Réconciliation
Sur le tapis bleu du ciel
Danse et tournoie la confrérie des oiseaux
Derviches tourneurs aux robes emplumées
Qui picorent le pain jaune du soleil
Chaque olivier murmure dans le vent
Des paroles de soutien et d'amour
Pour le cœur de l'homme solitaire
Jeté à l'abandon sur la vaste terre
Où sont allés les compagnons d'hier
Et quand viendront les amis de demain ?
Au creux de la voix tremble un appel
Et les dieux de l'Olympe
Grandes momies desséchées
N'entendent plus que la ruine de leur esprit
Quelle tâche incombe encore à l'homme ?
Celle de ne pas mourir
Avant d'avoir dit une parole qui soit vraie
Comme le blé que l'on sème
Qui entendra nos voix mangées par la mort ?
Quel aède exaltera la trace fugitive
De nos petites vies que nous croyons si grandes ?
Au crépuscule le passeur viendra sur sa barque
Habillé d'ombre et de brouillard
Récolter les fleurs fanées que nous serons
Allongées dessus l'herbe immémoriale
Accomplis donc ton office, ami des fantômes
Et conduis-nous où bon te semble
Il suffit que l'olivier chante des mots verts
Pour que l'âme humaine refleurisse
Au sein du monde retrouvé
Dans le temple de sable et de cendres
Où la lumière et la nuit sont réconciliées
© Thibault Marconnet
Écrit à Nafplio, en Grèce, le 29 août 2017