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3.88/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Le Kef, Tunisie , le 02/11/1922
Mort(e) à : Vichy , le 21/06/2005
Biographie :

Sicca Venier, de son vrai nom Benedetto Pino, est un écrivain français d’origine italienne.

Sa famille y était bien connue au Kef depuis 1881. La poursuite de ses études au petit Séminaire de La Marsa l'amena à quitter le Kef en 1934.

Le déclenchement de la guerre le ramena dans sa ville natale en 1940. L’arrivée des troupes anglo-américaines en Tunisie en 1942 fut pour lui, en tant que ressortissant italien, synonyme d'internement en Algérie.
Arrêté le 24 décembre 1942, il sera déporté dans le camp d’internement de Méchéria en compagnie d’une cinquantaine d’autres Italiens keffois, expérience qu'il racontera dans le livre "Vivre au Kef quand la Tunisie était française". Après la fin de la Bataille de Tunisie et la chute de Mussolini, il sera libéré le 16 novembre 1943.

Mais le 7 novembre 1945, il est à nouveau arrêté et expulsé de Tunisie vers Palerme en compagnie d’un millier d’Italiens de Tunisie déclarés "fascistes notoires", décret d’expulsion qui ne sera rapporté qu’en juin 1949. Il racontera cette douloureuse épreuve dans plusieurs écrits: "Brumaire palermitain", "Exsul immeritus".

Bachelier en 1950 puis titulaire du Certificat d'Études Littéraires Générales Classiques et de licences de lettres modernes et d'italien, il peut enfin devenir professeur de lettres en 1954, un an après avoir obtenu la nationalité française. Il décrochera enfin l’Agrégation d’italien en juillet 1960.
Son premier poste de professeur de Lettres le ramène au collège du Kef (ex école italienne) où il enseignera jusqu'en 1958. Il sera alors nommé au Collège Mixte de Sousse où il enseignera l'italien jusqu'en 1961 puis au Lycée Français de La Marsa jusqu'en 1965, date à laquelle il quitte définitivement la Tunisie.

Nommé d’abord au lycée Anna de Noailles d’Evian ; ensuite et enfin au lycée de la Versoie à Thonon-les-Bains, il y achèvera en juin 1983 sa carrière dans l’enseignement de la langue et de la littérature italienne.

Même s'il écrivit plusieurs articles dans le journal tunisien francophone Le Temps, c'est en France qu'il laissât libre cours à son amour de l'écriture et de la poésie. Son amour de sa ville natale l'amena à prendre comme pseudonyme Sicca Venier en référence au nom romain du Kef, Sicca Veneria.

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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Le rire du geai



Peut-être de la vie est-ce un signe infaillible :
Balançant doucement la tête, autour de moi
Des enfants vont dansant sur le parvis herbeux,
Voix et gestes rythmant leur jeu. Pitié du soir,
Sur le gazon si vert des ombres toutes belles
S’embrasent derechef dans le feu de la lune !
Allons, réveillez-vous, puisque le souvenir
Vous accorde un sommeil qui ne saurait durer.
La première marée, on l’entend dans le puits,
Qui gronde. Voici l’heure : elle n’est plus à moi,
Images du passé, maintenant calcinées.
Et toi, venant du sud, lourd de tes fleurs d’orangers,
Pousse la lune au pays où les enfants dorment
Nus, dompte le poulain dans les prairies mouillées
Que marquent les sabots des cavales, et puis
Creuse la mer, emporte au ciel et loin des arbres
Les nuages, vent du sud. Déjà le héron
Vers les marais s’avance et flaire lentement
La vase qui croupit au milieu des ronciers ;
Oh, le rire du geai, noir sur les orangers !


// Salvatore Quasimodo Italie (1901 – 1968)

/Traduit de l’italien par Sicca Vernier
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Au Sommeil



Toi, enfant du Silence et de la Mort,
Père de visions, fictives et charmantes,
C’est sur tes pas sans bruit, Sommeil aimable,
Qu’au Ciel d’Amour souvent montent nos âmes ;

Lorsque chacun, sauf moi, au sein des ombres,
Légères et clairsemées, se repose et dort,
Laisse, je t’en prie, les grottes cimmériennes
Et l’Erèbe, aussi noir que mes pensées,

Et viens consoler mon désir inassouvi
Avec ton oubli, doux et tranquille, et avec
Son beau visage qui me ravit et m’apaise.

Mais, faute de jouir en toi de son image
Dont je suis fort épris, je jouirai du moins
De celle de la Mort, objet de mon désir.


// Giovambattista Marino (1569 - 1625)

/ Traduit de l’italien par Sicca Vernier
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La femme angélisée
  
  
  
  
Ô douce élue, point je ne m’en étonne,
Si vous êtes pour moi la fleur des fleurs
Ou si toute beauté, votre vertu
L’éclipse, tant elle est incomparable.

L’étoile du matin, me semble-t-il,
A votre éclat et plus je vous regarde,
Plus votre amour, noble et toute droiture,
Spontanément atteint la perfection.

Aussi bien, chaque fois que je contemple
Votre visage clair, moi, je suis sûr
Que vous, vous n’êtes pas femme incarnée,

Mais je pense qu’en sa majesté Dieu
A, pour sûr, façonné votre beauté
Pareillement à la beauté d’un ange.


// Chiaro Davanzati (XIIIème siècle)

/ Traduit de l’italien par Sicca Venier
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Ciel et mer


Craton, songe à la mer maintenant que son flot
S’assoupit sur la grève et que le vent se tait ;
Vois la nuit dans le ciel déployer son manteau
Noir et bleu, fastueux, éclaboussé de gemmes.

Contemple toute nue et sans la moindre nue
Nager dans l’océan de l’espace étoilé
Et mêler la blancheur splendide de leurs corps
La Lune et tout autour les Nymphes du ciel.

Regarde brasiller sur ces plages distinctes
Et s’abattre, fondant une même splendeur :
Les étoiles-poissons et les poissons-étoiles.

Et la mer à nos yeux jusque dans ses abîmes
S’embrase et brille toute et apparaît si pure
Qu’on s’exclame : « La mer en ciel s’est transmuée »


//Torquato Tasso / Le Tasse (1544 – 1595)
//Traduit de l’italien par Sicca Vernier
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Le moineau solitaire




extrait 1

Du haut du vieux beffroi
Tu chantes sans arrêt jusqu’à la mort du jour,
Tourné vers la campagne, ô moineau solitaire ;
Ton chant harmonieux se répand dans la combe.
Le printemps alentour
Resplendit dans le ciel, jubile dans les champs :
Aussi bien s’émeut-il tout cœur qui le contemple.
Bêlement des brebis, mugissement de bœufs !
Les oiseaux à l’envi
Virevoltent ensemble à travers le ciel libre
Et fêtent de leur vie
Le moment le plus beau ;
Tandis que toi, songeur, tu regardes le tout,
A l’écart, sans amis, sans se mêler aux vols ;
Peu t’importe la joie ! Et tu fuis les ébats.
Tu chantes : voilà tout.
Et la fleur de la vie et de l’année ainsi
Sans retour elle passe.



// Giacomo Leopardi (1798 – 1837)

/Traduit de l’italien par Sicca Vernier
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Et le soir est déjà là


Au cœur même de la terre tout être est seul
Que transperce un rayon de soleil :
Et le soir est déjà là.


//Salvatore Quasimodo (1901 – 1968)
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Apaise-toi Ô mer…



Apaise-toi
Ô mer, et vous,
Ô vents, tombez ;
Que nul n’éveille
Vénus la belle
Qui se repose !
Qui que tu sois,
Dors, allons, dors !
Puisque je veux
Qu’un doux oubli
Se coule en toi
Grâce à mes pleurs
Qui pleurent tout bas.
Silence, ô Faunes,
Taisez-vous, Nymphes !


// Giovambattista Marino (1569 - 1625)

/Traduction de l’italien par Sicca Vernier
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Vanité


Soudain
Tout haut plane
Au-dessus des décombres
La limpide stupeur
De l’immensité.

Et l’homme
Penché
Sur l’eau
Surprise
Par le soleil
Se découvre
N’être qu’une ombre
Bercée et
Doucement brisée.


//Giuseppe Ungaretti, Nationalité : Italie, Né(e) à : Alexandrie (Egypte) , le 8/02/1888,
Mort(e) à : Milan , le 2/06/1970
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Polyphème et Galatée



« Je suis laid, mais qu’importe ! Et même si ma barbe
N’est qu’un roncier piquant qui couvre mon visage,
Si ma poitrine et mon dos sont noirs et toisonnent,
Si mes cheveux ne sont qu’une épaisse broussaille

Ne me méprise point, mon enfant, ma mignonne !
Sous ma laideur se cache un amour si brûlant ;
Car la mer enfouit dans une dure enveloppe
L’inestimable chair de bien des coquillages.

Non, ne te gausse pas de mon immense torse,
Puissant et musculeux ; il sied, ô ma petite,
Que tu sois tout le charme et que je sois la force. »

En proie à la douleur le farouche Cyclope,
Foulant le sable chaud courait éperdument,
Se livrant au pourchas de Galatée en fuite.

//Giovambattista Marino (1569 – 1625)
/ Traduit de l’italien par Sicca Vernier
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Printemps triste



En la saison où tout est en fleur et feuillole,
Tous les amants courtois sont en grande liesse ;
Alors dans les vergers se promènent les couples
Aux charmants gazouillis des oisillons en chœur.

Tout noble damoiseau dès lors tombe amoureux
Et chacun à l’envi courtise son élue ;
Si chaque jouvencelle a le cœur en fête,
Moi, je ne suis qu’en pleurs et dans le désarroi.

Mon père m’a plongée dans le doute et l’angoisse,
Souvent il me harcèle et me fait bien souffrir,
Car il me veut donner mari contre mon gré.

Je ne désire point ni ne veux le mariage !
Aussi je vis sans cesse en proie à la détresse,
Sans que feuille ni fleur puissent me réjouir.


// Compiuta Donzella (XIIIéme siècle)

/Traduit de l’italien par Sicca Vernier
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