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Citations de Thierry Berlanda (150)


Dodeman n’en impose pas par son gabarit, ni par l’autorité naturelle qu’il n’a pas. Son ascendant sur ses adjoints est plus subtil. D’ailleurs personne ne se l’explique, bien que tout le monde la constate. Peut-être tient-il à ce trait de caractère devenu rarissime, dans la police comme dans les télécoms, les pompes funèbres ou les stations-service : ce que Dodeman pense se voit illico sur son visage. Cette particularité donne confiance. Personne ne pense que ce flic toujours entre deux eaux, et même plus près du fond depuis que sa femme l’a quitté, peut vous embrasser avec le sourire à midi et vous torpiller sans crier gare avant le dîner.
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Dodeman est en roue libre pour au moins l’après-midi et n’apparaît plus sur les radars de Deshayes.
Du coup, il joue un peu au flic. Rouler les mécaniques quand on pèse soixante kilos et qu’on a la gueule de tout le monde, ça fait rire ou pitié, mais rarement peur. Souligner la démarche en dégainant une carte tricolore, même de nos jours c’est encore un bonus.
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– Tiago s’est comporté comment, cette nuit ? Vous le savez ?
– Marie-Louise m’a dit qu’il avait braillé sans arrêt.
– Marie Louise ? Qui c’est, celle-là ?
– C’est « celui-là », capitaine. Jean-Baptiste Marie-Louise. Un contractuel… Martiniquais… On vient de le réceptionner.
– L’affecter à la garde de nuit d’un dingue, c’est du pur bizutage !
– Il vaut mieux qu’un nouveau sache tout de suite à quoi s’en tenir, non ?
– Des fois qu’il se soit cru chez les petites sœurs des pauvres…
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Minuit.
Pete vient de coller une trempe à 6000 nanas et 1000 mecs, tout seul comme un grand. Ils ressortent du Zénith montés sur des échasses, d’un pas imprécis, mais en altitude.
– On le reverra quand ? Peut-être jamais.
– Arrête, ça me fait chialer
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Holly est morte avec sa main dans la tienne, Pete. Dans les dernières minutes de sa vie, cette fille t’a aimé comme elle n’avait jamais aimé personne. Pourquoi ? Qu’est-ce que tu lui avais donné ? Qu’est-ce qui s’est passé, cette nuit-là ? Qu’est-ce que le démon qui vous a tué a absolument voulu faire cesser ? Est-ce que c’était trop beau ? Il n’a pas pu le supporter, c’est ça ? Mais qu’est-ce qui a été si beau entre cette fille et toi ?
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11h00.
Le panneau « Comparution en cours » à dissuadé Magloire de frapper à la porte de Deshayes. Elle s’assoit sur une chaise du couloir, et commence à faire ce qu’elle pratique avec art depuis l’enfance : attendre. Vingt minutes plus tard, Myriam Lombard apparaît sur le seuil. Pour la surprendre, il aurait fallu que l’avocate ait troqué son tailleur duveteux contre une combinaison d’homme grenouille :
– Bonjour maître.
– Puis-je voir Madame le juge entre deux, s’il vous plaît ?
– J’espère que ce sera possible. Je lui demande.
La greffière s’efface pour laisser sortir une panthère aux griffes bleues et son avocat, et elle se penche dans l’entrebâillure de la porte :
– Maître Magloire souhaiterait vous voir quelques instants.
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Mercredi, 2h00 du matin.
La deuxième nuit de Tiago dans sa cellule est aussi la millième sans sommeil pour Dodeman. Les poignets croisés sous la nuque, son regard glisse sur les zébrures projetées au plafond par des phares à travers des volets gangrenés. Il y devine Manon, penchée sur ses camions de chantier, qui lève de temps en temps le nez pour lui sourire. Mais plus comme avant. Depuis quelques semaines, l’ingénuité s’est muée en une sorte d’indulgence cruelle.
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Dès que l’info avait fuité, le trafic SMS avait atteint un pic à mi-hauteur entre l’élection d’un pape et la mort de Lou Reed. Pete Locust débarquait à Paris pour la première fois depuis trente ans ! La légion de ses fans dispersés n’avait pas attendu le signal des rabatteurs d’Instagram pour jaillir de l’anonymat où elles barbotaient depuis trop longtemps. Le Locust arrivait ; il leur fallait illico savoir quand, pour combien de temps, et dans quelle salle il allait jeter ses éclairs. Vite submergé, le dispositif commercial des soi-disant sorciers du média planning n’avait pas tenu une journée sous la mitraille de ce genre de tweets capables de pourrir en quelques heures la réputation d’un label. Du coup, l’ouverture de la vente des billets avait été avancée, et tout le stock vendu dans la seconde après le clap.
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Elle est pieds nus. Pas le temps de chercher ses chaussures. Mettre la main sur le fric, seul objectif. Mon Dieu, comment je supporterai son regard ? Il pourrait me tuer. Je préférerais ça… Et puis non ! Ce fric, je l’ai gagné. Elle se dirige vers le fauteuil où elle se rappelle que Pete a largué son Trench en arrivant. La liasse de vingt billets de 100 dollars est fourrée à cru dans une poche extérieure. Le froissement du papier, Holly se demande encore si elle doit le redouter ou l’espérer. Le rêve est déjà terminé ?
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Pas question de s’éterniser. Après avoir traversé tête baissée le salon VIP, Pete et ses prétoriens avaient embarqué furtivement dans la Jaguar aveugle livrée la veille par cargo, sans un regard pour les zombies tenus en respect par les flics.
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 Dodeman est en roue libre (...)  Du coup, il joue un peu au flic. Rouler les mécaniques quand on pèse soixante kilos et qu’on a la gueule de tout le monde, ça fait rire ou pitié, mais rarement peur. Souligner la démarche en dégainant une carte tricolore, même de nos jours c’est encore un bonus.
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Aussitôt, Gillian envoie le feu vert. « L’empereur a décidé de faire entrer les fauves », murmure-t-elle dans son téléphone. Mais elle peut bien faire de l’ironie ! Elle sait qu’à la minute où Pete entrera sur scène, qu’il n’aura plus sa mère pour le border et plus personne que lui-même qui puisse l’aider, il trouvera encore le moyen de la bluffer. Parce que c’est le meilleur, ce sale con ! Et c’est pour ça que le cadre supérieur de chez Microsoft devra encore attendre quelques années avant de la mettre dans son pieu.
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À la seconde où Bill Cicada, le nouveau guitariste, lancera le riff de Flight to you, l’ivresse les gagnera. Quand à cet instant Alex Barakovski fera claquer les mêmes trois notes de basse qui ont dû retentir au commencement du monde, quand le pied de batterie de Bob Patterson entrera en piste à la huitième mesure, quand illico la poursuite Eurolite traversera la salle depuis le fond pour cribler de lumière l’idole de Los Angeles à la voix séraphique, l’ivresse tournera au délire.
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La Jaguar glisse en ligne sur le Périphérique. Trajectoire parfaite, température optimale, deuxième concerto pour violon de Mendelssohn exhalé par les enceintes Focal Utopia : tout a l’air sur les rails. Il n’empêche que Gillian tapote nerveusement son paquet de Black Devil en sirotant sa mélancolie.
– J’en ai marre de ce disque ! Pas toi ?
– Le boss a besoin de ça pour se mettre en condition…
– Si ses adoratrices savaient qu’il ne peut plus piffer le rock et qu’il n’écoute aucune musique d’après 1870, elles feraient une sale tête !
– Il supporte encore Bowie.
– Normal, c’était son meilleur pote.
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Gillian connaissait le code : ne pas tenter de consoler, de câliner ou de minimiser le niveau d’emmerdement, mais être là, organiser discrètement la dispersion des armées ennemies afin de ralentir le moins possible la progression du Locust dans ce monde hostile.
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Sa tournée européenne lui collait la nausée, mais ses réticences n’avaient pas fait long feu face aux pressions du fisc US. Se la couler douce en comptant sur les royalties de la vente de disques ne permettait plus de payer les échéances. Vendre son compound à Holmby Hills ? Il n’était pas prêt à ça. Seule issue ? Reprendre la route. Du coup, depuis la minute où il avait posé le pied hors de South Mapleton Drive, Pete traînait une humeur de chien.
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Le nommé Lartigue est trop tendre et son patron, Calvet, un imbécile. Comme beaucoup d'imbéciles, il ignore d'ailleurs qu'il l'est, ce qui de surcroît en fait un con !
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le passé a cela de bien qu’il est passé. Regardez autour de vous, tout n ´est que joie ici
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"- quelles garanties vous me donnez que je ne suis pas en train d’avaler un café en compagnie d’un dingue ?
Le vieux grimace comme si les bigorneaux du dîner de la veille s’étaient mis à smurfer dans son ventre.
─ Disons que j’ai de quoi coller un baril de nitro sous le siège rembourré de la police et de la justice françaises réunies. Ça vous suffit ?"
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– Tu prends un petit déjeuner ?
– Non merci, je suis sur les nerfs. Complètement excitée, à vrai dire.
Il sourit en replaçant sa vague tignasse.
« Deux sourires en moins d’une heure : c’est plus qu’en dix ans, on dirait ! »
– On s’assoit ?
– D’accord. On saura comment qu’un vol nous attend ?
– Tu verras.
– Je n’en reviens pas, comme les gens se plient à tes ordres sans rien vérifier, sans protester, sans…
- La plupart des humains adorent obéir. Il suffit de leur en fournir l’occasion.
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