Une case vide
Une langue échouée
Des mots qui se refusent
Trop de cris
Dans le silence étroit
La tristesse qui dort
Sous les branches
Avec la joie
Des pieds nus sur l'écorce
Une pluie de bois mort
Le présent la durée la douleur
L'implacable attente du sens
La face grise du cœur
Des torses qui fusent au loin
L'odeur des mangues à terre
Le monde devant
Existait à peine
Au-delà de ce qu'il voyait
L'horizon semblait être ailleurs
En la lumière
Ou quelque part en lui
Il vivait sous forme d'absence
Sur une frontière
Et dans les limbes de ses lectures
D'avoir choisi de vivre
Il ne savait pourquoi
http://wp.me/p5DYAB-1zf
Tout se dégorge
Le ciel la cour la maison
Et l'on n'entend plus la fontaine
Il fait seulement nuit
Sans cesse
Et froid
La maison de Trypano
Personne n’empruntait l’escalier
Sur le devant ou seulement de temps en temps
Nous vivions dans l’ombre
Des palmes et du carambolier
La piste était de halage
Les murs de la case tremblaient
Nous avons vu passer
Tout le sang des forêts
C’était un jardin où poussaient
Mandarines et maracudjas
Des fleurs miraculeuses
Sous les grands arbres frais
_______
http://wp.me/p5DYAB-1DV
(avec l'adresse du téléchargement - libre à ce jour - du recueil de Serge Marcel Roche
aux éditions Qazaq)
D'autres degrés
Conduisaient à l'alcôve
Dans un clair-obscur de missel
Les choses vont
Pesantes grises
Et l’on se croit hors d’elles
On s’est fait du mouron
Car vous n’arriviez pas
Il y avait de l’amour
En ces mots-là
Et toute la peine de les dire
Plantes et simples fleurs
Tout s’écrivait en lui
C’est dis-tu un troisième lieu
Un nid dans l’arbre creux
Du cœur endormi
Une porte bleue
Entr’ouverte et cachée à demi
Par l’auvent gris d’une ombre
La gaze d’un rideau
Et à la saison verte
La longueur des pluies
Rien ne manque mais
Nous ne sommes pas là
Toi et moi en forme différente,
Absents et pourtant tout est vrai,
Les ombres vont qui chantent
Vers une ressemblance dont
Elles n’ont pas idée,
Ce n’est qu’odeur des cantiques flottante
Et traînements de pieds,
Il n’attend rien pas même que ça finisse.
J’aurais aimé lire au sommaire
Plutôt que tes oracles des mots
Comme je te pense.