AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.28/5 (sur 85 notes)

Nationalité : Islande
Né(e) : 1975
Biographie :

Soffía Bjarnadóttir est née en Islande et a grandi à Reykjavík.

"J’ai toujours ton cœur avec moi" est son premier roman.

Ajouter des informations
Bibliographie de Soffia Bjarnadottir   (1)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Elle était morte. La femme qui m’avait mise au monde. Morte comme les colombes blanc neige sur un câble électrique, comme les mouches dans une vieille maison. Morte comme l’amour dans mes veines. Comme la montagne dans ma tête. Morte. Elle n’était plus mon nord ni mon sud, ni mon est ni mon ouest. Et pourtant. À cet instant, j’avais envie de demander au cosmos de bien vouloir éteindre les étoiles.
Commenter  J’apprécie          253
Lorsque Siggý est morte, j’ai eu envie de réclamer ses yeux à l’entrepreneur des pompes funèbres. Je me demandais si l’on pouvait hériter d’une paire d’yeux. S’il était courant que les proches du défunt réclament leurs organes favoris. J’imagine ses pupilles qui me fixent effrontément depuis l’au-delà. Je n’ai toutefois jamais formulé cette requête et, avant que j’aie eu le temps de dire ouf, Siggý était redevenue poussière. Ses yeux, des étoiles dans un ciel de ténèbres.
Commenter  J’apprécie          162
La plupart du temps, lorsque je rendais visite à Siggý, Kafka se trouvait là, muet, et elle était apaisée, heureuse. Si ce n’est pas de l’amour que d’être ainsi satisfait de sa vie, je ne sais pas ce que c’est. Mais Siggý trouvait le concept d’amour surfait, galvaudé au cours de l’Histoire. « Le sexe, en revanche, c’est un besoin fondamental qu’on ne peut qualifier de surfait, pas plus que le sommeil. Il est dangereux de sous-estimer les besoins naturels. Bien sûr, on en fait parfois trop. On ne peut pas passer son existence à dormir, ni baiser de l’aube au coucher du soleil. Crois-moi, ma chérie, j’ai essayé, et je peux te dire que ce n’est pas la recette du bonheur, ni de la vie en général. C’est la recette de la survie. Il te faut trouver un moyen de survivre, Hildur. Tu ne peux pas rester pendue à ta croix comme une victime ou un Christ de pacotille en rejetant la faute sur les péchés maternels. Notre destin à tous est de disparaître un jour ou l’autre. »
Commenter  J’apprécie          150
Ferme les yeux,
et la nuit tombera,
le soleil se couchera
sous l’océan du sommeil,
et la voix du jour
fera silence.

Ensemble nous deviendrons
le silence
ensemble nous sommes
le silence.
Commenter  J’apprécie          130
Quand je suis revenue de l’école, elle était allongée tout habillée dans la baignoire, une Winston light aux lèvres. Johnny Cash hoquetait sur la platine. Ce genre de comédie ne me perturbait pas. Au fil du temps les mises en scène théâtrales de ma mère avaient fini par m’ôter toute réaction. J’avais appris depuis l’enfance à ne pas trop ressentir. Je plaçais un filtre devant l’objectif et débranchais le câble qui reliait les nerfs et autres vecteurs d’émotion à la centrale cardiaque. Excellent moyen de ne plus se soucier du monde et de n’autoriser personne à s’approcher. Voir maman gisant tout habillée dans un bain d’eau glaciale avec le mascara qui lui coulait sur les joues, une cigarette à la main, comme si elle rejouait encore et encore la même scène de film, me semblait aussi trivial que de sortir les poubelles au petit matin en allant à l’école.
Commenter  J’apprécie          112
J’ai cinq ans, je ne supporte pas d’être seule à la maison avec maman qui chante. Je sors attendre mon frère Pétur, nus pieds sur le perron. Je m’allonge et m’assoupis en bas des marches sur la terre battue. Elle exhale une bonne odeur de poussière. Dans le monde des insectes, la lune est portée aux nues, elle se reflète dans les flaques de boue de l’allée et les petites bêtes viennent lui présenter leurs offrandes. On dirait que des terres inconnues ont été conquises. Que de nouvelles lunes ont jailli du sol, autorisant leur précieux reflet à orner la surface argentée de l’eau. Les psocoptères montent la garde du monde et battent des ailes comme des sternes farouches protégeant leurs petits. Papillons de nuit et collemboles se réfugient dans leur royaume sou terrain. Soudain, je m’élève. J’ai cinq ans et les insectes portent leur reine. Les mantes religieuses sont au premier rang. J’ouvre les yeux, à demi endormie, et j’aperçois le beau visage de Pétur.
Commenter  J’apprécie          100
Dieu était son mari. Grand-mère devait être vierge. Probablement tombée enceinte de Siggý comme Marie du petit Jésus, par la grâce d’un rayon lumineux à travers la fenêtre. Dieu a en quelque sorte divinisé la fenêtre de grand-mère. Elle faisait sa prière. Ou épluchait ses pommes de terre. Puis Dieu est arrivé et il a posé son regard lubrique sur ma mamie, alors à peine devenue femme. On ne peut toutefois pas dire que ces deux-là ont enfanté un prodige capable de marcher sur l’eau et de soigner les malades. Oh non – même si Siggý a fini par s’occuper de toute une meute de chats.
Commenter  J’apprécie          102
-Je souffre d’un trouble de la concentration, Siggý. Les livres, ce n’est pas pour moi, dit Kafka lorsque maman lui demanda s’il lui arrivait de lire autre chose que les journaux.
Étrange vision de la vie. Comme si la littérature était un choix.
Commenter  J’apprécie          70
Je demeurai sans voix. La femme qui m’avait élevée, seule et à son étrange manière, n’était plus. Elle était pourtant toujours là, quelque part, à l’arrière-plan, comme les montagnes et l’océan. Mais les montagnes aussi peuvent mourir, je compris à cet instant. Au-dessus du désert blanc autour de moi planait le même silence qui m’avait suivie depuis ma plus tendre enfance. Un silence pesant qui s’insinue dans la chair. L’environnement tout entier était imprégné d’une tristesse palpable. L’atmosphère, la neige, l’hiver, la cigarette, la fumée, le langage.
Commenter  J’apprécie          60
Une petite fille est assise au bord de l’eau....elle aligne des algues autour d’un château de sable orné de coquillages.....Je l’observe minutieusement, puis lui demande enfin : "C’est un château ? "Elle ne lève pas les yeux lorsqu’elle répond : "Non.".,,,
-"C’est un phare. Le phare de Karí......La nuit, le phare est au travail, alors il est fatigué le matin.Parfois, il a tant travaillé qu’il doit se coucher sous le sable, et plus personne ne voit sa lumière. Alors, je viens, je le déterre et je le reconstruis, plus beau et plus fort, pour la nuit suivante."
Commenter  J’apprécie          60

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Soffia Bjarnadottir (128)Voir plus

Quiz Voir plus

L'enfant du samedi

Qu'allait chercher Isabella au centre commercial quand elle y découvre Hannah abandonnée

Des pommes de terre
Une plante verte
Une bouteille de vin
Des chocolats

10 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : L'enfant du samedi de Valerie BlumenthalCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..