A quoi bon lire un livre ? C'est une perte de temps grossière et ennuyeuse, surtout ces nouvelles choses... comment les avez-vous appelées ? Des romans ? Pardi ! Ce ne sont là que des sottises sur des gens n'ayant jamais existé et des endroits que nul ne verra de sa vie ! Il vaut mieux agir par soi-même - monter à cheval, pêcher, chasser, manger, n'est-il pas ? - que de rester assis dans un fauteuil à gober une histoire inventée de toutes pièces sur d'autres êtres qui, eux, agissent.
Je l’ai craint. Je l’ai méprisé. Pourtant je n’ai pas pu m’empêcher de l’aimer, quand bien même j’étais consciente de sa véritable nature et de ses intentions.
Je garderais toujours le souvenir de son étreinte magique, du magnétisme envoûtant de son regard sur moi, des sensations que j’éprouvais quand je tournoyais entre ses bras sur la piste de danse. Je frémis encore de bonheur lorsque me revient la vertigineuse mémoire des trajets que j’ai effectué avec lui à la vitesse de la lumière, quand je me souviens du désir et de la jouissance que provoquais en moi le moindre de ses effleurements. Mais les instants les plus merveilleux ont été ceux de nos conversations sans fin, ces moments volés au cours desquels nous avons dévoilé à l’autre notre être le plus intime et découvert tout ce que nous avions en commun.
Je l’ai aimé. Avec passion, du plus profond de mon âme et de mon cœur.
- J'avoue que l'histoire me plaît. J'aime les personnages. Rebecca est grave et pleine de cran, M. Stanhope est un bon vieux type, le Dr Jack Watkins incarne le héros tout craché... J'espère bien qu'on va en apprendre davantage à son sujet. L'intrigue a des allures de polar. Que va-t-il arriver ? Qu'est devenue la somme volée ou perdue au jeu ?
- J'ai hâte de l'apprendre.
Nos regards se croisèrent.
- On continue, alors ?
Certains des événements les plus géniaux de l'existence relèvent de l'impulsion.
- Nous serons ensemble, et c'est ça l'important, Mina. Tel est notre destin, aussi inévitable que la course du temps, que le crépuscule succédant à l'aurore.
Puis, miracle, le couvercle se détacha du corps de la boîte et glissa sur le côté, révélant son contenu.
Un paquet de cahiers.
Par dizaines.
De petites brochures de pages blanches pliées en deux et cousues à la main. Dans un état de conservation remarquable, toutes couvertes d'une écriture menue et régulière que j'identifiai sans peine.
Vivement il a plaqué un nouveau baiser sur mes lèvres, son corps collé au mien, comme si nous étions les deux moitiés d'une entité parfaite. Nous nous sommes caressés. Soudain, les vêtements entre nous m'ont agacée, j'ai eu une envie folle de toucher sa peau nue, de la sentir contre la mienne. J'ai deviné ses pensées, qui me renvoyaient les miennes. Sans cesser de m'embrasser, il a retiré le manteau de mes épaules. Sa main a couru sur ma taille, mon dos et mes bras avant de se poser sur ma poitrine. Fermant les yeux, j'ai haleté. Sa respiration était lourde, il s'est plaqué encore plus fort contre moi.
-Ah, mon amour ! a-t-il marmonné. J'ai mal de vous.
Tous portent plus ou moins sur la distinction entre le vrai et le faux, l'aveu de ses propres erreurs, les leçons qu'on en tire, les dégâts qu'on répare, la poursuite de l'existence avec cette nouvelle connaissance de soi et d'autrui. En gros, la connaissance de soi est la clef de tout.
[...] Chez Austen, l'homme le plus séduisant au début est rarement - exception faite de Northanger Abbey - celui qui convient à l'héroïne. Ce dernier est plutôt imparfait. C'est celui "dont le caractère et la valeur se voient dans ses actes" [...] (p371)