Citations de Solène Mérono (39)
Être seul, c'est uniquement de ça que j'ai peur.
Nous étions tout et rien à la fois.
Un entre-deux parfait où subsistait un secret.
Quand je dormais, parfois, j'avais l'impression de passer de l'autre côté.
Au-dessus de l'arc-en-ciel. Puis, je rouvrais les yeux dans le monde réel.
Là où les anges n'existent que dans nos têtes.
Là, je me vis.
Comme Songkang me voyait chaque jour.
Comme June n'aurait jamais supporté de me voir.
Décharné.
Juste une attirance indescriptible, et un amour infini. Eternel.
Huit heures tout pile avant son dernier voyage. Parce que la glace, ça fond, et même que ça se brise. Et le soleil devient assassin.
Jamais, aurais-je pu chuchoter.
Jamais je ne me tromperais sur votre cœur.
Mais je ne dis rien, et gardai toutes mes certitudes pour moi.
- Ferme les yeux.
Je m'exécutai, non parce qu'il l'exigeait, mais parce que j'avais confiance en lui.
Je pense que les gens malheureux se reconnaissent entre eux. Une attraction les pousse l'un vers l'autre. Parfois, ils s'entraînent dans un trou noir et sans issue. D'autres fois, sans rien se dire, sans rien s'avouer, ils se tiennent la main pour aller ailleurs. Ils trouvent la lumière et s'entraident pour l'atteindre.
D'ailleurs, il y a peu, je lui ai demandé s'il voulait bien m'aider.
Il n'a pas promis. Il a juste tendu la main. Et j'ai compris qu'autant que j'avais besoin de lui, il avait besoin de moi.
Puisque connaître, c'est bien, mais savoir vient du cœur, et j'y étais peut-être enfin prêt
- Mais je t'aimerai toute ma vie, Yun, reprit-il. Mon arc-en-ciel, c'est toi, et ça, ça ne changera jamais.
- Je t'aime, hyung.
- Je t'aime aussi, Jaehyun.
- Seigneur.
- Laisse-Le en dehors de mes parties de jambes en l'air, tu veux.
- T'aimerais un monde rien que pour nous deux ? demanda-t-il, une fois le groupe perdu de vue.
- Un monde où ça ?
- Au-dessus de l'arc-en-ciel.
- J'en ai jamais vu, avouai-je, concentré sur l'entrée de l'école qui se vidait.
- Moi non plus, mais je veux que ce soit notre monde. T'es d'accord?
Je réfléchis, puisque c'était une question qui méritait réflexion.
- On peut inviter Sanha ?
Il n'avait encore jamais vu Sanha.
- Yun, San et June au-dessus de l'arc-en-ciel.
- Ça paraît parfait comme ça, dis-je, sincère.
- C'est parce que t'en fais partie.
Il m'avait souri, encore une fois.
Il partirait au-dessus de l'arc-en-ciel avant moi, June.
- Ma nounou dit que, parfois, on rencontre des gens qui font que notre vie ne sera plus jamais comme avant.
- Hmm.
- Tu veux bien être mon quelqu'un ?
- Tu as la chance d'aimer celle qui apporte les fleurs, pas celui qui les reçoit. Alors va. Va avant qu'il ne soit trop tard.
- T'es le genre constamment le nez dans les bouquins, pas vrai ? supposa-t-elle très justement, un sourire naissant aux coins des lèvres.
Judith ne croyait pas si bien dire. Mon existence tournait à quatre cents à l'heure. J'avais tout juste le temps de respirer pour repartir, chaque jour. Cette cadence occupait mon esprit, comblait les trous.
Quand l'un d'eux restait vide, les larmes avaient le temps d'emplir mes yeux.