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Critiques de Theodore Dreiser (22)
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Une tragédie américaine

Une saga époustouflante que ce roman social !

Un pavé de 920 pages, d'un hyperréalisme glaçant qui, sous forme de polar, va disséquer la société américaine du XXème siècle, écartelée entre puritanisme et désir d'émancipation .

Theodore Dreiser, journaliste engagé, décortique minutieusement ( très minutieusement parfois ! ) cette société qui, bien que sacralisant le mythe du "self-made-man", interdit férocement et sans pitié toute transgression : chacun doit garder son rang social,chacun doit jouer le rôle préalablement défini par son éducation...



Le style surprend un peu de nos jours, parfois empreint d'emphase et de lyrisme.

Surprise aussi par le nombre de répétitions, créant ainsi, selon les passages, un effet lancinant, obsédant pour, sans doute, mieux plonger le lecteur dans la tragédie, dans la tête même de Clyde, le héros .

On assiste aussi à une minutieuse analyse de la religion et de ses conséquences, de la conjoncture économique, analyse du monde du travail et de ses lois, et bien sûr, analyse du monde judiciaire. Tout cela en" allumant le projecteur "sur les différentes couches de la société.



Cette lecture m'a laissée "pantelante",presque épuisée tant je l'ai dévorée !

Bien d'accord avec sa réputation d'oeuvre majeure , puissante, et qui dérange aussi.



Mais, terminant à regret, cette éblouissante saga, je me promets de voir l'adaptation ciné "Une place au soleil" avec Elisabeth Taylor et Montgomery Clift.
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Une tragédie américaine

UNE TRAGÉDIE AMÉRICAINE de THÉODORE DREISER

Clyde Griffiths vit au milieu de ses frères et sœurs dans une famille entièrement tournée vers la religion. Son père prêche dans la rue et toute la famille chante des cantiques pour l’accompagner. Mal à l’aise dans ce milieu, il va découvrir par son travail dans un Hotel classé un autre aspect de la vie fait de sorties, d’amusements, de fréquentation des bars et des filles. Un jour où il partage une sortie avec des copains en voiture, un accident, dont il n’est pas responsable, l’incite à se cacher et quitter la ville. Sachant qu’un de ses oncles est très riche il va le contacter et se faire embaucher tout en bas de l’échelle de la société. En effet le fils de son oncle déteste Clyde, qui physiquement lui ressemble, dès la première rencontre et fera tout pour le garder dans des postes subalternes. Néanmoins, Clyde, plutôt beau garçon et travailleur va lier relation avec une fille qui travaille dans son service et avoir avec elle, Roberte, une relation sérieuse. On parle même mariage jusqu’à ce que par hasard, Clyde fasse la connaissance de Sondra, fille très riche et proche de son oncle. Cette rencontre avec la haute société locale va changer ses perpectives et lui laisser entrevoir un avenir auquel il n’avait pas rêvé. Mais Roberte tombe enceinte, alors il lui faut trouver une solution. Peu préparé à ce type de problème, Clyde va opter pour la plus improbable et la plus radicale des solutions…

Paru au début du 20 ème siècle ce livre fit l’effet d’une bombe tant il attaque frontalement la religion et l’impréparation à la vie pratique des jeunes gens et les jeunes filles de l’époque. La naïveté de Clyde traverse ce roman et on souffre avec lui.

Une tragédie américaine est considéré comme un des plus grands romans de langue anglaise, DREISER né en 1871 mort en 1975 est perçu par certains critiques comme le père de la littérature moderne américaine.

Un beau pavé de 950 pages, bien écrit et facile à lire.
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Une tragédie américaine

Un pavé , comme le dit mon libraire en me le donnant! Mais facile à lire, car le premier chapitre consacré à l'enfance et à l'adolescence du héros nous entraîne vite à savoir la suite du destin de ce jeune homme en proie à la frustration et au désir de se hisser dans une catégorie sociale plus élevée que celle de ses pauvres parents totalement dévoués à une religion sectaire et puritaine.

Ce roman social, naturaliste, dépeint la société américaine dans toutes ses composantes: les villes et les quartiers, les classes sociales, leurs valeurs, les rapports hommes/femmes, la famille, le travail des enfants, l'argent, les loisirs des riches, la police, le système judiciaire... Tout est décrit dans les paysages de plusieurs états pour finir dans les Adirondacks et ses lacs.

Les points de vue sur le crime survenu sont l'occasion de croiser tous les sentiments et émotions des différents personnages de cette tragédie . Le film , vu avant, m'a laissé une mémorable impression, il est très fidèle au roman et permettra aux moins courageux de se dispenser des 925 pages. Je n'ai pas réussi à remettre en vue la très belle couverture avec la photo d'Elizabeth Taylor et de Montgomery Clift sur mon édition.











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Sister Carrie

Théodore Dreiser est considéré comme le père de l’école naturaliste américaine en littérature. Son premier roman paru en 1900 s’attachait en effet à décrire le poids du déterminisme social dans la conduite des destinées humaines, à la manière d’un Zola. Et comme ce dernier, c’est dans les couches populaires de la société qu’il puise la matière de ses livres.



Caroline Meeber, « Sister Carrie » pour sa famille, jeune fille pauvre, quitte Columbia City et ses parents pour aller chercher une vie meilleure à Chicago. Elle habite chez sa sœur et son beau-frère dans un modeste appartement. Commence alors pour Carrie une longue déambulation dans les rues de Chicago, à la recherche d’un travail, véritable parcours du combattant pour une jeune provinciale sans expérience. Elle finit par se faire embaucher comme manœuvre dans une fabrique de chaussures. Mais Carrie, éblouie par le tourbillon de la vie de la grande ville alors en plein essor, avide d’aisance et de biens matériels, se morfond dans cette vie médiocre. C’est alors qu’elle croise Charles Drouet, voyageur de commerce coureur, frivole et charmeur qu’elle a rencontré dans le train qui l’amenait à Chicago. Le jeune homme la séduit et s’installe avec elle. La situation de Carrie s’améliore.



« Sister Carrie » fut considéré comme un roman immoral, à tel point que Dreiser dut même batailler contre son éditeur pour le faire publier. Carrie, intelligente et belle, se sert des hommes pour s’élever socialement. Et n’hésite pas à s’en séparer lorsqu’ils ne sont plus qu’un obstacle à ses ambitions. Pas de sentiments nobles et élevés chez Dreiser, mais l’évocation des aspects les plus triviaux et vils de la condition humaine. Il ne faut cependant pas voir en Carrie un personnage abject. Elle est bien plutôt la victime de cette recherche de réussite sociale et matérielle qui la fait passer à côté de l’essentiel.



Les premières pages du livre sont jalonnées de considérations philosophiques qui alourdissent le propos. Mais très rapidement le texte se resserre sur l’intrigue et l’évolution des personnages. Dreiser nous entraîne dans le Chicago de la fin du XIXème siècle, entre ses quartiers résidentiels en construction et ceux du commerce en gros et des usines. Il nous offre une virée sur Broadway, à New-York, artère clinquante et festive, où l’on vient se promener comme à la parade. Mais il nous montre également la misère noire des laissés pour compte, les soupes populaires et les refuges miteux. Dans l’Amérique de Dreiser, les rapports sociaux sont impitoyables et la lutte acharnée pour grappiller une part du rêve. Malheur aux vaincus ! Produit de son époque et de sa culture, Carrie n’échappe pas à la quête frénétique du succès. Elle ne fait pourtant que poursuivre une chimère, comme elle en fera l’amer constat. C’est sans doute cette critique acerbe du credo américain qui indigna le plus les critiques à la sortie du livre. Pour le lecteur français d’aujourd’hui, « Sister Carrie » est avant tout une œuvre puissante, passionnante, moderne et désenchantée.


Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Une tragédie américaine

Roman lu il y bien trois ans aujourd'hui, il me faisait de l'oeil dans sa belle couverture avec une photographie de Montgomery Clift et Elizabeth Taylor du film Une Place au Soleil inspiré de l'oeuvre de Theodore Dreiser.



Ce gros pavé, roman social, est considéré comme l'un des 100 plus grands romans écrits en langue anglaise.



Clyde, fils d'évangélistes ambulants, ne supporte plus cette vie et souhaite se faire une place "au soleil". Il n'en peut plus de cette vie de miséreux et se rappelle qu'il a un oncle qui a réussi à grimper l'échelle sociale. Il s'en rapproche et obtient un poste dans son usine. D'abord au bas de l'échelle, il va grimper peu à peu les échelons. Dans cette usine, il fait la connaissance d'une jeune et jolie ouvrière, Roberte, avec qui il va entretenir une relation secrète. Cependant, gardant bien en tête son désir de promotion sociale, il va commencer à s'insérer dans des cercles plus élevés et fera la connaissance de la pétulante, belle et riche Sondra. Il navigue entre ces deux femmes.



Jusqu'au jour où Roberte lui apprend qu'elle est enceinte et lui demande de l'épouser. Clyde, ne pouvant renoncer à son rêve, décide alors de prendre les choses en main. Mais jusqu'où...



Theodore Dreiser décortique minutieusement les tourments de ce garçon, des rêves qui le consument et des conséquences de ses actes.



Un TRES grand roman





Challenge du livre au film
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Le rempart

Théodore Dreiser nous livre dans ce roman publié à titre posthume, l'image d'une famille américaine pétrie de valeurs morales strictes, voire rigides. La tradition familiale quaker, très présente dans les règles de vie,l'éducation des enfants, va devoir faire place au monde qui change, aux tentations de la société qui évolue à grande vitesse, aux plaisirs de la jeunesse, à l'argent que Solon, l' héros de cette histoire, gère au quotidien dans une banque dont il est "trésorier". Un beau roman sur l'amour filial et paternel, qui parle aussi des souffrances d'un père dont l'existence repose sur la religion.
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Une tragédie américaine

Quelle découverte ! remarqué pour son épaisseur sur la table de mon libraire, je ne me doutais pas de la rencontre que j'allais faire... c'est l'histoire de Clyde fils d'un couple de prédicateurs ambulants qui veut s'extraire de son milieu fauché et religieux. Il travaille comme groom dans un hôtel de luxe, côtoie alors le monde des riches et veut y accéder. Après un épisode malheureux, il fuit sa ville et se fait embaucher dans l'usine de son oncle richissime. Là il rencontre Roberte, jeune et pauvre ouvrière qu'il séduit mais il séduit aussi par la suite Sondra, riche héritière dont il tombe amoureux et par qui il se voit pouvoir changer de classe en l'épousant. Malheureusement Roberte est enceinte. Après avoir tenté de la faire avorter sans succès, il se met en devoir de l'éliminer purement et simplement...



Il y a tout dans ce bouquin :



D'abord un style fluide sous la forme interrogative qui vous happe dès les premières lignes et vous emmène illico dans l'Amérique des années 50. La fresque sociale, le puritanisme, le déterminisme social, le poids de la morale, de la religion, le système judiciaire américain, tout est parfaitement dépeint et de quelle façon....

On dit que ce roman compte parmi les 100 plus grands roman américains, et qu'après Théodore Dreiser, on n'a plus jamais écrit comme avant. Je veux bien le croire, il émane une force incroyable de ce roman.



"Sister Carrie" m'avait un peu laissée sur ma faim, trop long, trop touffu, un poil désuet. Ici que nenni, vous embarquez dans un grand souffle qui vous tiendra en haleine sur 920 pages. Privilégiez une semaine de vacances, le seul inconvénient de ce bouquin c'est son poids.... trop lourd pour le trimballer dans les transports en commun.
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Une tragédie américaine

Clyde Griffiths est le fils d'un pauvre évangéliste, missionnaire laïc, des parents qui ne voient le monde qu'à travers les psaumes et les versets de l'Ecriture et la vie d'errance qu'ils mênent a une influence néfaste sur l'instruction de leur fils. La mendicité dévote qu'ils pratiquent humilie Clyde qui cherche à s'affranchir et ainsi, court à sa perte. Elevé en marge de la réalité, faible, vaniteux, ignorant, il est fatalement dominé par les évênements et l'attrait du fruit défendu stimule sa sensualité. Un oncle fortuné l'engage dans son usine mais écarte ce "cousin pauvre" de son foyer. Clyde trouve une consolation sentimentale dans l'amour de Roberte Alden, une petite ouvrière mais il est vite remarqué par Sandra, une riche héritière. Au moment où Clyde est sur le point d'entrer par un mariage dans le cercle magique de la réussite; Roberte lui annonce qu'elle est enceinte et exige le mariage. C'est la ruine de ses espérances. La lecture d'un fait divers lui donne l'idée d'une solution. Il décide d'emmener Roberte en promenade sur l'eau et de la pousser par-dessus bord de la barque tout en stimulant une double noyade. Mais le hasard en décide autrement et une fois à bord, c'est Roberte qui, par un faux mouvement, provoque sa chute à l'eau. Plutôt que de la repêcher, Clyde s'enfuit. Arrêté, il est jugé et condamné à mort. En prison, il se réconcilie avec Dieu et tandis qu'il prend le chemin de la chaise électrique, ses parents reprennent leur vie de prédicateurs ambulants.
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Une tragédie américaine

"Que servirait-il à un homme de gagner le monde, s'il perdait son âme ?" Mathieu 16:26.



Clyde Griffith a reçu l'éducation rigoriste et étroite de parents prédicateurs de rue, dévots et impécunieux. Cette enfance baignée dans les préceptes religieux, venu l'âge d'homme, agi sur lui comme un repoussoir. Il a soif de tout ce que la vie peut offrir à un homme bien fait et ambitieux en fait de bien-être et de luxe, de beauté, d'amour, de camaraderie. Son existence et ses choix ultérieurs n'auront comme objectif que le succès, qu'il soit professionnel, mondain ou amoureux. Cette course effrénée et irraisonnée vers la réussite, revanche sur ce que la vie à ses débuts lui a refusé ne peut que mener l'inconséquent Clyde à l'abîme.



Chef-d'œuvre incontesté de Théodore Dreiser, adapté au cinéma, ce roman aux dimensions colossales qui brasse merveilleusement le drame psychologique, le roman policier et social et une réflexion sur la peine capitale est considéré outre-Atlantique comme l'un des 100 plus grands romans de langue anglaise. Avec son premier roman Sister Carrie, une Tragédie américaine fait de Théodore Dreiser, le père du roman moderne américain. Tous les grands romanciers US de la première partie du XXème siècle ont prêté allégeance à leur illustre devancier. Un roman indispensable, un must pour tous les lecteurs friands des grands classiques américains.
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Une tragédie américaine

Une très grosse déception!



Je me réjouissais de découvrir ce livre jugé comme l'un des grands romans américains du XXe siècle et l'un des meilleurs de son auteur. Las, habitué, dans le domaine américain, à des écrivains complexes comme Melville, James ou encore Faulkner, je ne pensais pas me retrouver face à tant de lourdeur et de platitude.



L'histoire est intéressante en soi, et pourrait être passionnante. L'évocation d'une époque et de différents milieux (notamment celui de ces évangélistes miséreux auquel appartient le personnage principal) est réussie; tel épisode, comme les mois où Clyde travaille comme groom dans un hôtel de luxe, nous plonge admirablement dans une certaine ambiance. On ne peut être que touché par le destin du personnage central, et les dernières pages laissent une forte impression. le livre suscite un réel questionnement sur une certaine manière de vivre sa religion, sur l'éducation, sur la société américaine et certaines de ses tendances (le titre oriente vers ce dernier thème).



Malheureusement, de gros défauts gâchent le roman, que je trouve manqué au total. Theodore Dreiser, en bon tâcheron naturaliste, veut TOUT expliquer, TOUT raconter, sans laisser la moindre place à l'implicite: chaque épisode est relaté dans les détails, chaque relation de cause à effet est soulignée, chaque sentiment ou réaction est décrit, non sans répétitions. On ne s'étonne pas, dans ces conditions, d'aboutir à un pavé de plus de neuf cents pages, mais on se dit en soupirant qu'un autre auteur aurait fait mieux en trois cents. le summum est atteint lors du procès (car procès il y a): Dreiser nous inflige sur des dizaines et des dizaines de pages plaidoirie, réquisitoire, interrogatoires, sans que ces torrents de discours judiciaires sonnent autrement que comme un exercice de style ou de bravoure, car l'auteur fait alors à peine plus qu'offrir la retranscription des différents moments du procès quasi sans commentaire, sans analyse. Avis aux amateurs, mais pour ma part, j'ai dépassé la fascination adolescente pour les procès d'assises américains et aurais préféré un vrai regard sur ces longues journées d'audience (comme chez Faulkner, dans "Sanctuaire", ou même chez Lee, dans "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur").



Le lecteur a donc dans l'ensemble tellement de matériel entre les mains qu'il se retrouve en pur "liseur", totalement passif, sans rien à reconstruire ou à réellement imaginer. Autant regarder un film...



Tous les personnages secondaires, à part peut-être Roberte et la mère de Clyde Griffiths, sont négligés; Sondra, notamment, mériterait un traitement plus fin pour que le lecteur voie autre chose en elle qu'une espèce de péronnelle sans relief.



Pour couronner le tout, le style de l'auteur, tel du moins qu'il transparaît de la traduction de Victor Llona revue par Victor Loupan, est soit insignifiant, soit lourd: les commentaires pesants (et outrageusement moralisateurs) que Dreiser livre sur son antihéros sont souvent faits de périodes mal construites, le reste du roman étant composé de phrases plutôt simples, inintéressantes car dépourvues de toute "patte" stylistique - tout au plus un style de lycéen appliqué. Un critique contemporain de la parution du livre (1925) appela d'ailleurs celui-ci "the worst-written great novel in the world" - on aura compris que je souscris (ô combien!) à la seule première partie de ce jugement (cité dans l'article de l'Encyclopaedia Britannica sur le livre).



Un dernier élément m'a achevé: le travail d'édition lamentable fait pour cette réédition de 2015 (à partir d'un scan de l'ancienne édition?) aboutit à un livre à la composition typographique plus que négligée: caractères voire mots entiers omis, fautes de ponctuation, dialogues donnés pour du récit et l'inverse, fautes d'orthographe, etc. Il arrive qu'une virgule en trop crée un contresens et nous force à supputer une coquille... Fâcheux, car tout cela dessert le roman.



En résumé: hélas, je ne recommande absolument pas "Une tragédie américaine", à moins que vous ne soyez vraiment dingue de littérature américaine - ou de romans de gare. Quant à moi, je vais faire de ce pas une petite cure d'un alcool plus corsé (Thomas Wolfe? John Dos Passos?) pour oublier ces longues semaines de liqueur fadasse.



N. B. Ayant incriminé les coquilles du livre, je précise, concernant la présente critique, que les minuscules en début de ligne (au lieu de majuscules) ne sont pas mon fait mais viennent d'un défaut de ce site, pas toujours très maniable. Impossible de les corriger.
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Une tragédie américaine

Un gros pavé exécuté de façon magistrale. On ne s’ennuie pas, les personnages sont attachants. On y retrouve des bases de société moderne malgré l'époque lointaine. Clyde est charmant, dévoué, plein d’illusions, volage, immature, lâche et envieux. Un côté de sa personnalité est très sombre et va révéler au grand jour le fond de son âme. On sent en lui le jeune homme naïf qui peut devenir pris d’envie destructrice pour arriver à ses fins. L’ensemble est bien transmis, la fin est très longue mais apporte son lot de questionnement, de compréhension des sentiments profonds de Clyde, des mauvais côtés de la justice et de l’appui apporté dans le réconfort de la religion. C’est un débat bien romancé, entre le bien et le mal, le vrai et le faux, la pauvreté et la richesse, l’amour et l’affection entre autres. Seul petit bémol est dans les répétitions qui à certains moments cassent le rythme. A noter que quelques erreurs d'éditions se sont glissées dans le texte.

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Sister Carrie

"Ce n'est pas le mal, c'est bien plutôt l'aspiration à un mieux qui, le plus souvent, guide les pas de ceux qui s'égarent". Le constat que tire l'auteur dans les pages ultimes de cette œuvre illustre à merveille les ressorts et le destin de l'héroïne éponyme du présent roman. Provinciale issue du Wisconsin, Carrie arrive dans la grande ville, Chicago, pour y tenter sa chance. Hébergée par sa sœur et son beau-frère, non par affection filiale, mais par intérêt financier, elle est très vite rebutée par cette vie étriquée du foyer et par les emplois auxquels son manque d'expérience la condamne. Mûe par sa sensibilité plus que par sa raison, et éblouie par les promesses de plénitude que laissent entrevoir le reflet trompeur de l'or, elle se laisse séduire successivement par deux hommes qui par leur prestance, l'assurance que confère une certaine réussite professionnelle et l'attrait de leur paroles doucereuses se rendent irrésistibles à celle à qui la vie d'ouvrière est intolérable. Mais cette quête du confort et du succès est-ce bien le sûr chemin dans la recherche du bonheur que la constitution américaine reconnaît comme un droit inaliénable à ses citoyens ?



Paru en 1900 après bien des atermoiements, Sister Carrie fit scandale. L'histoire de cette femme entretenue qui trouve une certaine autonomie sur les planches, le portrait peu flatteur qu'il est fait de l'institution de la famille et l'image d'une société américaine impitoyable où le succès fulgurant n'est jamais loin de la culbute fatale juraient un peu avec le puritanisme de la littérature américaine d'alors qui se proposait principalement d'exalter le meilleur de la nature humaine et d'encourager les hommes dans les voies de la virtu par la description de vies exemplaires. Un roman bien mené, qui fit date, premier opus d'un auteur dont l'influence fut unanimement reconnue par les plus grands auteurs américains de la première moitié du xxième siècle.
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Sister Carrie

Publié en 1900, « Sister Carrie » est le premier roman de l’écrivain américain Theodore Dreiser (1871-1945). Il est important dans l’histoire de la littérature en ce sens ou avec « Sister Carrie », Dreiser est considéré comme le fondateur de ce que l’on va appeler l’école naturaliste américaine qui puise aussi dans l’héritage français d’un Emile Zola par exemple. Il a une façon nouvelle de parler du rêve américain, de cette quête perpétuelle d’un bonheur passant notamment par l’accumulation d’un argent nécessaire (?) à l’épanouissement de l’être. C’est tout du moins ce que pense beaucoup mais ce n’est pas là l’essentiel pour un Dreiser qui traitera toute sa vie durant des inégalités sociales criantes de la société américaine. Ce rêve américain, il en dépeint les éléments fascinants mais également les limites qu’il dénonce avec force ici. Ce roman à sa parution a provoqué l’indignation et n’a pas eu la place, le succès qu’il méritait. C’est seulement à sa mort en 1945, que Dreiser fût salué comme un modèle par des écrivains aussi prestigieux que Ernest Hemingway ou Francis Scott Fitzgerald. Le style d’écriture dégage un parfum suranné qui m’a plu. L’histoire est riche en rebondissements et l’on se prend à tourner les pages les unes après les autres pour connaître l’issue de cette tragédie américaine (titre de son livre culte publié en 1925) qui mérite d’être lu comme un passionnant témoignage de ce que pouvait être la peinture sociale de ces années du tout début du XXème siècle aux Etats-Unis.
Lien : https://thedude524.com/2016/..
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Une tragédie américaine

A !!! Ce bon vieux rêve américain, ce rêve qui a conduit bon nombre de personnes vers la chute. Clyde Griffiths vit difficilement auprès de ses parents évangélistes, la misère, la mendicité lui font honte…Un oncle frère de son père lui donne sa chance, il possède une entreprise florissante de faux-cols, il l’embauche et Clyde doit faire ses preuves. Il va essayer, il désire s’intégrer, il rencontre Roberte dont il est fou amoureux. Une jeune fille d’un milieu pauvre comme lui et puis le temps passe, petit à petit son nom de Griffiths lui ouvre les portes de la haute société et là tout dérive. Oui bien sûr il est fait pour vivre dans ce milieu, auprès de ces gens fortunés et surtout auprès de Sondra, mais Roberte ????Alors vous verrez si vous lisez ce livre à quoi peut conduire l’envie du paraître, de l’argent…C’est merveilleusement bien écrit, comme on écrivait au siècle dernier, de la vraie littérature, un vrai bijou.
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Sister Carrie

acheté après "une tragédie américaine" toujours en attente de lecture, mais lu donc en premier, j'ai apprécié mais trouvé certains passages bien trop longs. J'ai trouvé un grand intérêt à découvrir cet auteur qui a révolutionné en son temps la littérature puisqu'il est dit officiellement qu'après Dreiser, on n'a plus jamais écrit comme avant. Comme Jane Austen donc, par exemple. Je crois que Dreiser a apporté à l'époque le côté "rentre dedans" qui manquait à ces romans un rien languissants, surannés et que l'on qualifierait à présent d'un poil désuets. Le côté planté dans le réel et brut de décoffrage -pour l'époque- bien sûr est palpable tout au long de la lecture et je mesure le pavé dans la mare qu'a dû être ce bouquin.



A découvrir donc de ce pont de vue mais attention, vous risquez de trouver des longueurs et de lire en diagonale ce que j'ai souvent fait. Le personnage d'Hurstwood marque le roman presque plus que Carrie, elle monte, il dégringole, mais je n'ai pas trouvé Carrie détestable non, elle avance, elle a offert sa jeunesse et sa beauté et elle la reprend ensuite parce qu'elle n'aime plus Quant à la quête du bonheur, j'y ai vu plutôt celle de la réussite sociale, peut être parce que je ne crois pas au bonheur.
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Sister Carrie

Un grand roman réaliste américain dans la veine de ceux de Zola, Balzac...
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Une tragédie américaine

J’ai dû interrompre ma lecture durant quelques jours tellement le personnage principal m’horripilait. Pourtant au départ j’ai eu de la sympathie pour Clyde. Ce jeune homme tente de s’extraire de son milieu d’origine, très croyant et pauvre. Ses premières interactions maladroites et naïves, alors qu’il cherche à devenir autre chose qu’un fils de prêcheur, sont plutôt touchantes.

Mais plus le roman avance, plus on découvre sa personnalité et ses failles. Il devient alors difficile voire impossible d’avoir de la compassion face aux difficultés qu’il rencontre. Theodore Dreiser a réussi à me faire haïr un personnage de fiction, ce qui n’arrive pas si souvent !



J’ai trouvé que les aspects sociaux étaient écrits avec beaucoup de talent. Je suis un peu moins conquise par la partie policière. Dans l’ensemble j’ai beaucoup aimé cette lecture malgré certains passages un peu longs à mon goût, en particulier vers la fin du roman.

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Sister Carrie

Un classique de la littérature sur le thème de l'immigration urbaine, du mercantilisme et de l'attrait des nouveaux centres urbains. Une jeune provinciale monte à Chicago pour trouver du travail. Devant la difficulté, elle accepte la commodité d'être 'la maitresse'. Un roman qui fait écho à notre époque sur la dureté de la vie économique et sociale.
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Le rempart

Solon Barnes a été élevé dans la foi quaker, un mouvement religieux austère et traditionaliste qui, s’il exalte la recherche de la Lumière intérieure, va se heurter aux remous et au progrès qui agite le monde en ce début de 20ème siècle. Solon Barnes se marie avec Benecia Wallin qui partage ses convictions religieuses. Ils s’aiment tendrement. Solon fait ses classes dans une honnête institution, la banque des Commerçants et Constructeurs. Le couple va avoir cinq enfants qu’ils élèveront pareillement mais qui se révéleront fort différents et surtout rétifs chacun à leur manière à l’éducation religieuse de leurs parents.

Le Rempart, dans son style littéraire, est à cheval sur le 20ème siècle, entre romantisme et réalisme. C’est surtout le dernier roman du premier grand écrivain américain du siècle dernier, Théodore Dreiser, l’auteur du fabuleux Sister Carrie. Ici, il prend le parti des quakers et dénonce la société naissante de consommation tout en mettant le doigt sur les limites de la foi des Barnes. Un grand roman, illuminé par le personnage d’Etta, la fille cadette.

Masse Critique Babelio.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Le rempart

Je tiens à remercier les éditions du Rocher et Babelio de m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre de la dernière masse critique! Je n'avais jamais entendu parler de ce dernier ouvrage de Théodore Dreiser, publié à titre posthume, contrairement à son livre le plus connu, "une Tragédie américaine". Je ne vais pas résumer à nouveau l'histoire, Olivia Lanchois l'a déjà très bien fait! S'agissant de mon ressenti à la fin de cette lecture je dois dire que je suis assez nuancée. Le sujet, original, m'a pourtant interpellée car il est assez éloigné de tout ce que je peux lire actuellement et je ne connaissais pour ainsi dire pas grand chose de la vie des quakers et de leurs coutumes. Mais j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire (j'ai abandonné au bout de deux jours avant de reprendre ma lecture plus tard!) à m'attacher aux personnages et au style lent et descriptif de l'auteur. L'impression de lire une étude sociologique sur les quakers... Et puis la deuxième partie m'a d'avantage embarquée et c'est avec un vrai plaisir que j'ai achevé ce livre! J'ai donc eu raison de ne pas renoncer et cela m'a donné envie de lire d'autres oeuvres de Théodore Dreiser, notamment "une tragédie américaine"!
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