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4/5 (sur 1 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 04/11/1984

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[Dans cette vidéo, l'excellente artiste ASMR belge, Moonlight ASMR, lit trois de mes poèmes.] Bonsoir mes amours, ce soir je met à l'honneur certains d'entre vous qui ont un talent pour l'écriture. J'ai été réellement impressionnée par votre talent et je suis fière d'avoir pu vous mettre en avant dans cette vidéo. J'espère que ça vous plaira. Céline ❤ TEXTES CITES DANS LA VIDEO : PREMIER AUTEUR : Thibault Marconnet ( http://le-semaphore.blogspot.com https://www.babelio.com/auteur/Thibau... ) Texte 1 : Le ciel souffre Texte 2 : Fleurs blanches Texte 3 : Cantique DEUXIEME AUTEUR : Bastien TROISIEME AUTEUR : Lino TROISIEME AUTEUR : MomenT QUATRIEME AUTEUR : Maxime CINQUIEME AUTEUR : Carpe Diemxx, Le sans mots SIXIEME AUTEUR : Poppée Hevroche 〰️ MES RESEAUX SOCIAUX : ❤ Instagram: moonlightasmr_official -https://www.instagram.com/moonlightas... ❤Ma page facebook : https://www.facebook.com/moonlighasmr ❤ Tiktok : moonlightofficial9 - https://www.tiktok.com/@moonlightoffi... ❤ Discord : https://discord.com/invite/keBshrgAkA EMAIL PRO : moonlightasmr_official@hotmail.com ⚠️ Si tu apprécies ce que je fais et si tu veux me soutenir, abonne-toi en cliquant sur "s'abonner"et active les notifications en cliquant sur la cloche pour ne rater aucune vidéo 🔔 ✨ Qui suis-je ? ✨ Céline 🤓 J'ai 20 ans 👩🏽 J'écoute de l'ASMR depuis 4 ans 👂🏼 🎙SON et VIDEO : BlueYéti / Canon EOS 750D 🎥MONTAGE : Imovie 💙 SI TU AS LU JUSQU'ICI COMMENTE : un émoji coeur bleu 💙 #teamcoeurbleu ⚠️🔍📄Je tiens à avertir que les commentaires méchants, insultants et discriminatoires seront supprimés ainsi que leurs auteurs bloqués de la section commentaire. Le but est pas de se prendre la tête mais de se détendre.. A bon entendeur....

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Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
L'enfant a dit à l'arbre :
" Tu es un géant silencieux
Quand tu respires;
Apprends-moi à grandir " ...

L'enfant a dit à la terre :
" Tu es allongée, douce et chaude
Comme une femme qui va accoucher;
Apprends-moi donc à aimer " ...
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L'enfant a dit à la fontaine :
" Tu es un ruisseau enfermé
Mais ton eau est toute pureté;
Apprends-moi la liberté " ...

L'enfant a dit au vent :
" Tu es doux et violent
Comme un homme désarmé;
*Apprends-moi à chanter " ...
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Thibault Marconnet
Soleil sur la neige rose

À ma mère

La neige est rose
Sous la paume du soleil

La peine se métamorphose
En oiseau cuivré

Endors la nuit
Dans ta bouche d’or
Soleil de charité

Dans les yeux morts
Fais luire ta clarté

Bougent les statues de sel
Sur le ciel en feu

Un enfant appelle
Dans la lumière bleue

Tombent les flocons du prunier
Sur la terre au ventre de femme
Accouchée

Enfin tout repose
Dans le silence retrouvé

La peine se métamorphose
Et l’âme est sauvée

Soleil sur la neige rose

© Thibault Marconnet
Le 28 février 2014
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Thibault Marconnet
Thibault Marconnet - Le trésor

Nous avons cherché
Cherché de l’or
Nous avons marché
Encore et encore
Nous avons perdu
Perdu le nord
Nous étions si nus
Face à la mort
Que nous n’avons pas cru
Atteindre l’aurore

Refrain :
Mais si demain je respire encore
J’aurai trouvé un trésor
Je n’aurai plus peur de la nuit
Je pourrais être qui je suis

Nous avons pleuré
Dans la poussière
Nous nous sommes égarés
Dans un cimetière
Et la vie a tourné
Tourné à l’envers
Nous nous sommes cognés
Dans le décor
Nous nous sommes baignés
Dans les remords

Refrain

Nous nous sommes cachés
Face au soleil
Nous avons brûlé
Toutes nos merveilles
Et nous sommes partis
Dans le désert
Laver nos corps meurtris
Dans la lumière
Nos mains ont creusé
Creusé la terre
Et nous sommes nés
Dans le tonnerre

Refrain

Composition de Thibault Marconnet.
Alto : Marine Debauge
Guitare / Chant : Thibault Marconnet
Guitare / Chant : Adeline Richard
Percussions : Jiss Dantas

Joué dans un petit concert, fin décembre 2012

https://www.youtube.com/watch?v=0lbUM715bnM
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Thibault Marconnet
Grain de sel

La vie a un goût de sel, se disait le vieux pêcheur Yórgos, assis au petit matin dans son caïque qui flottait doucement sur la mer Égée. À quelque distance, l’île d’Hydra resplendissait comme une pierre précieuse sous le feu du soleil levant. La vie a un goût de sel et c’est ça qui lui donne sa saveur, pensait Yórgos en lui-même. Il aimait ces dialogues matinaux avec son âme, lorsqu’il était seul sur l’eau à attendre que les poissons viennent se prendre dans ses filets. Seulement, du sel il n’en faut pas trop, sinon c’est écœurant. C’est comme la vieille Eléni, qui en met toujours beaucoup trop dans ses plats. Ce n’est pas la mer à boire, mais presque ! Pas étonnant qu’on se rince autant le gosier avec le raki de sa taverne, histoire de noyer tout le sel de sa cuisine.
Je me souviens d’un jour où j’étais enfant. C’était en 1941 ou 1942. Mon père, Kostas, avait mis tout son barda sur le dos, pour aller faire la guerre dans les montagnes contre l’envahisseur allemand. Sur le seuil de la porte de notre maison je le regardai intensément qui embrassait ma mère, et lui couvrait le visage des baisers rugueux de sa barbe noire. Ma mère, la belle Ariádni, pleurait tout le sel de son corps en se serrant contre son époux, comme un poulpe étire ses tentacules autour de sa proie. Mon père caressait à pleines mains ses longs cheveux défaits en essayant de la rassurer, ce ne serait pas long, on aurait vite fait de les foutre à l’eau, et puis ensuite la vie reprendrait son cours normal.
Comme il devait rejoindre d’autres partisans qui l’attendaient, il embrassa une dernière fois sa femme en pleurs puis il me regarda du coin de l’œil, moi, son fils unique, le petit Yórgos. Je ne savais pas au juste dans quelle tragédie mon père allait se fourrer mais, au regard grave qu’il me lança, je compris instinctivement qu’il me confiait la tâche d’être le nouveau capitaine de notre embarcation, et me demandait silencieusement de veiller sur ma mère désormais. Un vague sourire se dessina dans sa barbe de charbon, et il se pencha vers moi. Dans sa large paume ouverte, quelques grains de sel blanchissaient la peau brune de sa main. Il m’en tendit un et me dit : « Regarde, Yórgos, ça c’est l’or blanc de la mer, c’est ce qui donne du goût à la vie. Si jamais tu la trouves trop fade, ajoute donc un grain de sel. Mais fais attention, il faut bien savoir mesurer la quantité qu’on en met, autrement ça gâche tout. C’est comme les forces de l’homme et de la femme, il ne faut pas en excéder les limites, car la vie est dure et impitoyable parfois. Et il faut toujours garder de quoi tenir jusqu’au bout de la traversée. » Disant ces mots, il déposa un grain de sel sur ma langue avant de m’embrasser le front et de partir au loin.
Je n’ai jamais revu mon père. Mais j’ai toujours dans la bouche le goût de ce dernier grain de sel, qui fait que je ne l’oublierai jamais. Sois tranquille, Papa, je prends soin de tes filets et de ton caïque. Repose en paix avec Maman auprès de toi, qui t’a rejoint dans la nuit des âmes il y a dix ans de cela. Ton fils est vieux maintenant et je sens que mon voyage prendra bientôt fin. Mais tant qu’il me restera des forces j’irai le plus loin que je peux, avec ton grain de sel dans ma poitrine, comme un petit soleil blanc.

© Thibault Marconnet
Écrit le 8 septembre 2017

http://le-semaphore.blogspot.com/2017/09/grain-de-sel.html?m=1
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Thibault Marconnet
Oraison

Une pluie d’or lave mon visage
Des serpents noirs ondulent sur l’eau
Fiancé de la lune, j’ouvre son corsage
Et bois le sel blanc de sa peau

Le sceau rouge du soleil sèche ma bouche
Déjà la nuit va monter du canal
Comme une grande femme se couche –
Robe verte et lèvres pâles

J’entends rugir les lions
Sous le châle d’absinthe
Le frottement des vieux galions
Dans la lumière éteinte

L’encens des algues flotte dans l’air
Au balancement de l’horizon
L’or va s’enfouir dedans la mer
Et la myrrhe apaisera la plaie
De mon oraison.

© Thibault Marconnet
Écrit à Venise, face à la lagune, le long de la Riva degli Schiavoni, le 12 mars 2014.
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Bouche cousue

Le cœur des êtres sensibles est une maison en flammes.

Les hommes ont des visages de craie
Qui inscrivent le silence
Sur le noir profond de l'inconnu.

Les mots sont des baleines blanches
Hors de portée de leurs filets
Et de leurs harpons.

Ils errent, la bouche cousue
Par un fil d'Ariane.
Et le verbe est un Minotaure.
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Thibault Marconnet
Réconciliation

Sur le tapis bleu du ciel
Danse et tournoie la confrérie des oiseaux
Derviches tourneurs aux robes emplumées
Qui picorent le pain jaune du soleil

Chaque olivier murmure dans le vent
Des paroles de soutien et d'amour
Pour le cœur de l'homme solitaire
Jeté à l'abandon sur la vaste terre

Où sont allés les compagnons d'hier
Et quand viendront les amis de demain ?

Au creux de la voix tremble un appel
Et les dieux de l'Olympe
Grandes momies desséchées
N'entendent plus que la ruine de leur esprit

Quelle tâche incombe encore à l'homme ?
Celle de ne pas mourir
Avant d'avoir dit une parole qui soit vraie
Comme le blé que l'on sème

Qui entendra nos voix mangées par la mort ?
Quel aède exaltera la trace fugitive
De nos petites vies que nous croyons si grandes ?

Au crépuscule le passeur viendra sur sa barque
Habillé d'ombre et de brouillard
Récolter les fleurs fanées que nous serons
Allongées dessus l'herbe immémoriale

Accomplis donc ton office, ami des fantômes
Et conduis-nous où bon te semble

Il suffit que l'olivier chante des mots verts
Pour que l'âme humaine refleurisse
Au sein du monde retrouvé
Dans le temple de sable et de cendres
Où la lumière et la nuit sont réconciliées

© Thibault Marconnet
Écrit à Nafplio, en Grèce, le 29 août 2017
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Thibault Marconnet
Le parfum des noms

Giuseppe Baldoni avait vu bien des mers et des continents au cours de sa longue vie de marin. Ses yeux conservaient encore l’éclat des diverses lumières et couleurs dont ils s’étaient abreuvés. À présent sédentaire, le vieil homme menait une fin de vie paisible à Venise. La plupart de ses amis étaient aujourd’hui disparus, comme la marée dissout les châteaux de sable que les enfants façonnent sur la plage.
Mais Giuseppe ne cultivait pas de tristesse dans son cœur : chaque fois qu’il voulait réveiller un de ses amis du sommeil des morts, il lui suffisait de se remémorer les belles choses qu’ils avaient vécues ensemble. Et celles-ci ne manquaient pas.
Durant sa vie sur les différentes terres et océans du globe, Giuseppe avait amassé une grande quantité de bocaux en verre, qui s’accumulaient dans son petit appartement au milieu de plantes exotiques, de livres, de dessins et de divers coquillages. Ce qui pouvait sembler étrange, c’est que ces bocaux de verre étaient tous vides.
Giuseppe n’avait jamais fondé de famille : il n’en avait jamais éprouvé le besoin. Et puis, sa vie de marin bien occupée ne se prêtait guère à la vie familiale. Toujours est-il que le vieux Baldoni entretenait une relation quasi filiale avec un jeune étudiant qui lui faisait ses courses et cuisinait pour lui de temps en temps. Ce jeune homme s’appelait Mario Baldassari.
Très curieux de nature, l’étudiant interrogeait souvent le vieil homme sur ses différentes pérégrinations autour du globe, lequel répondait fort volontiers et ne tarissait pas de détails sur les pays visités : évoquant tour à tour les musiques, les sons des langues étrangères, les formes de végétation, la nourriture, les climats, la faune et la flore, les couleurs de l’aurore et celles du couchant. Un jour, Mario demanda à son hôte pourquoi il possédait tant de bocaux en verre vides.
« Eh bien, Mario, tu poses là une très bonne question. Vois-tu, ces bocaux semblent vides, mais en apparence seulement.
- Mais que peuvent-ils contenir ? demanda le jeune homme intrigué.
- Dans chacun de ses bocaux se trouve l’odeur de mes voyages, cette chose impalpable comme le vent mais qui survit dans ma mémoire, répondit Giuseppe.
- Mais alors pourquoi les gardez-vous, fit remarquer l’étudiant, si vous avez toutes ces odeurs en tête ?
- Je les garde pour me rappeler que rien n’est plus insaisissable que le parfum de la vie. Sur ces bocaux, tu verras des noms : Shanghai, Tokyo, Calcutta, San Francisco, New York, Buenos Aires, Rio de Janeiro, Londres, Hambourg, Tanger, Bordeaux, Alger, Lisbonne, Athènes, Le Caire, Istanbul et tant d’autres. C’est derrière l’évocation de ces noms que se trouve leur parfum. Si tu ouvres les bocaux, tu ne sentiras rien de plus qu’une légère odeur de renfermé.
- Et leur présence ne vous encombre pas ? demanda Mario.
- Pas le moins du monde. J’aime bien amasser le vent, c’est ma part de rêve, répondit le vieux Giuseppe. »
À la mort du vieil homme, Mario Baldassari hérita de ces bocaux et, dans son propre appartement, il les ouvrit l’un après l’autre pour en laisser s’échapper l’odeur des voyages du vieil homme. Ainsi le vent retournait au vent. Mais le parfum des noms subsisterait longtemps encore dans l’esprit du jeune homme.

© Thibault Marconnet
le 20 décembre 2018
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Terre

À mon grand-père, Pierre Marconnet

« Celui qui a été ne peut plus désormais ne pas avoir été : désormais ce fait mystérieux et profondément obscur d’avoir vécu est son viatique pour l’éternité. »
Vladimir Jankélévitch (in "L’Irréversible et la Nostalgie")

J’allais chaussé de blés et de lilas,
et mes vertèbres en glycine
me portaient.

Et je marchais,
frottant mon âme
à la glaise des chemins,
à la recherche de l’autre ;
au milieu de cette création
d’où le silence tiré sa fluidité marine.

Un puits me fait face
et toujours mon regard
est tressé de cordeaux
et de poulies.

Les chênes
dans leur solitude de vieillards,
sont teintés de gris, cabossés
par un vent de sabre.

Des chemins de terre
lézardent à l’infini
parmi le charbon des vieux soleils.

Les ombres de la nuit
portent un sein rouge : braise muette
qu’une lumière révèle.
Vois, le feu solaire s’élance
depuis mes doigts.

Du jet de la pierre
à mes pieds de mousse,
féminine,
la terre constamment
résonne.

Et je vais,
plus immortel que mon ombre.

(p. 8-9)
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