AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Valence Rouzaud (16)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Correspondances

Cher poète,

J'ai hésité à vous écrire – pour de vrai, avec de l'encre et du papier – de peur de quoi ? Je ne sais… La poésie est une chose intime, qu'on l'écrive ou qu'on la lise, mais de cette intimité qui rapproche les êtres et se partage sans barrière ni intermédiaire. Pudeur peut-être ? Sans doute. Et puis je me suis dit, pourquoi pas ?



Je viens de terminer ce courrier que vous lirez peut-être – Boîte Postale XXX, Paris cedex ; cela sonne comme une balise, dernier point d'encrage dans une société que vous ne ménagez pas. Mais n'est-ce pas là, la mission du poète ? "Écrire avec son coeur" sans flagornerie ni flatterie au risque de ne recevoir pour tout retour que rires et moqueries, quand ce n'est l'indifférence… Regardez l'Albatros de notre vénéré Charles, gauche et veule parmi les hommes.



La poésie est en perdition ! C'est l'époque qui veut cela ! Je ne sais… Est-ce les hommes qui se contentent de peu ? Moi, nous, tous peut-être, qui nous laissons happer par les belles couvertures des têtes de gondole, par les émissions de radio ou télé qui veulent nous dicter ce que nous devons lire, regarder, aimer ?



"Que vaut le petit budget de l'idéal devant les rêves cossus du grand capital".



Nous laisserons nous dompter comme "des lecteurs de rien et savants sur tout" ou reprendrons-nous avec le poète ce cri du coeur :



"Ah la poésie ! Quelle mauvaise nouvelle pour les barbares".



Si ce livre croise votre route, ne le laissez pas s'éloigner. Mais faîtes-lui une place et partagez ensemble un bout de chemin. Il n'y a pas meilleure compagnie que les poètes et la poésie...


Lien : http://page39.eklablog.com/c..
Commenter  J’apprécie          5513
Correspondances

J’aime la poésie, j’en lis souvent, mais rédiger un commentaire c'est autre chose. C’est donc un exercice que je redoute.



J’ai commencé à lire ce livre comme un roman avant de me rendre compte que j’avais envie de prendre mon temps, d’en savourer chaque page, comme une friandise. Alors, je l’ai posé sur la table de chevet, et j’ai lu les lettres qui composent ces « correspondances », goutte à goutte, tranquillement.



Ce sont de petits textes dont on s’imprègne et qui nous entraînent vers la réflexion, la méditation parfois. Il nous parle de l’écriture « Ecrire avec son cœur, c’est être un général sans armée ». P 20, du temps, de l’éphémère, ou des chômeurs et plus loin des ses états d’âme, de la solitude et du statut précaire du poète de nos jours, comme à l’époque de Verlaine.



J’ai retrouvé au passage, mes amis Verlaine, Rimbaud ou Musset et surtout Hugo : «Le génie, c’est d’être soi et tout à la fois. Ainsi va Victor Hugo, les mots pour souliers, son œuvre est un verger ». P 31. Il dédie un poème à chacun de ses préférés, et en lisant me revenaient ces vers de Rutebeuf : ce sont amis que vent emporte, et le vent devant ma porte les emporta…



Derrière les lignes, on sent le rebelle qui se retrouve démuni dans la société actuelle et cherche à exprimer son désarroi, à nous le faire partager et nous entraîne avec lui sur la vague. On peut parler de nostalgie : « Fatigué de mon époque, mais jamais de poésie ». P 34



On ressent un peu la rancœur, ou plutôt le regret, la tristesse de l’auteur car les éditeurs de nos jours n’osent pas publier de la poésie. Ce n’est pas rentable, cela intéresse peu de gens pensent-ils, mais ils gagneraient à en publier davantage, car il y aurait un désir de découvrir de nouveaux talents.

C’est comme si les poètes avaient disparu durant les dernières décennies du 20e siècle, comme si on n’écoutait plus le langage du rêve, comme si l’art, dit contemporain avait tout emporté avec lui.



Il égratigne au passage l’hypocrisie des médias (« France Culture sous ment …Gallimard nous ment»), les critiques littéraires et les états généraux de la Poésie : cela dure si peu de temps avant qu’on oublie, un peu comme la journée de la femme, ou celle du handicap…



Je note aussi la belle préface écrite pas Louis Delorme, dans laquelle il nous cite : « Les poètes sont des enfants qui détournent les avions avec des cerfs-volants ».



En plus, je remercie Valence Rouzaud pour sa délicatesse : il a joint au livre des extraits de ses autres œuvres : »mon âme est en ciseaux » et surtout de « Rentiers » qui m’ont beaucoup plu. J’oubliais, c’est un livre petit par la taille (65 pages), mais avec une jolie couverture blanche, toute simple et la mise en page est très belle, l’écriture en italiques donne de l’espace et de la douceur au texte.



Comme vous pouvez le constater, c’est un livre qui m’a fait du bien et permis des moments de paix intérieure. j'espère ne pas m'en être trop mal tirée et avoir donné envie de lire cet auteur. Je redoute le moment où je vais parler de Verlaine, Baudelaire ou autre...



Note : 8,2/10


Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          405
Correspondances

Je remercie l’auteur pour la belle dédicace accompagnant l’envoi de son recueil de lettres «Correspondances» et de copies de ses poèmes extraits de «Mon âme est en ciseaux» et «Rentier».

Si mon goût me fait aller vers de la poésie plus dépouillée que celle de Valence Rouzaud, j’en reconnais quand même les qualités.

J’ai mieux apprécié les lettres qui composent le recueil «Correspondances» dont le ton rebelle, où l’on sent une pointe d’amertume, s’élève comme le manifeste du poète contre le «respectable» monde littéraire, les tueurs de rêve et d’idéal qui favorisent la robotisation et l’uniformisation progressive de nos vies.

Comme il le dit : «Le poète n’a pas lieu d’être s’il est servile et voûté» p 43

Et si sa démarche reste humble : «Choisir un mot, l’aimer passionnément, retrouver son essence et le relier à d’autres ; voilà mon travail, mon apothéose. Rien de plus, rien de moins -- et rien d’autre» p 48, le courage et la ténacité qu’elle demande donnent à ses textes une grande force de persuasion.

Commenter  J’apprécie          400
Correspondances

Un grand merci à Valence Rouzaud et aux Editions Thierry Sajat pour cet ouvrage de poésie.



Comme vous le savez sans doute déjà, je me suis réconciliée tout récemment avec la poésie, genre littéraire qui n'a jamais figuré parmi mes favoris. Quand on m'a proposé de découvrir cet ouvrage, j'ai donc été tout de suite intriguée : un ouvrage de poésie contemporaine ? Pourquoi pas ?



Ce que j'ai particulièrement aimé dans cet ouvrage, c'est la présentation des poèmes. Comme le nom de l'ouvrage l'indique, chacun est une lettre : certains sont adressés / dédicacés à un destinataire, d'autres semblent plus se rapprocher d'une réflexion personnelle, comme une "lettre" que l'on confierait à un journal intime.



La plupart des poèmes présentent une réflexion sur... la poésie ! Les grands auteurs (Lamartine, Verlaine, Baudelaire) sont cités et ont droit à leur poème personnel. Mais l'auteur ne s'arrête pas là : les difficultés rencontrés par les poètes contemporains sont plus d'une fois évoqué et nous font prendre conscience du manque d'intérêt de notre société pour ce genre littéraire particulier. En lisant certaines des "lettres" de cet ouvrage, j'ai presque eu honte d'avoir ignoré la poésie pendant si longtemps...



Des passages m'ont marquée. En voici quelques-uns :







" La littérature plongée dans l'hiver nucléaire de l'anecdote et du fait divers, je me suis réfugié dans mon usine à rêves au fond des bois. "



" Sur elle [la poésie], chacun a son idée, beaucoup n'ont pas d'idéal. Quoi de plus normal ! L'art contemporain nous fait croire qu'il n'y a pas d'art. "



" Sa Majesté la mort hante tous les châteaux de la vie. Mais voilà que l'éphémère présentoir, notre époque y ajoute : l'image de marque déposée sur un intitulé sans nuage. "



" Le temps de l'écriture survit au temps qui court... "



" La vie des livres console la vie des hommes. "





C'est beau, n'est-ce pas ?
Commenter  J’apprécie          182
Vingt et une orties

J'ai eu l'agréable surprise de recevoir dans ma boîte aux lettres deux recueils d'un poète étrange, Valence Rouzaud. Pourquoi étrange ? La démarche m'a plutôt intriguée, je l'avoue. D'autant plus que chacun sait, et je ne m'en cache pas puisque c'est noté aussi bien sur ce site que sur mon blog, que la poésie n'est pas ce que je préfère en matière de littérature. Ceci dit, je n'y suis pas non plus complètement hermétique.



Difficile de juger d'un recueil de ce type. Le poète, en prose poétique, met en relief, au travers d'une correspondance, tout son travail, le mal qu'il a à se faire reconnaître et, au final, un quasi-abandon pour ce genre littéraire. Voilà qui me fait penser à ce poète anglais du XVIIIe siècle, Thomas Chatterton, mort à 17 ans pour ne pas avoir été reconnu. Alfred de Vigny en fera une excellente pièce.



Valence Rouzaud ne veut pourtant pas lâcher prise. Il dit dans une de ses lettres (à Philippe Démeron, automne 2004) : "Quant à la poésie fondée sur le travail : loi des genres et des disciplines, je n'en ai plus le goût. Mais puisque vous m'avez demandé de l'annoter (pardon si c'est court), juste ceci : la surmortalité des formes me fait croire à la supériorité du fond."



Un recueil somme toute intéressant où toutes les réflexions du poète apparaissent sans détour.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
Commenter  J’apprécie          170
Rentier (Poésie)

Rentier est un recueil de 34 poèmes en prose où l'image de Baudelaire qui m'était venue à l'esprit s'est fait jour dans un des textes. Mais d'autres références apparaissent, de Rimbaud à Mallarmé.



Encore une fois, je ne décortique pas la poésie, je la ressens. Et si je devais comparer ce petit ouvrage à l'autre (Vingt et une orties), je dirais que c'est celui qui retient le plus mon attention. Plus d'images, plus de recherche sur les mots donnent à l'ensemble un petit goût de "revenez-y". Le but du poète n'est-il pas atteint ?
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
Commenter  J’apprécie          140
Mon âme est en ciseaux

Je n'ai reçu que quelques extraits de poèmes de ce recueil.



Ces poèmes sont plus anciens. Je les trouve plus aboutis, plus approfondis que les autres du même auteur.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
Commenter  J’apprécie          130
Correspondances

Valence Rouzaud est poète. Il souffle avec opiniâtreté sur les braises, comme une poignée d'autres, pour maintenir en vie ce genre littéraire qu'est la poésie, qui se meurt aujourd'hui. Les lecteurs semblent avoir déserté ce terrain où les mots chantent, chavirent et bousculent, effleurent, touchent et transpercent, coulent, roulent et s'écroulent, rêvent, décollent et s'envolent, chahutent, sourient et pleurent... En peu de phrases, le poète bâtit un empire, construit toute une histoire ; en quelques vers, il transporte le lecteur dans son imaginaire ou dans la réalité brute ; par ses mots, il s'insurge, il aime, il hait. Sur le papier, il couche ses pensées et ses reflexions sur la marche du monde, évoque des bouts de vie. De la mine de son crayon chemine son écriture. Il trace des signes, leur donne un sens, une direction, un parfum, un goût, une impression, une émotion... Au lecteur d'interpréter. Car la poésie est comme un tableau ; on l'observe longuement, on s'en imprègne, puis on l'emmène avec nous, partout.

Valence Rouzaud est poète. Depuis des années, il écrit. On peut citer les titres de quelque-uns de ses recueils : Mon âme est en ciseaux, Rentier, Vingt et une orties. Il écrit aussi dans des revues spécialisées comme Les Amis de Thalie, La Cigogne, Diérèse.

Correspondances est un recueil de lettres. Des lettres écrites à différents moments de sa vie, dans plusieurs endroits, à des destinataires multiples. Il parle de sa condition de poète, de ses envolées et de ses doutes. Il parle de ces illustres hommes qui ont sublimé la poésie ; Baudelaire, Lamartine, De Nerval, Rimbaud, Verlaine, Hugo. Il parle du style, de son approche du genre, de son évolution, de la littérature en général. Il constate le déclin de la poésie. Il dénonce les diktats, les formats imposés et les pressions de certaines maisons d'édition. Il évoque le livre numérique...

La poésie s'est effacée derrière le roman. Mais les poètes existent, encore faut-il trouver leurs mots, souvent planqués dans des revues spécialisées. C'est un fait, les lecteurs ne lisent plus de poésie mais si elle était plus exposée, ne serait-elle pas davantage appréciée ?


Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
Commenter  J’apprécie          121
Correspondances

J’ai eu le privilège d’être sollicitée pour lire Correspondances de Valence Rouzaud. J’ai accepté et j’ai reçu le livre contenant une très belle dédicace il y a deux mois. En ce sens, je tiens à remercier l’auteur et les Éditions Thierry Sajat. Ce recueil de lettres s’échelonne sur plusieurs années. Les missives ne sont pas très longues, mais elles frappent l’imaginaire en raison des phrases empreintes de poésie et des thèmes abordés. Comme des petits grains de sable, ces dernières traitent de différents sujets dont le plus fort est sans aucun doute la place accordée au poète dans notre société. Quel sort lui réserve-t-on? En ce siècle, Valence partage à son lecteur son témoignage et il tente de lui faire comprendre ce qu’il est, ce qu’il ressent et ce que représente l’art pour lui.





“L’action sublimée par le rêve, dont nous tentons de nous approcher, vous par la gravure et la peinture, et moi à travers la poésie, demande indépendance dans la facture et imperméabilité aux puissants. Par nature, l’artiste ne s’oppose-t-il pas à l’idéologue, le premier voulant planter son drapeau en haut d’une montagne et le second en haut d’un mur? La vie prend un tout autre sens pour qui sait la fleurir de ses pensées. L’art, d’une averse fait un orage et d’un verre un vitrail.



Recevez mon amitié, les poètes sont des enfants qui détournent les avions avec des cerfs-volants.



Valence (p. 40)”



À travers des correspondances, le lecteur est entraîné dans un univers poétique et dans un espace méditatif. Ainsi, Valence aborde la poésie, le monde de l’édition, le travail journalier, etc. À cet égard, le lecteur est amené à réfléchir aux propos émis par le narrateur. Par exemple, lorsqu’il s’adresse au Cher poète, Valence mentionne :





“Pour l’habit du pionnier, le poète laisse à la foule le prêt-à-porter. Ainsi, pour rapprocher le crayon du voilier, plutôt que d’user d’une logique mathématique, j’ai choisi d’agencer mes mots avec l’art du fleuriste. (p.10)”



Les destinataires sont variés. Valence écrit à son éditeur ou encore à d’autres personnes gravitant dans son univers. Certaines missives s’avèrent sans destinataire, comme si Valence rend le lecteur encore plus complice. L’instance lectrice peut penser que certaines lettres sont pour elle. Valence dénonce aussi les médias et les éditeurs qui n’osent pas publier de nouveaux poètes.





“Puis, il faut le dire : France Culture nous ment, Gallimard nous ment… Renoncer à la nouveauté, c’est se prendre aux clichés… Nous disent-ils! Oui, mais la révolution surréaliste a vécu. Dans le statut d’opposant, je me sens plus proche du primitif libre de tout mouvement…Armé d’un crayon, seul le pathos est voyou de la raison. (p.12)”



J’ai pris mon temps pour lire les lettres. Parfois, j’en lisais une, puis je reposais mon exemplaire pour réfléchir à ce que j’avais sous les yeux. Ces dernières sont profondes et elles provoquent une remise en question. J’ai aimé les références aux auteurs comme Nerval, Lamartine, Rimbaud, Hugo, Verlaine. Je retrouvais ainsi de vieilles connaissances. J’ai apprécié ce regard jeté sur ces grands et les liens qui sont faits pour nous faire comprendre que le poète vit pauvre, mais que son héritage est riche puisque ses écrits touchent le cœur de l’homme.





“Les revenus des poètes dépassent rarement le chiffre d’affaires du fantôme. Verlaine ne déroge pas à la règle, même si la rêverie en maison et l’art poétique en poche, sous sa plume la poésie c’est le soleil et la boussole. (p.29)”



J’ai été plus ébranlée par la dernière lettre du recueil. Valence l’écrit à sa mère décédée. C’est le dernier message d’un fils à celle qui l’a mis au monde… Comme le poète, lorsque mon père est mort, j’ai glissé ma photo dans sa poche pour l’accompagner dans sa dernière demeure. Ce passage m’a fait revivre un souvenir assez douloureux.





“Alors maman, avant que l’on ne renferme ton cercueil, pour nous qui n’avons jamais su nous témoigner de la tendresse, même par un baiser sur la joue; j’ai détaché un bouton de ta petite blouse, et pour l’éternité j’ai posé ma photo sur ton cœur. Penser la vie c’est réfléchir sur la mort. (p. 65)”



De plus, je tiens encore à remercier Valence Rouzaud, car il a gentiment joint à son recueil des poèmes tirés de Mon âme est en ciseaux (1998) et de Rentier (2000). J’aime beaucoup la poésie et je dois avouer que j’ai trouvé très difficile de rédiger cette chronique, car j’ai été émue de la confiance accordée par l’auteur…



Je vous recommande d’encourager cet écrivain afin que l’art vive et que survive la mémoire des poètes…



Correspondances se lit facilement et fait du bien…



Je vous confie en guise de cadeau la dédicace que j’ai reçue… elle est magnifique…





“Entre tes quatre pans, je t’ai vu mur je t’enjambais et m’endormis au bas d’un pont où l’eau lave les cailloux, où pousse le limon. Extrait de Mon âme est en ciseaux”


Lien : https://madamelit.wordpress...
Commenter  J’apprécie          80
Rentier (Poésie)

Il y a quelques temps j'ai reçu deux recueils, l'un de poèmes "Rentier", l'autre "Vingt et une orties" composé de lettres choisies adressées à son éditeur, signés par Valence Rouzaud. C'est la première fois que j'accepte de lire des poèmes d'un auteur contemporain et vivant qui plus est ! Ceux qui visitent un peu mon blog savent que j'ai une rubrique poésie mais je ne présente que mes poèmes préférés, agrémentés de quelques photos, et ce sont rien que des classiques.



Je suis comme Mr Keating, je crois qu'il n'est pas possible de juger de la poésie. On aime ou pas, parfois on aime un poème sans avoir compris les intentions de l'auteur, ou parce qu'on y a projeté quelque chose de soi.



[after hearing "The Introduction to Poetry"]

John Keating : Excrement! That's what I think of Mr. J. Evans Pritchard! We're not laying pipe! We're talking about poetry. How can you describe poetry like American Bandstand? "I like Byron, I give him a 42 but I can't dance to it!"



Je me garderai donc d'émettre un jugement sur ceux-ci. J'en ai particulièment aimé quelques uns, mais dans l'ensemble j'ai du mal à apprécier la poésie contemporaine. C'est pour cela que je relis souvent un recueil de poésie, pour mieux m'en imprégner, et puis la lenteur est de mise avec ce genre moribond. Je salue d'ailleurs la maison d'édition qui ose publier de la poésie...
Commenter  J’apprécie          71
Correspondances

Daphné et moi avons été contactées il y a quelques semaines pour recevoir et donner notre avis sur ce recueil. C'est la 1ère fois que nous étions contactées de cette façon et je dois dire que j'étais très contente !



J’ai donc lu ce recueil en premier et l’enverrai ensuite à ma co-blogueuse.



Il s’agit donc d’un recueil de cinquante-huit lettres, datées de 2000 à 2012. Elles sont classées, jusqu’à l’avant-dernière, de la plus ancienne à la plus récente. La dernière datée de 2005 est une très touchante lettre posthume à sa mère. Il s’agit d’ailleurs de l’une des rares lettres où le destinataire est précisé.



Car ces lettres sont plus des poèmes en prose que des lettres. Valence Rouzaud y exprime sa soif de liberté, son amour des mots et de la poésie « choisir un mot, l’aimer passionnément, retrouver son essence » mais aussi son mépris envers le monde littéraire, sa colère « Le poète n’a pas lieu d’être s’il est servile et voûté. On commence à concourir pour des prix littéraires puis on finit à l’Académie française. » . L’on sent le désenchantement, voire même le dépit ; de l’artiste incompris. Le monde de l’art est cruel et nombreux sont les artistes de talent qu’ils soient auteurs, poètes, acteurs, peintes, chanteurs,… qui ne seront jamais connus ni reconnus, devancés par d’autres, non forcément plus talentueux, mais peut-être plus chanceux ou meilleur commerciaux.

Il évoque les grandes figures de la poésie Gérard de Nerval, Victor Hugo, Baudelaire, Lamartine,... et constate avec amertume le déclin de la poésie. Les poètes sont une espèce en voie de disparition car qui lit encore de la poésie actuellement ?



J’ai été bousculée, déstabilisée par les mots de l’auteur. Ces lettres m’ont encouragée à m’interroger en plus de savourer le jeu des mots.



J’ai trouvé la préface très intéressante et elle m’a aidée, moi qui lis si peu de poésie maintenant, à mieux cerner l’univers de l’auteur. Louis Delorme qui a rédigé cette préface y pose de nombreuses questions très intéressantes et très philosophiques ! « Quel meilleur support pour le rêve que la poésie ? »



Il y a si longtemps que je n’avais pas lu de poésie que j’avais oublié comment on lit de la poésie. Habituée aux romans, j’ai commencé à lire lettre après lettre sans rien saisir, sans rien retenir, les mots glissaient sur moi. Rapidement j’ai préféré arrêter. La poésie ne se lit pas comme un roman ! Et reprendre autrement, mieux. J’avais oublié le plaisir de la poésie.

Merci donc à Valentin Chances qui nous a contactées (est-ce un pseudonyme de l'auteur ? ) et à Valence Rouzaud pour sa dédicace, j'aime d'ailleurs énormément cette phrase "l'homme communie avec un idéal et commerce avec des idées."
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
Commenter  J’apprécie          61
Correspondances

Résumé : A travers 58 lettres, Valence Rouzaud, apporte sa vision du poète et de sa condition dans notre société. Il dénonce le paysage de l'édition aujourd'hui et la lutte qui en résulte pour certains artistes de lettres.



Le mot de la fin : La richesse de l'ouvrage ne réside pas dans son nombre de pages. Chacune d'elles percute. On décortique, on s'imprègne, on réfléchit à chaque ligne. Puis on relit, dans sa tête, ensuite à voix haute et enfin on prend notre support fétiche d'écriture pour coucher ses pensées impétueuses avides de s'exprimer.



Les réflexions de l'auteur portent sur le poète : « pénétré d’une forteresse volante, je suis dans mes pensées, ma poignée de main va à la journée du prolétaire polie sur de la pierre, puisque pour trois fois rien nous nous usons à écrire des poèmes qui tiennent pour traduire le monde, ce dépliant d’image résumé en un mot phrase. » Ses sentiments rejoignent ceux inculqués par mon premier maître à penser qui m'a donné goût à l'exigence et au respect littéraire, toujours à mettre en avant les "petites maisons d'édition", protectrices de lettres, salvatrices des auteurs, ces émulateurs de conscience.
Lien : http://www.lesmiscellaneesde..
Commenter  J’apprécie          50
Correspondances

Pour le Larousse, la poésie est l’art d’évoquer et de suggérer les sensations, les impressions, les émotions les plus vives par l’union intense des sons, des rythmes, des harmonies, en particulier par les vers.

Pas de vers ici, Valence Rouzaud met de la poésie dans des lettres, nommément adressées ou pas, car il joue avec les mots qu’il agence « avec l’art du fleuriste ».

« Choisir un mot, l’aimer passionnément, retrouver son essence et le relier à d’autres : voilà mon travail et mon apothéose. »

Et la passion, elle éclate derrière les mots. Passion pour l’écriture, la nature et pour le rêve.

« Quel meilleur support pour le rêve que la poésie? »

Il faut que nos jeunes continuent à rêver, à idéaliser et renoncent à subir toutes ces images mâchées « qui défilent dans leur cerveau ». A quoi bon, tous ces parcs d’attraction, ces « usines à histoires ». « L’homme a dans son imaginaire un fabuleux magasin. »

Et quel plus beau rêve que de détourner « les avions avec des cerf-volants. »

Le poète est un rêveur, un enfant qui prend le temps de contempler les choses qui l’entourent.

Le meilleur environnement reste la nature. « tous les grands moulinets de la ville ne remplaceront jamais l’épuisette d’un pêcheur à la ligne ».

La poésie permet de prendre le temps, de faire une pause enrichissante face à la bien trépidante moderne.

« La poésie, c’est la réponse du piéton au bolide, tant le voyage l’enrichit des rues traversées et de ruines endormies. »

Valence Rouzaud reste modeste en arguant qu’il n’écrit plus grand chose à part ces quelques lettres. Alors que le lecteur a l’impression que les mots débordent de son imaginaire. Inutile de faire de plan de carrière stressant, mais l’on devine que ce poète est « un marchand de couleurs en tête-à-tête avec demain » et qu’il en sortira « des pages de livres traversées de silence et de bruits. »

Je ne suis pas une littéraire classique, la poésie reste parfois pour moi assez ésotérique.

Les textes de Valence Rouzaud ne sont pas un simple éloge au beau mais illustrent un regard sur la société. J’avoue avoir dû relire plusieurs fois les textes pour vraiment les apprécier. Mais c’est aussi l’attrait de la poésie, lire et relire, s’imprégner des émotions, visualiser les images et les rêves d’un autre.
Lien : https://surlaroutedejostein...
Commenter  J’apprécie          51
Correspondances

L'auteur m'a envoyé cet ouvrage et je l'en remercie. Il est toujours délicat de faire la critique d'un envoi, car on craint de froisser ou de sembler ingrat. Mais j'avais été claire : je serais sincère dans ma recension, comme je le suis toujours. Voici donc, en quelques lignes, mon avis sur ce recueil de lettres rédigées au cours d'une quinzaine d'années (jusqu'à leur publication, en 2012).



Je commencerai par émettre quelques regrets quant à l'objet livre lui-même : le volume n'est pas très élégant et, surtout, le travail éditorial (correction, typographie, mise en page) est largement insuffisant. C'est dommage, car cela nuit à la mise en valeur des textes. Mais assez parlé de la forme. Concentrons-nous sur l'écrit.



Valence Rouzaud est un poète contemporain, peu prolifique mais habité par sa mission – sa vocation même. Les lettres ici rassemblées constituent à la fois un manifeste et un art poétique :



"Choisir un mot, l'aimer passionnément, retrouver son essence et le relier à d'autres : voilà mon travail, mon apothéose. Rien de plus, rien de moins – et rien d'autre."



Elles s'inscrivent dans la tradition épistolaire littéraire, en ce sens que, même lorsqu'elles sont adressées à un individu identifié, elles ont une qualité universelle qui trahit leur destination publique ; elles ont d'ailleurs paru dans des revues avant d'être réunies dans ce recueil.



La suite de la critique est à lire sur mon blog !
Lien : https://litteraemeae.wordpre..
Commenter  J’apprécie          40
Correspondances

J’ai donc parcouru les lettres. Pour être honnête, mon sentiment de louper des trucs persiste. Mais je sais que ce que j’ai lu était beau, et que l’auteur semble avoir des thématiques fétiches. Il aime la poésie et rend hommage à certains de ses poètes favoris, il n’aime par contre pas les grosses industries culturelles et les diktats culturels imposés par quelques grands noms. On sent un peu de rancœur dans ses poèmes, de n’avoir pas pu percer en tant que grand nom ? Je ne sais pas, mais il y a ce sentiment persistant de se sentir petit, mais important quand même.



L’auteur semble aussi aimer la nature et le calme, et le préférer à la grande ville. Il alterne une vie parisienne avec des retraites prolongées dans sa petite cabane dans les bois, et on devine un artiste dans l’âme, qui écrira peu importe s’il est publié ou non.



Comme je l’ai déjà dit, je pense qu’il va falloir que je prenne le temps de relire ce recueil. Lire une lettre ou l’autre de temps en temps, et me plonger dedans. Mais j’ai été heureuse de ce petit saut vers le grand inconnu que représente la poésie pour moi. Les Correspondances de Rouzaud m’ont aussi fait me questionner sur différents aspects qu’il évoque : mon rapport à la culture de masse, la place laissée aux petits artistes, etc.



C’est donc une agréable surprise, et je vous recommande donc cette lecture… ou une autre d’un artiste méconnu mais qui vaut la peine qu’on lui laisse sa chance.
Lien : https://juliejuz.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          30
Correspondances

J’ai découvert ce recueil chez Quai des proses. J’ai aimé son avis et me voici quelques mois plus tard avec un mail de l’auteur. Je l’en remercie vivement pour ce moment de lecture enchanteur qui me sort de ma zone de lecture habituelle.



D’autant plus que j’aime découvrir d’autres choses, lire d’autres formes et avec ce recueil c’est exactement cela qu’à permis Valence Rouzaud : un moment d’évasion, de questionnement et de réflexion sur le monde littéraire, les mots et la poésie, le besoin d’écrire pour soi, pour les autres, pour un message. A-t-on d’ailleurs besoin d’une raison d’écrire, écrire comme un besoin. C’est toute l’idée du poète en intense réflexion sur lui et le monde que nous véhicule l’auteur mais pas de cliché ici. C’est sous forme de lettres que l’auteur s’adresse à nous, à son fils, son éditeur ou personne en particulier. Le format permet un tutoiement, une forme de familiarité et d’empressement, qui permet de dire ce que l’on pense directement.



J’ai tout d’abord lu l’extrait de Mon âme est en ciseaux que l’auteur m’a glissé. Je dois m’arrêter ici sur le titre qui me touche particulièrement. A la lecture de ces mots mon cœur à eu un raté, je ne saurais dire ce que j’y ai décelé pour que cela me frappe autant, mais je pense que la poésie, la littérature ont ce pouvoir et cette fonction : nous permettre de ressentir des choses sans véritablement pouvoir les nommer. Peut-être plus tard, dans quelques semaines ou dans des années qui sait, je saurais à quoi aura correspondu ce coup de foudre pour cette expression.



Il est difficile de vraiment donner un avis, car je pense que les mots de l’auteur mais surtout le format : les lettres, sortes de poésie en prose, est à l’appréciation de chacun. C’est l’inconscient qui parle dans ce style de littérature, les résonances que chacun y voit et leurs conséquences sur le lecteur ainsi que sa compréhension du texte. Valence Rouzaud y parle de ses sensations, de ce qu’il vit, voit et pense. Je pense qu’il faut se laisser porter par le texte, entrer pleinement dans la musicalité des mots afin de ressentir quelque chose. C’est ce que j’ai aimé faire…



J’ai aimé découvrir ces lettres, et, chose notable chez moi, j’ai souligné des passages, car je pense les relire plus tard, réfléchir dessus. Je prend ce recueil comme une forme de dialogue entre l’auteur et son lecteur, car les thèmes abordés y sont particulièrement propices.



En bref, Correspondances est une belle façon, désuète et fort charmante de parler de poésie, du monde littéraire contemporain et de beaucoup de petites et grandes choses.


Lien : https://topobiblioteca.wordp..
Commenter  J’apprécie          30


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Valence Rouzaud (18)Voir plus

Quiz Voir plus

Les titres des œuvres de Thierry Jonquet

Quel est le titre correct ?

Le Secret du 1er juin
Le Secret du rabbin
Le Secret du bon pain
Le Secret du matin

12 questions
27 lecteurs ont répondu
Thème : Thierry JonquetCréer un quiz sur cet auteur

{* *}