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Citations de Serge Latouche (110)


Une société incapable de permettre à la majorité de ses membres de gagner leur vie par un travail honnête et qui les condamne, pour survivre, à agir contre leur conscience en se rendant complices de la banalité du mal est profondément en crise. Telle est pourtant bien notre modernité tardive, depuis les pêcheurs qui ne peuvent s'en tirer qu'en massacrant les fonds marins jusqu'aux éleveurs qui torturent leurs bêtes en passant par les exploitants agricoles qui détruisent le sol nourricier, par les cadres dynamiques devenus des "tueurs", etc.
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La quantité de produits céréaliers destinés au bétail et aux élevages des pays du Nord est supérieure de 25% à celle consommée par les populations du Sud. Nos vaches touchent 2 euros par jour de subventions, soit plus que ce que gagnent 2,7 milliards d'être humains !
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En toute rigueur, il conviendrait de parler d' "a-croissance" comme on parle d' "a-théisme", plutôt que de "dé-croissance". C'est d'ailleurs très précisément de l'abandon d'une foi ou d'une religion qu'il s'agit : celle de l'économie, de la croissance, du progrès et développement.
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A moins de remettre en cause la société de croissance, on échappera pas au chaos. C'est effectivement: décroissance ou barbarie.
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Si la responsabilité sociale d’entreprise humanisait le capitalisme et le rendait écocompatible, depuis trois siècles que nous vivons sous son règne, ça se saurait !
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Il faut systématiser l’écoconception des produits, n’introduire dans le procès de fabrication que des éléments recyclables, biodégradables et non toxiques. C’est le triomphe de la chimie verte, du bioplastique fait avec de la fécule de pomme de terre, etc. Surtout, les rejets d’une entreprise doivent pouvoir constituer les « nutriments » d’une autre.
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La société dite « développée » repose ainsi sur la production massive de la déchéance, c’est-à-dire une perte de valeur et une dégradation généralisée tant des marchandises que des hommes.
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Finalement, l’idéologie du jetable s’insinue partout comme un poison. Tout peut devenir jetable, même le fonctionnement de la société et des institutions. Alexis de Tocqueville avait déjà diagnostiqué une « obsolescence » de l’honneur. L’extension illimitée du champ du jetable pourrait bientôt nous conduire à penser que les mariages, la citoyenneté et les autres relations personnelles ou sociales sont des articles jetables, tout autant que, à une échelle globale, des pays. D’ores et déjà, des sous-continents entiers sont considérés comme étant à disposition, comme des Kleenex. Le stade ultime n’est autre que l’obsolescence de l’homme lui-même.
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Tous nos produits sont adultérés pour en faciliter l’écoulement et en abréger l’existence.
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« Prêt à jeter contient cette scène inoubliable de la fête organisée en 2001 par le « comité de l’ampoule » de Livermore, en Californie, pour marquer le centième anniversaire d’une ampoule à filament de carbone qui, depuis 1901, n’a cessé d’éclairer en continu le hall de la caserne de pompiers locale. Soufflée à la main, cette fameuse ampoule a été conçue par Adolphe Chaillet et produite par la Shelby Electric Company vers 1895. Une durée de vie incroyable pour un produit industriel !
Une telle longévité était évidemment inacceptable pour les gros fabricants, comme General Electric. Aussi, en décembre 1924, cette firme et les principaux acteurs du marché se réunirent à Genève pour débattre de la durée de vie des ampoules. Leur entente prit le nom de « cartel Phœbus ». L’objectif fixé était de limiter cette durée de vie à 1 000 heures. Il fut atteint dans les années 1940 grâce à la vigilance du « comité des 1 000 heures ». Les fabricants allèrent même jusqu’à en faire un argument publicitaire ! Malgré le procès intenté en 1942 et la condamnation, au bout de onze ans, des entreprises états-uniennes, l’accord ne fut pas remis en cause. Les ampoules de longue durée Narva, fabriquées par des entreprises est-allemandes, n’accédèrent jamais au marché de l’Ouest, et tous les brevets d’ampoules traditionnelles de longue durée déposés jusqu’à nos jours ont été enterrés.
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En 1940, du Pont de Nemours lance un bas en soie synthétique qui, pour le plus grand bonheur des élégantes, ne file pas. Quasiment inusable à ses débuts, il est d’une telle solidité qu’il peut servir de câble pour tracter une voiture. Mais, très rapidement, la logique industrielle reprend le dessus. Les ingénieurs ont pour mission de fragiliser la fibre miracle en y incorporant des gènes de mortalité, autrement dit de programmer la défectuosité. Ce sera bientôt chose faite grâce à un dosage spécifique des additifs destinés à protéger le Nylon des rayons ultraviolets. Bon gré mal gré, les femmes retrouvent le chemin des boutiques…
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Les firmes qui détenaient le brevet de certaines lames de rasoir inusables ont renoncé à les produire, souligne Günther Anders, « parce que l’immortalité effective de ces produits aurait entraîné la mort de la production. Or la production vit de la mort des produits (qu’il faut toujours racheter).
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L’obsolescence programmée ou planifiée (planned) est une invention spécifiquement états-unienne qui s’est répandue dans le reste du monde au rythme de la diffusion de l’American way of life, et plus encore avec la mondialisation.
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L’obsolescence psychologique désigne la désuétude provoquée, non par l’usure technique ou l’introduction d’une innovation réelle, mais par la « persuasion clandestine », c’est-à-dire la publicité et la mode. La différence entre le produit nouveau et le produit ancien se limite à la présentation, au look, au design, voire à l’emballage.
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Cent cinquante millions d’ordinateurs sont transportés chaque année dans des déchetteries du Tiers Monde (500 bateaux par mois vers le Nigeria et le Ghana !), au mépris de toutes les normes sanitaires, alors qu’ils contiennent des métaux lourds et toxiques (mercure, nickel, cadmium, arsenic, plomb).
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Un banquier lucide confesse : « Apprendre aux jeunes à acheter à crédit, c’est comme leur apprendre l’usage de la drogue. »
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« Et que fait l’État publicitaire, le Léviathan-pub, avec son budget astronomique ? s’interroge Michael Löwy. Il nous abreuve, nous inonde de sa production. Il occupe les rues, les murs, les routes, les paysages, les airs et les montagnes. Il envahit les boîtes aux lettres, les chambres à coucher, les salles à manger. Il a mis sous sa coupe la presse, le cinéma, la télévision, la radio. Il a pollué le sport, la chanson, la politique, les arts. Il nous persécute, nous agresse, nous harcèle, du matin au soir, du lundi au dimanche, de janvier à décembre, du berceau à la tombe, sans pause, sans relâche, sans vacances, sans arrêt, sans trêve. »
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on ne peut accumuler sans limite les voitures, les réfrigérateurs ou les machines à laver sans arriver à saturation. Pour maintenir la demande, il faut de toute nécessité que ces objets périssent, et même de plus en plus vite. Tel est le fondement de l’obsolescence programmée.
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Dès que la croissance ralentit ou s’arrête, c’est la crise, voire la panique. Cette nécessité fait de la croissance un « corset de fer1 », selon l’expression célèbre de Max Weber. L’emploi, le paiement des retraites, le renouvellement des dépenses publiques (éducation, sécurité, justice, culture, transports, santé, etc.) supposent l’augmentation constante du produit intérieur brut (PIB), considéré à tort par la plupart des commentateurs comme le baromètre de notre bien-être, sinon de notre bonheur.
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L’homme d’affaires n’a qu’une raison d’être : créer et distribuer de quoi satisfaire la demande en faisant un bénéfice. Qu’il laisse donc à d’autres le salut des âmes, la sauvegarde des valeurs spirituelles, la protection de la dignité humaine et du respect de soi !
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