- On a le compte ? Neuf scribes et six lettres codées. Et bien ! Messieurs… Il y a deux façons de procéder. La manière forte. On vous écartèle doucement entre quatre chevaux jusqu’à ce que vous parliez. Et on tire jusqu’à ce que… vous voyez… Ou la manière douce. Vous nous dites ce que vous savez. Et vous rentrer chez vous à la même taille que maintenant. Votre choix ?
- On va parler. On va décoder les lettres !
- Encore une salle de torture ! Tous les rois en ont une, ou quoi ?
- Sûrement, mais pas aussi bien fournie. On est des pionniers en la matière.
- On va où ?
- Au palais voir ce qu’on y trouve.
- Pardon ?!
- Pourquoi pas ? On a les masques, les talismans et les couilles.
- La guerre moderne. Tout est affaire de conférences, de réunions… Renseignement, analyse… Espionnage chez l’ennemi… Retour à la base et rapport...C’était si facile, au bon vieux temps : deux groupes ennemis qui se tapaient dessus et qui se taillaient en pièces tout simplement.
La chance est une déesse volage.
On dit qu’il n’y avait pas de guerre durant l’Âge d’Or. A l’Âge d’Argent, les combats étaient propres. Épée contre épée. Mais nous sommes à l’Âge de Bronze, et chaque jour apporte son lot d’horreurs. Des armes tuant dix à vingt hommes d’un coup. Des villes pillées et rasées. Des massacres. Qui sait quelles horreurs sont encore à venir ?
- Dieux et fils de dieux que sont-ils ? Entre hommes et fils de dieux, quelle différences ? Hercule ce jour-là, était peut-être un homme… Mais il se battait comme le fils de Zeus. Et les sorcières, dans tout ça ? Sont-elles aussi mortelles que des mortelles ?
- Autolycos… Dans quoi on mets les pieds ?
- Et bien… Une orgie, ça me semble idéal pour trouver des informations, tu vois ? Ça a l’air très informatif, ici… Lotus bleu, vin, jeunes femmes égyptienne nubiles… Informons-nous !
Ce monde n’est qu’histoires modelées selon les lubies de dieux. Les dieux doivent aimer la tragédie. Ou ne pas nous aimer, nous. Ou bien les deux. Bien sûr, ce n’est peut-être qu’une triste farce jouée aux mortels par les dieux et les Moires. Nés de chaos, voués à Hadès, nous arpentons un temps la scène. Puis le destin nous piétine. Une farce donc, qui se termine toujours en désastre sanglant.
- Nous avons capturé ces fidèles d’Amenmesse pendant nos raids. Nous les exécutons par dizaines.
- Ce sont des femmes et des enfants.
- Exact. C’est l’idée de Nebenkhemet. Nous découperons et démembrerons les cadavres. Puis nous les disperserons sur la route de l’armée d’Amenmesse. Sans momification, ils n’atteindront jamais l’au-delà. Leurs âmes souffrantes chercheront à se venger des soldats d’Amenmesse pour avoir été envoyés à la mort sans funérailles.
- Mais c’est monstrueux !
- Oui, n’est-ce pas ? C’est pourquoi Nebenkhemet et tous ses prêtres nous accompagnent. Si ça ne marche pas, ils seront tués eux aussi.