Pourquoi riez-vous Soraya? me demandait le Shah
-Parce que je suis heureuse.
Sur les tombes des Rois , s'élançent les gazelles , sur celle du Poète pousse la marguerite .
Vous étiez différents ,
Et je vous ai aimés .
Comment peut-on être triste lorsque l'on a dans le coeur un galop de gazelles ...
Comment peut-on être triste puisque le passé et l'avenir éxistent .
Princesse Soraya - Le Palais des solitudes .
« Sur les tombes des rois s’élancent les gazelles.
Sur celle du poète pousse la marguerite. »
Vers de Khayyâm
En Perse, très anciennement, « jardin » se disait « pardés » d’où vient le mot « paradis ». Ce paradis devait se trouver au confluent des « quatre fleuves », à l’intérieur d’une enceinte carrée, concentré autour d’un miroir d’eau qui appelait la rêverie et la concentration. Ce lac aux eaux lisses symbolisait le Cantique des Cantiques, le « rôda rôza », le mariage de la logique et de la connaissance, celui de la « vérité » et de la « dette », celui de la vie et de la mort.
En persan, Soraya est le nom d’une constellation, celle de la Grande Ourse avec, tout au bout, l’étoile Polaire qui guide les amoureux et les nomades.
Les autres enfants de ma classe connaissaient tout de l’histoire de leur pays : la vie de Darius, la Macédoine, la défaite de Marathon, les invasions mongoles, de Gengis Khan, la dynastie des Saffârides, celle des Samânides, mère des arts et de la littérature persane, la dynastie des Bûyides, fondatrice du chiisme, la dynastie kadjar…
Le Golestan est le lieu même où la beauté appelle le rêve, le rêve la méditation, la méditation l’éternité de la poésie.
« La brise a déchiré la robe de la rose
Et l’on entend chanter la voix du rossignol,
Demeure donc assis à l’ombre de la rose,
Car elle va bientôt s’effeuiller sur le sol… »
Quatrain d’Omar Khayyâm
« Même si l’abri de ta nuit est peu sûr
Et ton but encore lointain
Sache qu’il n’existe pas
De chemin sans terme.
Ne sois pas triste. »
Seul le Persan qui inventa le jeu d’échecs peut comprendre l’espoir cosmique auquel j’aime me raccrocher.
« Voici la seule vérité :
Nous sommes les pions de la mystérieuse partie d’échecs jouée par Allah.
Il nous déplace, nous arrête, nous pousse encore,
Puis nous lance, un à un, dans la boîte du néant. »
Stances d’Omar Khayyâm
« Quoique nous soyons tous dans la peine et la douleur
J’ai la conviction que finalement nous serons heureux
Puisque s’il y a des épines, il y a aussi des fleurs. »
Vers de Farid Uddin Attãr