- Et puis enfin vous, Stéphanie. Je ne savais pas lorsque vous étiez venue me saluer la première fois que vous changeriez ainsi ma vie. Art-thérapie, ce mot me heurtait les oreilles, maintenant il me les caresse, et pas que les oreilles. Il me fait vivre des sensations qui frôlent parfois la jouissance. Oui, Stéphanie, j'ai pris mon pied, et plus d'une fois. P206
Dans cette course infernale à celui qui fera le plus de profit quelle place laissons nous à nos aînés ? On ne leur prête même plus un savoir comme le font d'autres sociétés. On ne leur réserve même pas cette place. On jette les plus usés comme des Kleenex dans des maisons de retraite qui elles-mêmes n'ont pas les moyens de les accueillir comme des doyens, faute d'argent, faute donc de personnel. Et pourtant de l'humanité ces soignantes, elles en ont. De gestes techniques en gestes techniques elles n'ont plus le temps pour l'essentiel : le relationnel. Et l'équipe est en souffrance, impuissante face à cette réalité qui les plombe un peu plus chaque jour et les patients deviennent de plus en plus patients lorsqu'ils n'ont même plus les mots pour exprimer leur impatience !
Trois heures après, un contrat à la mise en vente dans les mains, je sautai finalement dans le premier taxi, sans doute le dernier (...) Des rafales m'accompagnèrent dans ma fuite.
Prendre de temps, avoir le temps, respecter le temps, la temporalité, la leur, la nôtre. J'entendais le respect, j'entendais une nouvelle musique, et cette mélodie sonnait juste, résonnait bien.
Tout était embrumé. Mes larmes, trop longtemps contenues créaient un épais brouillard où les mots "métiers", "doutes" et "convictions" venaient se percuter. En six mois, des lumières s'étaient parfois imposées mais elles n'avaient sans doute pas eu assez de puissance pour éclairer l'autre bout de la rue, l'autre bout du chemin. Seule une impasse comme horizon. Je tournais en rond.
Dans cette course infernale à celui qui fera le plus de profit, quelle place laissons nous à nos aînés ? On ne leur prête même plus un savoir comme le font d'autres sociétés. On ne leur réserve même pas cette place. On jette les plus "usés" comme des kleenex dans des maisons de retraite qui elles-mêmes n'ont pas les moyens de les accueillir faute d'argent, faute donc de personnel.
La vieillesse n'avait plus son mot à dire, quel âges avaient-elles à cet instant précis ? Leur corp, leur rire, leur joie, de vivre, venaient prendre le pas sur tous ces stigmates qui accompagnaient depuis des années leur quotidien.
- Parce que l'art c'est de la connerie, c'est rien ! Ca vous fait croire que vous êtes un génie pour qu'un jour en deux coups de cuillère à pot vous redescendiez de votre piédestal.
Raccrochez-vous toujours à cet invisible car du haut de mes presque cent ans, je peux maintenant vous le dire : il existe !
- L'envie de vivre n'a pas d'âge, non ?