Stéphane Servant

Le premier élément qui m'est tout de suite venu en tête lorsque j'ai fini ce roman et que j'ai beaucoup apprécié son côté anticipation. Tout particulièrement le fait de suivre plus ou moins le "pendant" et non pas le "post" apocalyptique ce qui a fait que je me suis sentie proche de ma lecture et pas en dehors. Et c'est parfait, surtout quand on saisit l'importance des enjeux qui se jouent dans ce roman.

Par contre, je dois avouer que je n'ai pas trop accroché au côté fantastique. Les passages avec Kid étaient peut-être un peu "trop" pour moi, cependant ils sont nécessaires et on s'y accommode facilement.



Pour en revenir sur les enjeux de cet ouvrage, je pense qu'on a été nombreux à les trouver très intéressants et nécessaires. J'aime voir que davantage de roman, surtout jeunesse, se penchent sur les aspects écologiques et animaliers comme c'est le cas ici. Si j'avais lu ce genre d'ouvrages plus jeune, je suis certaine que mon parcours et mon empreinte sur cette terre auraient été différents. Et c'est là qu'on reconnait un bon roman : il nous impact et réussit à nous pousser à faire une introspection sur nous-mêmes et le monde qui nous entoure. Sirius n'est pas seulement une réflexion interne mais également externe.



Si je devais retenir quelques points négatifs, je pointerais tour d'abord un début un peu long qui nous empêche de plonger complètement dans l'ambiance et comprendre ce qui se passe. Un défaut qui est toutefois assez vite effacé lorsqu'on passe le premier quart du roman.

Les personnages principaux ne sont pas très attachants, du moins pour moi. J'ai trouvé plus d'intérêts pour ceux secondaires ou de passages. C'est sans doute pour ça que ma lecture a mis un certain temps avant de devenir fluide : j'ai eu beaucoup de mal à vouloir suivre Avril. Toutefois, le point positif, c'est qu'elle est un personnage qui évolue et ça, c'est plus qu'appréciable !



Pour conclure, ce fût une bonne lecture. Même s'il n'est pas parfait, Sirius reste remarquable surtout pour son approche sérieuse de notre environnement tout en restant classer dans la littérature jeunesse.

Il ne faut surtout pas hésiter à l'offrir à la jeune génération !

Le roman Sirius est un roman que j'ai adorée pour ces personnages mystérieux, son intrigue captivante: impossible d'abandonner ce livre, il sait nous garder en haleine, ces thèmes d'actualité comme les changements climatiques, le nucléaire, la maltraitance animale et autres nous font réfléchir au impacts de nos gestes sur l'environnement et nous offre une vision possible de notre avenir.

J'ai été captivée la plume de Stéphane Servant qui nous amenait dans son univers avec sa touche subtile de poésie.

Comme point négatif, j'aimerai soulevé, la classification du roman "jeunesse" qui pourrai amené certain préjugés et porté à croire que c'est un roman enfantin alors que c'est loin d'être le cas. Sirius n'est pas un roman enfantin, il convient toutes les classes d'âges.

Je recommande grandement la lecture de ce roman qui j'espère saura vous faire grandir et changer votre vision du monde comme il l'a fait pour moi.

Professeure documentaliste en collège, une collègue m'a fait acheter ce livre "formidable" selon ses dires. Dithyrambique, elle n'a fait qu'en parler avec des étoiles dans les yeux. J'avoue, la longueur du bouquin me rebutait un peu (ma PAL ne cesse d'augmenter, ayant à cœur de lire un maximum de livres avant de les mettre entre les mains des élèves) même si je trouvais la couverture et le résumé attrayants. Bref, je me suis finalement lancée pendant les vacances...



Dans ce futur post-apocalyptique où un virus entraîne la stérilité de tous les êtres vivants, où la terre est empoisonnée, où plus rien ne pousse, Avril, une adolescente, et Kid, son petit frère - et l'un des derniers enfants sur Terre, tentent de survivre. Cachés au sein d'une forêt, ils subsistent grâce à des capsules de survie qui ont été larguées il y a bien longtemps.

Mais une menace rôde : quel danger fuient-ils ? Qui sont les mystérieuses Etoiles Noires que tous redoutent ? Sirius et la Montagne pourront-ils les sauver ?



Etrange sensation à la lecture de ce livre... Je n'ai pas vraiment accroché avec l'histoire, ni avec le personnage de Kid (que j'ai franchement trouvé très agaçant !). En revanche, j'ai apprécié celui d'Avril, une ado qui a ses secrets, ses zones d'ombre mais qui se montre adulte, loyale et responsable malgré toutes les difficultés rencontrées. J'ai également aimé les autres personnages croisés au cours de l'aventure, mélanges complexes de folie et désespoir, avec tout de même au fond d'eux une lueur d'humanité.

Et chose étonnante, alors que le livre fait tout de même 480 pages (un pavé !), je n'ai pas réussi à laisser ma lecture de côté et avais même du mal à lâcher l'histoire, voulant savoir à tout prix où toute cette course folle vers la Montagne allait nous mener.

Sirius reste donc tout de même un livre à découvrir, une formidable fable pour que nous prenions conscience de l'importance de la Nature, elle qui est au cœur de toute forme de vie sur Terre et qui est indispensable à notre équilibre.

Sirius, un livre totalement lunaire et intriguant, qui prend place dans un univers post-apocalyptique pour tendre petit à petit vers le récit militant.



Pour être honnête, il faut s'accrocher le 1er tiers pour vraiment entrer dans l'histoire.

Dès le début, nous suivons Avril et Kid, un frère et une sœur qui tentent de survivre dans un monde dévasté, où plus rien ne se reproduit. Ni les animaux, ni les plantes, ni les hommes.

Elle est à peine adulte, il est encore un enfant, mais ce duo attachant est forcé un jour de quitter leur abris, et décident de suivre "l'appel de la montagne". Ce conte de fée raconté par Avril à son petit frère pour entretenir l'espoir prend peu à peu la forme d'une quête plus vraie que nature.



Ainsi, le message principal du livre ne se révèle que petit à petit, au fur et à mesure des rencontres et situations vécues par nos protagonistes.

L'ode à la nature, à la vie animale, au respect de ce qui nous entoure. De tout ce qui nous entoure.



Stéphane Servant est un conteur incroyable.

Je m'étais déjà rendu compte de la force de ses mots dans Félines. Il est ici magistral à nouveau.

Il arrive à dépeindre des personnages dans toute leur complexité en quelques mots. J'ai d'ailleurs un souvenir très "visuel" de cette lecture, tant certaines scènes m'ont marquées, créant dans mon esprit une représentation graphique précise des lieux et des personnages.



Comme beaucoup, j'ai été fortement agacée par le personnage du Kid au tout début, à tel point que j'aurai pu arrêter ma lecture d'agacement.

Ne faites pas cette erreur. Dès que la "quête" commence, le récit prend une toute autre tournure, et le Kid également. A partir de là, les pages s'enchainent follement jusqu'à un dénouement final intense, très poétique et mystérieux.



Je découvre une nouvelle facette de Stéphane Servant avec ce titre, et j'apprécie énormément ce pour quoi il milite à travers ses livres.

Après avoir laissé Sirius trainer dans ma pile à lire pendant des années, j'ai enfin décidé de l'en sortir, avec toujours autant de curiosité qu'auparavant vis-à-vis de ce roman.



Pour l'histoire, nous suivons deux jeunes gens : Avril, une adolescente noire qui porte de lourds secrets, et Kid, un enfant blanc de six ou sept ans qui, petit à petit, va se comporter de façon étrange... Tous deux sont frères et sœurs et sont obligé•es de fuir face au passé d'Avril qui l'a rattrape. Dans cet univers post-apocalyptique où il n'y a rien, où ces deux personnages peuvent bien se rendre...? Il faudra se laisser guider par Sirius...



L'intrigue se déroule comme un compte à rebours et même les chapitres sont paginés à l'envers, pour mener les lecteur•rices vers la fin du voyage... Nous suivons Avril et Kid sur des routes dangereuses, en direction de la Montagne. Petit à petit, nous en apprenons plus sur Avril, comprenant qu'elle cache quelque chose. Quant à son frère, son comportement devient de plus en plus animal, au point de ne même plus parler correctement...



Si j'ai eu du mal avec les deux protagonistes, c'est parce que je ne comprenais pas trop leurs motivations. Dans la première partie du livre, j'ai trouvé Kid agaçant et je n'ai pas apprécié Avril plus que ça. Cela a évolué au fur et à mesure de ma lecture, même si je n'ai pas réussi à m'attacher pleinement aux personnages.



En revanche, j'ai vraiment apprécié l'intrigue : un peu inquiétante et mystérieuse, elle nous plonge dans un univers hostile. La civilisation s'est effondrée et les rares survivant•es peuvent parfois s'attaquer. Stéphane Servant décrit très bien un monde après l'apocalypse, ou du moins l'idée que nous pouvons nous en faire.



C'est avec une plume poétique et riche que l'auteur nous entraîne à la rencontre d'Avril, Kid et Sirius. Sa plume est envoûtante et il nous amène à réfléchir sur des questions importantes comme l'écologie et le rapport que nous entretenons avec les animaux ! C'était un roman formidable !

"Avec ce roadtrip post-apocalyptiqye, Stéphane Servant signe un grand roman d'aventure, brut et haletant."



Cette phrase résume magnifiquement en quelques mots ce roman !



Voilà plusieurs mois que je l'ai lu et en tombant hier dessus à la mediathèque, je me suis aperçue que je n'en avais parlé nulle part sur mon feed ! Grosse erreur!



Ce roman jeunesse vaut le détour ! Il se lit d'une traite ou presque ! C'est fluide, on se laisse porter comme une feuille dans un tourbillon ! Du stress, de l'appréhension: j'avais tellement peur qu'il arrive quelque chose à Avril et son petit frère Kid... dans ce monde de brutes où c'est chacun pour soi (je crois que c'est mon côté maman protectrice qui était à l'affût!)



Je me suis beaucoup attachée à eux et j'ai admiré la maturité d'Avril ainsi que son courage.



L'histoire est belle, le dénouement encore plus.



Onirique, écologique, philosophique... parlons de cette Terre, de ces animaux, de cette nature surexploitée et en danger.

Un long roman d'aventures dont la noirceur glaçante est compensée par la possibilité d'une résilience de l'humanité. Avril et Kid font partie des rares humains survivants à la suite d'une séquence auto-destructive des hommes. D'abord à l'abri dans une forêt, ils sont contraints de quitter leur refuge pour fuir une menace psychopathe, en la personne de Darius. Leur fuite se transforme petit à petit en quête. Au fil de leur parcours et des rencontres, Avril dévoilera son pesant passé et apprendra à vivre avec ses failles. Ce roman est touchant par la part que Stéphane Servant sert à l'animalité. Au travers de sa fiction, il propose une nouvelle façon de vivre avec les animaux, une conception moins utilitariste et plus ouverte du rapport des humains avec le vivant.

Sirius c'est le roman jeunesse qui m'a fait changer d'avis sur mes aprioris sur une littérature qui ne prenait plus. La collection épik devrait être plus connu. Ils proposent des textes singuliers, souvent axés sur la nature, celui ci en est le parfait représentant. Un livre qui émeut, une livre dont on ne veut pas perdre une miette, un livre dont on se délecte. C'est intime et en même temps, très ouvert. Les enfants sont dans une lutte permanente contre la nature, pourtant il arrive qu'elle soit plus clémente, qu'il y trouve leur place. Je ne suis pas fan de la dystopie, mais ici elle prend tout son sens. Il faut absolument que je découvre un peu plus cet auteur, qui manie littérature et nature avec beaucoup de beauté. Un livre sans âge, qui plaira à tout le monde qui aime un tant soit peu lire, imaginer un futur proche et les messages d'amour à la nature dont il est question.

Je recommande ce roman pour les personnes qui aiment les histoires d'aventures. J'ai adoré ce roman car c'est un roman qui est intriguant et qui nous emporte dans l'histoire. Quand on le commence on ne peut plus s'arrêter. On a l'impression que c'est un monde normal qui n'est pas inventé, ce qui est vrai mais, quand on lit ce livre on se rend compte que ce n'est pas un monde si normal que ça. Ce roman raconte l'histoire d'un frère et une sœur qui vivent dans un arbre loin des villes et de tout. Ils trouvent à manger dans une forêt dans des sortes de puits. La grande sœur, Avril a toujours raconté à son petit frère que leur chien viendra les chercher quand ils pourrons rejoindre leurs parents, ce qui était faux. Un jour le petit frère, Kid trouve un cochon et crois que c'est un chien, il en est même persuadé. Avril lui dit que non, mais, il ne veut pas la croire. Il partent donc retrouver leurs parents à la montagne. Pendant toute leurs aventures ils rencontrent des personnes, des amis, et des ennemis, et mettent souvent leurs vies en danger jusqu'au jour ou ils arrivent à la montagne.

Quel super livre ! Franchement à mettre entre toutes les mains des collégiens. Il y a de l'action (un vrai page-turner), de l'aventure et même de la poésie. Après avoir lu un bon nombre de livres de cet auteur (que je trouve vraiment bon pour plein de raisons), je peux affirmer que nous tenons là LE livre à mettre entre les mains des collégiens. C'est bien écrit (et c'est la prof de français qui parle) et en même temps poétique mais pas trop (en tous cas suffisamment pour que la prof de français soit heureuse et que cela ne perde pas trop tous ces petits bouts auxquels elle va inévitablement présenter le livre), et surtout quelles péripéties !

Une fin de monde qui attirera sans aucun doute nos jeunes lecteurs, des personnages intéressants, des actions à toutes les pages. La touche "Servant" avec cette faculté de s'écarter un tout petit peu du monde pour lui insuffler ce qu'il faut de magie, mais pas trop pour que cela reste accessible (au moins à des plus jeunes lecteurs). Vraiment le top !

Si je peux conseiller aux adultes de lire Le cœur des louves, je ne peux que conseiller aux ados de lire celui-là.

Une vraie découverte qu'il me tarde de partager avec mes élèves !

C'est plus tout jeune, mais je viens de terminer Sirius et j'ai passé un très bon moment avec cette aventure post-apocalyptique.



Résumé : Alors que le monde se meurt, Avril, une jeune fille, tente tant bien que mal d'élever Kid. Entre leurs expéditions pour trouver de la nourriture et les leçons données au petit garçon, le temps s'écoule doucement... jusqu'au jour où le mystérieux passé d'Avril les jette brutalement sur la route. Il leur faut maintenant survivre sur une terre stérile pleine de dangers.



Sirius plaira aux amateurs de road trip post-apo en tout genre. Un monde dur, brutal et misérable s'offre à nous. Des personnages attachants, touchants et qui évoluent au fil du récit (Bien que le personnage de Kid soit plutôt agaçant au début).

Une lecture plutôt simple et accessible et on se laisse entraîner dans la misère et la froideur de ce monde pour vivre cette belle aventure.
Lien : https://www.instagram.com/le..

"David vit avec son père dans une caravane , à Carrefour . Carrefour , trou perdu au fin fond du Mississipi , a toujours été détesté de tous . David ne pense qu'a fuir son destin tout tracé . Il a un rêve : l'écriture. Et il est prêt à tout pour réussir.

L'arrivée d'un écrivain chamboule sa vie , qui ne sera plus jamais la même ."



Un personnage attachant , un décors de brousse et une histoire étrange , que demander de plus pour un bon livre ?

J'ai décidé de lire ce livre, qui part avec une très bonne intrigue. Une mystèrieuse disparition, une bonne ambiance, des personnages bien installés. Mais très vite j'ai décroché.

Je trouve ça super, de parler des écrivains, de leurs esprits, leurs méandres, mais l'apparition du monstre, pour moi à tout gâché. Et on s'enfonce encore plus au fur et à mesure du livre.



Malgré ça, on s'y accroche quand même! Mais on est quand même soulagé de l'avoir terminé.

Je suis tombée complètement par hasard sur ce livre, et déjà la couverture m'a interpelée. C'est un roman très simple à lire, les chapitres défilent avec fluidité et l'histoire est en plus très intrigeante et complexe. Ensuite, j'ai beaucoup appréciée la place que prennait l'écriture dans le récit, et tout ça même si j'ai trouvée certains passages plus long que d'autres et qui m'ont un peu ennuyer. Très belle découverte, je le conseille vivement.

Il y a des livres qui, depuis longtemps sur votre pile, vous appellent. Je n'arrivais pas à rendre celui-ci à la Médiathèque sans l'avoir lu, ce que j'ai fait hier. Bien m'en a pris. Ce thriller pour grands ados (15-16 ans et plus !) se lit d'une traite, son écriture simple et dense, souvent poétique, vous prend à la gorge et ne vous lâche plus. C'est un roman qui parle de l'adolescence, de la difficulté à grandir et à s'affirmer comme adulte contre ses parents, en maîtrisant la part de ténèbres que chacun porte en soi à travers son inconscient. C'est aussi un roman qui parle des affres de la création littéraire (en évoquant les autres arts), lorsque l'écriture nous crée au fur et à mesure que nous inventons une oeuvre , et que l'inspiration semble quelquefois se manifester sous la forme d'un pacte avec le diable.

C'est l'un des meilleurs livres d'initiation que j'ai lu depuis longtemps. A conseiller même aux adultes !

Un livre étonnant sur le lien passion-adolescence et les problèmes d'addiction de manière générale. Je ne crois pas avoir aimé le livre mais l'idée initiale me plaît toujours; je ne suis pas critique littéraire et donc ne juge pas l'auteur mais je pense qu'il a un "brouillon" de bon livre et qu'un travail supplémentaire pourrait le rendre plus pertinent pour les ados auxquels l'éditeur le destine!

J'ai commencé ce livre car le résumé en quatrième de couverture m'avait intriguée, je me suis dit "tiens, un livre jeunesse qui change". Malheureusement je n'ai pas réussi à terminer le livre, plutôt intéressant mais pas suffisamment pour retenir mon attention ...

Cette histoire se passe à Carrefour, village perdu des Etats-Unis. On est dans le cliché de l'Amérique rurale, ses situations familiales compliquées, ses garages et ses camps de caravanes. Le héros se rêve en écrivain, ne se voit pas vivre la vie de tous les gars du coin : quotidien sordide , petites bières et grosses taches de cambouis. Comme lui, plusieurs jeunes qui rêvaient d'être artistes ont disparu ces dernières années, sans laisser de trace. Il va mener l'enquête malgré lui, et comprendre ce qui leur est arrivé. Une intrigue accrocheuse mais je n'ai pas aimé l'explication finale.

Il s'agit de l'histoire d'un adolescent, David, passionné d'écriture. Il rêve d'être écrivain. Cependant, né dans un coin perdu, il semble condamné à être mécanicien. Il va tout faire pour échapper à son destin.

Ce livre est très intéressant, dans la mesure où il traite de la confrontation entre les rêves adolescents, et la réalité, de l'opposition entre les jeunes et les adultes.

Mais bien plus, c'est une réelle analyse de la période complexe qu'est l'adolescence, où le jeune doit chercher à comprendre qui il est. C'est également une analyse du passage progressif à l'âge adulte.

C'est vraiment à lire, car c'est traité de manière originale, loin des clichés habituels.

On ne choisit pas où l’on va naître et grandir.

S’il avait eu le choix, David aurait soigneusement évité Carrefour, ses odeurs de vases et de marécage, ses vapeurs de raffineries, sa moiteur viciée.

Carrefour, un bled paumé en plein cœur du bayou, dans les derniers méandres du Mississipi où «tout ce que la mer urbaine n’avait pas englouti était venu s’échouer» ; un cul-de-sac peuplé de pauvres bougres et constitué essentiellement de caravanes, de mobil-home, de baraques en tôle ou en bois.

Mais David n’a pas eu le choix et c’est à Carrefour que le destin ou la fatalité l’a fait naître et grandir, dans un mobil-home avec un père cloué dans un fauteuil roulant et « pour seules perspectives de bosser comme ouvrier dans une raffinerie ou finir noyé dans une bouteille de whisky ».

Dans cette ambiance plus que maussade, David peut heureusement se raccrocher à quelques joies vraies et sincères : l’amitié indéfectible de Paul son meilleur pote, l’amour quasi maternel de Rosalie, les beaux yeux de Jessica, et par-dessus tout, sa passion de l’écriture grâce à laquelle il espère pouvoir quitter bientôt l’univers fangeux de Carrefour.

« Parce qu’écrire, c’est ouvrir de nouvelles routes, tracer de nouveaux chemins, élargir l’horizon des possibles », David, à l’aube de ses 18 ans, a décidé de devenir écrivain.

La visite programmée au lycée, dans sa classe de français, de Lebreton, un ancien romancier à succès, le remplit alors d’espérance. Il va pouvoir soumettre ses textes à cet écrivain reconnu, et qui sait, peut-être pourra-t-il se faire assister dans ses démarches d’édition par celui qui a écrit un véritable chef-d’œuvre voilà quelques années?

Malheureusement, la rencontre tant prisée avec le romancier n’est qu’un échec de plus à rajouter à la longue liste affichée des loosers de Carrefour. Non seulement Lebreton est devenu un minable alcoolique mais il humilie David en rejetant le travail littéraire du jeune garçon avec un mépris et une malveillance totalement irraisonnés.

Pour David, cette humiliation est un électrochoc…esprit qui se fissure, révolte qui gronde, colère qui bouillonne…le jeune garçon sent s’éveiller au fond de lui une créature étrange, ancestrale, à la soif de puissance et à la haine démesurées. Une entité trop longtemps restée en sommeil qui, maintenant qu’elle est réveillée, risque bien de faire des dégâts…

Rajoutons à cela la disparition mystérieuse de plusieurs adolescents dans la région, des dealers armés et revanchards, un garagiste libidineux, un ouragan dévastateur soufflant sur la Nouvelle-Orléans, et Carrefour devient alors le théâtre d’un terrible roman noir…



Né en 1975, l’auteur français Stéphane Servant écrit principalement pour la jeunesse.

Mais on aurait tort toutefois de classer « Souviens-toi de la lune » dans la seule niche « littérature jeunesse » ; s’il vise un public adolescent à partir de 14-15 ans, le roman, finement élaboré, l’écriture travaillée, belle et juste, l’histoire tortueuse, sombre et captivante, absorbent tout autant un public largement plus étendu et adulte, sans qu’on y remarque de quelconque différences stylistiques.



Roman d’initiation ? principalement, mais pas que…Roman noir ? assurément…Roman versant dans l’irrationnel ? oh oui, également…

L’auteur brasse et métisse habilement les genres et insuffle à son récit des références musicales et littéraires qui donnent une réelle ampleur à une histoire couleur d’ébène, noire et profonde. Une histoire qui débute dans les décors misérables des marécages de Louisiane, au sein d’une atmosphère opaque, sans perspective d’avenir pour les pauvres hères qui y subsistent. Une histoire qui s’infiltre alors dans la pure veine du roman noir, climat sombre et violence latente, et qui bifurque ensuite dans un créneau surréaliste, fantastique, où l’imaginaire s’emballe dans un tourment de rage folle avec autant de brutalité que l’ouragan qui s’annonce et qui gonfle ses grosses joues pour libérer son souffle dévastateur sur cet endroit de misère qu’est Carrefour.

Les influences sont nombreuses : on pense à « La Métamorphose » de Kafka, au « Docteur Jekyll et Mr Hyde » de Stevenson…la folie s’en mêle et c’est « Le Horla » de Maupassant qui vient s’inviter entre les lignes, suivant les traces du jeune David et de son double maléfique…

La musique, elle-aussi, se fait très présente, et l’on n’est pas du tout surpris d’entendre la voix chaude et suave de Jim Morrison s’élever au cœur du bayou et le lézard, symbole du chamane-chanteur, s’immiscer sous la peau du jeune David, le pousser dans les affres de la déraison, de l’hallucination et du délire, dans une initiation troublante et démoniaque.



Doit-on se laisser totalement habiter par son double créateur ? Se laisser investir par le seul pouvoir d’une ambition démesurée sans se soucier des êtres qui nous aiment ? Pour sortir de sa condition, doit-on dévoiler le mal qui habite en soi ?

« Souviens-toi de la lune » fait très habilement miroiter les lueurs blafardes d’une intrigue riche en imagination et en valeurs morales, soulignant l’importance de se construire psychologiquement et artistiquement, de se développer et d’évoluer avec la compréhension fine et sensible de ce qui vit et gît en soi, et enfin, de la nécessité de s’imposer des garde-fous afin que l’insondable noirceur de notre âme profonde de nous entraîne pas irrémédiablement dans le ressac houleux de ses abîmes.

Un beau roman à la puissance incantatoire, au charme vespéral, attirant comme un songe crépusculaire dans la moiteur de la Louisiane…