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4.43/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Ancien élève diplômé des Hautes études et des Langues orientales, Stéphane Ruspoli est l’auteur d’articles et d’ouvrages sur la mystique musulmane (soufisme).
Parmi ses récent livres, citons Le Livre des Théophanies d’Ibn Arabî, Le Traité de l’Esprit saint de Ruzbehân de Shîrâz, Le Message de Hallâj l’Expatrié (au Cerf, collection Patrimoines).

Texte © Editions Arfuyen

Source : http://www.arfuyen.f
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Le nom d’Iblis dérive de son nom (d’origine qui est) ‘Azazel. Le ‘Ayn est dû à la hauteur de son ambition. Le (premier) Zâ est dû à la démesure de son excès dans son propre excès. L’Alif représente ses vues concernant sa propre ipséité. Le second Zâ est dû au fait qu’il s’est privé de son rang hiérarchique (auprès de Dieu). Le Yâ vient de ce qu’il s’est replié vers la science (de celui) qui le devançait. Et le Lâm est dû à sa controverse durant son refus. (p. 139)
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On pressent l’éclosion d’un assez large mouvement de néo-messianisme juif, aux ramifications idéologiques complexes, que la réforme religieuse et disciplinaire de Qumran a su canaliser, mais qui a secoué le monde juif, cherchant à se mobiliser devant les malheurs du temps : la dévastation du Temple par Pompée et le passage sous une nouvelle tutelle, non plus celle des Grecs séleucides ou des Perses, mais des Kittim, désignant les Romains.

Le Rouleau de la guerre (vers -50) programme en détails un combat eschatologique conduit par un Messie guerrier, pour vaincre définitivement les Kittim, l’ennemi romain et tous leurs associés mêmes juifs, incarnant l’« empire de Bélial » (Satan). Les Esséniens de Judée envisageaient la nécessité de la Guerre sainte des « Fils de la lumière » pour que triomphe Yahvé Sabaoth, l’Éternel des armées, sous la bannière de l’archange Michel, malgré leur réputation de modération et de pacifisme. Mais que penser alors de l’Apocalypse chrétienne, avec le combat de l’Agneau contre la « Babylone » romaine et la Bête de l’antéchrist ? Ou même des propos de Jésus déclarant : « Je ne suis pas venu apporter la paix sur la terre, mais le glaive ! » (Mt 10, 34) ; ou de ses malédictions contre les impies voués à la damnation éternelle, pour avoir refusé d’écouter la Parole de Dieu, méprisé les pauvres et persécuté les justes ?

C’est dans un climat de conflit, au milieu d’un peuple politiquement et culturellement déchiré, accablé de maux, assujetti à la puissance et l’administration romaine que se dresse la figure à la fois humble et grandiose du messie de Nazareth, accusant sa génération d’avoir « répandu le sang innocent d’Abel jusqu’au sang de Zacharie assassiné entre le sanctuaire et l’autel » (Mt 23, 34). La tension entre justice et miséricorde, châtiment des impies et récompense des justes, anime aussi bien les textes de Qumran que le Nouveau Testament, car elle est inhérente à l’éthique biblique. (pp. 32-33)
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Le papillon nocturne voltige autour de la lanterne jusqu’au point du jour, puis il retourne vers ses semblables et il les informe de la condition mystique par le propos le plus délicat. Ensuite il va s’ébattre joyeusement avec la preuve obtenue, en désirant atteindre la perfection. La lueur de la lanterne est la « science de la vérité », sa chaleur est la « vérité de la vérité », son atteinte est le « Vrai de la vérité ».

Le papillon ne se contente pas de la lueur de la lanterne, ni de sa chaleur, il s’y précipite tout entier, tandis que les formes (de ses semblables) attendent son retour afin d’être renseignées sur sa vision, parce qu’il ne s’est pas contenté d’une simple information. Seulement ce papillon a été consumé, il s’est anéanti, volatilisé, il n’en reste plus la moindre trace, ni corps, ni nom, ni vestige. Mais pour quel motif devrait-il retourner vers les formes créaturelles, et pour assumer quelle condition, après ce qui lui est advenu ? Celui qui a obtenu la vision n’a plus besoin d’information, et celui qui a atteint l’objet de la vision n’a plus besoin de voir.

De telles significations mystiques ne peuvent s’appliquer à l’individu timoré ou défaillant, ni au misérable, ni à celui qui recherche la sécurité. (Ce papillon est) Comme moi ! C’est comme si j’étais lui ou comme s’il s’agissait de moi ! Inutile de s’alarmer si je dis « moi » (innî) – du fait que l’opinion commune (zann) ne saurait admettre que « moi soit Je » (Dieu) à présent ou le devienne ou l’ait été. (pp. 123-124)
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A qui voulait le suivre, le Christ recommandait la pauvreté volontaire, le renoncement à ses biens (Lc 12, 33 ; 14, 33 etc.) Il faut avoir les mains libres pour porter la croix du Messie. La richesse est un grave obstacle à la liberté spirituelle, et elle bloque l’accès au Royaume de Dieu (Mc 10, 23 ; Mt 6, 25-34). Tout cela rappelle l’éthique rigoureuse des Esséniens. Les membres qui rejoignaient leur Communauté finissaient par remettre volontairement leurs biens entre les mains des « Inspecteurs », chargés d’instruire et de gouverner les Nombreux (Règle 9, 22 ; 6, 18-23). C’est ce que faisaient les disciples de l’Église qui mettaient toutes leurs ressources en commun et déposaient le produit de leurs biens aux pieds des apôtres (voir Ac 2, 42s et 4, 32-36). C’est ce que confirme la Didaché (l’Instruction des Apôtres).

Les préceptes fondamentaux de la morale évangélique sont rappelés avec insistance dans la Règle essénienne : la charité, l’humilité, la justice, l’entraide mutuelle (1, 9 ; 2, 24 ; 5, 8 ; 10, 18). Le commandement d’« aimer chacun son prochain comme soi-même », que prescrit Jésus dans l’Évangile (Mt 22, 37-39) est spécifié dans l’Écrit de Damas (6, 20), ainsi que dans les Testaments des Patriarches (T. de Dan 5, 3). Voir également Jubilés 36, 4, et en parallèle Jean 13, 34s. De telles ressemblances ne sauraient être fortuites.
(...)
L’étude comparative des Manuscrits de la mer Morte et du Nouveau Testament confirme, pensons-nous, l’origine essénienne du christianisme. En s’ouvrant largement au monde païen, celui-ci s’est rapidement transformé, il s’est romanisé en dépit des persécutions, et cela dès l’époque de Néron (la Bête, l’antéchrist de l’Apocalypse). Puisque le but était de convertir les nations au Dieu d’Israël, par la foi en Jésus Christ. « Les cieux et la terre écouteront la voix de son Messie », disaient les docteurs esséniens. (pp. 115-116 & 139-140)
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15 L’étendue et l’ampleur du monde physique – qui comprend les sept régions (aqalim), les mers, les montagnes, les sept cieux astronomiques, le Trône, le Firmament – est comme une ruelle et une petite cour de village par rapport à l’étendue et à l’ampleur considérables du monde spirituel. L’étendue et l’ampleur de ce même monde spirituel – qui recèle les signes divins situés aux horizons – est mille fois moindre que l’étendue et l’ampleur infinies du domaine de l’Initiation ésotérique.

Le pèlerin doit donc commencer par parcourir les itinéraires menant aux « régions » de la terre de l’âme. Il lui faut découvrir les propriétés et significations véritables des espèces animales : bêtes sauvages, fauves, créatures démoniaques. Ensuite, il doit savoir reconnaître toutes les subtilités de l’âme en identifiant les mœurs blâmables et louables de celle-ci, puisqu’elles constituent les pierres précieuses à extraire de la Nature et les perles qu’il s’agit de tirer des mers de l’humanité. (Majdoddîn Bagdadî, m. 1219, pp. 63-64)
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24. Je vis apparaître des mers (daryâ-hâ) de lumières multicolores. Dans chacune de ces mers, je nageai et je plongeai durant un million de tours du grand cycle cosmique. A chaque tour que j’effectuai, la Présence divine se révéla un million de fois, et à chaque théophanie, j’obtins abolition et subsistance. Puis la chaleur devint si intense que je bus ces mers entièrement, et je m’abolis. Durant un million de tours du grand cycle cosmique, je fus aboli. Puis je subsistai.

Alors j’entendis ces vers :

Ô Quémandeurs de Dieu insatiables,
Ô Chantres nostalgiques de l’ardent désir,
du vin mystique que vous célébrez,
nous avons absorbé le breuvage.

Durant un million de tours du grand cycle cosmique je tomberai en extase sous l’effet de ces vers. Et je pénétrai dans d’autres mers de lumière, où je nageai et où je plongeai. Théophanie, abolition et subsistance se reproduisirent de façon identique. Je bus encore ces nouvelles mers, et je fus aboli, je subsistai, et je retombai en extase sous l’effet de ces mêmes vers. Je bus ainsi un million de mers.

26. Puis, je vis que j’étais moi-même la Présence divine. A chaque tour du grand cycle cosmique, je créai l’Homme, je lui assurai une descendance, et ce fut un monde durable (ma’mûrî). Je suscitai plusieurs milliers de prophètes. Je donnai à chacun d’eux une Révélation, et je leur envoyai un Livre. Je créai plusieurs milliers de walis, et je me révélai à ceux-ci. Je dotai chacun d’entre eux d’une connaissance privilégiée, dont les autres n’étaient pas instruits. Tous m’adorèrent et se prosternèrent devant moi. Car j’étais qualifié de tous les attributs divins : le Vivant, le Connaissant, l’Entendant, le Voyant, le Puissant, le Voulant, le Parlant. Je récompensais qui je voulais récompenser. Tous ceux que je voulais envoyer au Paradis, je les y envoyais. Tous ceux que je voulais expédier en Enfer, je les y expédiais. Ceux dont je ne voulais pas l’existence, je ne la leur donnais point, ceux dont je voulais l’existence, je la leur donnais. « A qui la royauté ? » dis-je (40, 16). Un million de tours du grand cycle cosmique je subsistai par ma propre essence. Et je créai un million d’Adams de la même façon qui vient d’être décrite.

Dans ma connaissance, c’était ainsi : « J’avais été ainsi que j’avais été, et je serai ainsi que je serai, puisque je suis présent ! » (Mohammad Nûrbakhsh, 1392-1464, pp. 164-166)
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C’est en Haute-Égypte, à Nag Hammadi près de Chénoboskion, qu’ont été découverts les premiers écrits gnostico-chrétiens traduits du grec en langue copte, et que le monachisme chrétien a pris son essor avec la création du cénobitisme institué par saint Pacôme (IIIe siècle). Les chrétiens d’Égypte et de Syrie ont ainsi imité la « retraite » au désert des anciens Thérapeutes. (p. 37)
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