J’ai donc un père. Cette découverte que je fais à l’âge de trente-quatre ans est tardive, mais de taille. Que dois-je faire ? Trente-quatre ans que je réponds : « Je n’ai pas de père. » Devant les mines compatissantes, je réponds depuis trente-quatre ans : « Je n’ai pas de père, mais je m’en fiche, c’est comme ça. »
Affaire réglée, fin de discussion.
— Tu ne parles que de ta mère, et ton père ?
— J’en ai pas.
— Et ton nom ?
— C’est le sien, mais je ne le connais pas.
Ça m’a toujours agacée, cet intérêt des autres pour un homme, une histoire qui n’était pas la leur.