Les Fleurs du Nord

Dans un récit qui s'inspire du peuple émishi, ayant vécu au moyen-âge japonais, dans le nord, Les Fleurs du Nord nous conte les chroniques de familles aux pouvoirs magiques sur le déclin, chacune ayant hérité d'un des quatre éléments, la plus puissante de ces familles restant, au moment où débute notre histoire, celle du feu, les Kagi, avec Tatsuké, qui maîtrise encore l'élément. Qui dit puissance dit convoitise, et les Kagi doivent mener d'une main de maître leur territoire pour le conserver, à leurs risques et périls. Et pour Tatsuké, ainsi que pour les générations qui le suivront, la conservation de territoires ira de pair avec des amours contrariées, inattendues, qui changeront à jamais leurs destins.

Roman d'amour, de magie, d'Histoire, bien que rendue en partie merveilleuse, finalement dans un certain respect des mythes et légendes japonais, bien connus de l'autrice semble-t-il, Les Fleurs du Nord fut une lecture intéressante, qui nous plonge agréablement dans l'ambiance qu'elle souhaite nous dépeindre, qui plus est grâce à la présence d'extraits de journaux intimes, de poèmes... écrits par certains personnages, différenciés typographiquement du reste.

La place laissée aux femmes de l'histoire est également appréciable : elles ne sont pas, en effet, de simples faire-valoir qui restent à la maison à attendre leurs seigneurs, mais de vraies guerrières, qui agissent, prennent des initiatives qui paient, qui sont prêtes à tout pour l'Amour, sous toutes ses formes.

J'ai tout de même été gênée par l'importance prise par la romance au fil des chroniques, par la longueur des descriptions de scènes amoureuses qui se ressemblaient un peu trop d'une chronique à l'autre, et donc d'un personnage à l'autre.

Je remercie les éditions Québec Amérique et Babelio de m'avoir permis de découvrir ce roman.

Titre : LES FLEURS DU NORD

Auteur : Valérie HARVEY

Editions : Quebec-amérique

Genre : Roman

Nombre de pages : 544

Date : 2016

Prix : 



Présentation physique du livre :

Un livre de format poche comprenant près de 550 pages.

La couverture représente l'esquisse d'une femme japonaise de dos.



4ème de couverture :  

Sur une ile aux allures japonaises, la famille Kagi gouverne les monts Sounkyô de génération en génération. Dernier héritier du pouvoir du feu, Tatsuké tente de préserver la paix en faisant la guerre. Mais l'amour pour une femme forte, combattante et guérisseuse, venue d'un pays lointain, chamboule son destin.



Au fil de trois chroniques, le désir et les combats déchirent la famille Kagi. Combinant romantisme, action et exotisme, le roman présente des femmes qui osent secouer les normes et les grands hommes qui les épaulent. Ruse, magie et savoir sont mis à profit dans un climat évoquant l'univers du manga.





AVIS



Je remercie Valérie Harvey de m'avoir contactée via instagram pour me proposer son livre.



Début du livre

Bientôt je reprendrai ma liberté. Je tuerai Noda et vengerai aussi mon mari  et toutes celles qu'il a fait souffrir en les enlevant à leurs villages.



A compter de ce jour, Midori ne cessera de vouloir pourchasser Noda, responsable de la mort de ses proches. Cette jeune femme d'à peine 20 ans a déjà vécu d'horribles choses.

Sur son île, Tatsuké est le dernier héritier du pouvoir du feu. Il cherche à préserver la paix tout en faisant la guerre.

Son chemin va croiser celui de Midori alors que cette dernière ne rêve que d'une chose : devenir guerrière pour aller exécuter sa mission et tuer Noda.

Sauf que tout ne va pas se passer de la meilleure des manières.

Face  à ces hommes, Midori a du mal à imposer ses choix et  surtout celui d'apprendre à combattre comme eux et d'avoir les mêmes responsabilités.

Heureusement elle va pouvoir compter sur Tatsuké, leur chef, qui va bien évidemment tomber amoureux de cette dernière.

Ensemble, la vie ne va pas être de tout repos, entre combats, amour, magie et pouvoir , ils vont devoir s'armer de patience et de courage pour s'en sortir.

On va suivre le destin de ses deux personnages; destin qui suivra la même lignée avec leur fille aînée Aki, qui va développer le même caractère de force et de courage que sa mère. 

Après avoir refusé un mariage arrangé par son père, elle va suivre l'homme qu'elle aime.

Au fil de ses deux générations, les femmes vont affirmer leur pouvoir et secouer les croyances.





Le style de l'auteur

Je n'avais jamais lu de livres traitant des us et coutumes japonaises, la magie et les combats entre les différentes régions du Japon.

Ce livre est une première pour moi.

Alors effectivement, il y a de belles histoires d'amour qui sont développées, mais l'auteure ne s'arrête pas là. Elle va plus loin et va donner à la femme le pouvoir d'affirmer ses choix et de secouer les normes avec l'aide des hommes.

Cela n'est pas si simple au départ, mais la volonté de ces deux femmes, mère et fille, va forcer les hommes les entourant à ouvrir les yeux et à se rendre à l'évidence: elles sont faites pour le combat.

Mais en plus de cela, elles sont de bonnes mères, de bonnes épouses; de sacrées alliées pour ces hommes qui ne cessent de combattre pour imposer leurs idées et surtout préserver la paix.



La plume est très fluide et le texte aéré, ce qui en fait une lecture vraiment  agréable.

J'avais peur de me perdre dans les noms, car comme je l'ai dit dans une précédentes chroniques, les prénoms de pays dont on a pas l'habitude, sont quelques fois dur à retenir.



Le décor est tout simplement magnifique. On se ballade aisément avec les descriptions des provinces du japon qui sont évoquées et qui forme le paysage de cette histoire.



Les personnages ont tous des particularités, comme :

- Midori : cette femme a été la première à impressionner Tatsuké et ses hommes, en apprenant facilement les règles du combat. Elle n'a pas de pouvoir mais sait utiliser les plantes et les potions pour guérir les hommes.

- Aki : sa fille, qui a hérité du pouvoir du feu de son père, va se démarquer de ses trois jeunes frères par sa soif de combattre telle une véritable guerrière.

Comme sa mère, elle va affronter le meurtre de son premier mari tué par l'ennemi, et cela va renforcer son désir de vengeance.

- Tatsuké : guerrier et dernier héritier du pouvoir du feu, il ne cesse de combattre pour connaître une vie paisible.

Je préfère ne pas détailler les autres personnages pour vous laisser le plaisir de les découvrir.

L'auteure a très bien su tirer le meilleur de tous ses personnages pour en faire des sujets à part entière, qui vont participer à ce périple.



Un point positif : j'ai vraiment apprécié les lettres ou notes écrites par certains personnages et dont le texte est manuscrit. Cela donne une touche originale mais qui permet au lecteur de connaître leurs sentiments, leurs visions et surtout leurs ressentis (qui ne sont pas dévoilés, ou qu'ils n'osent pas dévoiler autrement que dans des notes écrites à eux-mêmes comme un journal intime).



Quant au lexique , aux personnages et aux lieux en début de livre, cela permet au lecteur non habitué aux us et coutumes du Japon, de se familiariser un peu avant d'entamer la lecture.





Une vraie belle histoire qui se lit rapidement et sans difficulté aucune. Dès les premières pages vous tomberez sous le charme de Midori et plus loin d'Aki que vous accompagnerez avec plaisir dans leur vie.





Sur l'auteur et son univers cf Babélio

Nationalité : Canada
Né(e) à : La Malbaie , 1979

Biographie :

Valérie Harvey (née en 1979 à La Malbaie) est une écrivaine québécoise. Elle s'intéresse principalement au Japon, avec deux publications consacrés à ce pays, un blogue de voyage qu'elle tient depuis 2003, Nomadesse et des chansons, composées à la fois en japonais et en français, dans le duo Yume.




Sur les éditions

https://www.quebec-amerique.com/

J'ai reçu cet ouvrage dans le cadre de la manifestation "Masse critique" . Je remercie Babelio et les Editions Quebec-Amérique pour l'envoi de ce roman.

Saga guerrière et amoureuse en terre asiatique.

Cette épopée racontée en trois chroniques se situe dans le Japon médiéval, autour de l'an 700. le mot de l'auteur au début du livre explique qu'à cette époque au nord du Japon, vivaient deux anciennes populations indigènes : Les Emishis situés dans la région nord-est de l'île de Honshu et les Aïnous qui occupaient la région de Hokkaido ainsi que certaines parties de l'île de Sakhaline (appartenant à la Russie) et des îles Kouriles. Ces peuples avaient une culture distincte de la population majoritaire du Japon. Ils vivaient en harmonie avec leur environnement et avaient une connexion spirituelle étroite avec la nature. La politique d'assimilation japonaise a progressivement entrainée la fin de l'identité culturelle de ces deux ethnies. 

Valérie Harvey explique dans une note, qu'elle s'est inspirée de cette époque et de ces peuples mythiques tout en modifiant les lieux et en ajoutant  des éléments fictifs comme la disparition de la magie, les immigrations forcées... Elle donne aussi une orientation très féministe dans cet univers guerrier et patriarcal. Tous ces éléments offrent une puissance narrative à ce roman. 

"Bientôt, je reprendrai ma liberté. Je tuerai Noda et vengerai mon mari, mon père et toutes celles qu'il a fait souffrir en les enlevant à leurs village." Le prologue commence par des pages du journal tenu par la jeune Kiyoki Midori. Elle raconte son destin tragique après le massacre de son village et de tous les membres de sa famille. Les femmes sont enlevées et violentées, Midori enceinte perd son bébé. 

Le roman adopte les codes du manga pour raconter la violence de cette époque, les guerres de territoires incessantes et la lutte pour préserver la paix et le destin d'une lignée de femmes décidées à changer leur sort. Les coutumes et les pouvoirs magiques qui étaient au coeur de la vie de ces peuples appartenant aux temps anciens se perdent peu à peu à cause  des guerres et du déplacement des populations. Mais ils restent quelques détenteurs de ces magies. Midori est une "Kiyoki", les héritiers de la terre.  Elle a le pouvoir de guérir ainsi que son frère. Dans sa fuite, elle va rencontrer un clan bienveillant qui va la recueillir, les "Kagi",  les héritiers du feu. Leur chef Tatsuké est le dernier maître du feu qui lui permet d'embraser les personnes et les lieux selon sa volonté. Midori est devenue très amie avec ce beau chef charismatique. Quand elle émet le souhait de rentrer chez elle, Tatsuké lui propose de lui apprendre à se battre, pour faire face aux multiples dangers que peut rencontrer une femme seule en voyage. Midori va devenir une véritable guerrière avec une maîtrise parfaite des armes comme le Katana et le Kodashi. Elle décide de s'habiller comme les hommes et de vivre comme eux. Midori est une femme déterminée, devenue très sûre d'elle grâce à l'entraînement intensif qu'elle a suivi. Pourtant, il y a une chose qu'elle n'avait pas prévu, c'est de tomber amoureuse  de Taksuké ! C'est ainsi que Midori devient la compagne de Tatsuké et une guerrière accomplie qui prend une place active dans l'armée du clan des Kagi. la vie du couple vivra au rythme de la guerre et se consacrera à la surveillance de leur territoire pour y faire régner la paix. Des enfants vont naître de cette union qui vont à leur tour suivre les traces de leurs parents,  en héritant aussi de leurs dons ancestraux. Leur fille Aki va devenir comme sa mère une guerrière accomplie et l'héritière du pouvoir du feu de son père. On va suivre ses aventures dans la troisième chronique. Au cours de cette épopée, on rencontrera les Samizu, les derniers héritiers de l'eau et les Kazemoto ceux qui dominent le vent.

Dans ce roman, la condition féminine est traitée avec beaucoup de pudeur mais on peut voir toute la violence faite aux femmes. Les viols, les mariages imposés, les préjugés  qui engendrent la violence. Mais aussi des femmes déterminées à se battre comme Midori et Aki pour améliorer leur sort et des hommes comme Tatsuké, Koji, Jirö...qui permettent cette émancipation. 

On peut suivre cette saga familiale sur deux générations et suivre la suite des aventures de cette famille avec la fille de Aki, la jeune Yûmi dans le tome suivant : L'ombre de Shinobi.
Lien : http://ecriberte.over-blog.c..

J'ai un avis plutôt mitigé sur cette lecture.
Sur les points positifs, l'écriture est fluide, sans fioriture et accessible. On sent que l'autrice est passionnée et connait très bien le Japon, sa culture et sa langue pour la construction de cet univers Fantasy.

Pour le reste je trouve que le découpage en "trois chroniques" n'était pas judicieux et rendait le tout assez déséquilibré dans sa construction. Chaque chronique aurait presque mérité un vrai roman. Là tout mettre dans un roman aussi court, rendait les événements beaucoup trop précipités, ne permettant pas de développer les personnages, ni à rendre leurs relations vraisemblables. Les personnages et certains points de l'intrigue auraient donc mérités plus d'approfondissement, tandis que d'autres points étaient plus dispensables.

Je sais bien qu'il s'agit d'un roman pour adolescents, mais ce roman manquait vraiment de saveur pour moi. On nous vend des femmes fortes, mais elles ne semblent vivre que pour l'amour, ça avait tendance à me hérisser le poil. J'aurai aimé y voir une intrigue politique bien plus poussée et moins de romance (la romance était beaucoup trop présente à mon goût).

J'ai aussi trouvé assez discutable le choix des typographies employées pour les lettres qui transmettaient le point de vue interne des personnages. Ce n'était pas forcément toujours très lisible.

Durant ma lecture, j'avais une légère impression de lire un univers et des personnages rappelant le manga "Fushigi Yûgi" ou d'autres manga shojo de cette époque. C'était une légère impression car l'univers et l'histoire globale n'ont pas grand chose avoir. Mais j'avais juste cette vague impression dans certaines scènes, dans les réactions des perso etc...
Au cours de ma lecture, je me faisais la réflexion que si j'avais lu ça ado sous forme de manga j'aurai pu accrocher, comme j'avais pu accrocher à Fushigi Yugi et aux oeuvres de Yuu Watase à l'époque. Mais là en tant qu'adulte et dans un roman ça passe moins. Allez savoir pourquoi.

Fait amusant : à la fin en lisant les remerciements de l'autrice, je découvre qu'à la base elle avait écrit une fanfiction sur "Fushigi Yugi", et que c'était le point de départ qui a donné naissance à ce roman. Au moins, ma vague impression n'était pas complètement sortie de nulle part.

Grâce à la dernière Masse Critique de Babelio, j'ai pu découvrir un roman jeunesse que je n'aurai probablement jamais lu et découvrir la plume de Valérie Harvey. J'ai tout d'abord été assez surprise puisque c'est un roman dont la première publication date de 2016, je le pense plus récent que cela… Et autre bonne surprise, le roman a obtenu le Prix littéraire des Univers parallèles et il était finaliste pour le Prix Adolecteurs, ce qui annonce un bon moment lecture. J'ai effectivement apprécié ma lecture même si le roman n'est pas exempt de quelques défauts.

L'intrigue se déroule dans un Japon féodal où les guerres sont incessantes, certaines familles détiennent des pouvoirs qui s'amenuisent au fil des générations. L'univers proposé par l'autrice est vraiment chouette et promet une belle intrigue, j'ai apprécié la carte en début de roman qui permet de bien situer les différents archipels nippons. le récit quant à lui s'étale sur plusieurs années et sur plusieurs générations et vu la longueur du roman, cela coince un peu pour moi puisque j'ai eu cette impression que l'autrice allait vraiment vite et que certains développements auraient certainement mérité d'être plus approfondis. Je suis consciente que c'est un roman pour adolescents mais cette sensation de « il manque un petit quelque chose » ne m'a pas quitté tout au long de ma lecture. J'ai pris plaisir à suivre les aventures que la famille Kagi, héritière du feu, et j'ai beaucoup aimé les personnages qui sont dans l'ensemble bien développés même si j'ai pu parfois trouver Aki un peu crispante dans ses choix, ses actions ou ses propos. Ils forment une famille attachante qui ne fuit ni les responsabilités ni les combats et j'ai aimé suivre les évolutions de chacun et de chacune.

La plume de Valérie Harvey est fluide et cela se ressent qu'elle connaît bien la culture japonaise puisqu'elle a vécu quelques années au Japon. Les chapitres s'enchaînent plutôt bien même si je pourrais reprocher un certain manque de cohésion, j'ai parfois eu l'impression de lire des chapitres qui ne servaient pas vraiment l'intrigue, où ils étaient parfois trop longs, où ils étaient parfois trop courts, ce qui donne un certain déséquilibre dans l'histoire. Et peut-être que j'aurais aimé un peu plus de politique et un peu moins de romance 😅 J'ai apprécié les lettres manuscrites même si je ne suis pas certaine du choix de la police d'écriture, ce n'était pas très agréable à lire pour moi. Et j'ai adoré les poèmes qui sont très bien écrits.

Une chouette lecture jeunesse avec des personnages bien construits mais qui manque un petit peu de profondeur au niveau de l'intrigue.
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