire sans qu'on vous la gâche, je vous saurai donc gré de bien vouloir préserver cette chance pour les autres.
Dans mon passé tourbillonnent de vagues murmures, des ombres et des souvenirs qui n'ont sans doute jamais existé, ou alors juste dans mes rêves. La seule réalité fiable demeure ce qui s'est passé une fois l'aiguille plantée dans ma gorge.
Les pensées de Perry s'égarèrent complètement tandis qu'il se grattait le dos contre le dossier de son siège de bureau, dont le tissu épais frottait à travers son sweat-shirt. Il grimaça quand les marques de sa jambe s'éveillèrent et le démangèrent si fort et si brutalement qu'il aurait aussi bien pu être piqué par une guêpe. Il s'y attaqua, les ongles plantés dans le tissu de son jean. C'était comme essayer d'attraper une hydre ; chaque fois qu'il arrêtait une tête qui le mordait, deux autres surgissaient et la remplaçaient.
Depuis le box voisin, il entendit Bill imiter de façon médiocre un comédien shakespearien.
- Être galeux... ou ne pas être galeux, dit-il, la voix seulement légèrement étouffée par la cloison. Telle est l'infection.
Nous pouvons être qui nous voulons. Nous pouvons bâtir notre avenir et, si nous commettons des erreurs, alors ce seront les nôtres.
Pourquoi les gens pensent-ils que la fin du monde est un concept si difficile à comprendre pour un enfant ? Les enfants passent leur vie à redouter l'inconnu, à avoir peur des ombres rampantes, des monstres tapis et autres choses promettant une mort lente, affreuse et douloureuse. Une guerre nucléaire n'était qu'un croque-mitaine supplémentaire qui menaçait de les emporter, la différence étant que celle-ci effrayait également les parents de Margaret et les autres adultes. Les enfants étaient habitués à cette intensité d'effroi aussi sûrement qu'ils l'étaient à Bugs Bunny.
Sauver. Voilà un autre mot synonyme de puissance. Que quelqu'un vienne nous sauver. J'espère que mes parents sont toujours vivants, que leurs os ne gisent pas ensevelis sous la poudre grisâtre. Je ne me souviens ni du visage de ma mère, ni de son nom, mais je sais que je l'aime. Et mon père... s'il m'aime, pourquoi ne vient-il pas me chercher ? J'ai le sentiment que c'était un homme courageux et fort, mais j'ignore si c'est la vérité ou si je réfléchis comme une enfant persuadée que son papa est le meilleur du monde.
Attaquer, toujours attaquer ! En cas de doute, passer à l'attaque, ne jamais laisser à l'ennemie le temps de récupérer.
Elle me prend dans ses bras pour me serrer à m'étouffer. Non sans grimace, je pousse un cri de douleur involontaire, aussi me lâche-t-elle sur-le-champ.
- Oh, pardon ! Je t'ai fait mal !
- Tout mon corps me fait souffrir, finis-je par admettre avec un rire un peu embarrassé.
Le sourire aux lèvres, Gaston pousse doucement du doigt mon épaule droite, aussitôt traversée par un éclair de douleur sourde.
- Eh, ça fait mal ! Qu'est-ce qui te prend ? m'exclamé-je en m'écartant de lui.
- Je voulais voir si tu disais vrai, explique-t-il, amusé.
Si je dois me découper en tranches pour vous avoir jusqu'au dernier, je le ferai et je me marrerai, vous m'entendez ? Je n'arrêterai pas de me marrer à m'en taper la cul par terre !
Si tu prends la fuite, l'ennemi se lancera à tes trousses. Pour recouvrer la liberté, il te faudra le tuer.