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EAN : 9782812201264
250 pages
RAM (20/09/2019)
4.3/5   5 notes
Résumé :

Saint-Étienne, 26 mai 1944. Plus de mille bombes s’écrasent sur la ville, les morts se comptent par centaines. Parmi eux, deux frères de huit et quinze ans. Comment surmonter l’horreur ? Brigitte, leur jeune sœur, va grandir dans le souvenir, le chagrin et l’espoir. Sortir de l’enfance, découvrir le monde, connaître ses premières amours : la fin des années 40, les années 50 se donnent à elle comme une seconde chance. Mais y a-t-elle droit ? Et que lui faut-i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Saint-Étienne la noire, la misérable, cette ville minière à soixante kilomètres de Lyon la soyeuse, nous sommes en 1948 et en ces temps d'après-guerre, Brigitte 14 ans, son certif' en poche, doit travailler à l'usine, même pour une paye modique, elle doit aider ses parents. Son enfance a disparu il y a quatre ans sans s'en rendre compte, le jour où les Américains ont bombardé la ville.

Thierry Poyet avec une belle écriture, vivante et émouvante nous entraîne dans le Saint-Étienne des années 50 à travers le portrait d'une petite stéphanoise qui a le sentiment de n'être pas à sa place. Une jeune femme insoumise qui rêve de liberté et d'indépendance, voler de ses propres ailes, faire sa vie, quitter le foyer de ses parents, fonder sa propre famille, échapper à la banalité de son quotidien, quitte à épouser un garçon médiocre, sans ambition pourvu qu'elle puisse le mener par le bout du nez et oublier le drame qui a brisé l'existence de toute sa famille.

Un roman social où nous partageons la vie laborieuse des ouvriers, la pauvreté, la lutte contre les patrons, les quartiers populaires comme des petits villages où tout le monde se connaît, les bistrots où l'on essaye d'oublier cette vie de misère.
Thierry Poyet sait retranscrire de façon réaliste et détaillée l'horreur du bombardement de Saint-Étienne, le 26 mai 1944 ; la douleur d'une mère face à l'insoutenable qui sombre dans la folie et le père qui ne comprend rien à cette guerre qui vient de lui enlever ses deux fils. Ce roman est aussi un hommage à une ville et aux qualités de ses habitants, leur générosité, leur solidarité, leur courage et leur honnêteté, des gens simples, travailleurs et fiers.
Le récit est parsemé d'expressions du « gaga » le parler imagé des stéphanois et agrémenté d'extraits de livres où des écrivains célèbres parlent de la ville ouvrière.
Dans ce premier roman, l'auteur excelle dans l'art de rendre compte d'une époque, d'une ville, à travers le portrait d'une femme courageuse, volontaire et moderne.

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La petite stéphanoise dépeint la vie de Brigitte de ses quatorze ans à ses vingt-deux ans. Elle est marquée par la date du 26 mai 1944, cinq ans plus tôt. Ce jour-là, Saint-Étienne a été bombardé et le malheur a touché sa famille. Comment se construire après une telle tragédie ?


L'adolescente est partagée entre ses désirs d'émancipation et le soutien qu'elle doit à ses proches. Elle se plaît à rêver de mariage pour prendre son envol. Elle raconte ses premiers amours, ses expériences professionnelles et ses choix de vie. Une jeune femme, dans les années 50, est-elle entièrement libre de ses décisions ?


J'ai adoré ce roman intimiste. Brigitte m'a beaucoup touchée. Elle a grandi, d'une manière brutale, après la tragédie qui a touché énormément de foyers de Saint-Etienne. Chaque membre de sa famille a réagi au drame avec ses armes. La jeune fille a mûri très vite, mais sa jeunesse lui a permis de ne pas perdre espoir. Malheureusement, celui-ci ne suffit pas toujours et la vie se charge de le rappeler. J'aurais aimé, à certains moments, pouvoir lui dire de laisser une chance au destin, de ne pas se précipiter…


Le narrateur est extérieur, mais l'affection qu'il porte à Brigitte se ressent tellement que j'ai eu la sensation que c'était elle qui s'exprimait. La plume de Thierry Poyet crée une proximité très forte. Elle est très douce et très intérieure, les mots sont assemblés de manière superbe créant une musicalité poétique. L'auteur est maître de conférences en littérature française du XIXe siècle à l'université de Clermont-Ferrand et on ressent son amour et sa maîtrise de la langue française.


Deux passages m'ont particulièrement chamboulée.[…]


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Un roman formidable, chargé d'émotions. Un superbe portrait de femme, courageuse, pleine de volonté, dans une époque - les années 1950 - qu'il faut redécouvrir.
J'ai beaucoup aimé.
Pourquoi les medias n'en parlent-ils pas ?
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Une roman bouleversant sur le destin d'une fille d'ouvrier en tant de guerre. Un clin d'oeil de 200 pages à la ville de St Etienne et ses habitants.
Lien : https://mellecupofteabouquin..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
pourtant il n'y avait pas plus stéphanois que lui. son caractère était stéphanois, ses qualités, son courage et son abnégation, sa fierté et son envie de réussir, en toute honnêteté, avec le sens de la solidarité face à ses collègues, et puis cette capacité à se dépasser, à donner plus qu'on ne possède. C'était ça, Saint-Etienne, la grandeur d'âme de l'ouvrier, un pays de générosité et d'altruisme.
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Des bombes larguées de trop haut, qui n'atteignent pas leurs cibles, mais s'écrasent un peu plus loin, n'importe où, ou plutôt juste là où elles n'auraient jamais dû tomber, martyrisent Saint-Etienne et ses habitants.
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De toute manière, il leur fallait à tous deux se rendre à la raison. Le bonheur ne naît jamais de la rencontre de deux malheurs.
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Et Brigitte cria contre le père, et à son tour il haussa le ton. Il prit conscience que son autorité avait perdu son efficacité, qu'il ne lui ferait plus jamais peur, ne lui dicterait plus ses actes désormais. il se découvrit incapable de plus rien lui imposer. Elle avait muri. Sa petite fille avait bien grandi. A présent, le ceinturon pouvait rester sur son pantalon, il ne servirait à rien.
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Et puis, tout le monde le savait maintenant, le mieux en temps de guerre, c'est de faire semblant de rien, à continuer à vivre comme si de rien n'était, la guerre s'arrêterait quand elle le voudrait, voilà tout ! Etre fataliste, rien de meilleur pour arriver à vivre, ou à survivre !
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