Brewen s'entendit rire dans le présent, et l'écho de son rire dans le silence froid de la réalité raviva dans le coeur d'Oswald une étincelle sur le point de s'éteindre.
Son corps se chargeait de le conduire là où Brewen voulait qu'il aille, tandis qu'il ramassait à chacune de ses enjambées un morceau de son coeur en lambeaux.
Qui, qui diable dans ce monde qui courait à sa perte, pouvait donc sincèrement croire en la supposée clémence d’un Secteur qui tuait sans vergogne hommes, femmes, et enfants ?
Ils nous occupent , petit crapaud. Ils nous bernent. Ils essaient d’insinuer de l’espoir et des rêves chez ceux qui n’y croient plus. Ils nous apprennent à nous battre pour qu’on pense pouvoir leur échapper. Pour qu’on s’imagine s’en sortir. Et notre imagination, c’est leur denrée. Souviens-toi.
Mourir, ou revenir ? A cette question, beaucoup auraient soupiré. Revenir, c’était mourir un peu.
On aurait dit qu’un incendie venait à nouveau de tout ravager, mais en lui, cette fois-ci. A l’intérieur. Il ne restait que des décombres. Des ruines. Rien qui, lui semblait-il, ne pouvait être récupéré.
– Parce que c’est ce dont ces gens ont besoin ! Retrouver l’espoir, Rex.Mais surtout avancer dans la bonne direction. Être convaincu que chaque geste qu’ils font, chaque inspiration, chaque pensée est la bonne. Pour retrouver une harmonie. Réapprendre à vivre ensemble. Sauver l’Humanité.
Courir.
Courir.
Courir.
Mourir, bientôt.
Mais courir, avant.
« Les chasseurs arrivent » s’était-il entendu prononcer.
C’était comme si trois mots étaient parvenus à électriser l’ensemble du monde.