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3.77/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Porto-Vecchio , 1973
Biographie :

Stefanu Cesari est né à Porto-Vecchio en 1973.

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Bibliographie de Stefanu Cesari   (5)Voir plus

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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
JEUNE […] AUTANT QUE L’EAU…


Jeune, autant que les pierres posées le long
du chemin autant que l’eau. Les hommes en
passant ont toujours redressé les murs qu’ils
faisaient tomber, ils ont posé leurs mains,
l’un après l’autre sur la fleur sèche de la
pierre. Ils sont de ce règne, pour autant qu’il
dure. Quelquefois ils pensent à l’eau vive,
parce qu’ils ont soif, parce qu’il faut rincer
les abats, parce qu’on y puise et la vie et de
la mort, parce qu’on y croise une femme.
Depuis que l’on t’a vu sous le figuier, quel
âge avais-tu ? Tu as cru à cause de l’ombre
et de l’arbre, tu as cru qu’il fallait se lever et
partir. Vers une terre étrangère faite de
pierre et d’eau. Tu n’es pas de ce pays. On
t’y a accueilli en échange de ta peau.
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Pour dire quoi, à l'enfant, quand son temps sera venu de s'en aller à pied, que diras-tu de toi, de ces lieux, de cette origine ? Aurez-vous à partager, quant à hier et à demain ? Tu lui diras sûrement quoi faire de ses mains, pour le collet, pour la fronde, tu diras qu'ici il y a eu une forêt noire comme la vraie nuit, l'homme s'y perdait sans jamais voir d'étoiles, et la vie souterraine le regardait aller, tu lui diras ce que tu crois de l'animal ou de l'homme, de l'inimitié de l'affection, tu lui parleras d'une mémoire à garder pour soi, des parentés anciennes, tu lui diras avec des mots d'ici l'amour peut-être, et ce qui dort dans la poitrine, tu lui feras un dessin au mur un visage qu'il puisse regarder longtemps avant de s'en aller.
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Avec ce que tu m’as laissé …


Avec ce que tu m’as laissé, j’ai construit un langage.
pourra-t-on dire qu’il m’appartient ?
si j’y pense, je ne sais plus quel visage tu avais, ni quelle voix — une présence dans le verbe, sans doute : la certitude qu’un jour, tu as été là.
je peux t’inventer aux épaules d’autres hommes. à quoi bon ?
j’ai appris depuis qu’on assèche facilement les marais.
qu’une ville peut naître sur des yeux fatigués — silencieuse.
je ne comprends rien — c’est sûr.
pourquoi ne renais-tu pas, toi, sur mes yeux ?
pour confidence : je ne te rêve jamais, mais je connais un peu tes saisons. humides.
je peux dire que je perds toujours ta trace.
je le dis. et c’est tout ce qui reste.
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IL NEIGE, NON ?...


Il neige, non ? dans notre dos. un pan de votre manteau vous échappe.
le bras cherche en vain un moment, on ne sait pas bien
quelle course suit le sang dans la poitrine ni quel geste adresser à la tempête,
l’empêchant de naître, de venir battre les nerfs aux baies vitrées froides.
l’œil nu sur la mer
se glace.
le tilleul se défait.

n’était-ce pas ici ? nous étions
dans la lumière, attentifs
à l’herbe naissante parmi les fruits morts.

non, la fraîcheur nous trompait, le pourrissement.
mais c’était ici même.

quelqu’un vous emmènera bientôt, que vous ne connaissez pas
vous aidera à passer un châle, il demandera
votre nom. neige. encore
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Tu as un nom et puis un autre, dans une langue et dans une autre, tu voyages loin tu t'amenuises, à mesure des récits qui sont contradictoires mais comme ton père tu es berger, dans ta jeunesse, tu cherchais les bêtes qui s'égarent, là d'où tu viens, on fait comme ici, il ne faut pas qu'une seule se perde, sous le grand ciel blanc la bête blanche et grise, entre ciel et terre. L'écriture menue qu'elle laisse après elle, tu peux lire à l'envers tout ce qu'il te faut savoir. On dira ton nom confondu à d'autres, se perdra le lieu, où tu naquis, il y a tant, restera l'affirmation d'un ailleurs proche, comme un témoignage : tu n'est pas complètement étranger à ce pays.
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DANS UN LIVRE À LA COUVERTURE ROUGE…


Dans un livre à la couverture rouge, ce peu de terre,
brille quand on tourne les pages.

une histoire de petites voix, les enfants comme des oiseaux.
leurs noms sont méconnaissables.
leur plumage, bleu et vert.
cette passion pour la fourmi rouge c’est aussi le crépitement d’un feu
dans une histoire

on referme le livre sans avoir saisi la lettre, sans avoir su.
encore le battement du jour. On se demande.
quelle parole sera entendue, quel fil de voix
sera tissé
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J’écrirai sur ton visage …


J’écrirai sur ton visage des mots qui ne servent à rien
tu ne parleras dans le regard des autres
qu’une langue incertaine
aux mensonges forcés
à même la peau

l’inutile douleur du tatouage
pour tout dire
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