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EAN : 9782021366822
304 pages
Seuil (04/10/2018)
3.33/5   18 notes
Résumé :
Au début des années 80, sur les bords du lac Maracaïbo, un enfant de pêcheur, Jaurès Pakuto, Indien bari, rêve de devenir le Robert Capa du continent sud-américain. Son ami chilien, Don Virgilio, chasseur d’éclairs, lui a prédit un destin de grand artiste. Qui est Don Virgilio ? Que fait-il dans ce village sur pilotis, isolé du monde ? Quels fantômes fuit-il ?

De l’autre côté de l’Atlantique, en France, Hector Mendez, jeune journaliste d’origine espag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Il suffit de vérifier sur la couverture: c'est bien écrit "roman" et pas "enquête" ou "récit"...Mais malgré tout, la question demeure pendant toute la lecture: et si c'était vrai? Avec tout ce qui a été caché, détourné et manipulé par les services secrets et les régimes politiques, on a le droit d'avoir des doutes!
C'est vrai qu'il y a des moments intéressants mais incohérents dans ce roman: certains n'ont pas compris les chapitres consacrés à Djamila, moi je suis restée sur ma faim par rapport à deux détails pour lesquels aucune réponse n'est proposée: d'abord qui a vraiment écrit la lettre du père d'Hector? Une fois on nous dit que c'est Vitali sous la dictée, une autre fois Hector est prêt à comparer l'écriture pour être sûr que c'est bien celle de son père... Et puis, deuxième mystère: l'histoire du berger foudroyé. On a quelques bribes de réponse mais je me suis quand même demandé où on allait avec cette histoire...
En revanche question écriture et suspense, pour moi, c'était très bien ficelé: beaucoup de références à des personnages qui ont existé, une vraie atmosphère angoissante et stimulante, où tout est information, tout peut être paranoïa, tout est sujet à s'interroger. Ça pourrait être juste une histoire pour satisfaire notre côté "complot" à tous, mais rien n'est asséné, chaque vérité s'accompagne de doutes. On peut regretter que l'auteur ait voulu aborder tout à la fois (la guerre civile en Espagne, la guerre d'Algérie, la guerre froide, la CIA et le KGB...) mais j'aime bien traverser le 20è siècle de cette façon-là! Et puis la chute attendue m'a quand même surprise, c'est fort, non?
Merci à Babelio et Seuil pour cet envoi, c'était un grand plaisir, et je reste avec l'idée saugrenue que certaines icônes ne sont peut-être pas si mortes que ça... (Elvis, si tu m'entends!...)
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Ce n'est pas le nom de Serge Raffy qui m'a incité à lire ce livre. Voilà un journaliste que je vois trop souvent pérorer sur les chaînes d'info en continu et nous délivrer sa soupe néolibérale. Peut-être suis-je ici un peu injuste, sinon sectaire, mais, sans le considérer comme étant le pire, je le mets dans le sac des « chiens de garde » du système. Passons...
Non, c'est le nom du Che qui m'a retenu. Car le Che c'est le rêve de ma jeunesse, un rêve utopique, celui porté par un homme, que j'ai vu comme un juste se battant pour un monde meilleur, et, folie !, pour l'avènement d'un « homme nouveau ».
Le Che a-t-il vraiment été assassiné après sa capture en Bolivie ? C'est la question posée par le roman. Voilà en tout cas une bonne idée pour construire un bon roman d'espionnage, un polar ou un thriller. le livre est un peu de tout cela, mais c'est aussi une quête personnelle et une plongée dans L Histoire.
On y croisera le Che, et Monika Ertl, les frères Castro, Ramon Mercader, Andropov, Klaus Barbie, Robert Capa, le KGB, la CIA et tant d'autres seront évoqués.
Autant dire qu'il faut bien connaître l'histoire de la «guerre froide  et des guérillas d'inspiration castriste pour s'en sortir.
C'est un peu mon cas, et je dois avouer que j'ai pris un certain plaisir à évoluer à travers ces personnages et ces épisodes, même si l'évocation du Cuba de Castro me paraît caricaturiste. Mais, il fallait s'y attendre !
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Merci à Masse critique de m'avoir permis de découvrir ce roman de Serge Raffy. Comme tous les internautes lecteurs, j'ai trouvé que c'était un peu long à démarrer. Mais, une fois que "l'enquête" est lancée, plus moyen d'arrêter de lire. Alors imaginez que le Che ne soit pas mort, que le cadavre exposé par les barbouzes boliviens en 1967 ait été celui d'un sosie. Certains hausseront les épaules en disant: "n'importe quoi !". Et pourtant, en lisant Les Mains du Che, on y croit. En tant que biographe de Fidel Castro, Serge Raffy en connaît un rayon sur l'histoire cubaine et parvient à instiller le doute sur la version officielle. de plus, ce roman fait écho à d'autres romans abordant, dans le même sens, l'histoire de Cuba ou de la Guerre froide: L'Homme qui aimait les chiens de Padura, American Tabloïd de James Elroy, La Disparition de Josef Menguele d'Olivier Guez... "Mais pourquoi avoir fait cela, me direz-vous ? A qui cela aurait-il profité ?" Et bien, lisez ce roman et plongez-vous dans la guerre civile espagnole, la dictature castriste, le jeu de la CIA et du KGB, les guérillas sud-américaines, les transactions peu glorieuses entre Américains et Cubains, la chute du bloc communiste et vous verrez que la blague de Raffy n'est pas si folle.
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Les chemins de deux personnages se croisent lors de la quête suivie par chacun d'eux . D'un côté un journaliste renégat du P.C sur les traces de son père , agent soviétique, de l'autre un jeune indien devenu photographe réputégrâce à un homme rencontré dans son village.Ils suivent leur chemin, leur quête qui les mène à une hypothèse folle: le Che n'aurait pas été exécuté et serait toujours en vie. On sait à ce sujet que, pour prouver la véracité de la mort du révolutionnaire on lui avait amputé les mains afin d'avoir les empreintes digitales.
L'histoire se tient mais ....pourquoi nous faire languir sur les problèmes amoureux et idéologiques du journaliste qui n'a rien d'un héro et qui broie du noir pen
dant un quart du roman ??
Pourquoi passer de la narration à la première personne lorsqu'il s'agit du journaliste puis à la troisième personne lorsqu'il s'agit du jeune photographe? La seconde situation est beaucoup plus agréable à lire que le verbiage de notre communiste incompris de son parti.
Enfin, dès le début du roman, on comprend vite que le mentor du jeune indien est le Che....pas de suspens !!
Et lorsqu'il commence à y en avoir, c'est la fin du roman qui laisse sur sa faim.
"Un grand thriller politique" annonce l'éditeur...cela n'engage que lui ....
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En écho au bandeau rouge : politique, sans le moindre doute mais pour le thriller, on repassera !
Pourtant, avec le Che, S.Raffy est comme un poisson dans l'eau. Sujet, période historique, tout paraît simple et c'est ainsi que le lecteur le perçoit. Donc sur ce point, c'est gagné.
Quant à l'histoire, assez délicat d'inscrire la petite dans la grande, (beaucoup de personnages historiques finalement), délicat également de mettre du liant entre ces 2 dimensions (les raccourcis sont parfois assez faciles... il y a un peu trop de hasards à mon goût, d'où ma note tout juste moyenne).
Cela dit, l'ouvrage mérite le détour, pour peu de ne pas être trop regardant.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Vénissieux, 1980

Elle se faisait appeler Mila, pour gommer ses origines algériennes.
Djamila et son sourire de fée. Djamila et ses jambes de danseuse étoile. Djamila et sa voix douce comme une sonate de Bach. Pourquoi avait- elle disparu ?
Elle travaillait comme éducatrice dans un centre de réinsertion, dans la banlieue lyonnaise. Nous nous étions croisés dans une salle de la mairie, à l’occasion d’une réunion consacrée à une guerre des bandes de quartier, baptisée « Halte à la violence ». J’avais été envoyé là- bas par mon journal, Le
Point du jour, un quotidien communiste régional. À la fi n des années 1970, les banlieues découvraient avec stupeur les gangs ethniques. Il y avait les Italiens de Villeurbanne, les Maghrébins de Vénissieux, les Serbes de Tassin- la- Demi- Lune. Les mauvais garçons des années 1960, devenus employés de banque, commerçants ou petits fonctionnaires, avaient cédé leur place à cette nouvelle génération, plus dure, plus violente.
Pendant que les fonctionnaires égrenaient les chiffres des agressions et des règlements de comptes en tout genre, j’étais totalement concentré sur elle. Sur ses yeux. Ils étaient d’un vert émeraude quasi translucide. Elle paraissait s’ennuyer, au milieu d’exposés aux allures de procès- verbaux de police.
C’est là, dans cette ambiance d’agents municipaux, que j’ai fait sa connaissance. Dès les premiers instants, mon regard s’était attardé sur ses jambes, au fuselé magique. Elles semblaient totalement inadaptées à la chaise métallique sur laquelle la jeune femme était assise. Du fond de la salle où j’avais choisi de me réfugier, je pouvais concentrer mon attention sur cette déroutante incongruité : jamais l’expression « membre inférieur
» ne m’était apparue aussi inadaptée. À la différence du commun des mortels, Djamila, elle, n’avait que des membres « supérieurs ».
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Pays basque, 6 septembre 1984

Ce fut un orage mémorable. Un moment où l’on sent qu’une simple bourrasque peut vous transformer en fétu de paille. Seul face aux éléments déchaînés, je hurlais à la mort, les bras grands ouverts, en direction du large. Le ciel, zébré d’éclairs, grondait comme une armée en déroute. J’étais trempé de la tête aux pieds, malgré le ciré que je n’avais pas eu le courage
de retirer. Je m’approchais du naufrage libérateur. J’attendais la vague géante.
Ce jour- là, je m’étais posté sur la plage désertée par les touristes. La mer en furie rugissait, balayée par un vent surgi des abysses. J’étais enivré par la toute- puissance de cet ogre marin sentant l’algue et les embruns. Penché contre le parapet du chemin qui menait à la mer, grelottant, je cherchais encore une bonne raison de ne pas mettre fin à mes jours. Il fallait en finir. Me débarrasser de moi-même. M’éparpiller. Me diluer.
Retourner à l’état aqueux. Revenir aux origines. L’eau, la source de tout. L’horizon, d’un noir d’encre, semblait m’implorer de venir le rejoindre. Il réclamait sa pitance. J’étais prêt.
L’océan déchaîné poursuivait son assaut contre les falaises.
Au sud, les côtes espagnoles se couvraient d’une brume grisâtre, semblable à de la cendre de volcan. On ne voyait plus qu’à quelques mètres. Durant de longues minutes, persuadé de l’imminence de ma dernière heure, je me remémorai les quelques bonheurs que la vie m’avait accordés. L’un d’eux surpassait tous les autres.
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Elle s'arrêta sur un passage, celui de l'analyse de la célèbre photo d'Alberto Korda, le lut à plusieurs reprises. « Tu la connais, bien sûr, cette image. Certains y voient une analogie avec le Christ, ou avec un Robin des bois moderne. Mais regarde bien les yeux de cet homme. Ils sont enragés, tragiques, terriblement sombres, pas seulement à cause de l'épaisseur de ses sourcils. Moi, j'y vois une forme de lucidité sur la nature humaine. Il sait déjà qu'il va être trahi par ses amis, que les ténèbres vont l'engloutir, un jour ou l'autre. Et il est prêt. On sent que la mort n'est pas son ennemie.»
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J'avais lu dans le magazine d'Iberia, consulté durant mon vol, que tel était bien l'objectif des organisateurs de l'Exposition [de Séville] : fêter les cinq cents ans de la découverte de l'Amérique, sous le signe de la modernité, de l'entrée de l'Europe dans le XXIe siècle. Christophe Colomb n'avait pas été le pire des conquérants, mais avant tout un explorateur, un défricheur, tout comme Magellan ou Amerigo Vespucci. Les chercheurs d'or, les sanguinaires, les massacreurs avaient débarqué après eux, et les cours d'eau, où ils croyaient trouver le métal précieux, s'étaient emplis de sang et de larmes. Je compris vite qu'à Séville l'heure était aux commémorations d'un monde triomphant, celui des vainqueurs.
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