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5/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Roumanie , 1925
Mort(e) à : France , 2022
Biographie :

Diplômé de l'Institut polytechnique de Bucarest, Serge Almăjeanu vit à Paris depuis 1980.

Source : lulu.com
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Citations et extraits (84) Voir plus Ajouter une citation
Saint-Malo

Je suis une mouette aux ailes écimées,
Une âme qui tend à s'élancer
vers le soleil,
à la nuit tombée, je ne fais plus qu’un
Avec les vagues déchaînées
Avec des souvenirs, surgis des profondeurs
des millénaires voyageurs.

Je sens le vent du soir souffler
Et froid je le sens, pétrifié,
Réunissant un rêve et un chant humide,
Images en moi rassemblées en pourpréen zénith
Et d'inassouvis désirs habillés en une chlamyde.

L'oubli a enveloppé des fleurs le baiser
Et la caresse des clochettes de pommier,
Et par les profondeurs la mer terrifiée,
Me jette vers le rivage, en mille pensées
Des regards qui passionnément me réclament leur baiser.

Saint-Malo
2010
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Les yeux ouverts, vers le ciel lisse
J’ai bâti au cours du temps des tessons de rêve
et dans ces efforts j’ai attrapé sans trêve
un tissu de nuages et d’abysse !
*
Cu ochi deschiși, spre cer deschis,
Clădii în timp crâmpeie de vis
Și-n sârgul cesta eu am prins
Țesut de nouri și abis !

(p. 24)
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Carte postale

Je me suis dit que trop petite tu étais
Et pour cela un jeu j’ai cherché,
une mosaïque
Et j’ai choisi une poignée de maisons
qui ressemblent à des cubes
Avec des dômes, des fontaines et des tours,
Agencées sur le tapis de pierre archaïque !

Je me suis dit que cependant si petite tu n’étais pas,
Et pour cela un jeu j’ai cherché,
une mosaïque,
Et j’ai choisi un jeu vivant, coloré et chanté
Que l’on joue les yeux bandés
Et avec des images rassemblées en pensée,
avec anxiété !

J’observe la vieille tour près de la place
Et il me semble entendre les cloches sonner au vent
J’observe le jaune allumé par le soleil
Peint par endroits sur la terre ;
J’observe les vieux arbres qui pleins
sont de verdure
Brodés avec du fil d’herbe sur la toile
qui sans fil est ourlée.

Je regarde la fontaine ciselée dans la pierre
Qui réunit sans cesse les rivières d’en contre-bas
Et au bleu à qui l’eau donne le baiser
Embrassent conjointement et le ciel et la terre !

Est-ce que les cubes s’apparentent-ils encore à un jeu ?
Pas du tout !
Paraissent-ils encore froids comme la glace.
Non.
Observe-les et donne-leur vie !

*

Je me tais ! Sur le tard j’apprends,
Qu’à présent seule tu continues le jeu,
Prends cube après cube et tente de séparer
Ce qui est réel de ce qui est conte de fées !

(Prague, 1953)
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Mon pauvre pays

Ô époques pénibles dissimulées sous un ciel serein
Trompeuses chroniques entachées d’encres et de venin
Vous laissez l’homme croire en la liberté et la vérité
Oublier sa condition d’esclave dans un baquet enfermé.

*

Sărmana mea țară

O vremuri dure'ascunse sub un cer senin
Înșelătoare'n cronice pătate în cerneală și venin
Lași omului să creadă'n liber și-adevăr
Să-l faci să uite că-i doar un sclav
închis într-un ciubăr !

(p. 14)
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À mon fils

Tu m'as écrit : « Père je viens » !
Les bras ouverts je t'attends
Et nos cœurs plus ardents,
En rêve vont tout transformer.

Tel le vautour que tu sois mon enfant,
Que rien de difficile dans la vie ne t'effraie
Par le travail et la patience que tu t'élances
Vers les plus hautes cimes perdues au loin !

Brugg, Suisse,
juillet 1981
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Je chante !

Je chante !
Avec la forêt à ma peine je donne voix
Et avec les cimes du ciel à la de vivre joie,
Je chante du premier au dernier jour de l’année,
Je chante le merveilleux solstice de l’amour
Je chante avec le brouillard de l’aube et l’herbe des vallées
de l’automne le coucher de soleil empourpré,

Je chante tout ce qui dirige l’homme vers l’amour,
tout ce qui naît et dans la vie entre ;
Je chante l’innocent sourire de l’enfant
et de l’abeille dorée le bourdonnement,
Je chante les fleurs qui rient au soleil une par une
et ton regard dans lequel mes œillades
se perdent follement
tel le Bărăgan dans la sphère ;

Je chante les crêtes montagneuses avec leur toge
qui se perd dans les profondeurs de la mer,
Je chante tout ce que le cœur et l’esprit réunis
rassemblent, débris après débris
du profil de ton profil !

(janvier 1965)
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Amour !

J’embrasse la générosité argentée des larmes de ton visage
et le coquillage par la mer charrié au rivage,
J’embrasse le charme des échos ensorcelés qui depuis des millénaires
viennent se briser dans la nostalgie temporelle,
J’embrasse l’icône de jours ensoleillés et de toi remplis,
J’embrasse le regard par la chaleur des âmes illuminé
et en or lumineux transfiguré,
J’embrasse et je dépose un baiser sur les crépitements du feu de la forêt,
où je vois tes chaudes et douces paroles,
Dans l’immensité instantanée du temps alignées !

(1964, au bord de la Mer Noire)
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Enfant !

Pâle visage enfantin
à la chevelure dorée
et étrange telle la brillance donnée
au grain de sable par le soleil
brûlant de l’été ;
Visage à la chevelure dorée arquée en tombant
comme les pétales des clochettes
champêtres,
Pâle visage enfantin, aux yeux dans lesquels
je lis la limpidité des nordiques fjords,
la mélancolie des flots
de l’immensité blanche des cimes
alpines,
et des voies toujours plus
profondes de l’océan,
Immensité abyssale, de couleurs,
de matière ;

Pâle visage enfantin
en offrande tu donnes de ta chaleur
intérieure et vivante,
la clarté d’un fragment
de pensée
qui cherche dans mon enfance
passée.

Ô, que ne donnerais-je pas pour aligner
lipides les sentiments passés
avec ceux d’aujourd’hui,
Pour serrer dans ma main tous les flocons
de neige avec leur fraîche douceur
Et au sein de leur force cachée
délivrer le visage,
toujours le visage,
dépourvu de pensées
Je ressens pénétrer dans les voies
en moi rassemblées
d’hier et d’hier encore
jusqu’à présent !
Pâle visage enfantin
aux yeux joueurs de poupon
et de choses sans pensées,
Tu m’as fait fondre pour un instant,
dans la neige qui se dépose
sur le témoignage mutique des montagnes,
D’hier le silence, enfantin,
Avec les tourments qui à présent,
et demain,
Attendent de défaire ou de refaire,
avec des mains d’enfant,
et avec des murmures de temps,
la vie !
(Poiana Brașov, 10 février 1967)
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Le moulin à vent

La croix des bras de bois
des moulins à vent est
Comme pétrifiée, sans voix,
entre lœss, horizon et pensée ;

Le bois des bras en croix est putréfié
Et sur lui les années sont marquées
avec moisissures, araignées
et le couteau qui vert l'a saigné.

J'observe, ce silence si complet
que chuchoté,
Même le murmure des lèvres est vaincu.

(1955)
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Pensées…

*
Le cierge brûle immobile et droit !
Dormir je voudrais, hélas je ne peux pas.
Quelque chose me dit : NON !
Quel est ce pays du silence ?
Je l’ignore ; je ne connais plus le temps !

*
En silence à travers la fenêtre ouverte
J’écoute le clapotis des gouttes de pluie
Et je sens à mes côtés la présence de la forêt,
Triste, alourdie par l’eau dans la nuit !

1981
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