Ce devait être pour nous mettre à l'abri, un jour ou deux, une semaine. Papa se calmerait et la vie reprendrait jusqu'à la prochaine crise. Mais là, on avait largement dépassé les disputes habituelles, on avait atteint l'irrémédiable, la violence conjugale de la rubrique faits divers. A quatorze ans, j'apprenais la réalité que recouvrent les images et les mots.
...la religion soutient le gouvernement politique si méchant qu'il puisse être ; et à son tour le gouvernement soutient la religion si sotte et si vilaine qu'elle puisse être.
La fois où j’ai écouté ma mère est un beau roman sur la violence conjugal, celle dont les enfants souvent, subissent les conséquences directes ou indirectes. L’auteur est homme qui a bien su cerné ce que peuvent ressentir les femmes battues, tout y est : la peur, la fuite, l’angoisse d’être à nouveau confronté à cet homme imbibé d’alcool pour qui sa femme n’est qu’un objet. Thierry Guilabert nous raconte comme dans un film, l’histoire d’une fuite en avant qui aboutira à la liberté. Mila et sa maman n’ont guère le temps de se perdre en conjectures, il faut qu’elles survivent, pour réapprendre à vivre.
Le silence laissait penser que tout était détruit. Et petit à petit, hagards, comme surpris d'être encore vivants, les gens se levèrent. Et ceux qui étaient debout avançaient vers la sortie, sans aucune hâte. Je me retrouvai à l'air libre. C'était une nuit rouge où d'immenses flammes déchiraient les ténèbres. La ville qui s'appelait Gernika brûlait.