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Citations de Valerie Harvey (30)


Alexandre entendit le bruit de ses pas et les coups à la porte. Il se dirigea vers l’entrée, fâché que la jeune fille ose revenir. Pourtant, quand il ouvrit, il n’y avait personne, excepté un sac à lunch bleu. Il le prit, intrigué, et l’ouvrit. À l’intérieur, il y avait un mot.

« Je m’excuse pour hier. Je croyais que vous étiez malade, c’est pourquoi je suis entrée. Vu ce que vous mangez depuis une semaine, il est bien possible que vous le deveniez. Alors j’ai pensé vous apporter quelques pommes. »

Il froissa le papier, furieux qu’elle tente de s’immiscer dans ses affaires. S’il avait besoin de quelque chose en ce moment, c’était que cette jeune idiote le laisse tranquille ! Il reprit le papier qu’elle avait utilisé, le défroissa et chercha un crayon pour lui répondre au verso

« Pas besoin de rien. Tu peux éviter le coin, s.t.p.? »

Il mit le mot dans le sac à lunch avec les pommes et le laissa à l’extérieur, puis regagna sa chambre. Quelques heures plus tard, il fut surpris de constater que le sac avait été déplacé, mais qu’il était toujours sur la galerie. Il hésita quelques secondes, puis le rapporta dans le chalet.

Sur un nouveau papier, elle avait répondu :

« C'est peut-être difficile de les manger comme ça. Je les ai coupées pour vous. Manger un peu mieux et je vous laisserai tranquille. J. »

Il se rendit compte que les pommes étaient maintenant en quartiers dans un sac de plastique. Il ne put s’empêcher de sourire. « Obstinée, la petite jeune. Et elle me fait du chantage en plus. Si je me plains, est-ce qu’elle perdra sa job ? » Pendant un instant, un éclair de fureur brilla dans les yeux d’Alexandre et il eut envie de passer à l'action. Il avait cependant choisi son métier parce qu’il aimait rencontrer des jeunes allumés. Ce n’est pas parce qu’il ne travaillait plus que cela avait changé. Il n’allait pas faire perdre son emploi à une ado qui avait des initiatives originales. C’était trop rare pour qu’il étouffe cela, même s’il lui déplaisait d’en faire les frais.
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L'Islande se classe première au palmarès des pays quant à l'égalité entre les hommes et les femmes.
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Valerie Harvey
Pendant mon séjour au Japon, je lisais beaucoup de mangas. Surtout des histoires d'amour. J'en croisais beaucoup qui parlaient d'amour entre des étudiantes et des profs. C'est un terme récurrent là-bas à cause de l'interdit. Je ne voulais pas entrer dans une histoire comme cela: avec le lien de pouvoir que ça implique entre l'étudiante (plus jeune) et le prof (qui domine). Mais j'ai déjà vu des situations pareilles au Québec. Une fille du secondaire qui s'est ramassée avec son chum de longue date, devenu remplaçant en 5e secondaire, ou un prof de cégep qui sort avec une étudiante, mais où tout le monde se tait pour ne pas leur nuire... Alors je me suis demandé comment le lien prof-étudiante pouvait être possible au Québec, si je voulais éviter tout l'aspect "admiration pour mon prof"="je finis par l'aimer". C'est là que j'ai pensé qu'Alexandre et Justine devaient se rencontrer avant.

J'arrive donc à la première partie. Je n'ai rien écrit encore, je ne fais que réfléchir dans les trains, en faisant du vélo. Comme je l'ai écrit sur mon blogue, je m'ennuie un peu aussi.

Et j'ai écrit, pour le plaisir, la scène du baiser, en toute finale de la 1re partie. Et de là est arrivé tout le reste. Je voulais fouiller un peu le processus de "guérison". Dans les romans, on parle souvent d'épreuves et de poursuites. Et souvent, on finit ça avec "il a gagné sa poursuite et a été blanchi". C'est merveilleux! Mais la personne est souvent détruite après tout ça. Elle est lavée de tout soupçon, mais elle est "lavée" aussi. Guérir, c'est peut-être plus plate à décrire. Comme la suite d'un conte de fées: que se passe-t-il après "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants"?

La Pomme c'est un livre sur la guérison. Avec l'amour comme appui pour réintégrer la société. En tout cas, c'est ça que je voulais écrire.
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Pour le cœur, l’âge compte peu, et si nous connaissions la recette de ses choix, nous résoudrions plusieurs casse-têtes.
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Le reste de la journée, je n'arrêtai pas de penser à elle, séduisante et secrète, forte et fragile. Sa maturité rendait sa jeunesse plus éclatante encore. Impossible de me concentrer sur mon travail. Cet après-midi-là, les remarques de mon superviseur ne me faisaient pas un pli. Par moments, j'ai failli l'envoyer promener. Je rêvais de partir, avec elle. Étrange: sans savoir d'où me venais cette certitude, j'étais convaincu d'avoir trouvé la femme que j'allais aimer jusqu'à ma fin.
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Le mal du pays, c'est le sentiment d'être seul, d'être sans repères. C'est un mélange de panique qui se manifeste surtout le soir et la nuit, et qui disparaît quand reviennent le jour et les activités, alors qu'on sort et qu'on découvre.
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Je t'aime parce que tu es là. Parce que c'est toi qui es là, parce que c'est toi qui existes devant moi. Si je t'aime toi, je dois non pas répondre à tes questions sur moi, mais répondre en pensant à t'aimer toi. [...] L'amour à sa perfection, c'est d'aimer l'autre parce qu'il est l'autre, parce qu'il est une forme du bien.
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Le respect consiste à reconnaître la valeur de l'autre. Indépendamment de nos perceptions émotives, la reconnaissance de l'unicité de chaque personne oriente la gratuité de l'amour.
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Je déambule dans le quartier à la recherche d'une poche d'oxygène, d'un recoin de tendresse, d'une oasis de rien - un lieu si calme que la rémission devient possible. Il fait beau. On dirait le printemps. C'est le printemps, en fait. Mais pas chez nous. Pas depuis deux mois. Se séparer du père de son enfant laisse toujours un goût d'hiver.
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Sara avait immortalisé ce café d'une photo montrant la tasse fumante que Patrick portait à ses lèvres et le soleil levant à l'horizon. Le cadrage soigneux laissait hors champ les cernes de Patrick et ses épaules écorchées vives par les courroies du sac. Dans les semaines suivantes, Sara avait soumis cette photo à un concours et remporté le premier prix: cinq cent dollars d'équipement de camping dernier cri. À ce qu'il sache, elle n'avait jamais réclamé son prix.
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Quand tu fais ça avec quelqu'un que t'aimes, ça arrive pas tout d'un coup. Tu savoures les moments, un par un, tu savoures ta chance un peu, la chance que tu as d'avoir trouvé quelqu'un de qui tu vas te souvenir pas mal toute ta vie.
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Je me sentais bien avec lui. Aimée. Chouchoutée. En sécurité. Je lui disais que je l'aimais et il en faisait autant. Mais quelque chose en moi tiquait: l'amour est supposé faire mal, chambouler, au moins un peu déranger. Or, cet homme - était-ce son éducation néerlandaise - ne m'apportait que félicité. Rien ne clochait.
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C. se lancerait, développerait un style bien à elle. Elle fournirait des efforts géants, déroulerait du courage, exhiberait un amour incalculable pour sa discipline. Ce serait difficile. Elle peinerait à en pleurer, aussi, le soir, dans son oreiller, pour ne pas qu'on l'entende, qu'on pense qu'une championne, ça pleure le soir.
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Ici, tout est compté: les patients, le nombre de pas des employés, le temps. Surtout le temps. Celui pour manger, celui pour dormir, celui que les employés peuvent nous accorder, celui qu'il nous reste, celui qu'il me reste. Dans un geste qui se veut discret, garde Patenaude approche ma canne, comme si, à sa simple vue, je me dépêcherais. Je fais semblant de ne rien voir. J'en ai fait un art.
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J'ai été séduit par cette idée que le "bon" mécanicien comme le "bon" médecin se doivent d'abord - oh, l'espace de quelques instants - de regarder leur client/patient dans les yeux, tout en écoutant la raison de leur consultation. Essentiel moment de rencontre pour l'établissement de toute forme de soin, mécanique, physique et, bien sûr, psychique.
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Tu as planté cet arbre dans ma vie, source du siècle à réunir. Ta main, une nuit, fut posée sur mon front, et je fus protégé des falaises. Tu m'as transmis le soir et la prière, et ma parole a pu enfin tisser un pont sur l'abîme.
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C'est le temps des cerisiers, en plus. J'étais convaincue que ça allait me rendre un peu euphorique de revenir au Japon pendant cette période extraordinaire de l'année. C'est pire: autour de moi, les Japonais sont plus expressifs qu'à l'habitude. [...] Et moi, je suis là, toute seule, comme une touriste venue soutirer une miette de beauté, mais sans personne avec qui la partager.
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Le ciel a deux étages, deux vitesses. Haut perchées, les griffures blanches évoquent la silhouette vaporeuse d'une radiographie, figée dans le temps, comme une cicatrice devenue indolore. Les petits nuages ronds, beaucoup plus près de la terre, changent toute la luminosité pour un moment, mais passent leur chemin. Le ciel hollandais parle si bien.
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Mon inspiration semblait avoir du plomb dans l'aile et mon crayon, lui, ne payait pas de mine. Ma plume fontaine s'était tarie, laissant le papier désert. [...] J'étais retenue aux douanes de l'esprit et il semblait bien que je n'avais, sur le sujet qui palpitait à ce moment-là au coeur de ma vie, rien à déclarer.
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Aujourd’hui, parler d’amour, c’est risquer d’être « quétaine ». À moins qu’on l’aborde de manière accessoire. On s’amuse à faire comme s’il n’était qu’un sentiment parmi d’autres, une touche de plus s’ajoutant au plaisir. Juste avant le mariage, on fête les futurs époux en leur organisant un enterrement de vie de garçon et un autre de vie de fille, où on parle davantage des positions du Kamasutra que de leur belle histoire d’amour. Quand on annonce qu’un bébé est en route, les futurs parents reçoivent des clins d’oeil et des allusions à leur efficacité au lit, mais rarement au fait qu’ils doivent s’aimer beaucoup pour oser créer la vie ensemble. Quand on parle de la fête de l’amour, on sort les huiles de massage et les références au sexe. Et l’industrie du marketing tente de nous faire croire que la Saint-Valentin est une fête uniquement dédiée aux couples parce qu’avec le mot « amour » vient l’image de deux amoureux qui s’embrassent ou se tiennent la main sur la plage, coucher de soleil derrière eux. C’est beau, c’est doux, c’est à faire rêver.
Pourtant, l’amour, ce n’est pas que le couple, le sexe et la passion. L’amour est au coeur de la vie.
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