Sylvain Bertot

Second livre de Sylvain Bertot chez Le Mot et Le Reste après le très intéressant "Rap, Hip-hop" avec comme thème la scène rap indépendant dont il est un des spécialistes français.



Le livre se décompose en 2 parties; la première est une rétrospective historique de la scène rap indé, ses débuts au milieu des 90s, son apogée et son déclin à la fin des années 2000.

La seconde partie, plus conséquente est une présentation de 100 albums de "référence" classés en 30 scènes différentes (la plupart du temps correspondant à des régions géographiques). Comme d'habitude chez Le Mot et le Reste, la présentation de l'album s'étale sur deux pages avec une photo de la pochette, une courte présentation de l'artiste et du contexte, une courte critique de l'album et une petite sélection d'albums recommandables dans la même veine que celui chroniqué.



Toutes les têtes d'affiche sont bien évidemment présentes, Company Flow, Antipop Consortium, MF Doom, Buck 65, Madlib... mais le principal atout du livre est de présenter ceux que l'on ne cite jamais ou très peu, les Canadiens du label Peanuts & Corn, les australiens de Curse ov Dialect, les californiens de Shapeshifters... Ces noms ne vous parleront surement pas mais c'est là tout l'intérêt de ce livre, vous faire découvrir tous ces artistes qui ont cherché à dépasser les frontières du rap pour le pousser dans ses derniers retranchements ou qui au contraire ont cherché à revenir à ses racines au moment où, au tournant des années 2000, celui-ci s'en éloignait.



Certes, ce livre s'adresse essentiellement aux auditeurs ayant déjà une bonne connaissance de cette musique notamment du fait d'un léger excès de name-dropping mais il serait dommage de passer à côté de tous ces trésors cachés du rap.



Et pour ceux qui voudraient aller encore plus loin, n'hésitez pas à consulter le site de Sylvain Bertot: www.fakeforreal.net
Lien : http://www.fakeforreal.net/i..

Comme dans bien d'autres disciplines (artistiques ou non), les femmes ont mis du temps à s'imposer dans le milieu du rap. Mais qui a dit que les femmes étaient incapables de rapper ? Que c'était une affaire d'hommes ? Dans cette introduction au rap féminin, Sylvain Bertot remonte aux années 70-80, à l'émergence de la culture hip-hop, et à la place qu'occupe la femme au sein de celle-ci. le livre se découpe en deux parties, avec environ 70 pages "d'introduction" suivies de la présentation de cent albums qui ont marqué l'histoire du rap au féminin.

J'ai personnellement trouvé ma lecture très intéressante. L'auteur aborde de nombreux aspects de manière simple et efficace, complètement accessible. Cela permet de découvrir beaucoup de choses, que l'on s'y connaisse en rap ou non. Il remonte progressivement à notre époque depuis les années 80, montrant une certaine évolution, évoquant les difficultés rencontrées par de nombreuses rappeuses au fil des années, les questions de postures, le choix des sujets abordés dans leurs morceaux, de leur identité et de leur façon de se mettre en avant (souvent stéréotypée, de la "sista" à la rappeuse hyper-sexualisée, la "bad bitch"), de leurs manières d'adopter une position féministe. S'il se concentre surtout sur la situation aux États-Unis, il s'intéresse également à quelques artistes françaises comme Sté Strausz ou Keny Arkana.

Les chroniques réalisées sur cent albums bien précis permettent d'approfondir certains éléments abordés au début du livre, de découvrir plus en détails certaines rappeuses et nous encouragent, bien évidemment, à aller écouter les morceaux de ces musiciennes qui ont marqué l'histoire du rap au féminin ces trente et quelques dernières années. On remarque ainsi qu'elles ont réussi à s'imposer au fil du temps et qu'il y a aujourd'hui une multitude de rappeuses aux styles différents. Après la vague #MeToo, il est également intéressant de replacer tout ces éléments dans le contexte musical, sachant que les pionnières du rap ont pour la plupart percé grâce à des hommes ou considérant la place qu'occupe la femme dans un genre musical que l'on pourrait qualifier de largement misogyne. Sylvain Bertot évoque la manière dont les rappeuses ont utilisé cet espace de parole pour faire passer des messages féministes, sur la sexualité, etc.

En résumé, Ladies First est un ouvrage que j'ai trouvé intéressant et très complet pour une introduction au rap féminin. C'est une lecture enrichissante que je recommande chaudement à celles et ceux qui s'intéressent à la place de la femme dans la musique et, plus largement, dans la culture.
Lien : https://ibidouu.wordpress.co..

Le sujet peut sembler pointu et un peu rébarbatif lorsque ce n'est pas votre style musical mais l'auteur arrive à vous intéresser et à vous instruire tout en restant digeste. Si comme pour moi, le rap est un mystère, vous allez aller de découvertes en découvertes.

Un ouvrage bien documenté, bien charpenté et plaisant à lire.

Je remercie les éditions Le mot et le reste pour l'envoi ainsi que Babelio.

Un introduction assez intéressante qui raconte et analyse l'histoire du rap féminin américain mais également français depuis les années 70.

Après cette introduction assez complète d'environ 70 pages, il s'agit de présenter 100 albums de chanteuses rap et hip hop qui ont compté.

J'ai trouvé le livre plutôt intéressant notamment dans son approche du paradoxe entre le sexisme des rappeurs (où la femme est vue comme un objet) et l'image très sexualisée que certaines rappeuses donnent d'elle même alors que d'autres essayent de s'éloigner de ce modèle.

Pour la partie présentation des albums, n'ayant pas une connaissance pointue du rap féminin, je ne connaissais pas la majorité des album. Pour ceux que je connaissais, je trouvais les info et les analyses plutôt justes mais pas très développées.

J'ai découvert plusieurs albums que j'ai appréciés donc plutôt positif dans l'ensemble.

Dieu et Diable, rébellion et capitalisme, se côtoient dans le rap. En passionné, Sylvain Bertot s’empare de ces contradictions, et tente d’éclaircir le lecteur.


Lien : http://www.nonfiction.fr/art..