Citations de Sylvie Bommel (12)
La conjugaisons de leurs deux déterminations, lui quant à l'objectif, elle sur la méthode, leur permet en cette soirée de mariage d'être chaudement applaudis par leurs familles réunies. Les mariés sont fiers d'eux, ce n'était pas gagné.
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On ne devrait jamais forcer sa nature. On ne devrait jamais s’écarter de son chemin, même une seule fois. Si on s’égare, si un accident aux séquelles irréversibles survient, on s’en voudra toute sa vie de ne pas avoir été fidèle à soi-même.
On commence à réaliser, dans les hautes sphères, que les femmes ne votent pas forcément comme leur père ou comme leur mari. Valéry Giscard d’Estaing a marqué des points auprès des électrices depuis qu’il a, avec l’aide de sa convaincante ministre Simone Veil, fait passer la loi sur la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse. Ce qui ne l’empêchera pas lors de son meeting d’entre deux tours, à la Porte de Pantin, de poser cette pauvre Anne-Aymone sur une chaise derrière lui, sage et gaie comme un trophée de chasse.
J'avais peur de rater la déclaration d'amour de François à Penelope. C'est lui qui raté l'occasion. J'aurais dû savoir que les hommes sont rarement à la hauteur du désespoir des femmes.
Pour changer de vie, une fois la cinquantaine passée, il faut être soit aventureuse soit très malheureuse. Ou encore tomber soudainement et follement amoureuse. Penny ne coche pas la première case (ayant déjà épuisé son stock de témérité en se mariant avec un étranger – qui plus est français). Et apparemment, pas non plus les deux autres. Ou alors pas suffisamment car, hormis ses cours de littérature, elle continue comme avant. Après tout, ce n’est pas si mal Matignon. Oui, Penelope, on a connu pire.
« La maîtresse de maison peut être comparée au commandant d’une armée ou à un chef d’entreprise. Pour faire en sorte que sa maison soit respectable et assurer à sa famille bonheur, confort et bien-être, elle doit accomplir ses devoirs avec intelligence et minutie » écrivait l’Anglaise Isabella Beaton dans un guide à l’usage des jeunes femmes en 1861. Dans ce domaine, Penny a tout bon. Isabella rajoute : « Il n’est pas de bon ton que la femme porte du maquillage ou quelque autre accessoire destiné à l’embellir ». Sur ce point aussi, c’est un sans-faute. À part son alliance et sa bague de fiançailles, elle ne porte jamais de bijoux.
« L’épouse modèle, nous explique-t-il, est dévouée et soumise à son mari, douce, charmante, gracieuse et sympathique. Elle a le sens du sacrifice, elle est pieuse et, plus que tout, pure. »
Rien que d’entendre les voix masculines des chœurs gallois, j’ai la gorge serrée. Et j’ai la capacité très galloise à montrer mon émotion. Rien à voir avec le flegme anglais ». On savait les Gallois braves, les voici maintenant émotifs.
Je préfère de loin le rôle de Miss Marple, cette détective à la mode britannique qui se met à la place de l’assassin ou de la victime pour essayer de résoudre l’énigme.
Le mystère Penelope dépasse le huis clos de son couple. Il nous parle des femmes de sa génération, de leurs rapports aux hommes, ou au moins à un certain type d’hommes, de l’amour, oui de l’amour, mais aussi de la lutte pour le pouvoir, et de tout ce qu’on est prêt à lui sacrifier. Il nous parle, in fine, de politique, avec un petit comme un grand P.
Il en va ainsi à chaque fois que la vie de ceux qui nous gouvernent ou aspirent à le faire sort un tant soit peu de l’ordinaire. Ce que ces épisodes provoquent de haine, d’envie, de passion, de dégoût ou de pitié nous en apprend aussi beaucoup sur nous, les Françaises et les Français. Seuls les hypocrites prétendront rester de marbre face à ce genre de psychodrame.
C’est simple : est galloise toute personne qui, lors d’un match de rugby dans lequel joue l’Angleterre, supporte l’équipe adverse.
La politique ne fait pas de sentiment. Mais l’argent, le pouvoir et le sexe (ou le mariage) font tourner le monde.