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Critiques de Sylvie Crossman (6)
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Hozho, peintures de guérison des Indiens Navajo



"Car le rêve de Fred Stevens, c’était de voir ses oeuvres exposées dans un musée afin que d’autres puissent partager la culture Navajo." (9)



Ce catalogue d’exposition comporte de nombreuses illustrations, ce qui en fait sa richesse. Ce sont toutes de peintures de sable de Fred Stevens II, le premier hataalii à les avoir fixées sur support. Son style est porté par une grande clarté, un équilibre apaisant et une belle harmonie dans les couleurs, ce qui m’a donné envie de les reprendre en broderie. En faisant des recherches, je me suis rendue compte que ses peintures sèches comportaient beaucoup de gris et peu de bleu, ce qui est inhabituel. Peut-être un choix de l’Écureuil gris (qui était son surnom) pour transférer ce symbolisme du sol des hogans aux murs des musées en les désacralisant par des erreurs ou une neutralité volontaires.



"Vivre, c’est rencontrer la maladie mais c’est rencontrer aussi le pouvoir de guérir." (19)



On entend la voix de praticiens navajo, puis celle de ceux pratiquant la médecine occidentale. Parfois les deux se mêlent. Les textes sont surtout axés sur la guérison, la globalité des facteurs qui la soutiennent.



Une frustration naît du manque d’explications concernant le symbolisme des peintures. Sept Voies sont évoquées, mais surtout sous l’angle mythologique. Très peu d’un point de vue graphique.



"On ne survit pas dans le désert avec la raison seule. C’est une condition nécessaire : la déraison nous conduirait à l’abandon, à la défaite; mais pas suffisante : la raison ne saurait seuls combler le vide de l’espace, du temps. Que faire en effet une fois accomplies les tâches que la raison réclame ? Que faire quand rien n’est à faire, et que cette évidence s’étend sur toute une vie ? Méditer, axer son esprit sur les grands tracés de la nuit, faire de la connaissance un voyage intérieur, créer de la beauté, déployer sur des hectares de grandes peintures de sable..." (14)


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Peintures de sable des indiens navajo : La ..



"Par bonheur, je recouvre la santé. Par bonheur, mon calme intérieur revient. Par bonheur, mes yeux retrouvent leur pouvoir. Par bonheur, ma tête s’apaise, dit une des prières finales de la Voie de la nuit." (34)



Ce catalogue d’exposition est émouvant. Il nous parle d’une tradition qui peine à se maintenir, dont le cadre vacille, s’effrite, déstabilisé par les grands bouleversements sociaux, économiques et géographiques que connaît la région des Four Corners.



Il est axé sur deux chanteurs : Hosteen Klah et Fred Stevens II. Ils ont été les premiers à avoir eu l’audace de sortir les peintures de sable de leur contexte cérémoniel et de les offrir aux cœurs et aux regards des non-navajos. Hosteen Klah a repris les motifs des peintures sèches sous forme de tissages à la fin du XIXe siècle, tandis que Fred Stevens II a été le premier à les fixer sur support, vers 1946. Ils ont ouvert la voie pour "faire de la peinture de sable un art et non plus seulement une pratique spirituelle".



"S’inspirant de l’exemple d’Hosteen Klah, Stevens prit des précautions tant spirituelles que techniques afin d’empêcher le mécontentement des Surnaturels. (…) Stevens décida d’apporter quelques changements mineurs dans le rendu des motifs – intervertir deux couleurs par exemple – et même d’omettre des détails critiques – en supprimant l’arc-en-ciel protecteur autour d’un personnage -; ces clins d’œils devaient signaler aux Êtres Sacrés que ces peintures étaient conçues pour éduquer le public, pour être une source de joie et non pour guérir au sens propre. Ainsi ces œuvres n’auraient pas le caractère sacré ni dangereux des compositions réalisées lors des cérémonies, dans l’enceinte des quatre montagnes sacrées." (63)



On ne trouve pas beaucoup de détails sur le symbolisme des peintures, mais la mise en contexte apporte des bases non négligeables pour qui s’y intéresse avec sincérité. La voie de la grêle, dont la transmission s’est apparemment éteinte, est exposée à travers sept représentations où l’on peut glaner quelques explications.



"Avec joie, je guéris

Avec joie, la fraîcheur me pénètre

Avec joie, mes yeux retrouvent leur pouvoir

Avec joie, la fraîcheur pénètre ma tête

Avec joie, mes membres retrouvent leur pouvoir,

Avec joie, je retrouve le pouvoir d’entendre

Avec joie, le sortilège a fui

Avec joie, je retrouve le pouvoir de marcher

Insensible à la douleur je marche,

Les sens aiguisés, je marche."



[Chant de la guérison]




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Le fils de l'Inde

Avant de mourir, Jaklin Crossman voulait que l'histoire de sa famille et notamment celle de son père, Frederick, militaire pour l'armée anglaise en Inde et ayant combattu durant la Première Guerre Mondiale en France, ne tombe pas dans l'oubli.

C'est à Sarah, sa nièce, qu'elle décide de passer le flambeau.



Sarah a fait l'effort de revenir à Istanbul pour rendre visite à sa tante mourante. Cette dernière lui a donné une enveloppe avec le numéro d'une tombe se trouvant dans un cimetière de la rive asiatique de la ville. Mais qui est cet homme enterré dans ce cimetière si loin du Royaume-Uni ? Quel est le lien avec son grand-père Frederick. Sarah essayera de découvrir qui avait été son grand-père.



Pour le lecteur, Frederick témoignera.



"Le fils de l'Inde" offre un fabuleux voyage entre la Turquie, l'Europe et l'Inde à deux époques. le lecteur découvre l'histoire de ce grand-père ayant servi la nation et qui en est décédé. Un hommage également à ces soldats d'Inde et d'ailleurs ayant servi dans les armées des colonisateurs.
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Tibet. Une histoire de la conscience

Ce livre m'a donné un bon aperçu de l'histoire récente du Tibet, abordé sous l'angle du projet spirituel porté par l'improbable lignée des Dalaï-lama. Pour l'apprécier, il vaut mieux ne pas faire de rejet aux noms tibétains ou indiens, et s'intéresser un tant soi peu au bouddhisme.
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Hozho, peintures de guérison des Indiens Navajo

Ce livre en format (23cm H. et 24 L.) est plein de prodigieuses reproductions de “mandala de sable” dit de “guérison” de la tradition médicinale des Dine'é*, ayant fait l'objet d'une exposition en juin 2002 à la Galerie des hospices, à Limoges

Le mandala de sable chez les Athabascans, est époustouflant ! Pratique des "Saints-hommes" ou “ hataamii ” (homme ou femme médecine), englobant la dimension spirituelle et holistique de l'humain, ces cérémonies avec leur support de symbolique incarnent l'état intérieur "hozho" qui surgit quand tout est à sa juste place. Hozho de nature féminine a son corollaire "Naayee" énergie mâle ; c'est de l'alchimie d'équilibre des deux que survient l'harmonie de l'ordonnance de toute chose.

Georges Canguilhem (philosophe et médecin Français du XXe) dans sa contribution explique qu'entendu en ce sens la vie saine de l'humain à travers les étapes de crises et de maladies, est une quête vers sa beauté intérieure (sa'ah naaghai bikeh hozho), et que les soins et la consolidation portent vers l'instauration d'un nouvel ordre du couple “hozho”/“Naayee”.

Voilà une approche toute autre que celle dont nous avons hélas trop l'habitude sociétale d'utilitarisme, de considérer comme systématiquement négative, car cela “dérange” le timing de la rentabilité, et que cela “dérange” tout court l'idée que nous nous faisons de notre vie !

« Vivre, c'est rencontrer la maladie, mais c'est rencontrer aussi le pouvoir de guérir », souligne l'anthropologue Navajo Harry Walters.

Quand à Lori Arviso Alvord (première femme chirurgien “Navajo”), elle nous confond d'admiration dans sa profonde éthique de praticienne, à tel point que cela devrait être inscrit dans le serment d’Hippocrate des médecins, quand bien même cela serait sous-entendu, mais sur le terrain cela se perd souvent derrière d'autres impératifs plus immédiats !

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* Athabascans, les Dineh (peuples). Ils furent dénommés péjorativement "navajo" par les colons espagnols au XVIIIe, ce terme signifiant "ceux qui ont des couteaux", en référence à ces tribus qui coupaient les liens qui attachaient les chevaux des envahisseurs, se les appropriant.
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Enquête sur les savoirs indigènes

Mis à part la partie sur l'art aborigène ce livre est un peu décevant, faisant la part belle à l'anecdote et négligeant le fond. Préférer la lecture du magnifique ouvrage du même Jean pierre Barou "l'oeil pense" dont le titre en soi est déjà une invitation à une révolution de l'esprit.
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