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Critiques de Trinh Xuan Thuan (121)
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La plénitude du vide

Dans ce livre tous les chiffres sont vertigineux, au delà de l’échelle humaine.



Dès le premier chapitre je remarque un concept pertinent à propos du vide mathématique. Parce qu’il est impossible de supprimer sa conscience, le philosophe conclut que « l’idée du néant absolu, entendu au sens d’une abolition de tout », n’a pas de sens, qu’elle est « une idée destructive d’elle même, une pseudo-idée, un simple mot ». Pour Bergson, l’idée du néant ne peut être un concept valide car toute idée suppose une conscience. Or, dès qu’il y a conscience, parler de néant n’a plus de sens.

La réflexion scientifique sur le néant et le vide prit son essor avec les grecs : vers le VIè siècle av.J.-C., le long des côtes de l’Asie Mineure, en Ionie, survint « le miracle grec » qui dura 8 siècles. Une poignée d’hommes parvinrent à semer les germes d’un nouvel univers qui sonna le glas de l’univers mythique : l’univers scientifique qui est encore le nôtre aujourd’hui. Les Grecs eurent l’idée révolutionnaire que la nature était régie par des lois et que ces lois pouvaient être appréhendées par la raison humaine. Ils se penchèrent sur la question de l’origine de l’univers et ils se trouvèrent confrontés à la notion du vide. Le philosophe Aristote érigea sa conclusion que le vide ne pouvait exister, le principe selon lequel « la nature a horreur du vide » et cette idée aristotélicienne de l’horreur vacui allait régner et dominer toute discussion scientifique pendant les deux millénaires à venir.

A la fin de l’ouvrage Monsieur Trinh aborde des sujets philosophiques. Il semblerait que l’astrophysique, l’astronomie et toutes ces sciences ayant un lien avec notre univers, convergent vers des pensées philosophiques. Pour ceux qui ont regardé le joli film du chilien Patricio Guzmán "Nostalgie de la lumière", tous ces astrophysiciens ont l’oeil accroché au télescope et la pensée qui navigue dans l’éther philosophique. C’est plaisant et rassurant.

Je cite Monsieur Trinh à la fin de son livre…mais parce que la science et la spiritualité représentent l’une comme l’autre une quête de la vérité, dont les critères sont l’authenticité et la rigueur, leurs manières respectives d’envisager le réel ne devraient pas déboucher sur une opposition irréductible, mais plutôt sur une harmonieuse complémentarité.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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La plénitude du vide

Trinh Xuan Thuan passe en revue les grandes étapes et théories sur l'atome, la physique des particules, l'astrophysique en mentionnant les initiateurs de ces étapes. Il part de Platon et Aristote, continuant avec Leucippe et tous les grands suivants tels Copernic, Galilée, Lavoisier, Thompson, Newton, Bohr, Schrodinger, Einstein, pour finir avec le boson de Higgs. Les explications sont didactiques, il faut arriver à la fin pour être très attentif aux raisonnements qui deviennent plus ardus aux alentours du big bang et des constantes de Planck. L'auteur termine par les philosophies asiatiques Taoiste et Bouddhiste du Yin Yang, qui sont bien plus constructives que nos rétrogrades et dépassées religions occidentales.
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La plénitude du vide

Oxymore ?

Non sauf si vous confondez vide et néant.

Très bel essai sur le vide, d'abord sous l'angle scientifique (normal pour un astrophysicien) mais aussi sous l'angle philosophique (taoïsme, bouddhisme...).

Ce livre rappelle aussi la peur du néant des philosophes Grecs qui ne pouvaient donc pas imaginer le zéro.

Il rappelle aussi que le zéro est d'origine indienne même si ses utilisations et développement ont été menés et transmis par les mathématiciens des terres d'Islam (les fameux "chiffres arabes".

Plongez donc dans le vide pour vous aérer les neurones ;-)
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La plénitude du vide

Pour faire avancer la science, quand toutes les vraies questions avaient été résolues, il a fallu s’intéresser à ce qui coule de source. Pourquoi le ciel est bleu ? Pourquoi je vois mon reflet dans la flotte ? Pourquoi le temps passe si vite sans qu’on n’en fasse rien ? On trouva bien vite des réponses à ces questions mais d’autres s’en vinrent à constituer progressivement de véritables énigmes ; ainsi en fut-il de la question concernant la nature du vide (et celle de la désinvolture de l’humain face au mystère du temps et de l’accomplissement spirituel).



Certains vieux grecs de l’Antiquité ont assez rapidement imaginé que l’univers était vide et que la matière était faite d’atomes (comme des pixels). Comme ça marchait pas mal, on aurait pu croire que c’était la fin de l’histoire. Eh bien non ! On ne s’ennuie jamais avec l’humanité. Dès qu’on a trouvé un truc bien qui marche à peu près, il faut qu’on pose de nouvelles questions et hop, tout s’effondre. Platon et Aristote, les deux emmerdeurs de service, ont été choqués par l’idée d’un vide uniquement vide face à la matière faite d’atomes. Aristote a même dit que la nature, si elle pouvait parler, dirait qu’elle a horreur du vide. Heureusement qu’il était là. Platon et Aristote ont donc imaginé que l’espace de l’univers n’était pas vide mais « baigné d’une substance informe, l’éther, qui s’ajoutait aux quatre autres éléments constituant l’univers, la terre, l’eau, l’air et le feu » (la matière noire actuellement est un peu l’éther de l’univers). D’autres mecs se sont mêlés au débat : c’est devenu le gros bordel à propos du Vide. Saint Augustin par exemple, qui n’est pas plus con qu’un autre, pensait que le Vide, c’était le Diable (privatio boni). Il faut attendre des siècles et des siècles jusqu’à Torricelli, Pascal et Newton pour que la science prenne ses distances d’avec la religion (jamais complètement quoiqu’on en dise). « En fait, les discussions théologiques sur Dieu, au lieu de porter sur son omniprésence comme auparavant, changèrent graduellement pour se porter plutôt sur sa transcendance. » Comme Dieu est au-delà de notre monde, on peut étudier et mesurer celui-ci avec des moyens finis sans que cela ne constitue une hérésie. Dieu laisse les enfants s’amuser avec la science, il voit que ça leur fait plaisir.



On s’amuse bien chez les fous. Torricelli fait des expériences avec des tubes remplis de mercure ; Pascal fait des démonstrations publiques avec des demi-sphères d’un mètre de diamètre qu’il assemble et qu’il dépressurise avant de faire venir deux attelages de huit chevaux pour essayer de les séparer ; Newton se la coule douce dans la campagne chez sa daronne pendant que la peste sévit en Angleterre et il se prend une pomme sur la tronche alors qu’il se branle tranquillement sous un arbre - il élabore au passage les lois de la gravité. Sa théorie suggère un univers plutôt statique puisque, une fois que toutes les lois sont mises en place, une fois que Dieu a donné l’impulsion du mouvement, il peut laisser l’univers se démerder tout seul. Newton n’a toutefois pas réussi à comprendre ce qui permettait de transmettre la gravité. Ne serait-ce pas ce fameux éther ? Newton, qui concevait déjà la lumière sous forme d’une onde, a essayé de concilier son modèle corpusculaire de la lumière avec l’existence de l’éther. « La gravité accélèrerait ces particules jusqu’au moment où la force d’accélération serait exactement contrebalancée par la force de résistance exercée par l’éther, les particules de lumière se déplaceraient ensuite à une vitesse constante. » Mais son modèle était bidon parce qu’il aurait fallu une force gigantesque pour accélérer les particules jusqu’à la vitesse de la lumière.



L’éther ça nous semble désormais une drôle d’idée, à nous gens éclairés du siècle nucléaire, et pourtant sa disparition des manuels d’école date seulement d’Einstein qui, en publiant en 1905 ses quatre articles fondamentaux sur la théorie de la relativité restreinte, détruit le dogme newtonien d’un temps et d’un espace universels et absolus. « Le temps et l’espace peuvent se dilater, se contracter, s’étirer, se rétrécir avec la vitesse. Ils forment un couple indissolublement soudé dont les variations en fonction du mouvement sont toujours complémentaires. La mort de l’éther et le fait que la vitesse de la lumière est devenue une constante universelle, indépendante du mouvement de l’observateur, ont désormais doté l’univers de quatre dimensions. Aux trois dimensions de l’espace s’ajoute invariablement la dimension du temps. »



Bon, alors, ça veut dire que l’univers est de nouveau vide ? Vous faites chier. Maintenant même qu’on sait que le vide peuple abondamment l’atome, même la matière deviendrait du vent. D’ailleurs, que se passerait-il si on enlevait toute la matière de l’espace ? Est-ce qu’on obtiendrait un vrai vide de chez vide ? La physique classique dit : OUI ! Mais pas de bol, comme par hasard, c’est ce moment que choisit la physique quantique pour faire son apparition et ébranler la nouvelle petite certitude récemment acquise. La physique quantique dit qu’il existe plein de trucs qu’on sait pas et qu’on saura jamais si on veut que ça continue d’exister ; par contre, dès qu’on regarde pour voir ce que ça donne, pof, il ne reste plus qu’une seule chose. Bref, c’est l’inconnu, mais si vous regardez ça devient quelque chose de figé. Tout le monde sait ça, mais dans le domaine des sciences physiques, ce fut une sacrée découverte à se donner des frissons dans le dos. Ils sont cons ces physiciens. Prenons un exemple pour bien être sûr de rien comprendre. La lumière par exemple, est-elle corpusculaire ou ondulatoire ? Eh bien, elle peut être l’une et l’autre tant que personne n’a été la violer mais dès qu’on l’observe, on réduit sa nature à n’être qu’un point (si on veut connaître sa position) ou une onde (si on veut connaître son mouvement). Du coup, à la petite question de savoir si on obtiendrait un vrai vide si on enlevait toute la matière de l’espace, la physique quantique dit non : « la suppression de « tout » s’avère impossible dans le monde atomique et subatomique. Cette impossibilité est une conséquence de ce qu’on appelle le « flou quantique », lié au principe dit « d’incertitude » qui régit le monde de l’infiniment petit ».



L’univers de la physique quantique est rempli de particules virtuelles. Elles « apparaissent et disparaissent à un rythme effréné, selon des cycles de vie et de mort durant une infinitésimale fraction de seconde ». C’est la mousse quantique, miam, miam : « L’espace autour de nous n’est jamais totalement inerte ni lisse, mais perpétuellement mouvant et fluctuant. Seulement nous n’en sommes pas conscients, car cette activité fébrile se déroule à des échelles incommensurablement petites, inaccessibles à notre perception directe. » Ces particules virtuelles servent à transmettre des messages entre deux particules stables du monde réel. C’est un peu comme votre boulot que vous lâchez dès que vous avez suffisamment cotisé pour toucher le chômage : il n’était que virtuel. « Par exemple, c’est grâce à des échanges de photons virtuels, porteurs de la force électromagnétique, que deux électrons ressentent la force électromagnétique qui les repousse l’un l’autre ».



L’existence de ces violentes fluctuations quantiques met à mal la théorie de la relativité générale parce qu’à des échelles suffisamment petites, « le champ gravitationnel devient sujet à de violentes fluctuations quantiques » qui « provoquent à leur tour des variations aléatoires tumultueuses de la forme de l’espace, et sont à l’origine de fluctuations sans cesse changeantes de sa géométrie ». Nous à notre échelle, on ne remarque rien, heureusement parce qu’on a déjà du mal à gérer les tâches de la vie quotidienne alors s’il fallait encore s’emmerder avec une géométrie sans cesse fluctuante, on serait mal barrés. Pour comprendre comment que ça se fait que ça se passe comme ça, les gars des labos ont essayé de concilier gravité et quantique mais ils ont obtenu des résultats infinis et en langage de matheux, ça veut dire que c’est bien la merde. Pourtant, chaque théorie marche super bien lorsqu’on les vérifie chacune de leur côté. Je ne vais pas vous énumérer toutes les théories hypothétiques imaginées pour avancer dans la conciliation de l’impossible – nous sommes ici strictement sur le plan de la branlette mentale.



Bref, maintenant qu’on sait que l’univers n’est pas vide, il faut inventer de nouvelles questions à se poser, par exemple celle-ci : comment est apparu l’univers ? Le vide primordial était-il lui aussi pas tout à fait vide ? TXT nous dit que l’univers part d’un vide microscopique rempli d’énergies (les trucs quantiques) qui bouillonnent si bien que l’espace se dissout en une multitude de fluctuations (pouvait-on imaginer tout cela avant l’arrivée des DVD blu-ray de Jurassic Park ?). En un rien de temps, l’inflation amplifie de façon exponentielle ces fluctuations pour faire émerger les galaxies dans le monde macroscopique (on ne sait pas trop d’où sort l’inflation à ce moment donné mais c’est ainsi). A 10^-10 seconde, l’univers entre dans l’ère électrofaible. Les particules et leurs antiparticules élémentaires apparaissent. Elles s’annihilent pour devenir de la lumière qui se reconvertit en paires de particules et d’antiparticules, tout ça plusieurs fois de suite, on sait pas trop combien. Par contre, on sait que la nature se montre légèrement plus favorable à la matière qu’à la lumière et c’est pour ça qu’on est là aujourd’hui pour en parler. L’univers s’agrandit, il se dilue, il se refroidit. Les structures sont de plus en plus complexes. A une milliseconde, les quarks se combinent par trois pour former des protons et des neutrons. Au bout de trois minutes, les protons et les neutrons forment des noyaux d’hydrogène et d’hélium. Ensuite, il ne se passe plus rien pendant 380 000 ans. C’est un peu comme le récit de la Création dans la Genèse seulement qu’au lieu de se payer un jour de repos le dimanche, l’univers se fout au pieu pendant des centaines de milliers d’années. Bref, à l’an 380 000, les électrons se combinent avec les noyaux pour former des atomes d’hydrogène et d’hélium. Les électrons n’entravent plus le passage de la lumière. C’est à partir de cette date qu’on peut voir le rayonnement fossile. Après quelques centaines de millions d’années (niveau branlette, c’est de pire en pire), les semences de galaxies attirent par leur gravité d’autres semences et grandissent en nuages de gaz d’hydrogène et d’hélium assez massifs pour qu’ils s’effondrent sous l’effet de leur propre gravité. Le gaz comprimé s’échauffe, les réactions nucléaires s’enclenchent. Les premières étoiles apparaissent. Elles s’assemblent en galaxie. Et depuis là, tout part en couilles. Mais ça reste une belle histoire. Il y a eu des ratés, bien sûr, et des gens de notre planète se sont mêmes demandés : « se peut-il que l’énergie du vide soit déterminée par le simple fait que nous existions ? ». Ces questions, bien qu’elles soient puériles et qu’elles témoignent d’un besoin d’affection presque pathologique, restent toutefois légitimes car les paramètres permettant l’éclosion d’un univers tel que le nôtre demandent un ajustement qui relève du miracle. « Ainsi la densité initiale de matière de l’univers doit être réglée avec une précision de 10^-60. Changez un chiffre à la soixantième décimale, et tout basculerait : l’univers serait vide et stérile. »



Après ça, TXT, visiblement gavé du charabia scientifique, se tourne vers le bouddhisme et le taoïsme et, en quelques mots (qu’il aurait mieux fait de nous annoncer tout de suite pour qu’on se fasse moins chier) il nous annonce que tout ce que la science vient seulement de découvrir était déjà contenu dans les textes traditionnels : le vide n’est pas un néant mais traduit plutôt l’interdépendance de tout phénomène (principe de complémentarité) et leur impermanence (comme des particules virtuelles). « Le Tao engendre l’Un », et les physiciens sont d’accord pour dire qu’au début de l’univers, les quatre forces fondamentales étaient unies en une seule et unique superforce.



« Comprenant l’interdépendance, on comprend la vacuité,

Comprenant la vacuité, on comprend l’interdépendance,

Telle est la Voie du Milieu,

Qui échappe aux terrifiants abysses du nihilisme et du réalisme. »



La voie médiane rappelle un peu le principe de complémentarité de Niels Bohr : les aspects d’onde et de particule ne sont pas dissociés mais complémentaires. « Ce n’est donc pas la réalité qui est duelle, mais les résultats d’interactions expérimentales. »



Maintenant, je sais que le vide ne sera jamais vraiment vide auprès de moi. La solitude n’existe pas ! Mon néant prend soin de moi. Longue vie à vous les amis.

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La plénitude du vide

Comment faire comprendre à des non scientifiques les merveilles et les mystères de notre univers ? Trinh Xuan Thuan a trouvé la recette : à l'image de ses précédents ouvrages, il nous fait découvrir cette-fois-ci l'histoire et la "nature" du vide, il nous ouvre de nouveaux horizons ... et chamboule notre vision du monde. Décoiffant !
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La plénitude du vide

A l'inverse de la culture occidentale, la notion de vide fut accueillie à bras ouvert par la civilisation orientale. Il joue un rôle important dans la philosophie hindoue et le taoïsme a admis, selon Lao-Tseu, que le vide est la matrice de l'Univers.

En Occident, pendant longtemps, le Vide a provoqué répulsion et négation. Et pourtant...

L'auteur, astrophysicien de renommée mondiale, Trinh Xuan Thuan, fait preuve ici de tous ses talents de scientifique et de pédagogue. Il nous fait vivre l'épopée du "Vide".

Partant de la naissance du zéro en Orient, il nous fait vivre la science expérimentale avec Pascal, Galilée. Il faudra attendre le vingtième siècle pour que le "vide" s'impose dans les théories scientifiques, au travers de la théorie de la relaivité d'Einstein et de la mécanique quantique, jusqu'à la physique contemporaine qui va montrer que le vide n'existe pas réellement puisque, même si on enlevait toute la matière de l'espace, nous n'obtiendrions pas le vide absolu puisqu'il a été prouvé que l'espace est parcouru de champs et que des particules élémentaires, telle le boson de Higgs, peuvent émerger.

En introduisant le concept de champ, Faraday et Maxwell, au 19ème siècle, ont lié le vide de l'espace à la matière qui l'habite.

Au 20 ème siècle, les scientifiques sont arrivés à la conclusion que la suppression du tout s'avère impossible dans le monde atomique et subatomique, conséquence de ce que l'on appelle le "flou quantique", lié au principe d'incertitude qui régit le monde de l'infiniment petit.

L'espace n'est plus vide mais habité en permanence par des champs divers et variés qui dictent le mouvement des corps. L'univers lui-même est né du vide, un vide microscopique rempli d'énergie.

Le livre est passionnant. Les passages sur l'avenir de l'univers (hypothèse la plus vraisemblable actuellement: une expansion infinie qui entraînera un refroidissement et l'éclatement des différentes structures..) et sur la mécanique quantique sont vraiment captivants. L'auteur nous montre aussi que certaines théories comme la théorie des cordes au sujet de l'infiniment petit, et la théorie des multivers ne sont pas vérifiées actuellement et pas en passe de l'être prochainement.

A lire et à relire pour tous ceux qui s'intéressent à l'astronomie, et à notre place dans l'univers.
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La plénitude du vide

Un livre autant scientifique que philosophique ou spirituel...d'abord l'auteur nous retrace l'épopée de la connaissance du vide, toutes les approches successives, les expériences scientifiques prouvant que le vide n'était pas si vide que cela, jusqu'à la dernière, le fameux boson de Higgs...



Le mystère du Bang, ce gonflement soudain de l'espace temps qui a crée notre univers, reste entier, issu du vide, il garde son secret...Ce qui permet à l'auteur de poursuivre avec des reflexions differentes, les hypothèses sur un multivers etc... tout va vite et nous plonge dans une reflexion qui dépasse la science...l'auteur ne s'y trompe pas puisqu'il termine son ouvrage sur l'approche spirituelle, je lui préfère ce terme à celui de religieuse, avec la pensée Taoiste...ce vide plein du souffle primordial duquel tout vient et où tout retourne...formidable pensée qui 25 siècles avant Einstein avait compris la relation entre le temps et l'espace...

Reste l'interrogation principal, si le vide ne l'est pas, y a t il encore une place pour le néant et surtout si tout est dans tout, avec un sens ou une finalité cachée, quid de nous, de notre conscience...



Face à cette pleinitude, soudainement notre âme semble s'ouvrir vers d'autres dimensions. Finalement ce vide semble rempli de promesses...
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La plénitude du vide

Excellente vulgarisation, très accessible par rapport au bagage dont je dispose. Pas trop simpliste, et pas trop compliqué. Ce livre propose une excellente mise en perspective de l'évolution des croyances puis des connaissances à propos du vide. Il enchaîne à la perfection l'apport des différents penseurs et scientifiques, et les met en relation. Un pur plaisir.



Petit bémol, dans le dernier chapitre l'auteur se lance dans des parallélismes entre les croyances (notamment d'Asie) par rapport au vide qui n'est pas plein et les connaissances actuelles sur le vide de la matière. Là, je l'ai un peu perdu. ça ressemblait plus à du bricolage qu'à une vision construite et cohérente.



Après, ça reste une excellente découverte, je recommande.
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Le Chaos et l'Harmonie : La fabrication du réel

Le questionnement de Trinh Xuan Thuan sur les raisons qui font que notre univers tend plus à s'organiser vers le complexe que vers le chaos nous conduit à effectuer un long parcours de l'ensemble des connaissances disponibles en la matière (à la fin de du vingtième siècle pour cet ouvrage - 1998). Une démarche scientifique ouverte et acceptant de ne pas tout comprendre mais nous aidant à nous émerveiller et à retrouver notre place dans le cosmos, car nous sommes le fuit d'un chemin de complexification, des particules aux corps célestes, de l'inerte au vivant, de la cellule à l'organisme, du cerveau à la pensée, de la conscience aux œuvres d'arts, à la musique, à la littérature, et à la science qui nous permis de comprendre tout cela. De nombreuses réflexions à la clés. Et la chance d'avoir un jour croisé Trinh Xuan Thuan dans une conférence et d'obtenir cet exemplaire dédicacé.
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Le Chaos et l'Harmonie : La fabrication du réel

Le chaos et l'harmonie de Trinh Xuan Thuan est un livre d excellence pour qui s interesse au monde, à la vie, aux questions essentielles .

Astrophysicien de renom, il sait vulgariser les questions scientifiques qui deviennent comprehensibles (bien que j'ai du revoir plusieurs fois les shemas illustrant les sujets abordes). Allant de la physique à la philosophie, ce livre est une bible.
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Le Chaos et l'Harmonie : La fabrication du réel

Bien sûr ce livre date de 1998 donc son chapitre sur les trous noirs et celui sur la super-symétrie (et autres super-cordes) sont datés.

De même sa conclusion métaphysique laisse dubitatif, mais son déroulé de l'histoire des sciences et l'histoire de notre galaxie sont très instructifs.

A ceux qui pensent qu'il existe une planète "comme la terre", il faut leur rappeler que la probabilité (vue les contingences de la création de notre planète) est minime.... et comme nous ne pouvons observer que le passé lointain... le probabilité que nous identifions une planète "compatible" et accessible dans un délai où elle existerait encore (et nous aussi tant qu'on y est) est plus qu'utopique.

Un tiens vaut mieux que 2 tu l'auras..... safe our planet !

Bonne lecture quand même ;-)
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Le Chaos et l'Harmonie : La fabrication du réel

Le chaos et l’harmonie/Trinh Xuan Thuan

Astrophysicien et écrivain de langue française de renom, Trinh Xuan Thuan met à la portée de tous, le fruit des recherches scientifiques dans son domaine de ces dernières décennies grâce à des ouvrages rédigés dans un langage simple et imagé.

Après « La mélodie secrète » et « La nostalgie des commencements », « Le chaos et l’harmonie » vient apporter la lumière sur nombre de sujets inhérents à la naissance et l’évolution de notre Univers. Publié en 1998, cet ouvrage reste très instructif et passionnant quoi que de nouvelles découvertes aient eu lieu depuis. Il est excellent de pédagogie pour aborder toutes les grandes questions relatives à l’Univers.

TXT nous dit que la Nature est belle et il va s’efforcer dans un chapitre intitulé « Vérité et Beauté » de définir ce qu’est la beauté en général et en science en particulier : simplicité, ordre harmonieux et cohérence.

Le façonnement du Réel obéit à deux principes : la nécessité alliée au déterminisme et la contingence alliée au hasard. L’histoire du Système Solaire au cours des milliards d’années écoulées n’échappe pas à ces deux lois.

Le soleil naît de la mort d’une étoile dont les débris par le jeu de l’agglomération vont donner naissance au système solaire. Le cas particulier de la Terre et de son satellite est bien expliqué, que ce soit la cause de la ronde des saisons ou celle de l’existence de la Lune. La disparition des dinosaures et les successives glaciations sont élucidées avec clarté. Et il apparaît que nous ne serions jamais entrés en scène, nous la Vie, si la contingence et l’aléatoire n’étaient pas entrés en jeu.

Le XXé siècle a vu apparaître de nouvelles théories reléguant au second plan le déterminisme de Newton ou Laplace. Une vision holistique de notre monde est la seule qui permette d’appréhender grâce à de nouveaux paradigmes la réalité des choses. C’est là qu’intervient la théorie du chaos : à petite cause grand effet. D’où l’impossibilité de toute prédiction. C’est le savant français Henri Poincarré qui donna son essor à cette théorie révolutionnaire dès 1908. Ses travaux ne furent compris et repris qu’en 1961 par Lorentz et son « effet papillon » !!

Ensuite TXT nous explique l’harmonie par la symétrie dans la nature : cristaux de neige, lois physiques, etc… Neutrinos, tachyons et antimatière, travaux de Coulomb, Galvani, Volta, Faraday, Oersted et Maxwell sur l’électricité et le magnétisme sont abordés avec simplicité pour notre parfaite compréhension. Et puis en point d’orgue la relativité d’Einstein et ses implications sur le temps et l’espace. Trous noirs, lentilles gravitationnelles, singularités et trous de ver sont passés en revue pour le plus grand plaisir de notre imagination. Pensez donc : 90% de la masse de l’Univers est invisible car privée de rayonnement ! Qu’est-elle donc ? Où est-elle ? Dans un voyage fantastique aux confins de l’espace et du temps TXT nous embarque vers l’aventure scientifique.

Le début du chapitre suivant nous ramène à l’antiquité et les réflexions de Démocrite et de Leucippe (460-370 Av JC) sur l’atome. Géniale intuition ! Ce n’est qu’avec Gassendi et Boyle au XVII é siècle puis Lavoisier et Dalton au XVIII é que l’on commence à comprendre la structure de la matière. Mendeléiev, Maxwell, Boltzmann et Gibbs vont compléter la conception de la construction atomique de la matière. Thomson en 1897 découvre l’électron et Rutherford le noyau. « Un noyau dans un atome, c’est comme un grain de riz sur un stade de football…la matière est presque vide. »

Bohr en 1913 découvre le spectre des éléments et Planck émet la théorie des quantas et des photons qui permet de comprendre toutes ces géniales découvertes.

« L’énergie rayonnante n’est pas une quantité continue, mais elle a une structure discontinue. »

TXT nous explique ensuite pourquoi les couleurs existent en mentionnant que les électrons peuvent changer d’orbite. Les travaux de Louis de Broglie et de Schrödinger mettront en lumière la notion d’équation d’onde de l’électron, et ceux de Max Born en 1926 celle d’onde de probabilité. Le principe d’incertitude de Heisenberg, très bien et simplement expliqué et le don d’ubiquité des particules suite aux travaux de Young vient parachever cet édifice étonnant.

Everett va même plus loin en évoquant « l’effet tunnel » et les univers parallèles.

Dans le même temps les recherches de Rutherford puis de Chadwick aboutissaient à la découverte du neutron par ce dernier puis plus tard des « quarks » par Gell-Mann, l’auteur du terme « la voie octale » qui concerne la transmission de la force nucléaire forte.

Est abordée à la suite la théorie des dimensions cachées élaborée par Kaluza en 1919, puis précisée par Klein en 1926. Laquelle demeura quasiment oubliée jusqu’en 1980. Puis remise au goût du jour pour tenter de résoudre le problème de la Grande Unification des forces électromagnétique et gravitationnelle.

Au terme de cette analyse, l’auteur se penche sur le phénomène « VIE ». D’abord en expliquant le rôle de l’asymétrie dans notre univers, puis en montrant les limites du darwinisme et du néo-darwinisme pour expliquer la complexification des êtres vivants au cours des âges ; mutations et sélection naturelle n’expliquent pas tout. De grands penseurs ont donné un nom à cette tendance organisatrice, Bergson et son « élan vital », Teilhard de Chardin et son « oméga ». C’est la grande question : « Pourquoi la Nature a-t-elle pris la peine de bricoler (François Jacob) des organismes plus organisés et plus complexes ? Pourquoi n’en est-elle pas restée au stade des organismes monocellulaires ? Pourquoi la Terre n’est-elle pas aujourd’hui peuplée seulement de cellules passant leur temps à se diviser furieusement ? Pourquoi est-elle douée de biodiversité ? Le darwinisme ne peut offrir aucune explication à cette progression systématique vers la complexité… Le hasard est incapable d’être le moteur de l’évolution vers la complexité… »

Il existe un principe d’organisation holistique, principe d’auto-organisation qui a guidé et guide encore l’évolution de la biosphère.

D’un point de vue épistémologique, la méthodologie pour connaître et expliquer notre monde a évolué au cours des âges et doit encore créer de nouveaux paradigmes pour comprendre ce monde dans sa globalité.

Est évoquée aussi l’opposition entre la conception platonicienne ou réaliste (monde des Idées) et la conception constructiviste ou formaliste pour situer la nature des lois physiques et par conséquent le monde des mathématiques. C’est un sujet de nature épistémologique passionnant. Par la philosophie, TXT essaye de nous amener au delà des théorèmes et des lois afin que nous nous interrogions personnellement sur l’émergence de certains types de concepts destinés à appréhender au mieux la véritable nature des choses. Personnellement je ne peux m’empêcher de penser à la méthodologie d’Edgar Morin. Mais c’est là un autre sujet, certes en prolongement de celui traité dans cet ouvrage.

In fine, le théorème d’incomplétude de Gödel venant s’opposer au rêve réductionniste et formaliste de Hilbert vient tempérer l’enthousiasme des chercheurs quand on sait qu’il existe maintes limites inhérentes à la nature même des mathématiques et de la physique. Un voile de mystère s’étendra toujours entre l’homme et la Nature. Et c’est aussi bien ainsi.

Un ouvrage passionnant de bout en bout nous conduisant dans l’exploration et la réflexion tous azimuts.





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Le Chaos et l'Harmonie : La fabrication du réel

Très bon livre de vulgarisation sur la physique et les lois dites naturelles qui régissent le cosmos et notre monde. Ce livre contribue à ouvrir notre esprit sur des perspectives plus globales et à voir chaque chose comme faisant partie d'un grand tout.

Balayer le temps nous plonge d'en une histoire des sciences passionnante à la découverte des grands chercheurs et de leurs fulgurantes théories révolutionnant pour toujours notre vie. On pourra regretter à terme que la pensée grecque, reprise à sa sauce par l'église catholique, aie tant conditionnée notre mode de pensée alors que Descartes affirmerait bien plus tard que les êtres vivants, sur cette Terre, étaient au service de l'Homme. Cela dit, sans l'école grecque il n'y aurait pas eu une telle propagation de la science.

Les principes d'autoorganisation et d'émergence, eux,sont trop rapidement abordés et la définition d'une vision holistique de l'univers reste brumeuse (peut être que mon niveau de compréhension n'a pas su se hisser jusque là).

Lorsque l'auteur s'attaque à la partie biologie qui est la conséquence directe de l'application des lois naturelles sur notre planète cela devient plus vague, un poil moins rigoureux. On reste en fait très largement à la surface des choses. C'est la partie la moins solide du livre.

Dans l'ensemble le livre est très agréable à lire et le glossaire permettra aux néophytes de combler leurs lacunes au niveau du vocabulaire employé (j'ai eu à faire quelques aller-retour pour certains termes obscures).
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Le Cosmos et le Lotus

Trinh Xuan Thuan scrute les galaxies et s'épanche sur pareille beauté. Dans son dernier livre, le brillant astrophysicien relate un parcours qui le mène à rapprocher science et spiritualité.
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Le Cosmos et le Lotus

On retrouve dans cet essai, qui est aussi une autobiographie, la vulgarisation scientifique chère à l'auteur. Il sait entremêler son histoire personnelle - enfance et adolescence pendant la guerre du Vietnam et son installation aux USA - avec les explications sur l'histoire de l'univers et du cosmos. Il nous livre ainsi son point de vue sur l'histoire des années 1950 à 1980 entre le Vietnam, la France et les USA. Pourtant, c'est la troisième partie que je préfère, celle où il confronte ses connaissances en astrophysique avec la spiritualité bouddhiste. Il y confronte les notions bouddhistes d'interdépendance, de vacuité et d'impermanence avec la physique quantique. Et le plus extraordinaire, c'est que tout se rejoint. La science quantique ne fait que corroborer l'interdépendance entre l'infiniment grand - le cosmos - et l'infini petit - les particules élémentaires - ce que le Bouddha enseignait il y a 2500 ans. Également le lien entre l'inerte et le vivant. Nous sommes tous formés avec de la poussière d'étoile.

Bien souvent, ayant à peine les bases, je bute sur certaines explications scientifiques mais je me laisse porter par ce récit de l'univers. Je ne suis pas toujours d'accord avec certains points de vue, comme celui que l'évolution humaine soit programmée depuis le début de l'univers. Je pense plutôt à l'évolution de la conscience humaine comme un heureux hasard, qui aurait très bien pu ne pas se produire. C'est un de ces auteurs qui rendent leurs lecteurs plus intelligents.

J'ai maintenant très envie de lire son livre d'entretiens avec Mathieu Ricard.

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Le Cosmos et le Lotus

Dans cet ouvrage, Trin Xuan Thuan nous révèle une part de sa vie personnelle, à la croisée de trois cultures qui ont fait sont parcours, vietnamienne, française et américaine.

Il nous partage aussi ses réflexions et ses convictions et notamment, via l'influence bouddhiste de ses origines, le pari de Pascal qu'il réitère, de croire en un principe créateur dans l'univers.

Puisque toutes les particules de la matière s'organisent vers plus de complexités et parce que nous ne connaissons qu'une infirme partie de l'univers et de tout ce qu'il renferme, il semble probable et tout du moins les 4 forces fondamentales de l'univers participent à le promouvoir, que notre univers soit réglé pour permettre l'émergence de la vie dès que les conditions sont réunies. Et comme Pascal, tout en faisant bien la part des choses et en ne reniant pas la rigueur scientifique nécessaire, il ne prends aucun risque à proposer ces hypothèses et à y adhérer à titre personnel.

Une lecture qui ouvre de très belle perspective, scientifique, philosophique et spirituelles.
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Le Cosmos et le Lotus

C'est un livre complexe et passionnant. L'auteur est Trinh Xuan Thuan, astrophysicien à la carrière brillante et cosmopolite.

Il a passé sa jeunesse au Vietnam, a quitté le Vietnam encore occupé par les Américains pour faire des études aux USA.

Il est maintenant professeur d'astrophysique dans une université de Virginie.

Dans ce livre, ce grand physicien nous retrace son parcours personnel, le déchirement de quitter son pays, la peine de voir son père mort dans un camp de rééducation au Vietnam et sa découverte du monde universitaire américain.

Il répond en outre à beaucoup de questions dans ce livre:

- Comment le langage mathématique peut-il décrire à la fois l'infiniment petit et l'infiniment grand;

- Existe-t-il un ordre du monde?

- Quelle est la compatibilité entre la religion et la science?

Lui-même se dit fortement influencé par le Bouddhisme, ce qui ne l'a nullement gêné dans sa carrière d'astrophysicien.

Il insiste sur ce qui reste encore obscur dans l'état des recherches actuelles comme l'évolution de l'univers, l'existence ou non d'un multivers, l'apparition d'une conscience dans l'univers: sous quelle forme et à quel moment tout en montrant comment l'Homme et l'Univers sont en étroite symbiose.



C'est un ouvrage complexe et complet, écrit par un homme d'une grande culture, marqué par la culture orientale bouddhiste et confucianiste et par un parcours sans faute "à l'américaine".

Un livre à la fois de science et de philosophie.

Un livre qui montre les limites actuelles de la science et en même temps ses acquis depuis Copernic et Newton.

Un bel ouvrage de référence.
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Le Cosmos et le Lotus

Dans ses cours, comme dans ce livre, TXT charme par ses talents de pédagogue, sait faire sentir l'ascèse de la recherche, l'incroyable joie de la découverte. Message de la lumière, beauté du monde, lois de la nature, l'auteur aborde la science sous son angle le plus séduisant, se réfère à Platon et à sa République.
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Le Cosmos et le Lotus

j'ai découvert cet auteur grâce à une émission de radio. Ce qu'il disait, ses réflexions sur son parcours m'ont impressionnée, je me suis donc précipitée pour acheter le livre. Ma version neuve en livre de poche est de très mauvais qualité pour la mise en page (il en manque une soixantaine, et les parties sont dans le désordre, j'attends d'ailleurs à ce sujet des nouvelles de l'éditeur), mais passons au contenu.



Le parcours de ce chercheur montre un homme passionné, au chemin atypique, mais totalement ancré dans son époque. Né au Vietnam, éduqué dans des écoles françaises, il souhaitait poursuivre ses études en France. Les vicissitudes diplomatiques entre la France et le Vietnam l'ont obligé à faire ces deux ans de classe préparatoire en Suisse, avant de poursuivre ses études supérieures aux États-Unis.Il vit la guerre du Vietnam à la fois de l'extérieur, étant installé en Amérique, mais aussi de l'intérieur, étant vietnamien, étudiant accueilli dans un pays engagé dans le conflit.

Il témoigne des problèmes de ségrégation raciale. On sent que ces considérations le touchent, même si cela apparait en arrière plan dans le livre. Il est d'autant plus sensible aux valeurs morales qu'elles le guident dans ces choix universitaires (les qualités humanistes de tels fondateurs d'universités ou de tels présidents entrent en ligne de compte dans ces choix professionnels)

Son ouvrage est ponctué de mise au point sur les avancées scientifiques dans le domaine de l'astrophysique. Les grandes théories de la physique quantique m'échappent, je ne saisi pas tout l'agencement et le fonctionnement de la mécanique de l'univers, mais on ressent la passion de l'auteur.

J'ai particulièrement été intéressée par le parallèle entre les recherches scientifiques et la perception bouddhiste de l'univers. Il aborde aussi le rôle du scientifique dans le devenir de ses découvertes, surtout lorsqu'elles ont une application concrète dans la vie des hommes (le nucléaire, la génétique...). Il dénonce les dérives de certains scientifiques et place l'éthique au cœur de sa démarche. Dans ce passage, les qualités humaines et morales de Trin Xuan Thuan ressortent et on a envie d'en savoir plus sur l'homme et le chercheur.

Avec lui, la science n'est pas un monde fermé réservé aux initiés. Il la fait découvrir et vous l'explique de manière accessible.

Un homme à découvrir.
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Le Cosmos et le Lotus

Première lecture de cet auteur et très bonne surprise. Tout d'abord la première partie, axée sur son expérience au début de ses études scientifiques auprès des plus grands et en tant que vietnamien lorsque son pays d'origine était ravagé par la guerre. C'est une partie touchante, dans laquelle l'auteur fait part de ses ressentis, de tout ce qui l'a amené à devenir astrophysicien, de ce qui l'a poussé à poursuivre son rêve, malgré la situation de sa famille au Vietnam, malgré les États-Unis, qui lui étaient totalement étrangers. Et tout ceci ne peut que pousser à l'admiration. Cette partie est d'autant plus intéressante que Trinh Xuan Thuan nous fait part de ses rêves mais aussi de ses désillusions en tant que jeune scientifique, de tout ces émerveillements que la science nous apporte et que tout passionné ressent à un moment donné.



S’ensuit une part de vulgarisation scientifique intéressante, non pas pour les thèmes traités (les galaxies, la matière noire etc...), puisque l'auteur ne s'attarde pas avec de grandes explications scientifiques mais plutôt pour tout ce qui entour la science. Toutes les réflexions qu'elle suscite, ses méthodes, les mouvements philosophiques qui l'ont accompagné et qui l'accompagne encore. L'auteur partage ses points de vue et ses prises de positions, entre déterminisme, « relativisme social », théorie du chaos etc... pour se concentrer dans la dernière partie sur le bouddhisme et le lien qu'il en fait avec la science.



Et cette dernière partie est très intéressante, puisque elle développe un aspect peu commun entre le monde de la science et de la spiritualité. Trinh Xuan Thuan y énonce clairement ce en quoi il croit, l'union entre les différents principes du bouddhisme et certaines théories scientifiques, d'un certain point de vue. Même si certains détails entre mes convictions personnelles et ceux de l'auteur divergent (principe anthropique, darwinisme...), cette dernière partie est un fabuleux développement, qui pousse à la réflexion, permet d'élargir un peu notre champs de vision sur les sciences et permet également de découvrir un peu plus cette philosophie-religion qu'est le bouddhisme.
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