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Citation de mimo26


Pays basque, 6 septembre 1984

Ce fut un orage mémorable. Un moment où l’on sent qu’une simple bourrasque peut vous transformer en fétu de paille. Seul face aux éléments déchaînés, je hurlais à la mort, les bras grands ouverts, en direction du large. Le ciel, zébré d’éclairs, grondait comme une armée en déroute. J’étais trempé de la tête aux pieds, malgré le ciré que je n’avais pas eu le courage
de retirer. Je m’approchais du naufrage libérateur. J’attendais la vague géante.
Ce jour- là, je m’étais posté sur la plage désertée par les touristes. La mer en furie rugissait, balayée par un vent surgi des abysses. J’étais enivré par la toute- puissance de cet ogre marin sentant l’algue et les embruns. Penché contre le parapet du chemin qui menait à la mer, grelottant, je cherchais encore une bonne raison de ne pas mettre fin à mes jours. Il fallait en finir. Me débarrasser de moi-même. M’éparpiller. Me diluer.
Retourner à l’état aqueux. Revenir aux origines. L’eau, la source de tout. L’horizon, d’un noir d’encre, semblait m’implorer de venir le rejoindre. Il réclamait sa pitance. J’étais prêt.
L’océan déchaîné poursuivait son assaut contre les falaises.
Au sud, les côtes espagnoles se couvraient d’une brume grisâtre, semblable à de la cendre de volcan. On ne voyait plus qu’à quelques mètres. Durant de longues minutes, persuadé de l’imminence de ma dernière heure, je me remémorai les quelques bonheurs que la vie m’avait accordés. L’un d’eux surpassait tous les autres.
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