Pourquoi les pauvres poussent-ils un chariot quand les riches vont au cinéma, au musée ou font du sport ? les occupations du samedi trahissent un niveau de vie et de culture.
Des bombes larguées de trop haut, qui n'atteignent pas leurs cibles, mais s'écrasent un peu plus loin, n'importe où, ou plutôt juste là où elles n'auraient jamais dû tomber, martyrisent Saint-Etienne et ses habitants.
De toute manière, il leur fallait à tous deux se rendre à la raison. Le bonheur ne naît jamais de la rencontre de deux malheurs.
pourtant il n'y avait pas plus stéphanois que lui. son caractère était stéphanois, ses qualités, son courage et son abnégation, sa fierté et son envie de réussir, en toute honnêteté, avec le sens de la solidarité face à ses collègues, et puis cette capacité à se dépasser, à donner plus qu'on ne possède. C'était ça, Saint-Etienne, la grandeur d'âme de l'ouvrier, un pays de générosité et d'altruisme.
Et puis, il faut bien le dire, au milieu de toutes les raisons sociales et économiques qu'on opposait au pouvoir, la motivation d'un grand nombre de Gilets Jaunes tenait aussi à une forme de lassitude plus vague et plus profonde devant la vie qu'il fallait mener quand on est pas bien nés.
Longtemps j'ai tâché d'apprendre à mes élèves l'esprit critique, la faculté de tout interroger et de ne jamais rien prendre pour argent comptant. Et puis j'ai fini pas baisser les bras. Ils me reprochaient justement de tout discuter, de les obliger à douter de tout alors qu'ils ne recherchaient que des certitudes, des choses vérifiées et confirmées qu'ils n'auront plus qu'à apprendre et à régurgiter sans réfléchir en petits singes faussement savants.
Oui, mais, avec ton Müller, on se retourne sur quoi ? Et pourquoi lui offrir son heure de gloire, à ton type ? Qu’est-ce qu’il représente, tu peux me le dire ? Un prisonnier de guerre allemand qui refuse de rentrer dans son pays, une fois libéré, mais pourquoi ? Tu le sais, toi ? Qu’est-ce qui l’en empêchait ? Qu’est-ce qui le pousse à rester en France ? Franchement, tu crois que la France en voulait des gens comme lui ?
— En tout cas, Michelin l’a embauché !
— Tu parles ! Simple besoin de main d’œuvre !
— Donc, la France avait besoin de lui ! Comme des Portugais que Michelin va faire venir…
— Ou les Espagnols ! Hein, c’est cela ? Tu vois, ton reportage me gêne précisément pour cette raison : il égalise tout. Tous les cas finissent par se valoir, le Républicain qui tourne le dos à l’Espagne franquiste et le soldat allemand qui refuse de rentrer dans son pays dénazifié ! Franchement, tu montres un sens de l’Histoire qui ne me plaît pas !
Il y a des gens avec qui l'on passe une grande partie de sa vie et qui ne vous apportent rien. Qui ne vous éclairent pas, ne vous nourrissent pas, ne vous donnent pas d'élan. Encore heureux quand ils ne vous détruisent pas à petit feu en se suspendant à vos basques et en vous suçant le sang. Et puis il y a ceux que l'on croise, que l'on connaît à peine, qui vous disent un mot, vous accordent une minute, une demi-heure et change le cours de votre vie.
Et Brigitte cria contre le père, et à son tour il haussa le ton. Il prit conscience que son autorité avait perdu son efficacité, qu'il ne lui ferait plus jamais peur, ne lui dicterait plus ses actes désormais. il se découvrit incapable de plus rien lui imposer. Elle avait muri. Sa petite fille avait bien grandi. A présent, le ceinturon pouvait rester sur son pantalon, il ne servirait à rien.
Je n'ai vécu qu'avec moi-même – et mes deux filles... mais c'est une relation sans comparaison, forcément – et là je découvre le besoin urgent, oppressant de vivre avec toi.
Ton corps et ta pudeur, ta douceur et tes gestes, tes sourires et tes caresses m'offrent un autre monde. Tu es une rupture dans ma vie, une métamorphose, une promesse surtout. Tu me rends ma jeunesse non pas par ton âge mais parce que tu m'offres de vivre ce que j'attendais à dix-huit ans, et qui n'est jamais venu avant toi. Tu m'offres de recommencer là où tout s'est arrêté, dans ces années où l'amour rêvé n'a pas su advenir en réalité. Il m'a fallu trente années pour faire un premier pas... et encore tu avais largement entrouvert la porte.
Merci.
Je t'aime pour ce que tu es et tu seras, pour ce "nous" que tu rends possible, pour ce "moi" que tu changes dès que je te vois ou t'écris.