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Critiques de Thomas Piketty (121)
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Le capital au XXIe siècle

Depuis mon DEUG de science économie, soit il y a près de 30 ans, je ne m'étais plus attaqué à ouvrage économique si imposant, tout du moins en nombre de pages. Tandis qu'alors, égaré par hasard dans cette filière, je rechignais à m'imprégner des théories et des essais des penseurs économiques que m'imposait le programme universitaire, je me suis surpris à parcourir ce livre de Thomas Piketty d'un empressement intéressé et d'une main légère. Le retentissement médiatique qui accompagna la sortie de : le capital au XXI siècle, ne m'avait pas échappé et il faisait partie de ma pile. Sans doute son épaisseur me faisait hésiter jusque-là, ou peut-être la peur de ne plus comprendre et de constater que mon passage en science économie fut une perte de temps. Au-delà de la satisfaction du devoir accompli, je ne regrette pas cette tardive plongée dans le travail de l'auteur. D'abord, parce qu'il éclaire la source des inégalités, un thème entamé avec Joseph Stilglitz, d'un oeil neuf. Comme le dit Thomas Piketty, personne n'avait présenté des séries statistiques aussi longues s'agissant de l'évolution de capital, du revenu et du patrimoine à travers les siècles. La densité de ce matériau dont il a l'humilité de préciser qu'il est imparfait et sujet à discussions permet de mettre en évidence que structurellement, le capitalisme tel qu'il a été et et tel qu'il est, produit des inégalités que seule la puissance publique pourrait réguler. Il ébauche des pistes sans omettre de signaler les difficultés qui en découleraient en matière de déploiement tant une collaboration mondiale, la transparence financière et la volonté semblent peu probables aujourd'hui. Ce livre m'a facilité le décryptage des épouvantails économiques maniés par les tenants forcenés d'un libéralismes échevelé. Donc merci Thomas Piketty. J'ai apprécié également sa conclusion, modeste face aux incertitudes d'une science sociale : l'économie ! Beaucoup la présente comme une science dont les équations mathématiques livreraient des vérités irréfragables, un amalgame que l'auteur fustige tant il lui préfère le qualificatif d'économie politique qui reflète bien plus sa réalité intrinsèque.
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Capital et idéologie BD

Club N°51 : BD sélectionnée

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Très bonne adaptation mettant à la portée de tous le travail de Piketty.



Ne pas avoir peur du thème (l'économie), l'ouvrage se lit avec plaisir.



Samuel

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Le principe de distribution des richesses (et ses inégalités) que l'on suit avec l'histoire d'une famille depuis la révolution jusqu'à aujourd'hui.



Passionnant !



David

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Bel effort de vulgarisation, très dense, avec une préférence pour le récit situé à notre époque.



Morgane R.

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Un grand travail d'adaptation et de vulgarisation du pavé de Piketty.



Se lit avec un grand plaisir.



Wild57

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Capital et idéologie BD

Qui ne connaît pas Thomas Piketty ? Il est depuis de nombreuses années l'un des plus grands économistes de France. Voilà que son livre est enfin adapté sur le support de la BD grâce à des auteurs dont une journaliste indépendante Claire Alet.



Un mot sur le dessin de Benjamin Adam qui a tout de même été diplômé des arts décoratifs de ma ville Strasbourg. Le dessin colle à merveille au propos économique de par sa simplicité et sa sobriété.



J'aime bien Thomas Piketty car bien qu'issu d'un milieu très aisé, il s'est tout de suite intéressé à la redistribution des richesses qui était loin d'être équitable. Il est vrai que beaucoup de gens qui se trouvent dans l’opulence ne se soucie guère des autres car ils estiment que leur réussite les place au-dessus.



La théorie assez singulière de cet économiste est d'affirmer que les inégalités de revenus ont baissé au XXème siècle en France et que c'est lié à la progressivité de l'impôt sur le revenu. Plus on gagne de revenus, plus on va financer la misère sociale et les caisses de l'Etat de manière générale. Du coup, l'argent est redistribué.



Il est vrai que cela pose un problème à beaucoup de gens qui se lèvent tôt pour travailler afin que certains puissent vivre un peu décemment sans fournir le moindre effort. On ne peut en vouloir farouchement à cette pensée quand on voit concrètement comment se passent les choses.



Cet économiste est défavorable à juste titre au mouvement de baisse de la fiscalité intervenu depuis les années 90 car cela favorise la reconstitution des grandes fortunes et cela accroît considérablement les inégalités. Le gouvernement macroniste actuel ne va d'ailleurs pas dans le sens préconisé par notre économiste puisqu'il préfère ne pas toucher à l'impôt en mettant à contribution les travailleurs pour une durée de travail plus longue jusqu'à la retraite.



Les Bernard Arnaud n'ont aucun souci à se faire avec une telle politique dont les effets négatifs seront du côté des petits travailleurs. Oui, c'est bien le retour en force des inégalités qui nous guette avec un petit pourcentage de milliardaires contrôlant presque toutes les richesses mondiales. On se retrouve à peu de choses près dans une société avant la révolution française où il y avait trois ordres : le tiers-état, le clergé et la noblesse représentant 2% de la population et qui contrôlaient la majorité des biens et des ressources.



Il faut savoir que certains économistes américains ont critiqué assez sévèrement les conclusions de Thomas Piketty en indiquant qu'il dramatisait la situation. Je ne sais pas mais je constate dans la vraie vie que les inégalités n'ont jamais été aussi fortes. Ceux qui sont du bon côté se complaisent dans cette situation et se barricadent face aux critiques en indiquant qu'ils le méritent. Mais bon, ce n'est pas une vulgaire question de jalousie mais plutôt de justice sociale. Bref, cet auteur a énormément de détracteur qui vont essayer de casser ses démonstrations pourtant constructives.



Cette présente œuvre étudie les idéologies justifiant les forts niveaux d'inégalités à travers le temps. C'est réalisé de manière ludique afin de faire passer le message. Il est vrai que dernièrement, Piketty a co-signé une tribune soutenant le programme économique de la NUPES ce qui ne va pas forcément plaire aux économistes américains. Moi, je suis plutôt sensible aux propositions fiscales et économiques qu'il réalise pour qu'on puisse vivre dans un monde plus juste et plus équitable.



Bonne idée également le fait que cela soit présenté sous forme de saga familiale qui part de la Révolution française à nos jours sous 8 générations de la même famille. On se rend compte que la richesse se transmet grâce à la succession. Par ailleurs, dans le passé, beaucoup ont profité des bénéfices de la colonisation.



On apprendra au passage ce que l'état français a fait à la République d'Haïti qui a obtenu son indépendance en 1804. Près de 20 ans après cette indépendance, la France sous la menace des armes a exigé une compensation financière astronomique pour la perte de son exploitation de l'île. C'est le monde à l'envers avec une indemnisation demandée aux descendants d'esclaves. Ce pays a mis près d'une centaine d'année à procéder au remboursement intégral avec les intérêts. Il est aujourd'hui l'un des pays les plus pauvres de la planète car cette spirale d’endettement a paralysé Haïti pendant plus d’un siècle. C'est véritablement scandaleux car Haïti est le seul pays au monde où des générations de descendants d’esclaves ont versé des réparations aux héritiers de leurs anciens maîtres !



Bref, c'est une enquête assez intéressante qui nous apprendra beaucoup de choses sur un mode parfois teinté d'humour. Il est clair que cette œuvre a bousculé la pensée économique depuis 20 ans avec un autre regard sur le passé.
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Une brève histoire de l'égalité

ROUGE



Thomas Piketty nous entraine sur les pas de l'égalité... enfin sur ceux de l'inégalité. Selon lui, et franchement il n'a pas tort, l'humanité est en marche depuis des décennies vers plus d'égalité.

On pourrait voir cette histoire de l'inégalité dans plusieurs domaines, ici c'est l'économie qui prime... et vas-y balance-moi tes chiffres et tes graphiques (et à mon grand désespoir, je suis plus lettres que chiffres et j'aime pas les dessins en bâtonnets ni le poisson d'ailleurs).

Femmes, classes ouvrières, esclaves, pays du Sud, c'est pas la joie, mais ça commence à aller mieux pour nous.

Thomas Piketty va prendre plusieurs groupes sociaux, et plusieurs indicateurs économiques (PIB, richesses détenues, budget alloué à l'enseignement,...) pour nous démontrer qu'il y a une belle évolution. Souvent il va prendre comme référence 3 groupes "économiques" : les 50% les plus pauvres, les 40% suivants et les 10% les plus riches pour nous démontrer cette évolution.

L'évolution vers l'égalité au niveau mondial est une utopie qu'aimerait atteindre l'auteur qui se définit lui même comme socialiste démocrate (et qui définit la Chine comme une dictature socialiste). Il donne d'ailleurs des pistes pour redistribuer la richesse (façon rouge sang).

Maintenant, moi qui vit dans une contrée rouge depuis des décennies (la Walbanie ou Wallonie), et qui suis taxée sur mon revenu à plus de 50%, et qui suis plutôt du côté obscur (heuuu non) libéral de la force, je me dis que Thomas il fume quand même pas mal la moquette s'il pense que l'on va se laisser berner par le Communisme. Oui parce que voilà, lui, il rêve d'un bon vieux communisme (même s'il ne le dit pas). Mais il suffit de prendre l'histoire à témoin, l'URSS, la Chine, La Corée du Nord, Cuba, c'est loin d'être des paradis d'égalité !



Bref, l'égalité, c'est beau sur papier, et on tend vers plus d'égalité, c'est indéniable, mais l'humain est-il fait pour l'égalité ?



On lit ce livre si on n'est pas rebuté par les chiffres et l'économie,

On ne le lit pas si on a envie de passer un bon moment de détente (et là on prend plutôt le dernier Minier ou Perrin selon son humeur),

On lit ce livre si on est socialo-coco et à gauche toute,

On le lit aussi si on est de droite, certainement si on est comme moi sur la limite gauche de la droite avant d'atteindre le centre,

On lit ce livre si on a envie d'appréhender la marche du monde d'un point de vue économique,

On ne le lit pas si on en a rien à kicker de ce qui nous entoure et du jeu dans lequel on joue.



Parce que même si je ne suis d'accord avec les solutions proposées par l'auteur, c'est quand même une fameuse mine de connaissance qui permet de mieux voir le monde tel qu'il est.
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Le capital au XXIe siècle

« le capital au XXI siècle », un gros livre, presque 700 pages, un livre intéressant, qui couvre à la fois un sujet économique et historique, et, finalement, un livre pertinent, qui traite de la situation actuelle de l'Europe. L'auteur, Thomas Piketty, est devenu un économiste très connu depuis l'apparition de ce livre. Il s'exprime contre les mesures d'austérité européenne. Il propose une autre solution pour attaquer en parallèle la dette publique européenne et l'inégalité croissante du capital : l'introduction d'un impôt progressif. C'est pour ça qu'il est invité tellement souvent par des universités et des gouvernements pour présenter ses idées économiques. C'est pour ça aussi qu'il y a des critiques qui considèrent Piketty simplement un marxiste…

Le sujet de son livre est d'un côté très compliqué, les développements financiers pendant plus de 2 cent années, mais d'une autre côte, le sujet s'est présenté tellement clairement qu'on peut le comprendre confortablement. En effet, sans formation économique quel que soit, le lecteur peut suivre assez facilement les interprétations et les conclusions.

Le livre est très intéressant aussi parce que l'auteur a inséré des références littéraires. Il explique l'importance du sujet de possession des terres et des biens dans la littérature du XIXe siècle. L'auteur débat la question fondamentale déjà discutée dans les livres De Balzac, de Jane Austen et d'autres écrivains du XIXe siècle : pour améliorer son capital, serait-il mieux de faire ses études pour trouver un emploi avec un bon salaire ou serait-il meilleur de se marier avec un héritier ou une héritière d'une famille fortunée ? Malheureusement, on pourrait conclure après d'avoir lu « le capital au XXIe siècle », que d'investir dans un mariage avec la richesse est mieux pour améliorer son capital que d'investir dans une formation nécessaire pour trouver un bon emploi. Donc, rien n'a changé pendant les derniers deux siècles …

Alors, le livre de Piketty couvre la répartition des richesses depuis le XVIIIe siècle. le livre repose avant tout sur l'analyse de l'expérience historique des principaux pays développés : les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni. C'est une chose nécessaire pour le chercheur, car on peut trouver des données économiques jusqu'au début du XIXe siècle seulement pour les pas riches.

Je trouve le livre vraiment intéressant et impressionnant. Je le trouve intéressant parce que je m'intéresse à la fois à l'économie et à l'histoire et je veux apprendre le français, une langue difficile et compliquée pour un simple garçon hollandais. Alors, trois intérêts dans un seul livre ! Je le trouve impressionnant non seulement pas en raison du grand nombre de pages, mais aussi grâce à la manière de la présentation et de la discussion des données financières. Il y a beaucoup de données présentées et analysées. Heureusement elles sont résumées clairement par des graphiques claires. de plus, le texte contient maintes liens pour que le lecteur puisse accéder les données individuelles aux Internet. En se basant sur ces données, l'auteur arrive à des conclusions captivantes. Même si on ne veut pas étudier toutes les informations numériques, on peut suivre facilement le raisonnement et les conclusions.

Le livre comprend quatre parts. Dans les premières trois parties, l'auteur présente des données financières, ses interprétations et les résultats de ses analyses. Il explique la croissance de l'inégalité du capital, aux États-Unis et en Europe. C'est une inégalité grandissante, surtout depuis le début de la crise actuelle et économique en 2008. Ces trois parties forment la préparation de la quatrième partie du livre où l'auteur propose notamment sa conclusion sur la nécessité d'un impôt progressif pour réduire l'inégalité du capital et pour réduire la dette publique.

Dans la première partie du livre, « Revenu et Capital », l'auteur traite la répartition des richesses. Il avance que « dans des sociétés de croissance faible, les patrimoines issus du passé prennent naturellement une importance disproportionnée, car il suffit d'un faible flux d'épargne nouvelle pour accroître continûment et substantiellement l'ampleur du stock ».

C'est ici, dans cette première partie, où l'auteur présente son équation intrigante « r > g » sur laquelle il a basé son entier travail. le signe « r » représente le taux de rendement du capital au cours d'une année (sous forme de profits, dividendes, intérêts, loyers et autres revenus du capital, en pourcentage de sa valeur). le signe « g » représente le taux de croissance ou l'accroissement annuel du revenu et de la production. Quand r est plus large que g cela implique mécaniquement « que les patrimoines issus du passé se recapitalisent plus vite que le rythme de progression de la production et des revenus. Donc, dans des sociétés de croissance faible, les patrimoines issus du passé prennent naturellement une importance disproportionnée, car il suffit d'un faible flux d'épargne nouvelle pour accroître continûment et substantiellement l'ampleur du stock. »

Dans la partie suivante, « La dynamique du rapport capital/revenue », l'auteur discute plus sur les conséquences de cette équation « r > g ». Il montre aussi qu'on doit analyser les données financières pendant une longue durée (au moins cent années) pour éliminer des effets temporaires. Il discute aussi les effets économiques désastreux des guerres mondiales. Désastreux si, mais Piketty montre que ces deux guerres ont aussi abouti à une réduction sérieuse de l'inégalité européenne en ce temps…

Dans la troisième partie du livre, « La structure des inégalités », l'auteur discute la distribution de la richesse dans les sociétés européennes et dans les États-Unis. Il montre que dans les pays riches, « les 10 % les plus riches détenaient la quasi-totalité du patrimoine national et que la part du décile supérieur atteignait 90 % ». Il constate que : « À eux seuls, les 1 % les plus fortunés possédaient plus de 50 % du total des patrimoines. La part du décile supérieur atteint 60 % en Europe en ce début de XXIe siècle, et elle dépasse 70 % aux États-Unis. » En 2010 selon l'auteur, la moitié inférieure de la population possède à peine 5 % du total.

Selon l'auteur, la hausse de ces inégalités aux États-Unis a contribué à fragiliser le système financier américain. Il donne l'argument que cette hausse a eu pour conséquence « une quasi-stagnation du pouvoir d'achat des classes populaires et moyennes aux États-Unis, ce qui n'a pu qu'accroître la tendance à un endettement croissant des ménages modestes ; d'autant plus que dans le même temps des crédits de plus en plus faciles et dérégulés leur étaient proposés par des banques et intermédiaires financiers peu scrupuleux, et désireux de trouver de bons rendements pour l'énorme épargne financière injectée dans le système par les catégories aisées. »

Dans la dernière partie du livre, « Réguler le capital au XXIe siècle », l'auteur discute la dette publique. C'est ici qu'il avance et défend la nécessité d'un impôt progressif. Un impôt est dit proportionnel quand son taux est le même pour tous. Un impôt est progressif quand son taux est plus élevé pour les plus riches et plus faible pour les plus modestes. D'après l'auteur, le niveau optimal du taux supérieur dans les pays développés serait supérieur à 80 %. (J'avais déjà mentionné l'étiquette de marxiste…).

Depuis 2008 il y a une grande discussion sur la dette publique en Europe. Les mesures d'austérité ont divisé politiquement les pays du nord et les pays du sud. de plus, il semble que ces mesures ont abouti à des problèmes économiques même plus grands. Piketty explique qu'il existe deux façons pour un État de financer ses dépenses : par l'impôt, ou par la dette. L'auteur déclare que l'impôt est la solution préférable, « à la fois en termes de justice et d'efficacité ». Selon l'auteur il existe trois méthodes principales pour réduire significativement une dette publique importante que l'on peut combiner dans diverses proportions : l'impôt sur le capital, l'inflation et l'austérité. L'auteur prétend que la pire solution, en termes de justice comme en termes d'efficacité, est une cure prolongée d'austérité. C'est pourtant cette solution qu'on a choisie actuellement en Europe. Par contre, Piketty déclare que la solution préférée pour réduire la dette publique consiste à prélever un impôt exceptionnel sur le capital privé.




Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Le capital au XXIe siècle

Thomas Picketty, économiste français, est un spécialiste de l'étude des inégalités économiques.

Il a reçu en 2002 le prix du meilleur jeune économiste de France et a joué un rôle majeur dans la fondation de l'Ecole d'Economie de Paris, où il est professeur.

La parution américaine de son livre "Le Capital au XXIème siècle" a déclenché cette année un important débat public.

Son étude s'inscrit dans une perspective historique et comparative.

Elle fait ressortir que, si les inégalités ont diminué au XX ème siècle, en raison de la forte croissance, cette évolution est maintenant inversée.

Les pays anglo-saxons, qui avaient aussi connu une baisse des inégalités, se sont engagés dans une dynamique de reconstitution des inégalités depuis 30 ans, leur exemple étant suivi suite aux effets de la mondialisation.

Le but de l'auteur est de remettre la question de la répartition au coeur de l'analyse économique.

Livre intéressant mais difficile à lire d'une traite en raison de son volume, près de mille pages.

En revanche le texte est très accessible même à ceux qui n'ont pas fait d'études d'économie.

Un ouvrage de référence, à lire et à relire.
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Capital et idéologie BD

On suit avec beaucoup d'intérêt les destins des générations successives d'une famille bourgeoise, enrichie par le commerce maritime et du "bois d'ébène". Beaucoup de rappels historiques, de concepts d"économie politique sont expliqués simplement, par l'exemple. Le XXe siècle sera fatal aux rentiers : la valeur des biens diminue, l'impôt de vient progressif, l'épargne stagne tandis que l'inflation flambe, ce qui est tout profit pour les Etats endettés après 45. On ne se limite pas à la France : il y est question de l'évolution économique et politique de l'Inde, des Etats-Unis et de l'Europe. Nostalgie pour les Trente Glorieuses et du keynésianisme, critique de la théorie du ruissellement et de l'ultralibéralisme, enjeux du dérèglement climatique...Cela donne envie d'approfondir tous ces concepts et de s'attaquer à la brique qui a rendu célèbre Thomas Piketty.
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Pour une révolution fiscale. Un impôt sur le rev..

L'impôt est un puissant outil de politique publique, mais au fur et à mesure des réformes successives, il est devenu aussi illisible, notamment avec le système d'imposition par tranche marginale de l'impôt sur le revenu, qu'injuste : apparition de niches fiscales nombreuses, absence de progressivité réelle de l'impôt, taxation très inégalitaire des revenus du travail et des revenus du capital.



Qui sait par exemple que l'imposition en fonction des revenus d'une personne physique augmente jusqu'à 5000€ brut par mois, puis ne cesse de décliner. Qui sait quelle est la part de l'impôt sur le revenu, de la TVA, de l'IS dans les revenus réels de l'Etat. Qui sait quelle est la part des revenus du capital qui sont réellement déclarés et assujettis à l'impôt.



L'étude de Piketty et Landais n'est pas neutre loin s'en faut, et elle ne s'affiche absolument pas comme telle : le titre programmatique annonce clairement le but politique et l'un des auteurs s'est suffisamment affiché comme soutien à Ségolène Royale en 2007 pour ne pas laisser le moindre doute. Une fois le diagnostic inégalitaire établi sur le système fiscal actuel - extrêmement riche et nourri - les auteurs annoncent un projet de réforme de l'impôt à la fois réaliste, pragmatique et renseigné. On aura du mal à savoir à quel point l'idéologie qui oriente la rédaction de cet essai, est un frein à l'objectivité scientifique apparente. Et cela suscite l'envie de lire au moins quelques contradicteurs pour se faire une idée. Passionnant et éclairant quoi qu'il en soit. Et accompagné d'un site internet accessible ci dessous.



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Capital et idéologie BD

La mode semble aux adaptations graphiques d'ouvrages spécialisés et je commence à y prendre goût. Je n'aurais jamais affronté la lecture de Piketty dans le texte (et pourtant, je sais qu'il est dans la bibliothèque familiale), alors que cette version en images est tout à fait abordable. On y suit sur plus d'un siècle (de 1789 à 2020) les descendants de Pierre, membre de la noblesse bordelaise d'Ancien Régime) et le constat n'est guère surprenant, plus on est riche, et plus on a de possibilités pour le devenir encore plus, quelle que soit l'époque, et ce, même si la fortune de Pierre finit par s'effriter au fil des générations. Chaque membre de cette famille représente un type social ancré dans son époque et c'est ce qui rend l'ensemble assez simple à comprendre. Ils naissent, vieillissent, meurent, se croisent et s'opposent souvent. Chaque période importante est ainsi caractérisée par un couple de personnages (et ils sont nombreux !) et une couleur spécifique pour bien la délimiter.

Les connaissances historiques sont ainsi mises en perspective pour montrer comment l'idéologie permet au capital de rester entre les mains des plus riches quand les plus pauvres ont toutes les chances de le rester, et ce, sur plusieurs générations. Les explications sur les différents impôts qui permettent la persistance de ces inégalités sous couvert de juste répartition sont assez claires, ou du moins, il me semble avoir compris. La dernière partie, courte, consacrée aux propositions, montre aussi très bien que des possibilités existent, tout en laissant voir aussi très bien pourquoi elles ne sont pas mises en place.
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Mesurer le racisme, vaincre les discriminat..

Un petit livre d'à peine 60 pages. L'enfer étant pavé de bonnes intentions, l'auteur rappelle que les actions des instances étatiques attisent bien souvent les inégalités plutôt que de les réduire. C'est pourquoi il appelle à augmenter la dotation des observatoires des inégalités - afin de leur permettre la mise en place d'études plus approfondies . Et il appelle au débat démocratique. Fort bien, mais la politique se nourrit elle surtout de faits et chiffres ? Je me le demande ...
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Capital et idéologie BD

Cette bande déssiné est très bien faite.

Je l'a recommande à tous.

A travers une famille a partir de la révolution à nos jours on découvre les enjeu d'hier et d'aujourd'hui sur l'imposition.

A la fin de l'ouvrage, l'auteur propose des propositions.

Bravo au dessinateur et à l'auteur pour la qualité de l'ouvrage.

C'est un livre a prété et offrir pour comprendre dans le monde dans lequel on vit.
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Une brève histoire de l'égalité

J'achève cette lecture avec intérêt. Thomas Piketty m'a transportée vers une alternative aux politiques actuelles accroissant les inégalités même si depuis la fin du XVIII ème siècle il existe "un mouvement historique vers l'égalité".

J'ai apprécié les solutions proposées par Thomas Piketty qui me semblent pertinentes. "Toutes les transformations évoquées dans ce livre, qu'il s'agisse de l'Etat social, de l'impôt progressif, du socialisme participatif, de l'égalité électorale et éducative ou de la sortie du néocolonialisme, ne pourront avoir lieu que si elles impliquent de fortes mobilisations et des rapports de force." Tout un programme ! Le socialisme doit être démocratique, écologique et métissé.



De l'histoire de l'égalité et des inégalités vers un nouveau contrat social, y compris transnational. voilà ce que propose ce grand économiste.



J'adhère à fond !



Cette entrée en matière me permettra peut-être de lire les plus gros pavés de Piketty. Ce livre est très compréhensible.



Vive la sociale 😀
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Une brève histoire de l'égalité

Merci à Thomas Piketty pour avoir écrir cet essai.

Merci à lui pour son travaille de collecte d'informations.

Merci aux libraires indépendants, aux Fnac et autres vendeurs de livres qui ont mis son livre en avant.



Dans la première partie de l'ouvrage qui est questions de constat qui commence dés la révolutions.

On parle de la France mais aussi du reste du monde.

Je vous prie d'accepter mes excuses sur les thèmes que je vais peu être oublié de faire mention.

Les questions de la démographie, l'espérance de vie, l'éducation, l'accès à la propriété, la colonisation hier et aujourd'hui, l'héritage, le rapport à la monnaie, les quotas, les rapports entre les pays du Sud et du Nord, socialisme, racisme, l'état social ect..



Il prend des exemples avec des pays comme Indes, Finlande et la Chine.



Dans la fin du livre, il y a des propositions notamment sur l'héritage, sur la taxation des revenus plus importants.



A plusieurs reprises, il indique qu'il faut qu'il est éveille du peuples pour que certains soient réalisables.

Même si le sujet peut paraitre âpre, le ton est toujours bien bienveillant.



Il nous montre que c'est dans les 80 que les inégalités dans les pays du nord vont refaire surface de manière exponentielle et explique pourquoi?



Une lecture pour moi, qui a été très riche d'enseignement.







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Le capital au XXIe siècle

Le Capital de Piketty est un pavé dans tous les sens du terme ! Tout d'abord un pavé à lire, c'est un peu ce qui peut rebuter nombre de lecteurs potentiels. 950 pages d'économie rigoureuse, même accessible, ça peut refroidir !



Un pavé intellectuel : les inégalités du capital ont jusqu'à ce jour été la norme, avec un rapport 5 à 7 entre capital et revenus, et le libéralisme ne permet pas de réduire cette inégalité. Ce qui a réduit cette inégalités, ce sont les guerres, et les besoins des états de collectiviser les richesses pour se reconstruire ! Ca donne à réfléchir sur le futur de nos sociétés...



Un pavé dans la mare pour nombre d'économistes libéraux qui ne jurent que par la méritocratie d'un système ouvert. Les inégalités du capital retrouvent à ce jour le niveau qui était le leur (selon les indicateurs pris, méfiance tout de même aux raccourcis comme le démontre d'ailleurs plusieurs fois l'ouvrage !) et l'héritage et les donations ont un rôle importantissime dans cette inégalité ! Les histoires du mérite, c'est de la poudre aux yeux, aussi bien pour les revenus du travail que pour le capital et ses revenus, dont les rendements ne sont élevés que pour eux qui ont des capitaux importants.



Il y a tellement d'autres thèmes à aborder... Mais le plus importants est que l'auteur désacralise l'économie et invite tout un chacun à s'y intéresser et à prendre part au débat. Pour paraphraser l'auteur : "les plus pauvres sont ceux qui perdent le plus à ne pas compter"...
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Le capital au XXIe siècle

Pourquoi lire "Le Capital au XXIe siècle" de Thomas Piketty?



Je me suis lancé dans cet ouvrage dans un but d'initiation. En fait, je n'avais jamais fais, ni étudié l'économie, j'avais quelques bases mais au lycée, je passais mon temps les yeux rivés sur les plus belles pages d'Aristote, Montesquieu et Montaigne... C'était bien beau tout ça, mais le jour où le prof de Géographie Économique a débarqué dans l'amphi, son jargon m'a particulièrement dégouté et fait regretté ma sensibilité poétique à la noix. J'ai cherché dans toute la bibliothèque de la fac un "Que sais-je?" ou je ne sais quoi d'abordable afin d'être catéchisé... Bref, j'ai pensé que la solution était de me casser le crâne sur un ouvrage fastidieux qui pèserait lourd dans les mains et sur mon petit cerveau fantasque, afin d'être pénétré du jargon et des principales notions.



Manque de bol, l'ouvrage est clair, très clair, et l'on se prend au jeu. Piketty est un bon pédagogue et l'écriture est très étudiée en ce qu'elle peut être comprise de tous. Bon, je n'ai pas tout compris, et je laisserai les amateurs d'économie disserter sur le "capital frugifère" (pour cette raison je préfère ne pas noter l'ouvrage), mais je teins à signaler que ce livre est accessible, et scientifique dans sa démarche. On connaît les orientations politiques de l'auteur (ce ne sont pas les miennes), mais je trouve que ça ne pollue pas l'ouvrage, dont la substance est l'études de sources historiques, mêlées parfois à de la sociologie. Car c'est bien un appel à la collaboration des différentes sciences sociales que Piketty lance dans son introduction, car l'ensemble de sa démonstration repose en fait sur une certaine réalité matérielle.



Pour conclure, au delà du message politique, je recommande la lecture de cet ouvrage comme une initiation à l'économie pour les gens comme moi, qui sont assez hermétiques à son jargon et ses principes.
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Capital et idéologie

Nouveau monument de Thomas Piketty pour mieux comprendre les origines, les étapes et les effet du capital ainsi que les fondements des idéologies dominantes dans la société (les 3 ordres avant la Révolution mais ailleurs en Europe, la propriété particulière sacralisée,...).

Après son ouvrage majeur, le capital au XXIe siècle ce livre interroge dans une vision mondiale et non hexagonale.

L'auteur a une vision globale pertinente et considère que le socialisme est la seule issue pour concilier développement, diminution des inégalités et répondre aux enjeux climatiques notamment. Impressionnant!

A lire absolument!

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Une brève histoire de l'égalité

Une brève histoire de l'égalité de thomas Piketty, seuil 351 pages, (2021)



Thomas Piketty est un économiste de gauche ayant acquis une réputation internationale dont témoignent les nombreux prix et récompenses obtenus pour ses travaux relatifs notamment aux inégalités et aux problèmes de redistribution. Il a été le conseiller économique de Benoît Hamon en défendant l'idée d'un revenu universel. Dans le contexte politique actuel caractérisé par une certaine indigence dans les propositions et un manque de cohérence dans les programmes proposés par les candidats à l'élection présidentielle, Thomas Piketty propose un plan d'ensemble pour réformer la société.

Dans son livre « Une brève histoire de l'égalité », qui est une synthèse de ses précédents ouvrages, il défend la thèse selon laquelle on observe une évolution allant vers davantage d'égalité de statut, de propriété, de revenu, de genre et de race dans la plupart des régions et sociétés de la planète. Cette marche vers l'égalité est la conséquence des luttes et des révoltes face à l'injustice, qui ont permis de transformer le rapport de force et de renverser les institutions soutenues par les classes dominantes. Mais, les luttes et les rapports de force ne sont pas suffisants, ils ne garantissent aucunement que les nouvelles institutions et les nouveaux pouvoirs qui les remplaceront soient meilleurs que les précédents, car il est aisé de dénoncer les travers, mais plus difficile d'y remédier. L'expérience du communisme soviétique (1917-1991) illustre cela à la perfection. Son livre est illustré par de nombreux graphiques très clairs et explicites et par quelques statistiques pertinentes. Pour démontrer les progrès réalisés, ils donnent les chiffres suivants :



En 1820 20 % des nouveau-nés décédaient au cours de leur 1re année, aujourd'hui on est à moins de 1 %. Concernant l'alphabétisation, au début du XIXe siècle 10 % de la population mondiale de plus de 15 ans était alphabétisé contre 85 % aujourd'hui. le revenu moyen est passé au 18e siècle de 100 euros par mois par habitant de la planète à 1000 euros aujourd'hui. Est-ce à dire que tout est bien dans le meilleur des mondes ? Bien sûr que non. Un graphique montre clairement l'écart entre les plus riches et les plus pauvres qui a tendance à se creuser après un mouvement vers l'égalité au cours du XXe siècle. Il est à la fois souhaitable et possible de poursuivre la marche vers l'égalité et pour cela il faut aller beaucoup plus loin dans la mise en place de l'État social et de l'impôt progressif. Thomas Piketty dénonce le colonialisme et la domination militaire qui ont permis aux pays occidentaux d'organiser l'économie du monde à leur profit et de placer le reste de la planète dans une position périphérique durable. Il préconise le remboursement à l'État d'Haïti des sommes qu'il nous a versé pour indemniser les propriétaires esclavagistes français. Cette somme pourrait s'élever à 30 milliards d'euros qui permettraient à cet état plongé dans la misère à cause du colonialisme esclavagiste de prendre un nouveau départ. Thomas Piketty retrace toute l'histoire économique mondiale en dénonçant les injustices et les inégalités et les modes d'élections au suffrage censitaire qui ont permis à la classe dominante de conserver leurs avantages et leur fortune.



Il fait aussi un constat radical : toutes les données dont nous disposons aujourd'hui suggèrent que les taux quasi confiscatoires (impôt progressif) ont été un immense succès historique. Ils ont permis de réduire fortement les écarts de fortunes et de revenus, tout en permettant d'améliorer la situation des classes moyennes et populaires, de développer l'État social et de stimuler une meilleure performance économique et sociale.

Pour réduire les inégalités, il propose également le versement d'un héritage minimal versé à tous à l'âge de 25 ans financé par l'impôt progressif sur la fortune et la suppression des grosses successions.



Il dénonce toutes les discriminations et notamment celles dont sont victimes les femmes, il propose un impôt mondial de 2 % sur les fortunes supérieures à 10 millions d'euros, ce qui rapporterait environ 1000 milliards soit 1 % du PIB mondial, et d'investir cette somme dans la santé, l'éducation et les infrastructures des pays les plus pauvres.

Thomas Piketty résume sa pensée en fin d'ouvrage :



« J'ai défendu dans ce livre la possibilité d'un socialisme démocratique et fédéral, décentralisé et participatif, écologique et métissé, reposant sur l'extension de l'État social et de l'impôt progressif, le partage du pouvoir dans les entreprises, les réparations postcoloniales et la lutte contre les discriminations, l'égalité éducative et la carte carbone, la démarchandisation graduelle de l'économie, la réduction drastique des inégalités monétaires et un système électoral et médiatique enfin hors de portée des puissances d'argent. »



Bien sûr Piketty à des détracteurs, bien sûr il peut se tromper sur quelques chiffres, bien sûr comme tout être humain il peut être amené à interpréter certain fait dans le sens de sa philosophie personnelle, mais on sent à la lecture de cet ouvrage la volonté de prendre en compte les opinions contraires à la sienne et de tenter une synthèse afin de ne pas sombrer dans l'utopie. À un moment ou l'on voit une montée en puissance de l'extrême droite et du repli sur soi qui se manifeste notamment en désignant comme coupable de tous nos malheurs l'étranger, j'ai reçu l'ouvrage de Thomas Piketty comme une bouffée d'oxygène, son message est empreint d'humanisme de souci d'égalité, de fraternité et de partage. C'est d'autant plus agréable que l'auteur sait de quoi il parle et ne s'improvise pas économiste comme beaucoup de nos hommes et femmes politiques à quelques mois des élections. Tout n'est pas perdu.



Un ouvrage très dense (il est la synthèse de plusieurs ouvrages de plus de 1000 pages) mais en même temps parfaitement clair, argumenté et documenté.



On peut légitimement se demander pourquoi un tel livre n'a pas la même audience que le récent ouvrage d'un certain Z qui utilise la campagne électorale pour promouvoir sa production littéraire et dont la doctrine politique est toute entière basée sur la fermeture des frontières et le rejet de tout ce qui n'est pas français, reprochant même aux parents le choix de certains prénoms et leur contestant le droit de décider du lieu de sépulture de leurs enfants.

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Le capital au XXIe siècle

Voilà un livre intéressant à lire, mais autant un bon roman de 1000 pages ne me fait pas peur, autant rester concentré sur une étude économique aussi longue oblige à s’accrocher. Résultat, je l’ai lu de façon discontinue par petits morceaux successifs, entre d’autres lectures, ce qui n’est pas l’idéal. Pourtant tout est expliqué de façon simple et claire, comme des évidences à la portée de tous. Tant qu’il ne s’agit que de décrire, pas de problème, les constats sont très intéressants, notamment sur les ordres de grandeur. Mais on comprend bien que le propos ne parait si évident que parce qu’il est simplifié, et qu’il existe de multiples autres façons d’aborder le sujet, que les façons de compter impliquent des choix et que les explications sont toujours multifactorielles. L’auteur le reconnait d’ailleurs bien volontiers. Il explique les principaux partis qu’il a pris, renvoyant les pros à des annexes sur internet pour plus de détails. Or les sujets sont sensibles et il est bien connu que le diable se niche dans les détails. Et l’on passe vite de la description à des interprétations qui vont bien au delà de ce que l’on vient de constater. L’appréciation reflète des choix politiques et des façons de concevoir une société équitable. A une lecture superficielle, tout semble aller de soi, mais de fil en aiguille, on se rend compte qu’il faudrait s’investir beaucoup pour être à même d’avoir de ces démonstrations une lecture critique. Pas assez motivé, et pas dupe de l’objectivité apparente, je me suis laissé porté par ce succès planétaire, déjà vendu à 2,5 millions d’exemplaires. Ce qui est présenté avec beaucoup de talent est séduisant et apportera de l’eau au moulin de tous ceux qui sont déjà convaincus des conclusions. Quant à avoir valeur de démonstration irréfutable, à défaut d’être moi même économiste, je préfère vous laisser vous faire votre propre opinion. L’incertitude s’amplifie lorsqu’il s’agit de prolonger les courbes sur le futur et d'en tirer des recommandations.. L’économie est loin d’être une science exacte et les projections reflètent avant tout ce que l’on veut montrer. En tout cas, le débat lancé est intéressant, et c’est le principal mérite de ce livre qui bouscule les idées préconçues.
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Capital et idéologie

La première bonne nouvelle donc c'est qu'il est beaucoup moins difficile que le précédent. Ça se lit même facilement, au détail près que c'est un pavé.

C'est autant un livre d'histoire que d'économie. Les 3 premières parties sont même une sorte "d'histoire du Monde" (ou presque) depuis le XVe siècle. Un véritable tour de force. De très bons spécialistes de certaines régions du monde trouveront certainement quelques approximations mais l'ensemble est réellement impressionnant.

Piketty s'affirme très clairement comme un social démocrate. Il rejette assez violemment le marxisme surtout dans sa variante léniniste et soviétique et condamne même le marxisme tardif d'un certain nombre de partis de gauche (PS, Travaillistes anglais) Ouest européens plutôt contre productif. Son modèle est plutôt celui du SPD allemand de Bad Godesberg ou des travaillistes suédois visant à construire une société socialiste dans le cadre d'une économie de marché.

La dernière partie essentiellement consacrée à de l'analyse politique est intéressante mais moins convaincante. L'énorme savoir de Piketty issu de décennies d'analyse de données économiques sur le longue durée ne se retrouve pas dans ses analyses plus récentes de résultats électoraux. Meme si la lente derive des partis de gauche vers une "gauche brahmane" essentiellement au service des élites diplômées (face à la droite qui représente les élites économiques) est intéressantes. Les analyses politiques de situations récentes valent à peu près celles qu'on lit sur Facebook ou qu'on entend au comptoir.

Sur le fond on ne peut qu'être convaincu qu'il y a un énorme problème d'inégalites croissantes dans la quasi totalité des régions du monde depuis une trentaine d'années (Au passage on comprend à nouveau que le communisme a été une malédiction pour les pays dans lesquels il s'appliquait mais une bénédiction pour les travailleurs des autres pays). Même dans un pays aussi riche que les États Unis la part des revenus (sans parler du patrimoine) revenant aux 50% les plus pauvres est en chute libre
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Capital et idéologie BD

Une approche habilement simplifiée de l’histoire de l’économie moderne et des origines des difficultés actuelles que rencontrent les économies des pays occidentaux.

La transcription en BD rend le tout très accessible et le traitement humoristique apporté par les auteurs rend le tout plus léger et facilement mémorisable. Le style de dessin est simple et efficace, et sert très bien le propos général. Ça donne envie de lire l’ouvrage complet de Piketty !

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