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Citations de Susan Fromberg Schaeffer (49)


Ne condamne pas les filles malades d'amour... lut-il, car c'est à force d'aimer qu'elles sont malades...
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Lorsque nous arrivâmes en vue de la maison, je devins soudain volubile :
- Voilà le jardin, dis-je en montrant une parcelle de terre entourée de grillage. Et là, au dus de la maison, il y a un verger avec des pommiers, des poiriers et des pêchers. En suivant le sentier, on arrive à la tonnelle, couverte de vigne vierge, et de la vigne vierge il en pousse aussi sur tout l'arrière de la grange ; oh, et puis tu devrais voir en été : des ibéris, des boutons-d'or, des pensées, des digitales pourprées, du jasmin trompette, des héliotropes, des œillets de poète, des pois de senteur, des roses trémières, des géraniums, des volubilis, c'est vraiment magnifique !
Un peu plus loin, j'apercevais des branches de lilas, si blanches contre le ciel gris, et je me souvenais d'avoir cherché à m'endormir sous ces fleurs pour ne jamais me réveiller. Je détournai le regard.
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elle avait offert son âme à quelqu’un, elle lui avait fait confiance aveuglément et finalement elle s’était aperçue qu’il n’en faisait aucun cas et elle, elle était totalement incapable de reprendre son âme car l’autre l’avait détruite. Il l’avait transformée en coquille vide, un corps sans âme.
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Le monde était un royaume de cendres. Il n'était rien de plus brillant que le soleil et le soleil ne tolérait nulle concurrence. Il brûlait tout ce qui rivalisait avec lui. Le soleil était l'œil du cannibale. Il était affamé de tout et, promptement rassasié, il brûlait tout ce dont il venait se rassasier. Et tout recommençait. En ce monde l'amour ne saurait durer. Le mal, principe de vie, pouvait durer, mais non point dans les individus. Rien ne durait chez les individus. Mensonges et promesses. Grâce à eux, les jeunes continuaient à bouger. Mais les aînés savaient mieux à quoi s'en tenir ; ils cultivaient le cynisme. Ils étaient seulement curieux. La curiosité était la passion qui durait. La curiosité survivait. Je fixais le sol et ne sentais rien. Si la fenêtre s'était ouverte et que mon bras avait explosé en un nuage de cendre, je n'en aurais pas été plus surprise.
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Des chemins de terre relient les fermes à la route - pas encore goudronnée à l'époque - qui raccorde North Chittendon à Montpelier et Barre. La route sinue, capricieuse, de ferme en ferme, entre les bâtiments et d'une maison à l'autre. Avant de s'élargir et de prendre l'importance au sortir de la ville, elle marque une pause devant les deux églises blanches, l'église baptiste avec sa tour carrée dotée de quatre pointes, et l'église congrégationaliste, plus pauvre en fidèles mais si fière de sa haute tour blanche et de son carillon qui fait entendre sa voix à chaque heure du jour. Chacune a son cimetière, placé un peut en rentrait et qui accueille les défunts des familles habitant en ville. Les fermiers, eux, ensevelissent leurs morts dans le carré familial ménagé sur leurs propres terres.
En hiver, lorsque se dénudent les ormes ombrageant les deux églises et leurs cimetières, les deux groupes de tombes apparaissent, mélancoliques et esseulées, comme les éléments d'un même troupeau inexplicablement séparés. Ils arrivent que les habitants de la ville y jettent un coup d’œil et se disent : quelle tristesse. Pourquoi séparer les morts quand leurs âmes l'étaient déjà si cruellement de leur vivant.
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D'abord une douce chaleur m'envahit, puis mon corps s'embrasa. Après avoir jeté un coup d'œil alentour, Charlie entreprit de m'ôter mon corsage. Soudain effrayée, je dis :
- Non. Et si quelqu'un venait ?
Sans répondre il glissa une main sous ma jupe. Ma respiration se fit haletante. J'avais trop chaud dans mes vêtements. Je ne portais pourtant rien d'autre qu'un jupon sous ma jupe. Une main puis l'autre glissèrent entre mes cuisses. Je sentis mon corps s'arquer ; mes reins se soulevèrent. Charlie frottait son torse contre mes seins. Mon corps, que je ne contrôlais plus, ruait sous lui. J'étais effrayée, j'avais honte. Qu'allait penser de moi Charlie ? Ainsi faisaient les animaux de la ferme au moment du rut. J'étais comme ces animaux.
Mais Charlie ne semblait pas me condamner. Son doigt entra en moi, et de sentir quelque chose pénétrer cette partie interdite de mon corps me glaça un instant. Mais déjà il s'emparait de moi avec une vigueur qui me submergea. Il allait et venait en moi, m'écrasait et m'emportait. Une chaude moiteur éclose dans mon ventre m'incendia toute entière. Et malgré moi, mon corps soudé au sien se mit en mouvement au rythme du sien. Alors, soudain, au centre de mon corps, quelque chose se contracta, puis se dilata, pour se contracter et s'épanouir de nouveau, se rétracter et s'ouvrir encore et encore. Enfin ce fut cette chaleur intense qui venait du fond de moi... Et Charlie en me lâchant se laissa retomber sur la couverture. Il murmura :
- Je suis désolé. J'ai dû mouiller ta jupe.
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dans ces moments là, je souhaitais que mon cœur cessât de battre à tout jamais, mais un cœur, c'est solide, ça ne se laisse pas faire, ça choisit son heure.
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bientôt les buissons de lilas seront épanouis partout, comme d'épais nuages cramoisis devant les maisons, et leurs senteurs pénétreront au passage les voitures comme si le paradis donnait de ses nouvelles.
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Se croire responsable de tout ressemble à de l'orgueil. C' est aussi mauvais que de se croire responsable de rien.
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Je regardai autour de moi. En octobre, les feuilles tomberaient des arbres ; les feuilles tombées seraient aplaties par les lourdes pluies et par la première chute de neige. Les hauts-fonds osseux de la terre apparaîtraient, le squelette de la terre se dépouillant de sa chair inutile. La terre. Elle n'avait qu'un seul corps et ce corps était immortel. Elle n'avait pas besoin de mourir elle-même et de se confier à ce qui se réincarnerait dans ses descendants. Elle se réincarnerait indéfiniment elle-même et elle rirait de toutes les créatures qu'elle portait et qui ne pouvaient faire de même. Bientôt les matinées bouillonneraient de brumes qui se lèveraient et se dissiperaient lentement au fur et mesure de la progression du jour. Si des esprits habitaient ces brouillards, comme tant de gens le croyaient dans la région, que cherchaient-ils à nous dire ? Voyez comme nos formes sont imprécises, comme notre prise sur le monde se fait ténue ? Voyez comme nous nous débattons pour revenir, maintenant que nous nous sommes dépouillés de nos peaux, que nous ne sommes plus que de l'eau ? Que faites-vous pour nous ramener ? Ils demandent et répètent sans cesse leur demande, et le soleil se lève, chauffant la campagne, soulevant les brumes, les accrochant aux branches. Et il n'est pas étonnant que nous craignions leur contact. Ils sont insistants. Ils veulent tout de nous.
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l'enfant que j'ai rendu à dieu attend de nous que nous lui redonnions vie et je sais que tu es le seul qui puisse me le rendre car tu l'as créé pour moi et aucun autre ne pourra le faire grandir en moi, sauf toi...
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Quand il se retirait dans sa chambre, j'étais jalouse des meubles parce qu'ils étaient près de lui et moi pas, et quand il partait travailler, j'étais jalouse de ses compagnons de travail, des pierres et même du sol qu'il foulait.
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Oh, en dépit de tout, des fils ténus de telle ou telle vie se sont mêlés à la mienne ; ces liens m'attachaient à ce que l'on appelle la vie ; mais je ne lui appartenais pas vraiment à cette vie, pas comme toi qui étais de plain-pied dans la tienne. Je n'ai jamais trouvé ma place.
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C'est insatiable, la terre. La vie. Ca prend et ca ne rend pas.
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Quand on est vivant on ne comprend rien a sa vie, on n'a pas la plus petite idee de ce qui se passe
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ils seront tous bien soulagés quand on l'enlèvera, ce blanc cercueil qui leur rappelle que toutes leurs espérances sont mortelles.
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La liberté, c'est pour ceux qui n'ont rien d'autre.
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Je m'assis sur mon lit et jetai un coup d'oeil à la pile de livres posée sur le sol. Des livres ! Avec des personnages enfermés entre leurs pages, comme moi dans ma vie. Impossible d'y échapper. Même Aristote le disait. Tout être obéit à une loi qui lui est propre. Quelle bêtise que d'avoir cherché une issue, une nouvelle page, un autre livre !
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Je me remontai dans mon lit de façon à être assise sur l'oreiller, le dos appuyé au montant. Pour qui se prenait-il, avec ses paupières tombantes et son air supérieur ? Pénétrer ainsi dans ma chambre et me mettre dans tous mes états ! Je regardai ma main pour m'assurer quelle était bien là. Je sus ce qu'éprouvait le mulot quand le faucon s'en saisit, cette sensation formidable d'être agrippé et dévoré, d'être contraint d'exister dans les fibres d'un autre, de sentir son propre cœur pomper le sang d'un autre. La chambre se vidait de Frank et me revenait. Je me ressaisissais. Et j'eus soudain le pressentiment de ce qui allait arriver, de la fournaise gigantesque qui allait rugir dans l'âtre de mon corps, des flammes immenses qui allaient jaillir de mes yeux et de ma bouche. Je savais que je m'entendrais dire des choses auxquelles je n'osais penser. Je savais que le feu allait grimper le long du mur intérieur indispensable que j'avais construit avec autant de soin qu'un faux bourdon sa ruche. Je connaissais la force qu'aurait le vent quand le feu l'embraserait et l'enverrait gronder dans l'espace. J'ignorais comment j'y ferais face, mais je savais aussi que je n'avais plus envie de vivre dans ces pièces propres, desséchées par le temps, pareilles à l'amadou, dans ces murs comme des feuilles mortes racornies, amincies par un soleil brûlant et lointain. J'avais presque dix-sept ans et rien ne m'était arrivé. J'étais née en attendant qu'il se passe quelque chose. J'avais vécu toutes ces années en sachant que j'étais née à l'écart des autres mais sans savoir pourquoi. J'allais enfin savoir pourquoi j'avais été conçue.

Soudain je ne voulus plus savoir. Comme s'ils étaient dans la chambre, je vis les engrenages de l'énorme pendule de ma grand-mère qui tournaient contre le mur. Je me vis sur des roues dentées. Au fur et à mesure qu'elle tournait, ma robe se prenait dans les dents de roues plus petites, et je me vis déchiquetée.
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Quand l‘été revint, on me permit de sortir et j’emmenai mes livres sur la pelouse. Je commençais entrevoir un monde bien plus vaste que je ne l’avais imaginé. Plus je lisais, et moins je me sentais seule. L’humanité avait vécu ce que j’avais vécu et pire encore.
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