Est ce par pitié que je suis restée auprès de toi ?... Avons-nous réussi à sauver notre immense armour ? je n'ai pas de réponse....
Probablement parce qu'après toutes ces années , je ne sais faire plus que cela, vivre auprès de toi.
Vingt fois je t'ai quitté pour toujours, vingt fois je suis revenue. p 163
Faute de faits, de vérités, ils (les journalistes) ne comprenaient rien et simplifiaient tout. Ils rédigeaient de brèves chroniques entre une excursion au Cap de Bonne Espérance et une dégustation de vin à Stellenboch dans lesquelles ils expliquaient, avec toute la condescendance que leur confèrent - pensaient ils – une révolution et 200 ans d'histoire républicaine, que ce meurtre était l'illustration de l'échec de la nouvelle Afrique du Sud multiraciale et démocratique.
...Ils interrompent nos études, quand ils nous les laissent même commencer. Nos carrières aussi, à cause de leurs petits qu'ils plantent dans nos ventres et qui dévoreront nos vies. Ils interrompent nos bonheurs. Une soirée qu'il faut quitter tôt pour ne pas avoir à prendre un taxi seule, un parcours de jogging écourté pour éviter un chemin désert, la peur qui ne nous quitte jamais.
Nous étions deux vieux arbres aux branches emmêlés qu'une tronçonneuse cruelle avait séparés, et nous allions crever. p 163.
«Mais on avait dit, on avait dit qu'on était différent » P 148
Les visages des métis, des coloured, des maudits lekutwane, le bas de l'échelle sociale de l'Afrique du Sud. Depuis trois cent cinquante ans, ils sont les impurs, produits des femmes esclaves venues d'Asie et d'océan indien ou des Khois indigènes prises de force, et des colons hollandais. Stigmatisés par les Noirs, dénigrés par les Blancs, ils sont les oubliés de la Nation Arc en ciel, sous race sans racine ni identité.
La liberté, si elle restait dans un livre, elle servait à quoi ?