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Citation de le_Bison


Je regardai autour de moi. En octobre, les feuilles tomberaient des arbres ; les feuilles tombées seraient aplaties par les lourdes pluies et par la première chute de neige. Les hauts-fonds osseux de la terre apparaîtraient, le squelette de la terre se dépouillant de sa chair inutile. La terre. Elle n'avait qu'un seul corps et ce corps était immortel. Elle n'avait pas besoin de mourir elle-même et de se confier à ce qui se réincarnerait dans ses descendants. Elle se réincarnerait indéfiniment elle-même et elle rirait de toutes les créatures qu'elle portait et qui ne pouvaient faire de même. Bientôt les matinées bouillonneraient de brumes qui se lèveraient et se dissiperaient lentement au fur et mesure de la progression du jour. Si des esprits habitaient ces brouillards, comme tant de gens le croyaient dans la région, que cherchaient-ils à nous dire ? Voyez comme nos formes sont imprécises, comme notre prise sur le monde se fait ténue ? Voyez comme nous nous débattons pour revenir, maintenant que nous nous sommes dépouillés de nos peaux, que nous ne sommes plus que de l'eau ? Que faites-vous pour nous ramener ? Ils demandent et répètent sans cesse leur demande, et le soleil se lève, chauffant la campagne, soulevant les brumes, les accrochant aux branches. Et il n'est pas étonnant que nous craignions leur contact. Ils sont insistants. Ils veulent tout de nous.
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