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Critiques de Sylvain Jules (2)
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Jardiner ses mémoires échouées

« En choisissant le hasard d'un chemin plutôt qu'un autre, l'incertitude d'une draille ou d'une sente à peine visible, je récite en une sorte de prière profane le rosaire émerveillé des haltes »

(Jacques Lacarrière).



En choisissant cette exergue (en plus des deux autres tout aussi parlantes), le poète nous met sur la voie de son périple poétique humble, mais lumineux.



Le recueil s'ouvre sur un superbe hommage à Christian Bobin, hommage qui sera un des fils rouge du recueil. de sublimes « instantanés » nous sont proposés ensuite (en prose ou en vers) afin de « re-tisser une généalogie personnelle avant toute possibilité de fiction », « grâce au ressac de la langue qui rend adulte ». L'écriture est, très habilement, comparée au travail de jardinage et « une fatigue saine permet l'éclosion fructueuse des sens et la remontée par capillarité de notre mémoire immergée ».



Une invitation très convaincante à « contempler la nature » comme on contemplerait « l'écorce sonore d'un temps perlé ».



J'ai senti la « majesté cinglante du mistral », et j'ai décidé de suivre cette exhortation : « Soi-même comme une glycine printanière se tailler » pour habiter le monde poétiquement et naturellement. La flânerie dans le Sud fut délicieuse.



Mes mains sont devenues « funambules », « sur une partition en braille » pour caresser cette explosion de couleurs et de figures de styles. J'ai beaucoup apprécié les nombreuses allitérations et consonances qui donnent une musicalité à part à ce recueil qui est à l'image d'un jardin rassemblant une grande variété de plantes.



Les nombreuses références artistiques sont faciles à appréhender et fort justes dans leur nouveau contexte. Cela a été l'occasion pour moi de découvrir l'univers simple, mais guère simpliste du peintre Yann Letestu que je ne connaissais absolument pas. J'ai appris beaucoup de mots inconnus, dont mon préféré, « sasser ».



Un texte ciselé avec maestria, qui est à la fois réflexion sur l'écriture et écriture sur la réflexion poétique, un texte qui développe l'intéressant concept d'une nécessaire « écologie de soi ». Un autoportrait avec nature enchantée ! Un livre qui a « un coeur » palpitant !
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Jardiner ses mémoires échouées

Une fusion des sens en ébullition tranquille (sic), voilà ce qu'est ce recueil résolument poétique, à la fois remuant et apaisant.



« Le bouillonnement de l'écriture affleure en chair de poule. Sa compagnie apaisante nous invite à une danse électroacoustique. La remémoration de Sud de Jean-Claude Risset agit comme un filtre qui apaise les flammes de nos atermoiements : ses sons de la nature retravaillés nous ramènent aux éléments naturels plus cléments » (p. 48, extrait de « L'écriture dansante de nos nuits lunaires »)



Une salutaire présence de la nature (« immense ») et un juste et admirable tribut aux artistes chers à l'auteur.



Une ode admirable à l'écriture, au besoin de façonner cette matière précieuse qu'est la langue en contact avec notre vie : « L'écriture semble abolir toute distance en resserrant une trame d'histoires vécues : un tissage s'élabore et agit ainsi comme une auto-analyse en quelque sorte. Mais elle permet rapidement de s'en affranchir pour faire advenir un récit personnel, comme une sculpture de soi. Un travail sur le matériau (le passé), la matière (la langue), le récit (l'écriture) en permettant l'affleurement d'un projet en gestation à partager. Enfin, elle doit susciter le désir de lire davantage les écrits lumineux d'écrivains phares, ou de ceux avec qui on se sent en affinités électives » (p. 57).



Un souffle sublime traverse le livre d'un bout à l'autre comme ce « son du sophora » (cf. pp. 64-65) rappelant le paradis perdu (ou retrouvé selon la sensibilité du lecteur !) de l'enfance.



Que dire d'autre ?

Quelle grâce !



« Un « hors-temps » nous tend les bras paré de cette incroyable diversité d'essences : tilleuls, cyprès et sophoras conversent avec les laurier-tin, lauriers et les grands buis tandis qu'à mi-hauteur nos sublimes photinias semblent défier notre climat méditerranéen » (p. 68).
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