Thierry Berlanda

Pour un loup, sa proie n'est pas une ennemie.

Le monde est ainsi : toujours il retombe.

-- L'expression des passions viles est toujours afflifeante, cependant.

Les hommes comprendront-ils un jour que la chasse qu'ils font à celles qu'ils nomment sorcières n'est autre qu'une chasse aux femmes?

Parfois le loup ne gîte point dans les profondeurs d'une forêt, mais au coeur du troupeau.

Faut-il que je n'aie pas le caprice des femmes de la ville, qui se croient offensées dès qu'on les regarde ou dès qu'on ne les regarde pas.

Maintenant que les nuages avaient chaviré au loin et que la lune bombait sa galette, on y voyait comme à midi.

-- Ceux qui vont sur quatre pattes m'effraient finalement moins que ceux qui vont sur deux.

-- Il n'est pire tempête que celle qui surgit des coeurs, messire.

-- Le passé n'est jamais fini, messire.

Qui répugne à souffrir doit risquer de mourir.

Toujours à me battre et à soulever mes jupons pour y fourrer son poinçon.

Les remous politiques qui naissent de la plus anodine étincelle au point du jour peuvent avoir englouti tout un monde à midi.

Ah comme le gouvernement des hommes est difficile!

Or il est de haute tradition que les hommes ont deux ennemies redoutées : la lumière parce qu'elle nuit aux ombres qu'ils se savent, et l'ombre,parce qu'elle aveugle les lumières qu'ils se croient.

-- On ne règle pas une affaire en la compliquant, messire.

Jugeant que peu se montrer formait le meilleur appui de l'autorité, il préférait n'être vu qu'en de graves occasions, où l'on devait soit le redouter soit l'espérer, mais toujours en silence.

-- Les chimères et les dragons ne vivent que dans les rêves des enfants et les cauchemars des bourgeois.

Tandis que l'échevin pestait dans ses rets, en avant de lui une sauterelle aux cheveux lâchés bondissait de pierre en pierre en relevant ses cotillons de feuilles.

-- Qui veut y boire ne remue pas la vase au fond de l'étang.