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EAN : 9782383515432
130 pages
Nombre7 Editions (29/05/2023)
4.88/5   4 notes
Résumé :
Ressentant que la poésie articule un déploiement du sens par une résonance du sonore, mon premier ouvrage "Jardiner ses mémoires échouées" agit comme un révélateur : par une exploration ténue de l'écriture mon ouvrage me permit de retracer une vie très intimement liée à la nature, par sa contemplation, mais aussi par son travail d'entretien dans mon « mazet » d'enfance.

L’écriture parente d’un art de la taille travaillerait la langue
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« En choisissant le hasard d'un chemin plutôt qu'un autre, l'incertitude d'une draille ou d'une sente à peine visible, je récite en une sorte de prière profane le rosaire émerveillé des haltes »
(Jacques Lacarrière).

En choisissant cette exergue (en plus des deux autres tout aussi parlantes), le poète nous met sur la voie de son périple poétique humble, mais lumineux.

Le recueil s'ouvre sur un superbe hommage à Christian Bobin, hommage qui sera un des fils rouge du recueil. de sublimes « instantanés » nous sont proposés ensuite (en prose ou en vers) afin de « re-tisser une généalogie personnelle avant toute possibilité de fiction », « grâce au ressac de la langue qui rend adulte ». L'écriture est, très habilement, comparée au travail de jardinage et « une fatigue saine permet l'éclosion fructueuse des sens et la remontée par capillarité de notre mémoire immergée ».

Une invitation très convaincante à « contempler la nature » comme on contemplerait « l'écorce sonore d'un temps perlé ».

J'ai senti la « majesté cinglante du mistral », et j'ai décidé de suivre cette exhortation : « Soi-même comme une glycine printanière se tailler » pour habiter le monde poétiquement et naturellement. La flânerie dans le Sud fut délicieuse.

Mes mains sont devenues « funambules », « sur une partition en braille » pour caresser cette explosion de couleurs et de figures de styles. J'ai beaucoup apprécié les nombreuses allitérations et consonances qui donnent une musicalité à part à ce recueil qui est à l'image d'un jardin rassemblant une grande variété de plantes.

Les nombreuses références artistiques sont faciles à appréhender et fort justes dans leur nouveau contexte. Cela a été l'occasion pour moi de découvrir l'univers simple, mais guère simpliste du peintre Yann Letestu que je ne connaissais absolument pas. J'ai appris beaucoup de mots inconnus, dont mon préféré, « sasser ».

Un texte ciselé avec maestria, qui est à la fois réflexion sur l'écriture et écriture sur la réflexion poétique, un texte qui développe l'intéressant concept d'une nécessaire « écologie de soi ». Un autoportrait avec nature enchantée ! Un livre qui a « un coeur » palpitant !
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Une fusion des sens en ébullition tranquille (sic), voilà ce qu'est ce recueil résolument poétique, à la fois remuant et apaisant.

« Le bouillonnement de l'écriture affleure en chair de poule. Sa compagnie apaisante nous invite à une danse électroacoustique. La remémoration de Sud de Jean-Claude Risset agit comme un filtre qui apaise les flammes de nos atermoiements : ses sons de la nature retravaillés nous ramènent aux éléments naturels plus cléments » (p. 48, extrait de « L'écriture dansante de nos nuits lunaires »)

Une salutaire présence de la nature (« immense ») et un juste et admirable tribut aux artistes chers à l'auteur.

Une ode admirable à l'écriture, au besoin de façonner cette matière précieuse qu'est la langue en contact avec notre vie : « L'écriture semble abolir toute distance en resserrant une trame d'histoires vécues : un tissage s'élabore et agit ainsi comme une auto-analyse en quelque sorte. Mais elle permet rapidement de s'en affranchir pour faire advenir un récit personnel, comme une sculpture de soi. Un travail sur le matériau (le passé), la matière (la langue), le récit (l'écriture) en permettant l'affleurement d'un projet en gestation à partager. Enfin, elle doit susciter le désir de lire davantage les écrits lumineux d'écrivains phares, ou de ceux avec qui on se sent en affinités électives » (p. 57).

Un souffle sublime traverse le livre d'un bout à l'autre comme ce « son du sophora » (cf. pp. 64-65) rappelant le paradis perdu (ou retrouvé selon la sensibilité du lecteur !) de l'enfance.

Que dire d'autre ?
Quelle grâce !

« Un « hors-temps » nous tend les bras paré de cette incroyable diversité d'essences : tilleuls, cyprès et sophoras conversent avec les laurier-tin, lauriers et les grands buis tandis qu'à mi-hauteur nos sublimes photinias semblent défier notre climat méditerranéen » (p. 68).
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Comme une quête. Incessante, journalière. Petit enfant, pendant des années, je n’eus de cesse de creuser un trou au pied d’un figuier dans le terrain de mes parents comme si quelque trésor de guerre allait un jour effleurer les dents émoussées de ma petite bêche…

(p. 78)
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Gymnopédies et Gnossiennes
déplient lentement
l’écorce sonore d’un temps
perlé

Parfois les cyprès
suintent de sève

Son piano
brille

Ce Satie
défie les vitesses inutiles

Il trace
dans
la chair de toute méditation

des résonances

Notre absence pure
se reconnaît
forme de connaissance

elle coule
informée

étirée vers des cimes
elle rejoint radieuse
un concert d’oiseaux

Silencieux
ils écoutent
ce clavier

Leurs ailes frottées
bruissent

ils s’envoleront
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Interstices

Souvent

tels des lézards
furtifs
tapis

sous des roches
ignées
d’un soleil foudroyant

les iris sauvages
vifs
s’élèvent

Vivant d’une
terre tarie

d’infimes interstices
geôles d’eden
les logent

Resplendissant
ils honorent
effrontés
le minéral

devenu
alors
nourricier
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L’art poétique
de Christian Bobin
immortel

saisi
se déplie

il tremble

Saule pleureur
éternellement souriant

à l’oreille
il nous
a donné

de l’enfance
une écoute
qui ne meurt pas

Sa chaise vide
devant sa table
en bois

s’envole

Sa fenêtre ouverte
sur son Creusot

il demeure
éternel

Le fusain de ses mains jointes
éclaire

une ferveur

Dans ses regards
poétiques

s’inscrivent
d’innombrables
pépiements

Un ravissement
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Il faut […] parfois savoir accepter une mémoire qui s’efface, certainement la souhaiter comme un art de l’épure qui participe de son écologie intérieure.

(p. 16)
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